Pages

«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

dimanche 12 avril 2009

Religion, sexualité et pornographie

L'erreur commune des prêtres, c'est de prendre la sexualité trop au sérieux, d'y accorder trop d'importance (ils ne sont pas les seuls), au point que le choix d'y renoncer devient un choix majeur de leur vie... et une renonciation majeure, complètement inutile.

Ce qui me ramène à la parure, où l'on cache une partie du corps pour la révéler davantage, pour mettre l'emphase dessus, jusqu'à ce que ça devienne «pornographique», se rendant complice d'une sexualité géométrique, en totale dissociation des humains qui s'aiment, ou se désirent avec passion, que ce soit pour une nuit, ou pour la vie.

Je ne suis pas contre la pornographie, car les corps nus participent d'une certaine forme d'art et de beauté, mais je suis contre la réduction de la sexualité au seul pornographique et la dévaluation qu'elle entraîne inévitablement, jusqu'au point où il ne nous est plus possible de voir ce qu'il y a de «sacré» en toute chair, le fait que cette chair est divine et à la fois habitée par la mort.

Le corps est forme, désir; il peut n'être que forme, si la personne le désire, mais il n'est pas que forme. L'erreur c'est de faire de cette forme l'aspect essentiel de l'être humain, alors que ce n'est qu'un seul aspect du tout formé par celui-ci. Ne voir une personne que comme une baise peut être valable si c'est réciproque, mais ne correspond pas de façon générale à une vision durable des choses pour une vie heureuse en société. Disons plutôt que c'est une vision qui dure l'espace d'une éjaculation...

Mais doit-on unir idéal et sexualité? C'est l'erreur je crois, que tous font, y compris le prêtre. Je ne peux m'empêcher de penser ici à l'art «socialiste»; ou à une «théorie de l'érection» pour savoir comment bander et quand; ou encore à quelqu'un qui se cale dans son fauteuil pour fumer une pipe en réfléchissant sur le «sens de la vie» : la réalité de cette question est aussi fugitive que les nuages de fumée qu'elle suscite.

La sexualité est libre, et belle, et «sans importance». Il faut la laisser être, elle participe du jeu. Politiser l'art, politiser la sexualité, c'est ce qui se produit lorsqu'on veut les unir à un «idéal», qui fait penser à une cage de zoo dans laquelle on veut enfermer un fauve.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire