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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

lundi 13 décembre 2021

De tout et de rien

J'ai perdu, on dirait, cette volonté de partager aux autres mon «bonheur», mon «heureuseté», car je trouvais que je perdais un peu mon temps.

Dernièrement, j'ai encore eu envie de partager mes derniers kicks musicaux, mais peine perdue, si j'attendais au lendemain, je n'aimais déjà plus la chanson.

Je me suis rendu compte que c'était la même chose pour plein d'affaires.

Quand je trip sur un café, ça dure un certain temps, puis je m'écœure, même si c'est un des meilleurs cafés d'Éthiopie. Ceux qui vous regardent avec une mine pincée en buvant un bon thé rare, vous pouvez être presque certains qu'ils n'en jouissent plus et que ce n'est que de la pose. Il y a eu un temps où les sushis étaient le summum dans ma vie, j'en faisais même. Plus aujourd'hui.

Il n'y a rien de stable dans mes goûts, et c'est peut-être comme ça pour bien des gens.

Disons qu'il y a des «domaines» généraux que j'apprécie en général, comme les pâtes, la musique électronique, les brunettes à peau blanche, mais c'est pas mal vague. Aussi, je n'aime pas que ces choses. J'ai connu un gars qui tripait sur tous les albums de Iron Maiden. Il écoutait tous les jours leur mauvaise musique à trois cordes. Il s'est même fait tatouer Eddy, la mascotte du groupe, quelque part sur son corps. Il faut être attardé au niveau musical. J'écoutais leur musique quand j'étais ado, mais j'ai tellement écouté d'autre chose de bien meilleur depuis, que je n'y suis jamais revenu. Même chose pour tous les autres groupes rock populaires de l'époque. Je n'ai jamais été capable d'y revenir.

Il n'y a de «perfection» en rien. Tout est infiniment dépassable, et tant mieux!

Le savoir auquel je m'accroche n'est rien, je n'en ferai jamais le tour, et ce n'est pas le but non plus, puisque c'est impossible. Je n'ai donc pas à me sentir mal si je ne serai jamais capable de terminer de lire ma bibliothèque de 2000 livres, c'est juste normal. Le but est de surfer sur le savoir, pas de l'ingurgiter en entier et de mourir d'une indigestion. Car la mémoire a ses limites, sinon, c'est la maladie et la mort qui nous empêchent: nous manquons de temps et de force.

On peut bien être fan fini de Bobby Fischer, mais il faut malheureusement avouer aussi que s'il pouvait jouer contre les logiciels d'aujourd'hui, il se ferait écraser, car les ordinateurs ont atteint le niveau de «super grands maîtres» (titre inexistant chez les humains) avec un cote de 3200 Elo et même plus je crois. C'est dommage, mais c'est comme ça. Il est difficile d'avoir des idoles de nos jours, ou des modèles.

On cherche des points de repère, on n'en trouve pas. 

Un maître spirituel en dépasse un autre, puis celui-là est dépassé par un autre. Qui détient la vérité? La sagesse est en Orient ou en Occident? Certains pensent que nous avons atteint une plus grande sagesse en Occident, puisque nous connaissons la prospérité, mais que savons-nous des problèmes qui nous attendent et qui seront causés par cette même prospérité? La sagesse populaire dit qu'il y a toujours deux côtés à une médaille.

Chaque jour, tout est profondément ébranlé. Le savoir double chaque année, qui pourra maîtriser cela? À l'époque de Leibniz, au 17e siècle, la quantité de savoir commençait déjà à dépasser les capacités humaines, à moins d'être un génie comme lui. Mais aujourd'hui, même un génie n'a qu'une connaissance partielle dans son propre domaine scientifique. Ça prend des armées de scientifiques et des milliards de dollars pour faire des recherches. L'époque des génies universels, maîtrisant tous les domaines scientifiques de leur temps, est bien révolue.

Quand j'entends certains faire des suggestions de lectures, à quoi bon? Si on se contentait de lire seulement les meilleurs livres qui sortent chaque année, on n'arriverait jamais à la surface. Non seulement cela, mais si on veut bien apprécier ce qui se fait aujourd'hui, il faut parfois avoir lu d'abord les bons livres du passé. Bonne lecture, et bonne chance.

Le développement accéléré d'une super intelligence artificielle semble une nécessité si l'homme ne veut pas perdre la maîtrise sur les monstres qu'il a créés. Mais qui va pouvoir contrôler ce nouveau Monstre des monstres?

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