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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

vendredi 27 mai 2022

Le vrai visage de la politique

Je déteste l'Autre

De tout côté que je me tourne, l'Autre est là. Il se mêle de mes affaires, il me dit quoi faire, il me contrôle, me juge, me catégorise dans ses petites cases, sa grille de merde, il m'enterre avec ses sophismes à la chaîne, il parle fort, il est con, il me fait chier. Nous avons des réflexes de troupeau: dès qu'on aime, on pense en terme de mariage, sans se rendre compte qu'on fait entrer l'État, les juges et les avocats dans notre relation, comme si c'était des garanties pour qu'un sentiment dure. On devrait toujours commencer un mariage par la fin, ça nous couperait peut-être l'élan. Sa nature marchande deviendrait claire.

Je n'ai jamais aimé l'Autre. Appelez-le comme vous voulez: gouvernement, société, mon voisin, c'est un peu du pareil au même. Ne pensez pas libérer un peuple sous la dictature: la dictature, c'est le peuple qui la veut. Si on prend les individus un à un sous une dictature, on trouvera un petit dictateur en chacun. Ne plaignez pas la Russie, ni la Corée, ni la Chine, ne plaignez pas les Américains pour leur ploutocratie ou leur violence armée. Leur soumission devant l'argent et les armes est au coeur de chacun d'eux. Dans un logique d'argent, il n'y a aucun moyen de sortir de l'oppression financière par les riches que de faire toujours plus d'argent. Dans une logique d'armes, il n'y a aucun moyen de se protéger des armes des autres qu'en en ayant une soi-même.

On pourra chialer autant comme autant contre un gouvernement, il ne sera toujours pas mieux que la somme des mentalités d'un pays donné. Les êtres d'exception n'auront jamais voix au chapitre. C'est radicalement impossible. C'est pourquoi il ne sert à rien de voter ou d'avoir de quelconques projets politiques un tant soit peu brillants.

Je démissionne de la société. Je démissionne du monde. Je démissionne d'aider quiconque en quoi que ce soit. Toute la religion est de la foutaise. C'est une invention de l'esprit afin de s'auto-tranquilliser devant le néant que nous sommes. Il n'y a jamais eu de Dieu, ni de prophètes, ni rien de sacré. La Bible est tout entière sortie de la tête des hommes. C'est pure divagation d'illuminés, de fanatiques, de malades mentaux. Le «crime» est pure convention. Un soldat en tue un autre, c'est un «héros», on l'acclame, on lui donne des médailles. Un homme en tue un autre, c'est un meurtrier, il est «infâme», on l'emprisonne. C'est simple comme ça: l'habit ou l'uniforme, comme par magie, font toute la différence. Dans un cas, c'est «bon», dans l'autre, c'est «mal». Donc, portez les bons déguisements, sinon vous irez en Enfer.

Les problèmes dans lesquels nous baignons et mijotons quotidiennement comme des cornichons, sont très profonds, insolubles pourrait-on dire. Parce qu'ils sont enracinés en nous, et que nous sommes enracinés en eux, par exemple: l'impasse de l'éducation, de l'État, et de la technologie. Nous ne pouvons nous passer de ceux-ci, mais en même temps, ils nous conduisent à l'abîme avec un sourire. Inversement, vouloir éliminer ces problèmes serait se condamner au suicide. Il n'y a pas moyen de s'en débarrasser, comme un poison qui s'est insinué en nous et auquel nous sommes habitués et maintenant dépendants. Par exemple, nous sommes de plus en plus coincés dans les villes, mais on continue toujours plus de rouler en voiture, qui plus est, avec pour seul passager, le conducteur. On nous badigeonne les oreilles qu'il faut manger sain, mais toute notre nourriture est empoisonnée à la source depuis au moins la révolution «verte» avec les pesticides, et maintenant les OGM. Nous sommes pour l'État, parce qu'il permet de garantir la liberté de tous, mais celui-ci peut nous l'enlever à volonté pour des raisons de «santé publique» bidon. On force les jeunes à étudier aujourd'hui des matières à l'école qui seront obsolètes demain ou pour lesquelles il n'y aura pas ou plus de débouchés. Et généralement, plus on s'approche des «matières culturelles», c'est-à-dire, qui sont bénéfiques pour l'épanouissement de l'individu, mais qui n'ont pas de valeur immédiate pour la société, plus on se condamne à la faim.

Nous ne sommes pas conscients de ce que nous faisons, de ce que nous sommes, et de ce que nous pensons. Mais ce n'est pas très grave, parce que la plupart du temps nous ne faisons rien, nous ne pensons rien, et nous ne sommes rien. Nous nous voyons souvent comme des rouages de rouages de rouages, et dans nos moments d'exaltation, parfois comme des petits Neo venant sauver le monde. Le monde n'est pas à sauver, car il a toujours été perdu d'avance.

S'il y avait un travail à faire, ce serait sur chaque individu pris un à un.

C'est la seule façon de changer quelque chose. De démassifier l'individu.

Au niveau politique, il n'y a rien à faire.

La fin de la politique, ce sont les bombes atomiques.

Voilà le vrai visage de la politique.

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