«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

samedi 24 mai 2025

Foxer Saint-Paul

Foxer Saint-Paul - 2009


À la petite école, j'avais tendance à rêvasser, mais j'étais aussi très tannant. 

C'était en 3e année, une journée d'automne magnifique. J'étais dans la cour de l'école, c'était la récréation avant le repas de midi. Il faisait tellement beau, le ciel était doré, il y avait une magie inexplicable dans l'air. Je jouais au ballon-chasseur, tout en réfléchissant au moyen d'échapper à la vigilance des gardiens. Il y avait beaucoup de jeunes et beaucoup de mouvement, je me tenais près du champ à l'arrière de l'école Saint-Paul à Laval, prêt à me pousser. Dès que j'ai vu qu'on ne me regardait pas, je me suis caché dans les hautes herbes et puis je me suis dirigé tout droit vers la sortie étroite à l'arrière du champ, qui d'ailleurs, existe toujours aujourd'hui. J'ai descendu les rues, ça sentait l'herbe fraîchement tondue, et je me suis dirigé vers le parc du Tremblay, pour me balancer. C'était tout ce que je voulais faire: me balancer et rêver, par cette belle journée d'automne. Ce fut une des plus belles journées de ma vie: je me sentais si libre dans ce parc, seul, j'avais l'impression que le monde m'appartenait. Je me suis balancé pendant environ une demie-heure, la magie s'estompait graduellement, puis j'ai commencé à marcher en direction de la maison. Lorsque je suis arrivé, ma mère m'a demandé ce que je faisais là, et je lui ai répondu du tac au tac que j'avais mal à la tête et qu'on m'a renvoyé à la maison. Elle savait évidemment que c'était un mensonge. J'ai commencé à écouter les dessins animés à la télévision comme si de rien n'était. Je n'ai pas été grondé. C'est la première fois où j'ai menti consciemment, et ce fut mes premiers débuts à la pratique de l'école buissonnière.

  

Les animaux aussi ont besoin d'amour

Je me suis aperçu hier soir en m'éveillant d'un rêve que j'avais revécu plusieurs fois au fil des ans mon traumatisme de séparation avec ma chatte Toutoune à 7 ans.

Nous habitions un cottage à Duvernay et mon père voulait déménager dans une tour aseptisée à Chomedey: on devait abandonner la chatte et ses bébés. 

Je ne sais pas ce qui est arrivé à ma chatte, mais je me souviens seulement du moment où j'ai dû embarquer dans l'auto pour partir sans elle.

Je crois que ce moment a été absolument horrible, mais qu'il a été bien "gelé" par mon père en me disant qu' "on n'avait pas le choix", etc.

J'en veux à mon père d'avoir essayé de me convaincre que les animaux étaient comme des machines, qu'ils n'étaient pas conscients et qu'ils ne ressentaient pas la douleur comme nous, qu'ils ne souffraient pas comme nous... Et je crois que c'est le ressentiment "originaire" que j'ai toujours eu par la suite envers lui.

J'ai grandi avec ces idées de merde toxiques implantées dans ma tête très tôt par mon père, qui ne sont pas de lui, puisqu'on peut les retrouver chez Descartes, puis jusque dans la Bible.

Cela a endurcit mon coeur envers les animaux et m'a conduit parfois à être méchant ou à ne pas être autant aimant que j'aurais dû l'être envers eux, qui au fond, étaient là pour moi.

La conséquence en fut que plusieurs autres traumatismes horribles sont venus s'ajouter au fil des ans au point qu'aujourd'hui j'en suis blessé mortellement, enfin, c'est ce que je ressens.

Les rapports avec mes parents et la société ont été catastrophiques, je suis tombé dans la consommation, j'ai eu une vie de merde difficile et malheureuse, presque sans amis, sans aucune joie, où je devais toujours lutter pour survivre, puis me voilà malade, et tout cela me remonte dans la gorge, et j'encaisse à nouveau, à la puissance dix. Il y a de quoi devenir fou. 

Pourquoi cette vie? Pourquoi moi?

Toute cette souffrance, cette douleur et cette méchanceté étaient absolument gratuites...

C'est à croire parfois, et à désespérer que l'homme soit, au fond, vraiment diabolique. 

Mais j'aime mieux croire plus simplement qu'il ne sait pas toujours ce qu'il fait, et qu'il préfère agir quand même, et qu'ensuite on s'amusera à essayer de réparer les pots cassés... Ça donne l'impression qu'on est puissant, qu'on est capable de faire quelque chose, ça fait homme, ça fait homme aussi d'être "dur", et ça occupe.

