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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

dimanche 13 septembre 2015

Devant un écran

Je me souviens
je passais mes nuits seul au café
à lire écrire réfléchir regarder les passants
ça défilait dans ma tête
les idées les feelings les amours possibles les grands rêves de réussite
la célébrité intellectuelle artistique
je passais les heures
les grandes les petites
comme dans un rêve
et ça recommençait le lendemain
l'inspiration venait
revenait disparaissait
je griffonnais mon journal
rencontrait un ami
qui me demandais ce que j'écrivais
des niaiseries que je disais et je serrais mon journal
j'étais en train d'écrire sur lui
j'engageais des discussions avec des filles comme moi
un peu bizarres déplacées
sur la philosophie la littérature
je saisissais l'occasion en épiant leurs lectures
ainsi j'ai rencontré plusieurs femmes
toutes histoires qui se sont mal terminées
puis le café a brûlé
dans ma tête
il a juste changé complètement
l'inspiration n'y était plus
il est devenu vide bas
je ne pouvais plus planer à cet endroit
puis sa porte s'est refermée
ma vie avait changé
j'ai arrêté de griffonner mon journal
pour me retrouver
Devant un écran

3 commentaires:

  1. Tout ce qui s'appelle le grand art survient suite à la désillusion. Le plus grand malheur qui soit c'est de devenir faussement célèbre à vingt ans pour ensuite être prisonnier à jamais d'une oeuvre dénuée de talent et d'intérêt. Les vrais artistes sont comme le bon vin. Ils prennent de la valeur en vieillissant. Autrement, ils ne sont que de la piquette.

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  2. Dans ce cas, je devrais entrer dans le grand art de plein pied. :D

    As-tu déjà lu la poésie de Hölderlin? Il n'y a pas de rimes, à moins qu'il y en ait ailleurs dans d'autres poésies, mais moi je n'en ai pas trouvé dans ce que j'ai lu en allemand. Ça m'a fait bizarre, je pensais que c'était récent la poésie sans rimes, mais lui avait déjà commencé à en faire en 1790.

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  3. J'ai lu Hölderlin mais je ne m'en souviens plus du tout. Idem pour Novalis. Par contre, je me souviens de William Blake qui écrivait lui aussi des proverbes et poèmes en prose. Milton a aussi écrit Paradise Lost dans une forme de vers libres et sans rimes. Dans le genre poésie en prose, j'ai surtout retenu Le spleen de Paris (Baudelaire), Une saison en enfer (Rimbaud), Les chants de Maldoror (Lautréamont) et les oeuvres complètes de Maïakovski, Jacques Prévert et... Soeur Angèle, tiens.

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