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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

lundi 29 mars 2021

Le système de l'avenir

La relation des citoyens par rapport à l'État n'est pas semblable à celle qui existe entre les employés et l'employeur.

Nous ne pouvons donc pas penser l'État sur le modèle de l'entreprise. L'État, ou le gouvernement, n'a rien d'une entreprise qui gère ses citoyens comme de bons petits employés.

Si on jette un coup d'œil dans le rétroviseur de l'histoire, on se rend compte qu'au début du 20e siècle des menaces politiques et sociales apparaissent à l'horizon.

Les trois pires menaces sont le fascisme, le nazisme, et le socialisme bolchévique. Les trois tendances politiques sont totalitaires, au sens où le politique comprend une prise de décision radicale sur toutes les sphères de la vie: art, science, etc.

Nous aurions pu nous demander pourquoi ces pays n'ont tout simplement pas opté pour le système démocratique libéral, mais il faut dire que pour ceux-ci, ce système n'était pas toujours une option.

Aussi insensé que cela puisse paraître aujourd'hui, on a qualifié des œuvres d'art comme étant de l'«art juif», des romans comme étant de la «littérature juive», et des hypothèses ou des résultats scientifiques comme étant de la «science bolchévique».

Lorsqu'on étudie la progression du nazisme, par exemple, on se rend compte qu'il était possible de le fonder sur une doctrine raciste comme Hitler l'a fait dans Mein Kampf, précisément parce que les recherches sur lesquelles elle se fondait provenaient de théoriciens racialistes comme Gobineau ou Chamberlain. Comme aujourd'hui nous savons que ces théories ne sont que des élucubrations pseudo-scientifiques, il serait impossible de vouloir fonder à nouveau un système politique sur des théories de ce genre.

Il y a donc un progrès dans la conception de l'être humain lorsqu'on réussit à invalider et neutraliser des conceptions mal fondées sur lesquelles des racistes s'appuyaient, et parfois aussi des gens ordinaires qui n'étaient pas de prime abord racistes, mais qui se laissaient entraîner et influencer par ces fausses conceptions.

Il y a donc un progrès de la base vers le sommet.

De même, un État socialiste bolchévique serait aujourd'hui impossible, à part ceux existants déjà, qui sont d'inspiration bolchévique, mais qui sont quand même relativement différents en sol asiatique. Le socialisme de Cuba est un cas à part.

C'est donc un changement dans la conscience collective, même si au niveau individuel il y a parfois des retards.

C'est la raison pour laquelle un changement dans les lois, les mœurs, la façon de vivre, la justice, l'économie, provient majoritairement de la base, mais rarement d'en haut.

Pour obtenir de grands changements, il faut donc plutôt miser sur les individus que sur les politiciens. Les manifestations indiquent que la société est prête à croître, est prête pour un changement.

Le problème aujourd'hui, dans un monde de plus en plus complexe, c'est que souvent nous ne savons pas dans quel sens changer, quels choix faire.

Il y a un mal-être dans les sociétés démocratiques libérales, mais nous ne voyons pas de système de rechange.

Ce système, encore inconnu de nous, doit passer par des idéaux sociaux, culturels, hédonistes, écologiques, de recherche scientifique, des idéaux aussi de justice et de liberté.

Pour faire une meilleure société, il faut d'abord faire de meilleurs individus.

Dans cette nouvelle société, il faut faire en sorte que les gens aient grandement envie de se voir, au lieu d'avoir envie de se casser la gueule, comme dans les milieux de travail actuels.

Il faut trouver le moyen de libérer le plus possible les gens du travail avec l'automatisation, l'intelligence artificielle et le magasinage en ligne. Il faut construire plus d'universités, abolir les frais scolaires, et fermer des prisons. L'endettement des particuliers pour avoir voulu s'instruire est stupide et dissuasif. Il faudrait, au contraire, valoriser et promouvoir l'éducation supérieure gratuite, et éliminer le contingentement.

Il faut que le logement et la nourriture soient garantis pour tous au moyen d'un revenu de base universel. Il faut que la vie sous le seuil de la pauvreté et la mendicité soient chose du passé.

Il faut que la richesse soit redistribuée, et que ceux qui ne travaillent que pour leur profit personnel soient plus redistribués que les autres.

Il faut traquer l'évasion fiscale au niveau international, et punir les fautifs avec des travaux forcés, et non la prison ou des amendes, car ces derniers ne sont pas assez dissuasifs.

Il faut que les drogues et la prostitution soient entièrement décriminalisées et légalisées, afin que tout ce beau monde paie aussi de l'impôt et soit enfin admis comme citoyens à part entière, au lieu d'en faire une sous-classe qu'on va judiciariser et qui va coûter encore plus cher à la société. Ce qu'on appelle le «crime organisé» est en partie généré par nos lois rétrogrades basées sur la morale catholique.

Il faut donner le droit de vote à 15 ans. Il faut faire une plus grande place aux jeunes dans la société et leur permettre d'être actifs pour le changement très tôt dans leur vie. Il faut de même faire une plus grande place aux femmes et aux minorités sexuelles dans tous les domaines.

Il faut valoriser le «choix personnel» des gens de mener leur vie comme ils l'entendent, dans les limites de l'équité et du respect d'autrui.

Il faut faire en sorte que la liberté de parole et d'opinion devienne vraiment «libre», car en ce moment, personne n'est vraiment libre de dire ce qu'il pense à visage découvert sous peine de perdre ses moyens de subsistance, ce qui est très dissuasif pour l'avancement de la vérité, et génère de l'autocensure de masse.

Voilà seulement quelques idées jetées pêle-mêle pour un système de l'avenir, j'y reviendrai dans un autre article.

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