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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mardi 15 mars 2011

L'effet pervers de la «conscientisation» qui n'est pas menée jusqu'au bout..

Je suis en train d'écouter un film sur l'exploitation des dauphins au Japon, et je sens que je vais être de mauvaise humeur pour le reste de la journée..

Tous connaissent le fameux dauphin Flipper popularisé par une émission américaine..

Eh bien, en conséquence de cette médiatisation réussie, tous aujourd'hui veulent connaître les dauphins, nager avec eux, les caresser, les nourrir, les voir faire des acrobaties.. bref, les «aimer à mort».. comme le dit si bien celui qui fut le dresseur de Flipper à l'époque et aujourd'hui activiste, Ric O'Barry..

La conséquence concrète de tout cet «amour» (appelons cela plus une «fétichisation» qu'autre chose..), c'est que des gens sont intéressés à les voir et que d'autres gens sont intéressés à faire de l'argent avec ça.. Ces derniers ne voient pas le dauphin, ils voient l'argent derrière le dauphin.. Le «dauphin» n'est alors qu'un moyen comme un autre de faire de l'argent..

Les dauphins sont encerclés, capturés, choisis en conformité avec l'idéal dauphin Flipper, envoyés ensuite partout dans le monde dans des parcs d'attractions et enfermés dans des enceintes de béton alors qu'ils sont habitués de nager des centaines de kilomètres par jour dans la mer, et les autres, ceux qui ne sont pas choisis pour l'amusement, seront tués pour en faire de la viande de dauphin vendue sur les tablettes des supermarchés..

La cause de Ric O'Barry, son «argument», c'est que les dauphins ne sont pas faits pour la captivité et qu'il faut donc tous les libérer.. peu importe les moyens.. il passe donc son temps à se faire arrêter et empêcher par les autorités, qui, comme on le voit, servent davantage à protéger l'«ordre» qu'à protéger autre chose, qu'on pourrait appeler le «bien»..

Son témoignage, et Dieu sait que cela prend du temps pour comprendre les animaux, c'est que Flipper, une fois l'engouement passé, a été envoyé dans un autre endroit, une enceinte en béton.. Ric O'Harry constata alors que Flipper était dépressive et malheureuse à cet endroit, mais il ne pouvait rien faire.. Bref, il pouvait peut-être faire quelque chose, mais il n'a rien fait à l'époque.. Le dauphin serait venu le voir et se serait «suicidé» en retenant son souffle dans ses bras.. C'est alors qu'il trouva sa cause.. Il n'allait plus jamais permettre qu'on enferme des dauphins pour les exploiter..

L'exemple de l'effet contraire de l'intention des bonnes gens, c'est que nous pensons aider ces animaux en les aimant, voir en faisant la promotion de notre amour pour eux, voire en emmenant nos enfants les voir pour les faire aimer par eux en pensant protéger les dauphins d'une certaine façon.. En fait, c'est l'impression que nous en avons.. mais la réalité est tout autre.. Les dauphins en captivité sont médicamentés à cause du stress qu'ils éprouvent à être enfermés dans ces lieux.. Les gens ne voient pas ça.. Ils voient juste des sourires, de la belle musique, des beaux splouches et des gens bien intentionnés.. C'est ça l'effet pervers.. Les gens ne pensent pas jusqu'au bout le phénomène, ils ne voient toujours que la «façade » des choses.. Ils aimeraient «aider», mais ils font précisément le contraire, puisqu'ils créent un «marché» du fait même de leur «conscientisation»..

Aussi les organismes, comme la CBI (IWC), qui sont créés par la suite pour protéger ces espèces ne servent qu'à justifier leur exploitation par d'autres moyens. Ils ne réussissent à changer absolument rien à la chose, car trop d'intérêts financiers sont en jeu.. On exclut alors les dauphins de la «liste des cétacés protégés», on en tue 23 000 par année et on tue des milliers d'autres baleines à des fins de «recherche scientifique».. sans compter les requins et autres.. Si vous allez au supermarché au Japon, vous allez trouver de la viande de baleine côte à côte avec de la viande de dauphin.. Wow, belle recherche scientifique..

«Ne comptez jamais sur un gouvernement ou sur une institution pour résoudre un problème majeur, tous les changements sociaux naissent de la passion des individus.» Margaret Mead

Nous avons une preuve de plus de cette parole de Mead avec ce qui se passe en ce moment dans les pays arabes.. Mais en général, ce ne sont pas les gouvernements qui font bouger les choses, où qu'ils soient.. Nous devons donc compter sur quelques individus qui prennent les choses à coeur pour créer le changement, alors que tout le monde dort au gaz avec des beaux sourires et des belles intentions, et, entre autres, crée un enfer pour les animaux.. comme toujours..

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