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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

jeudi 3 mars 2011

L'esprit du temps est «déréglé»..

1.Je me suis réveillé ce matin, et j'aurais presque pu l'oublier en un instant si j'avais eu un autre stimulus, genre mon réveil-matin qui griche en couplant deux postes en même temps, mais non, immédiatement mon rêve m'est revenu à l'esprit: j'embrasse une jeune femme grecque dans un corridor ou une entrée d'appartement.. Le rapport entre nous deux en est un non pas ou c'est moi qui fait les avances, ou c'est moi qui vais vers elle, mais plutôt ou c'est elle qui vient vers moi et me veut..

Je reste un peu ébranlé par tout cela.. Ça me fait réfléchir à quel point je vieillis pour rien, à quel point je me laisse aller.. Comme convaincu que je dois absolument vieillir parce que le temps passe vite et que les souvenirs s'accumulent.. C'est toute une mentalité que d'être «vieux».. C'est plus une croyance qu'autre chose.. Une croyance qui se transforme en réalité à force d'y croire.. C'est comme des barreaux qu'on monte et qui nous enferment.. On se construit sa propre prison et le corps y meurt, mais l'esprit y meurt bien avant.. Chaque barreau est comme une démission face à la vie, un manque de folie, précisément la folie de nos vingt ans.. On sculpte notre corps avec nos refus et on périclite.. on meurt à petit feu sans se rendre compte de la distance énorme qui nous sépare maintenant de la vie «vraie», c'est-à-dire, de la folie de la jeunesse et de l'amour.. des projets «improvisés».. du beau risque.. L'«aventure» quoi..

C'est pour dire à quel point une toute petite jeune femme peut venir remettre en question un homme mûr, reposant pourtant sur les assises solides de l'expérience.. Mais l'expérience n'y peut rien contre cette petite brise de chaleur printanière.. Elle vient bouleverser toutes les froides certitudes de l'hiver comme un tsunami..

2.J'essaie souvent et vainement de me rappeler quel est ce film dans lequel j'ai vu, à mes yeux, une des plus belles femmes.. C'est une histoire qui se passe entre deux familles, la fille d'une des familles doit se marier avec le fils de l'autre, mais la jeune femme, qui doit avoir vingt quelques années, n'est pas intéressée, à ce qu'il semble.. En tout cas, je n'ai pas vraiment écouté ce film, car j'arrivais au milieu, mais la beauté de cette jeune femme (libanaise? marocaine?) m'a frappé, surtout les yeux, ses longs cheveux bruns ou noirs, son charme général, sa personnalité, son sourire, je ne sais quoi..

Depuis ce temps j'ai toujours comme un «idéal» de beauté féminine.. Oui les femmes libanaises sont souvent très belles, les grecques aussi, ce sont les yeux qui fascinent, qui ont quelque chose de particulier.. Je me souviens à l'école secondaire, une des plus belles de l'école, sinon la plus belle, c'était une jeune grecque.. elle avait les cheveux longs jusqu'aux fesses.. elle respirait le sexe.. Elle aurait pu me causer une obsession, surtout du fait que ses cheveux touchaient à son cul et me faisaient constamment le regarder.. Mais bon, il y a de belles femmes dans toutes les races, toutes les nationalités, et les femmes québécoises n'y font pas exception, aussi, est-ce à elles que je pense le plus souvent.. Je me demande des fois si je ne les trouve pas plus belles parce que je suis moi-même Québécois..

3. Bon, ça fait deux jours que je veux parler de ce fameux Christian de Duve.. professeur émérite à l'Université catholique de Louvain.. Pourquoi? Parce que tout ce qu'il dit, il me semble que je me le suis déjà dit à moi-même.. Je ne suis pas croyant, mais effectivement, lorsqu'on pense aux comportements égoïstes de l'homme, le récit du «péché originel» nous vient à l'esprit, mais surtout, la liste des «péchés capitaux».. Personnellement, je vois cette liste de péchés comme une sorte de guideline à suivre pour se sortir du pétrin, ou tout simplement, pour ne pas y entrer.. Mais ici je parle d'un pétrin autant au niveau individuel qu'au niveau de l'humanité entière..

