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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

jeudi 17 décembre 2015

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Je lis «La conquête du pain» de Kropotkine, et ce n'est que tristesse. Le communisme anarchiste n'est qu'une grande illusion, une grande utopie qui dès qu'elle serait réalisée se transformerait en cauchemar généralisé. Il n'y a pas de sortie du capitalisme de cette façon, ça n'a aucun sens. On veut dépouiller le capitaliste de ses biens en prétextant qu'il ne travaille pas et se fait vivre sur le dos des autres, mais c'est entièrement faux. C'est l'envie qui parle là. Il a beaucoup plus d'argent que les travailleurs ordinaires, oui, parce qu'il les exploite, mais lui aussi travaille très fort pour s'assurer de son pécule. Même si c'est probablement lui qui travaille le plus, cela ne justifie quand même pas qu'il ait tout et les autres rien, j'en conviens.

Mais il n'arrive aux gens que ce qui leur ressemble. Les gens sont désunis, ils sont incapables de s'organiser, ils n'arrivent même pas à s'entendre entre eux. Donnez-leur des vêtements et de la bouffe gratuits, ils iront les vendre ailleurs. Pour ne pas qu'ils les vendent, il faut que tout soit vraiment mauvais, la bouffe et les vêtements. Tout le monde aura donc de la merde, et des vendeurs extérieurs viendront les fournir en choses de qualité, et le marché noir apparaîtra, et voilà les classes qui reparaissent. Regardez seulement aujourd'hui pour voir ce que les gens pensent des entreprises publiques: on passe notre temps à chialer sur elles. Imaginez alors si tout était publique... Le chialage serait sans fin. Alors, pouvons-nous vraiment nous débarrasser du capitalisme? - Impossible tant que nous ne nous serons pas débarrassés de nous-mêmes.

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