Je me suis aperçu hier soir en m'éveillant d'un rêve que j'avais revécu plusieurs fois au fil des ans mon traumatisme de séparation avec ma chatte Toutoune à 7 ans.
Nous habitions un cottage à Duvernay et mon père voulait déménager dans une tour aseptisée à Chomedey: on devait abandonner la chatte et ses bébés.
Je ne sais pas ce qui est arrivé à ma chatte, mais je me souviens seulement du moment où j'ai dû embarquer dans l'auto pour partir sans elle.
Je crois que ce moment a été absolument horrible, mais qu'il a été bien "gelé" par mon père en me disant qu' "on n'avait pas le choix", etc.
J'en veux à mon père d'avoir essayé de me convaincre que les animaux étaient comme des machines, qu'ils n'étaient pas conscients et qu'ils ne ressentaient pas la douleur comme nous, qu'ils ne souffraient pas comme nous... Et je crois que c'est le ressentiment "originaire" que j'ai toujours eu par la suite envers lui.
J'ai grandi avec ces idées de merde toxiques implantées dans ma tête très tôt par mon père, qui ne sont pas de lui, puisqu'on peut les retrouver chez Descartes, puis jusque dans la Bible.
Cela a endurcit mon coeur envers les animaux et m'a conduit parfois à être méchant ou à ne pas être autant aimant que j'aurais dû l'être envers eux, qui au fond, étaient là pour moi.
La conséquence en fut que plusieurs autres traumatismes horribles sont venus s'ajouter au fil des ans au point qu'aujourd'hui j'en suis blessé mortellement, enfin, c'est ce que je ressens.
Les rapports avec mes parents et la société ont été catastrophiques, je suis tombé dans la consommation, j'ai eu une vie de merde difficile et malheureuse, presque sans amis, sans aucune joie, où je devais toujours lutter pour survivre, puis me voilà malade, et tout cela me remonte dans la gorge, et j'encaisse à nouveau, à la puissance dix. Il y a de quoi devenir fou.
Pourquoi cette vie? Pourquoi moi?
Toute cette souffrance, cette douleur et cette méchanceté étaient absolument gratuites...
C'est à croire parfois, et à désespérer que l'homme soit, au fond, vraiment diabolique.
Mais j'aime mieux croire plus simplement qu'il ne sait pas toujours ce qu'il fait, et qu'il préfère agir quand même, et qu'ensuite on s'amusera à essayer de réparer les pots cassés... Ça donne l'impression qu'on est puissant, qu'on est capable de faire quelque chose, ça fait homme, ça fait homme aussi d'être "dur", et ça occupe.
Que la vie est parfois stupide...
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