Cependant, ce guideline ou guide de directives, ne serait pas à suivre à la lettre.. Mais disons qu'il donne une idée de ce qu'il est préférable de ne pas faire.. Qu'il fait réfléchir.. Je pense par exemple à l'avarice, à l'orgueil, à la gourmandise alors que tout le monde s'en vient obèse.. L'abondance a-t-elle amené un «dérèglement » de quelque chose.. en plus de toutes les autres «déréglementations » qui font que tout est de plus en plus «déréglé».. C'est dans l'esprit du temps on dirait, tout ce déréglage des choses..

Personnellement, je crois que la Bible est instructive afin de connaître l'homme, et peut-être aussi, afin de savoir où il s'en va avec ses joujoux.. Ce que je crois, mais cela reste à confirmer avec davantage d'observations et de réflexions, c'est que ce que la Bible nous raconte est en fait un «cycle», disons presque «fatal», de l'humanité.. C'est une mémoire très ancienne, consignée, mais qui fut longtemps orale, peut-être à cause d'une très grande primitivité des moyens.. Cette «mémoire», inévitablement fragmentaire et imprécise, n'aurait pratiquement plus aucun rapport avec la religion actuelle, qui relève plus du folklore qu'autre chose.. Tous les livres «sacrés» sont à étudier d'un point de vue archéologique et anthropologique.. Une sorte de «sagesse» y est contenue.. Un savoir sur l'essence de l'humanité, et des erreurs qu'elle répète sans cesse, et qui font que tout recommence toujours à zéro..

Je crois aussi que le récit de l'Apocalypse est l'histoire de quelque chose qui s'en vient, parce qu'elle a déjà eu lieu, peut-être même plusieurs fois.. Platon parle quelque part de la disparition d'Atlantis.. Une histoire qui remonterait à très loin.. Il y a plein de récits catastrophiques, il suffirait de voir si certains éléments convergent.. Mais une chose est certaine, si l'humanité est victime d'une grande catastrophe balayant pratiquement toute sa population et une grande partie des ressources naturelles, nous reviendrons à une sorte d'âge de pierre.. et surtout, SURTOUT, une mémoire collective de cette catastrophe, peut-être causée par l'humanité elle-même à cause de la mauvaise voie qu'elle a suivie, s'installera, prendra forme et se transmettra afin de ne pas recommencer les mêmes erreurs, et d'éviter l'«inévitable» marche vers le même gouffre.. Les prophètes ne seraient alors que les relais les plus «éminents» de ce savoir.. et non de «envoyés» d'un Dieu inutile, etc.

Le développement scientifique et technologique suit une marche qu'il est difficile d'éviter.. C'est en quelque sorte un développement «logique», c'est-à-dire, auquel nous sommes amenés naturellement en pensant que c'est effectivement la «voie à suivre», la bonne voie, que c'est «logique».. (pensons à l'escalade nucléaire..) Mais les erreurs les plus graves sont aussi «logiques», en ce sens qu'elles s'imposent à nous avec force sur le moment, et qu'on se rend compte seulement après coup, une fois que la catastrophe s'est produite, que nous faisions erreur.. Il y a une logique de l'erreur.. Mais nous la connaissons peu, parce que ses facteurs reposent sur un paquet d'«impondérables».. Un individu, ou un groupe, agit parfois de manière durable contre le but recherché, et malgré toutes les «bonnes intentions».. Il n'y a qu'à penser à la Raison libératrice des Lumières qui s'est transformée aujourd'hui en raison instrumentale réprimant les hommes au lieu de les «libérer» (La dialectique de la Raison de Adorno et Horkheimer, aussi Marcuse et L'homme unidimensionnel..) .. À ce sujet, entre autres, Les décisions absurdes - sociologie des erreurs radicales et persistantes de Christian Morel.. Voir aussi La pensée de groupe sur Wikipédia..

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