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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

lundi 20 avril 2009

L'écume des rails

Vincent descend la ligne verte en direction de la station Beaudry. C'est un dimanche soir et le métro est assez désert. Un peu pompette, il s'endort énormément; en mode pause, il se met donc à tartiner des femmes en esprit. Pourquoi pas, tiens, une Japonaise étendue nue sur une table et couverte de sushis? La rêverie se fait aller, quand soudainement les portes du wagon s'ouvrent : c'est Jane et Sylvie, deux wannabe putes du centre-ville.

Vincent, encore dans ses rêveries sexuelles, n'en croit pas ses yeux. Il a devant lui deux jeunes femmes prêtes et disposées à accomplir des choses pas catholiques. Bref, deux délinquantes en herbe cochonnes et poudrées. Il ne lui viendrait jamais à l'esprit d'abuser de leur naïveté, mais toute règle a son exception.

First, Vincent a une érection douloureuse et il lui prend une envie retorse de faire une proposition inacceptable à Jane, celle qu'il croit la plus disposée à répondre à ses avances. Puisqu'ils sont dans le dernier wagon, que le métro est désert et qu'il reste quelques stations encore, pourquoi ne pas s'amuser un peu, dit-il à Jane. Elle connaissait Vincent et savait ce qu'il avait l'habitude de faire avec la gent féminine du secteur. Aussi, pour s'amuser un peu à son tour demanda-t-elle à Vincent : «Qu'est-ce que tu veux dire par s'amuser?» avec un air coquin.

Vincent, accoté sur la porte arrière du wagon, pointe son index en direction de son promontoire. Grâce à son statut de revendeur, il sait qu'il lui est facile dans ces situations-là d'avoir quelque avantage en matière sexuelle, en échange de quelques lignes de récompense. Évidemment, penserez-vous, c'est croche, c'est pas correct, mais que voulez-vous? – il faut parfois faire avec ce qu'on a; et de plus, je n'ai jamais dit que Vincent n'était pas un écoeurant. Comme Balzac disait si bien : «Il n'y a pas de principes, il n'y a que des circonstances.»

Alors Jane, l'étudiante endettée qui aime les passe-temps lucratifs, a tout de suite saisi la signification des gestes subtils de Vincent. Elle acquiesce à sa demande, non sans quelque plaisir, puisque Vincent, bien qu'il soit un écoeurant, a une certaine tenue, un charisme et une prestance capables de charmer même les femmes les plus rebelles. Sylvie s'adapte à la situation, puisqu'elle sait qu'elle en bénéficiera elle aussi; elle s'assoit donc et attend que Jane la tombeuse s'exécute.

L'accord conclu, Jane se place assise dans un coin; Vincent approche et dézippe son jean pour en faire sortir sa queue bien dure. De sa main gauche experte, elle joue avec ses testicules pendant qu'elle le suce. Des passagers entrent dans le wagon voisin, mais rien n'y paraît, puisque Vincent est de dos et que Jane se colle davantage sur son pubis poilu. À mesure qu'elle pompe, elle sent sur ses lèvres la pression des veines bleues qui parcourent l'engin de Vincent. Sylvie, positionnée face au couple, observe toute la scène.

Vincent, submergé par l'excitation et sur le point d'éjaculer, prend doucement la tête de Jane entre ses mains comme pour lui indiquer d'accélérer le mouvement. Il sent la langue de Jane frotter contre la base de son pénis, qui appelle la sève à monter. La bouche se referme et exerce une pression irrésistible, forçant Vince à verser tout son sperme dans le réceptacle du vice incarné. Jane se lèche les lèvres de contentement, et prend soin de happer les quelques gouttes qui restent du bout de son pénis. Le méchant garçon reprend ses esprits, remet l'attirail en place et zippe son pantalon. Le marché étant respecté, il remet les sachets qu'il lui avait promis, puis s'exit à la station Beaudry en pensant : «Quelle sacrée pompeuse! Elle s'y connaissait un peu plus que je le pensais. Finalement, c'était moi le gros naïf dans tout ça!».

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