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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

samedi 27 mars 2021

You owe me, bitch!

Mon éducation élitiste me pose parfois des problèmes dans des situations pourtant assez ordinaires de la vie. Comme dans les situations où il y a des files d'attente...

J'ai déjà écrit un article sur un incident du genre, que je trouve assez drôle aujourd'hui (oui, je me trouve drôle). Je décide donc de reparler d'un incident semblable qui s'est passé récemment, puisque j'en ris encore. Je me dis en me le rappelant: Hey cré Mack, té fou dans tête!

Je devais aller à l'hôpital chaque semaine pour des prises de sang, j'étais donc un peu tanné de me faire dire quoi faire partout où j'allais. Quand on arrive à l'entrée de l'hôpital, il y a une porte avec un écriteau qui indique que c'est l'entrée des employés. Si on est un patient, il faut alors faire un petit détour par le côté droit qui passe sous l'abri Tempo, et ce petit détour m'énervait, je trouvais ce matin-là que c'était une sorte d'injustice.

Il y a donc deux «couloirs» mis en place par l'hôpital, pour ne pas que les employés se mélangent aux patients et ralentissent les opérations. Dans le couloir des employés, les employés passent donc beaucoup plus rapidement sans se faire poser de questions.

Puisque ce jour-là je n'avais pas envie de faire un détour, j'ai décidé de passer drette par la porte des employés, au pire je me disais que j'allais pouvoir passer par-dessus quelque chose une fois en dedans pour revenir dans la ligne des patients, mais non! le transfert était impossible.

J'ai donc continué dans la mauvaise voie et là je me préparais à affronter la madame du kiosque des employés devant moi. Quand je suis arrivé devant elle, j'étais dans mon attitude You owe me, bitch!, elle me demande: êtes-vous un employé? Je lui dis «non».

Elle me dit: vous n'êtes pas dans la bonne ligne et en plus vous n'avez pas de masque! Je lui réponds: ben c'est parce que j'attends que vous m'en donniez un! (You owe me, bitch!) Alors, elle m'a donné un masque tout en continuant de chialer... Je lui ai dit que je venais ici à chaque semaine, elle m'a répondu: et en plus vous le savez, puisque vous venez à chaque semaine!

Je lui ai dit que je me suis trompé de ligne, et c'est tout, et je me suis dépêché de mettre le gel désinfectant sur mes mains, me préparant à fuir...

Et voilà qu'elle m'intimait de faire le tour au complet pour revenir passer devant l'autre kiosque dans la ligne des patients. Or, de l'autre côté, il y avait effectivement du monde, que j'avais pas vu, contrairement à mon côté, et les gens commençaient à me regarder croche quand ils ont vu que je refusais d'obtempérer. Ça ne m'impressionnait pas, puisque j'avais déjà coupé 200 personnes dans une ligne de bus. Elle essayait de rameuter tout l'hôpital contre moi en gueulant fort. Elle tenait vraiment à me punir, elle devenait hystérique en voyant que je ne pliais pas.

À l'autre kiosque, c'était un agent de sécurité qui s'occupait de donner les masques aux patients entrants, il devait remplacer une employée en pause, et il marmonnait des choses dans son masque en me dévisageant pour que je fasse le tour, mais moi, voyant qu'il était pogné à poser 10 000 questions aux patients qui arrivaient devant lui, j'ai réalisé que j'avais une fenêtre de 2 secondes pour flyer.

J'ai dit à la madame: mais pourquoi faire le tour, je suis déjà ici! Elle fulminait. La fumée lui sortait par les oreilles. 

J'ai regardé vaguement de l'autre côté, les patients me regardaient avec des gros yeux comme pour me dire Y va pas le faire, le tabarnak!, l'agent de sécurité ne se levait pas de son cul, y avait personne d'autre qui réagissait, j'ai regardé la madame et je me suis repoutcher les mains avec le gel en lui disant: Tiens!

Je lui ai tourné le dos et suis parti rapidement en espérant que personne ne viendrait me rattraper. Elle continuait à gueuler en arrière...

Quand je suis revenu de ma prise de sang par contre, j'étais un peu gêné de repasser devant la même madame, et je ne voulais pas risquer qu'un type de la sécurité m'accoste, alors j'ai trouvé une porte de sortie au deuxième étage et je me suis rendu à l'arrêt de bus.

Oui, j'avais eu un peu chaud.

L'air frais me faisait du bien.

Une autre fois, après cet événement, j'allais encore au même hôpital pour des prises de sang. J'avais très faim. Je savais que la cafétéria était très probablement ouverte, alors je suis tombé sur la même madame au kiosque (du bon côté cette fois) et je lui ai demandé si la cafétéria était ouverte, juste pour être sûr. En fait, j'avais l'intention d'y aller avant même ma prise de sang. Je faisais mon sympathique, en espérant qu'elle ne me reconnaîtrait pas.

Mais la voilà qui me dit: Non, elle n'est pas ouverte. Je lui réponds: mais elle était ouverte la semaine passée? Elle dit: oui, elle l'est encore, mais je vous conseille de ne pas y aller à cause des dangers avec le virus, c'est réservé pour les employés. J'ai acquiescé, et je suis donc allé directement par le chemin de gauche à ma prise de sang, vu qu'il n'y avait pas moyen que j'aille à la cafétéria sans qu'elle s'en aperçoive, puisque je devais continuer tout droit pour y aller.

Après ma prise de sang, je suis allé à la cafétéria en passant par le deuxième étage, et j'ai bien mangé. En revenant de là, je n'avais pas le choix de repasser devant le kiosque de la madame, et je ne voulais pas qu'elle voie que je revenais de la cafétéria, je pouvais pas vraiment m'en cacher. 

J'avais peur qu'elle me dise avec un air moralisateur: Tiens, vous y êtes allé quand même! Alors je suis arrivé discrètement derrière elle, en faisant comme si je ne la voyais pas, mais juste comme elle allait me voir, je crois qu'elle a fait semblant de ne pas me voir, et s'est occupé plutôt du patient qu'elle avait devant elle et qui attendant pour avoir son masque.

Je me suis donc faufilé vers la sortie, sauvé de la gêne, et rassasié.

J'ai plusieurs histoires du genre dans mon sac. Et quand j'y pense aujourd'hui, ça me fait tout le temps rire. Mais je me dis en même temps que c'est ce genre d'incident qui parle le plus sur mon caractère parfois «irrévérencieux». Et ça met du piquant dans ma vie, et dans la vie des autres!

Au fond, je rends service aux gens en les faisant chier, je les désennuie de leur mortelle routine qui les acheminera directement au cancer!

Je les tiens en vie!

Détester donne un peu de pep, non?

Je dois être un sauveur de l'humanité...

Oui, ok, je me donne souvent du trouble pour rien... Mais des fois, je peux juste pas y résister! Assez, c'est assez!

La vie est courte, amusons-nous un peu.

You owe me, bitch!

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