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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mardi 20 septembre 2011

À 20 ans, on fait n'importe quoi..

Quand je vois des vidéos amateurs sur webcam de jeunes femmes dans la vingtaine sur des sites de porn en train de baiser avec leur chum ou avec un inconnu, ou les deux, ou sucer des dildos et se les rentrer en quelque part ou faire une danse sexy pour exhiber fièrement leurs beaux atouts, je me dis qu'il leur manque une tite gêne.. En revanche, je me souviens qu'à cet âge-là, je faisais aussi n'importe quoi.. Pourquoi? -Parce que je m'en crissais tout simplement.. Je voulais juste me faire du fun!

À 20 ans, on aime s'exposer, faire un show, se frencher les amygdales en public, se pogner le cul mutuellement, ou tâter la craque de sa blonde devant tout le monde, question de provoquer et de dire au reste des hommes de la terre: «Cette chatte-là est à moé! Pas touche!». Ma blonde aussi me tapait les fesses devant les autres femmes, question de dire: «Ce cul-là, yé à moé!» J'adorais lorsqu'elle provoquait les autres femmes.. On aimait se posséder l'un l'autre, se jurer fidélité, alors qu'il n'en était rien: on était ben trop hot pour ça! on baisait à qui mieux mieux à gauche pis à droite! Pas grave! On s'aimait pareil! Pis on braillait quand même quand on se trompait!.. puis on recommençait!.. Trouvez l'erreur!! On était juste fous câlisse.. ou plutôt, on avait 20 ans..

Il m'est arrivé de faire l'amour en plein jour au beau milieu du parc Lafontaine en dissimulant le mieux que je pouvais nos ébats à l'aide de la couverture que nous avions utilisée pour faire notre pique-nique.. Je l'ai aussi fait sur la banquette d'un restaurant sur Sainte-Catherine.. Et au Thursday's sur Crescent, je me souviens d'avoir passé le doigt à ma blonde sous la table pendant que nous mangions.. Elle était cochonne en crisse, et moi itou!

Et voilà! C'était le bon temps.. Un temps d'insouciance, d'irresponsabilité.. On perdait sa job.. c'était pas grave!.. On allait faire un petit tour en dedans.. c'était pas grave!.. On n'avait presque rien à perdre!.. On utilisait rarement le condom pour baiser avec une fille.. ou un gars.. on s'en foutait un peu, même pour une première date.. on se croyait invincibles, protégés par une super bonne étoile.. on faisait confiance.. on était naïfs.. on était gelés aussi.. C'est ainsi qu'il est possible que j'ai quelques enfants de par le monde sans le savoir..

Puis on a vieilli.. on a essuyé des revers qui ont fait très mal.. Quelques-uns se sont mis à tomber du sida, on a commencé à y croire.. à pogner le vertige.. et à se faire tester à tout bout de champ.. On a senti aussi que notre charme palissait.. que ce n'était plus le temps de faire les fous.. Un beau matin, on a eu une couple de rides dans le front.. On s'est mis à être sérieux.. à avoir une conscience morale.. des doutes.. des scrupules.. On a voulu se caser.. se trouver un job sérieux pour préparer la «finale», c'est-à-dire la retraite..

On se dit qu'on a eu une crisse de chance de pas être mort..

Mais on s'enferme en quelque sorte dans une trappe par peur et pour sa sécurité, hanté par des relents de vertiges devant l'abîme, et on se prépare en quelque sorte une belle petite cage en or, un petit tombeau pour soi-même..

La fatigue nous accule, puis viens un jour où on sait que c'est la fin de quelque chose..

C'est la fin du risque, de l'aventure, de la «liberté», de cette belle folie qu'on appelle la jeunesse.. mais en même temps, et quel soulagement! c'est la fin de la souffrance sauvage.. qu'on a troqué pour celle qui se soigne avec des tylenols..

Que dire de tout ça?.. Quoi en penser surtout?..

Je ne sais pas.. vraiment..

Des fois, j'attends vainement que ça revienne.. mais des fois je me dis aussi que je ne le souhaite pas vraiment.. J'aime mieux garder ça dans mes souvenirs.. Au pire, je le sortirais en musique.. un moment donné.. si l'inspiration réussit à me revenir un jour..

Mes goûts, mes plaisirs et mes intérêts ont changé.. Je ne suis tout simplement plus la même personne.. c'est-à-dire que je suis un «homme» maintenant.. J'ai appris de tout ça, j'ai fait mes folies comme je devais le faire et c'est bien.. Et j'ai réussi à m'en sortir sans trop d'égratignures..

Quoi d'autre?.. -Rien..

Je vais m'asseoir dans mon fauteuil et lire un bon livre..

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