Pages

«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

lundi 29 août 2011

Réflexion sur la mort..

«Bonjour mon psy,

Chaque matin, je me réveille, et je tiens pour acquis que je vais voir le suivant.. Je ne pense jamais à la mort.. Je ne pense jamais que ce matin pourrait être le dernier..

Or, il arrivera un jour où il y aura un dernier matin pour moi précisément, comme un beau jour, il y en eut un premier.. Ce sera la dernière fois que je verrai le soleil se lever.. Pourquoi dois-je mourir? Pourquoi dois-je vivre?

On voudrait parfois pouvoir échapper à la mort, par la mort justement! mais il n'y aurait rien de plus absurde.. En ayant peur de la mort, ce qui nous fait peut-être la chercher inconsciemment, on ne fait que précipiter l'événement qu'on veut à tout prix éviter.. Et même en craignant la mort de toutes ses forces, on ne pourra l'éviter.. On ne pourra jamais éviter de passer de l'autre côté.. c'est au-dessus de nos forces..

On ne pourra jamais non plus en revenir une fois bien parti: ultimement, personne ne peut savoir ce qu'il y a de l'autre côté.. personne n'en est physiquement jamais revenu..

Cette inéluctabilité de la mort m'obsède continuellement.. Je ne peux pas croire qu'un jour ce sera à mon tour..

On peut bien croire ce que l'on veut, qu'il y a des belles lumières divines de l'autre côté, une grande paix et tranquillité, le Ciel, une sorte de paradis, ou ce qu'on voudra.. il reste que c'est angoissant.. Si je te dis: «Demain, tu quittes tout ce que tu as et tout ce que tu es..», il y a lieu de s'inquiéter.. Si au Ciel il n'y a qu'un océan de paix, qu'est-ce que je fais si j'aime le death metal?

Après tout on passe sa vie à bâtir son «chez-soi».. et ce ne serait que pour tout perdre en fin de compte? même soi-même?

En ce sens, la vie peut paraître absurde effectivement..

Parfois, je me dis que je ne suis qu'un spectateur de ce monde.. J'en observe les beautés innombrables, mais à la fin, je devrai les laisser là, les quitter.. ainsi que me quitter moi-même.. Et c'est ainsi que devrait être l'amour..

Un jour, il n'y aura plus rien sur l'écran du monde..

Ainsi la seule réponse, me dis-je, à l'implacabilité de la mort, c'est d'intensifier sa vie.. De donner à chaque instant le maximum de soi dans ce que l'on fait.. De profiter de tous les instants comme si c'était vraiment les derniers.. De devenir un Barbare à l'assaut des empires de l'impossible!

Il faut se donner un but, aimer ce que l'on fait, chercher à être heureux par tous les moyens, parce que le temps presse! et accomplir ce que l'on veut réaliser.. L'important c'est le but! pas la personne! Enfin, à ce qu'il semble! Puisqu'il ne restera rien de nous, sauf ce que nous avons accompli! Et le plaisir que nous en aurons retiré est notre récompense en soi! Immédiate! Évanescente! Puisque nous ne posséderons rien de ce que nous avons fait..

Après tout, en est-il mieux ainsi?

Comment peut-on encore être égoïste et chercher à tout s'accaparer?

Mais égoïste de son temps, oui!

Ainsi la vie est une lutte pour imposer ou réaliser son temps sur cette terre au mieux de ce que nous pouvons.. Mais nous passons beaucoup de temps à réaliser le temps des autres!

Encore la question: «Pourquoi dois-je vivre?», si on doit me voler mon temps!

Et voilà toute l'importance d'aimer au moins ce que l'on fait..»

Aucun commentaire:

Publier un commentaire