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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mercredi 2 septembre 2015

La grosse barouette

Je sais que je n'écris pas beaucoup de ces temps-ci. La raison, c'est que je suis extrêmement fatigué. Parce que je me remets d'une crise cardiaque et que je prends des médicaments qui font qu'un légume a plus d'idées que moi. Il faut dire que cette année j'ai pris la grosse barouette, en effet, depuis décembre passé que je me bats avec les problèmes de santé. La cause? - j'ai vécu beaucoup de harcèlement au travail pendant peut-être 2 ans, je ne sais plus, mais assez longtemps pour quasiment me tuer. Tout ça est relié. J'ai voulu faire mon dur en me disant que j'étais capable de tout supporter, puis, tout a claqué. Ça a commencé avec les énormes problèmes de dos, j'ai eu un caillot dans la jambe par-dessus ça, puis après le cœur s'est bloqué. J'ai essayé de me battre seul contre une armée de personnes malveillantes. Je pensais sincèrement que le syndicat pouvait m'aider. J'ai tout essayé pour faire valoir mes droits. J'ai même consulté des avocats, appelé aux normes du travail, etc. Rien à faire: si t'es syndiqué, c'est le syndicat qui doit te défendre. Le problème, c'est que le syndicat ne fait rien: alors tu sèches. J'ai entendu d'autres cas semblables dans les hôpitaux lorsque je faisais ma physiothérapie: le syndicat ne faisait rien pour défendre l'employé. J'ai compris que ces syndicats devaient être corrompus. J'ai aussi compris que les patrons ont tous les pouvoirs, et qu'ils se tiennent entre eux. Il n'y a rien à faire contre ces gens quand t'es juste un petit employé. Ils se sont même permis de me faire des représailles après que j'ai porté une plainte contre eux: je n'ai rien pu faire, même si la loi dit explicitement que c'est illégal.

Est-ce que vous comprenez à quel point ma défense a représenté de procédures, de rencontres, de visites, de papiers à remplir, d'appels, de stress, d'angoisse? C'est inimaginable. Ça tue carrément. Ça devient un emploi à plein temps. Vous pouvez comprendre maintenant pourquoi je suis tombé malade. La cerise sur le gâteau ça a été quand les assurances ne voulaient pas me payer et n'arrêtaient pas de m’écœurer avec des tonnes de paperasses à remplir. Mes comptes étaient à zéro: c'est là que j'ai craqué. On m'a emporté sur une civière à l'hôpital: c'était GAME OVER.

J'ai donné ma démission avant d'avoir à retourner au travail. Je tenais absolument à ne pas revoir la face de ces gens-là, pour leur propre sécurité. J'aurais pu snapper en les voyant, devenir extrêmement malade mental. Je n'avais pas envie de finir ma vie derrière les barreaux sur un coup de rage meurtrière. J'ai une blonde et un chat à m'occuper, et j'ai à m'occuper de moi aussi, j'ai des projets, des ambitions, d'ailleurs je retourne aux études en septembre et je me cherche un nouvel emploi qui saura davantage me satisfaire et faire travailler mes neurones. C'était temps que je parte de cet endroit, mais étant tenace comme je suis, je suis resté presque jusqu'à ce que j'en crève de stress. Finalement, je suis quand même content que tout se soit terminé comme ça: je m'emmerdais royalement dans cet emploi, mais je n'arrivais pas à le quitter. De plus, j'ai appris tellement de choses durant ces mois et ces années de bataille.

J'ai appris qu'il ne faut pas trop compter sur le monde.

J'ai appris que les gens sont cons et cheap: ils tueraient pour avoir une augmentation de 25 sous ou un sourire du boss.

J'ai appris que je parlais trop, surtout avec mes ennemis.

J'ai compris que les gens sont jaloux de moi et qu'on va continuer à me faire la guerre sur tous les plans, dans tous les milieux.

J'ai compris que les gens sont salauds et corrompus, et que les véritables bonnes intentions sont rares.

J'ai appris que les gens fonctionnent en groupes, pensent en groupes, mangent en groupes, mais je ne suis pas du groupe même si je suis présent: car ce que je suis parle plus fort que ce que je dis: ils sentent l'ennemi, les brebis sentent le loup dans la bergerie.

J'ai compris que j'avais du talent, BEAUCOUP de talent. En tous cas, plus que la moyenne des gens, et souvent, malheureusement, alors que je suis entouré de minables et d'envieux compulsifs.

J'ai compris que je devais monter dans la hiérarchie en étudiant pour ça et en cherchant des postes de responsabilités. Si je vise plus bas que ça, je vais me faire promener dans la grosse barouette encore une fois, peut-être la dernière.

J'ai compris que je dois absolument faire quelque chose que j'aime, sinon je dois m'en aller sans regret. Donc, l'argent n'est pas important: je dois d'abord être confortable dans mon milieu de travail. Ma santé ne me permet plus de me battre inutilement avec des cons ligués contre moi.

De toute façon, j'ai assez perdu de temps comme ça.

Je commence une nouvelle vie à partir de maintenant.

Davantage tournée vers la spiritualité et l'épanouissement de ma personne.

J'ai compris que j'ai été malade assez longtemps.

Je dois reprendre toutes mes forces, mettre un paquet de choses de côté, et changer ma vie de bord.

C'est nécessaire, si je veux continuer à vivre.

2 commentaires:

  1. Le soleil entre dans les écuries sans se salir. (Diogène de Sinope)

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  2. Bon proverbe, mais la réalité est différente: si on veut te salir, on va y arriver.

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