«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

vendredi 2 mai 2025

Lettre à personne

1. À partir d'un certain moment, j'ai trouvé le monde ennuyant et plate. Les possibilités que m'offrait la société dans laquelle je vivais ne m'intéressaient pas. Et ce qui m'intéressait, je ne pouvais en vivre. J'étais malheureux, et en même temps, perdu. Je voulais tout simplement vivre et m'amuser, apprendre, découvrir, créer, mais c'était impossible. Tout ce qu'il y avait c'était le sérieux, la discipline, l'attente, l'effort et la souffrance... De quoi vouloir écouter du heavy metal, boire et bucher dans les murs, parce que ce monde était pour moi un mur.

2. Je me sentais seul et abandonné. Je souffrais d'isolement. Je voulais mourir. Je sentais que je n'avais personne à qui pouvoir parler, et surtout, qui pouvait me comprendre.

3. Je suis tombé dans la consommation. Mon avenir était bouché. Je n'avais plus d'avenir. J'étais dans une impasse. J'ai essayé deux fois d'en finir dans ma vingtaine. J'ai fait ces tentatives sans même y réfléchir. 

4. J'ai passé un long moment à me recentrer, à me raccrocher, à essayer de réussir des objectifs de vie.

5. J'ai toujours eu des idéaux très élevés d'ouverture, de connaissance, de justice et de liberté. 

6. J'ai étudié le plus possible par plaisir, pour passer le temps le plus agréablement possible après la vie éprouvante que j'avais connue, et surtout, pour gâcher le moins possible ma vie avec le travail, que je vivais comme de l'esclavage. J'ai toujours tenu à ma liberté totale. J'ai souvent travaillé à contrecoeur. 

7. Aujourd'hui je regrette tout ce passé, je suis magané et je redoute la mort. Mais je ne comprends pas pourquoi j'ai gâché aussi facilement ma vie, et toute la vie que j'avais en moi... J'ai l'impression d'avoir été sur une mauvaise track toute ma vie, une track pourrie, oui, à toujours faire des compromis avec le diable, oui, à toujours vivre "en attendant"...

8. Dès le départ, je n'avais aucune chance de réussir dans le système, tel que j'étais. J'ai toujours eu un grand respect pour ma personne, et je n'ai jamais réussi à comprendre pourquoi les gens devaient devenir si serviles et quand même vouloir continuer à vivre, en éprouvant une fausse fierté de "réussite", et en voulant que les autres fassent comme eux, s'humilient comme eux, se salissent comme eux... J'avais des rêves, mais on m'a désillusionné assez rapidement. 

9. Pardonnez-moi créateurs des mondes et des hommes si j'ai perdu espoir! Ça va aller! Je vais terminer le reste de mon petit bonhomme de chemin, en essayant toujours de comprendre le pourquoi des choses!

2 commentaires:

  1. J'ai ouvert un blogue privé que j'ai appelé, Lettre Morte. Un truc d'écrit sans réponse, qui ne m'apporte aucune satisfaction.

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