«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

samedi 24 mai 2025

Foxer Saint-Paul

Foxer Saint-Paul - 2009


À la petite école, j'avais tendance à rêvasser, mais j'étais aussi très tannant. 

C'était en 3e année, une journée d'automne magnifique. J'étais dans la cour de l'école, c'était la récréation avant le repas de midi. Il faisait tellement beau, le ciel était doré, il y avait une magie inexplicable dans l'air. Je jouais au ballon-chasseur, tout en réfléchissant au moyen d'échapper à la vigilance des gardiens. Il y avait beaucoup de jeunes et beaucoup de mouvement, je me tenais près du champ à l'arrière de l'école Saint-Paul à Laval, prêt à me pousser. Dès que j'ai vu qu'on ne me regardait pas, je me suis caché dans les hautes herbes et puis je me suis dirigé tout droit vers la sortie étroite à l'arrière du champ, qui d'ailleurs, existe toujours aujourd'hui. J'ai descendu les rues, ça sentait l'herbe fraîchement tondue, et je me suis dirigé vers le parc du Tremblay, pour me balancer. C'était tout ce que je voulais faire: me balancer et rêver, par cette belle journée d'automne. Ce fut une des plus belles journées de ma vie: je me sentais si libre dans ce parc, seul, j'avais l'impression que le monde m'appartenait. Je me suis balancé pendant environ une demie-heure, la magie s'estompait graduellement, puis j'ai commencé à marcher en direction de la maison. Lorsque je suis arrivé, ma mère m'a demandé ce que je faisais là, et je lui ai répondu du tac au tac que j'avais mal à la tête et qu'on m'a renvoyé à la maison. Elle savait évidemment que c'était un mensonge. J'ai commencé à écouter les dessins animés à la télévision comme si de rien n'était. Je n'ai pas été grondé. C'est la première fois où j'ai menti consciemment, et ce fut mes premiers débuts à la pratique de l'école buissonnière.

  

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