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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

samedi 17 octobre 2015

Il n'y a aucune relation entre l'intelligence et l'empathie

J'ai toujours cru qu'une grande intelligence était bonne par nature. Je me disais que la nature ne pouvait pas nous faire ça, qu'une grande intelligence soit dans un esprit diabolique, et être ainsi logiquement une menace pour le genre humain, voire, l'humanité entière.

Cependant, en écoutant une émission sur deux criminels aux États-Unis, je ne croyais pas cela possible, mais j'ai été convaincu du contraire. Il est facile de mépriser les criminels et les prisonniers en disant que ce sont tous des ostis de tatas, que s'ils sont là, en prison, c'est parce qu'ils ne sont pas trop brillants... Mais les frères James et Anthony Briley nous ont tous fait paraître comme des ostis de tatas comparés à eux.

Ils ont en effet réussi à s'échapper d'une prison à sécurité maximum aux États-Unis, alors qu'ils étaient dans le couloir de la mort! Personne n'aurait jamais cru cela possible!

Ils ont élaboré un scénario complexe et sont sortis, en plein jour, devant les gardes. En tout, ils ont réussi à faire s'échapper d'un coup quatre prisonniers, plus eux-mêmes. Encore une fois de plus, vu leur grande différence d'intelligence probable avec leurs complices, ces quatre autres prisonniers se sont vite fait recapturer, tandis que les frères Briley ont échappé à la justice pendant plusieurs semaines. Je crois qu'ils ont même réussi à travailler dans un garage pendant ce temps-là. Des condamnés à mort qui réussissent à se trouver du boulot...

Il est indéniable que ces deux frères étaient extrêmement intelligents pour déjouer tout le monde comme ça. Mais le récit des horreurs qu'ils ont commises est absolument terrifiant. Ces deux individus, malgré leur intelligence, n'avaient absolument aucune empathie ou pitié, et étaient d'une cruauté inimaginable, prêts à tuer n'importe qui, n'importe quand, n'importe où, pour n'importe quoi, et de toutes les façons possibles, et pas des plus rapides.

Inversement, une personne de peu d'intelligence peut être d'un très grand cœur. Je crois que le degré d'intelligence et le degré d'empathie (ou d'humanité) n'ont aucun rapport. Les individus naissent avec une quantité d'une et de l'autre, et réussissent parfois à développer le plein potentiel des deux capacités, parfois d'une seule, parfois d'aucune.

Je trouve cela étrange quand on ramène ça à la Nature. Ça prouve peut-être qu'il n'y a pas de bonté de la Nature, qu'elle ne veille pas sur elle-même, et qu'elle n'a pas de fin cachée.

Elle n'est qu'une mécanique qui peut s'aimer et se faire du bien, mais qui peut aussi s'autodétruire n'importe quand, sinon se faire du mal et se causer des souffrances infinies. Je dis une «mécanique», car tout cela semble être fait sans raison.

C'est comme si nous étions vraiment laissés à nous-mêmes...

À moins que...

4 commentaires:

  1. Tu as bien raison , et d ' ailleurs sans doute vaut-il mieux avoir du coeur que de l ' intelligence -
    Quand on rencontre des personnes de coeur , pas si souvent et qui ne sont pas parfaites non-plus , alors la vie se pare de ses plus belles couleurs , musiques et parfums , de rires , de paix , d ' humour , de respect , de désirs étincelants , de plaisirs , de rêves et de certitudes , de partages , de fêtes et de sécurité , de douceur et de tendresse ... 1000 qualités et tout ceci est alors une raison de vivre plus grande que le mystère profond d ' une hypothétique raison de l ' existence , mystère qui demeure comme une épice savoureuse à tout çà .
    Amicalement , monde indien ,
    http://mondeindien.centerblog.net/

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  2. Tout à fait juste. Même si cela n'a pas nécessairement rapport, je pense la même chose des arts et de la science. On accorde des Prix Nobel à des gens qui avaient de beaux idéaux. Pourtant, les grands écrivains et grands savants ne se méritent pas nécessairement tous les honneurs... On ne veut voir que ce que l'on veut voir. On oublie que la vie est complexe et qu'elle se situe parfois par-delà bien et mal. Personnellement, mon éthique personnelle est presque politiquement correcte: je suis de gauche, sensible, esthète et manifestant un brin... Par contre, je sais reconnaître le génie chez ceux qui, heureusement, ne me ressemblent pas. Je ne me vanterai pas de considérer Édouard Limonov comme un bon écrivain. Ni Louis-Ferdinand Céline. Pourtant, ces chiures fascistes et staliniennes ont du talent.

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  3. Je ne connais pas Limonov, mais j'aime beaucoup Céline moi aussi. Pour le fascisme supposé de Céline, je crois que c'est plus une affaire littéraire qu'autre chose, ou une affaire non raisonnée, plutôt émotionnelle, il s'est fait piquer sa blonde par un riche juif, eh puis il en a braillé dans ses livres... Philippe Sollers arrive à le défendre en tous cas. https://www.youtube.com/watch?v=QHS5ff-9PDc

    La première incohérence dans l'accusation d'antisémitisme envers Céline, c'est qu'il était pacifiste. Or comment peut-on vouloir faire du mal aux Juifs si on est pacifiste? On voit bien que ça ne tient pas et que c'est plutôt littéraire. De toute façon, quand on lit ces écrits comme «Bagatelle pour un massacre» et autres, on se rend compte que ça relève encore plus même d'une sorte de délire. Il était un peu dans son monde ce bonhomme-là, à défait de pouvoir vivre dans le monde ordinaire, qui était assez horrible à son époque.

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  4. Et, en tant que médecin, Céline a sauvé des vies... Et puis, pendant l'Occupation, il gueulait contre les Allemands... Il a écrit des tas de bêtises, comme Bagatelles pour un massacre, mais son Voyage au bout de la nuit demeure inoubliable. Bien plus grand que La Nausée de Sartre ou L'Étranger de Camus, de vulgaires imitations. Céline était un sale type. Mais il a écrit un chef d'oeuvre. D'autres étaient de chics types et n'auront écrit que de la fiente.

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