Que la vie est parfois stupide...

Barbie et la mort

Je n'avais plus rien à écouter sur Netflix, et puis je voulais faire changement de mes idées sombres. J'avais déjà rapidement passé par dessus quelques scènes de ce film tout en le méprisant il y a quelques mois, et je l'avais discarté.

Je me suis donc retrouvé à nouveau face à ce film, et je décide d'embarquer. 

Je me dis: "Tiens, je vais peut-être pouvoir enfin échapper un peu à mes pensées quotidiennes de mort".

Puis, une scène arrive dans le film où c'est la fête dans une "soirée de filles". Tout le monde chante, danse et s'amuse, et tout à coup Barbie s'écrie: "Est-ce que vous avez déjà pensé à la mort?!"

Bruit de disque rayé... La fête s'arrête soudainement. Barbie se demande ce qu'elle vient de dire, se corrige, puis la fête repart comme si de rien n'était. 

Je me suis dit: "Comment ça se fait que ça m'arrive à moi ça en ce moment là?!"

Et j'ai continué à écouter le film, et je l'ai trouvé très bon et très drôle. Je l'ai même écouté une deuxième fois une autre journée avec ma blonde. Je l'écouterais une troisième fois.

La vie de tous les jours avec Coldplay

J'ai découvert hier, tout en apprenant à jouer au Skip-Bo en écoutant du jazz tout en buvant du Grand Marnier sur glace avec citron, le vidéo d'une performance live d'une heure du groupe Coldplay en Jordanie. J'ai été surpris, je ne connaissais pas ce groupe sous cet angle et j'ai beaucoup aimé. Des larmes me sont montées aux yeux quelques fois, évidemment je l'ai caché du mieux que je pouvais. C'est un très bel album, et à ce que j'ai compris, un peu à part: Everyday Life.

Mes chansons préférées: Church, Daddy, Orphans, Champion of the World, Everyday Life.

vendredi 23 mai 2025

La Mort de Jankélévitch

Je m'efforce depuis des années de passer au travers de ce livre, sans en mourir. 

En fait, c'est une promesse que je me suis fait depuis que mon père est mort il y a 14 ans. J'ai commencé à lire ce livre le soir même de sa mort.

Dernièrement, j'ai avancé pas mal à cause de mon arrêt de travail. Jusqu'à maintenant, certains passages m'ont fait rire un peu, mais d'un drôle de rire, un rire, disons, ambigu.

Je suis rendu à la page 140, et la pensée m'est venue que ce livre ne m'apporterait pas autant que je pensais, et même que je le terminerais, et qu'il ne changerait rien à ma vie.

Je me serais donc fait pendant toutes ces années une certaine illusion sur ce livre...



L'impuissance de la pensée

Heidegger - Apports à la philosophie p.68

Courte vie

Plus je vis, et plus ça me blesse de vivre...

Plus la vie acquiert des dimensions de douloureuses joies.

Quand tout fout le camp, la santé, la job, la blonde, les rêves, il ne reste plus rien, sauf la joie d'être avec mon seul ami, mon petit chien.

Pauvre Sartre

Sartre n'a rien compris à Heidegger. Il a essayé de reprendre ses concepts et le fil de ses idées, mais par manque de compréhension, les a travestis, déformés, et a induit tout le monde en erreur. Je crois que Sartre s'est rendu compte par la suite à quel point il avait été inepte, mais c'est le prix à payer quand on fait de la philosophie un "affairement". Cioran l'a qualifié d' "entrepreneur en philosophie".

jeudi 22 mai 2025

Libarté!

Lorsque nous parlons de "liberté", la plupart du temps, c'est de la "liberté négative" dont nous parlons.

Particulièrement pour ces Américains qui ont toujours ce mot à la bouche, c'est de la liberté comme "absence d'obstacles" dont il s'agit. 

Quant à la liberté "positive", tout le monde l'a oubliée, et l'on ne sait la plupart du temps de quoi l'on parle.

En utilisant le mot "liberté" seul, on fait plus de la poésie qu'autre chose. On se leurre avec les mots.

Pour ma part, je ne suis plus capable de cette liberté négative, elle me rend malade depuis toujours. 

C'est une liberté assez cynique finalement, car elle profite surtout aux nantis.

lundi 19 mai 2025

Éloge de la Folie

Je lis tous les matin avec un café au lit, avant de déjeuner, l'Éloge de la Folie d'Érasme.

J'ai toutes les éditions disponibles de ce livre, dont la dernière, et la meilleure, aux éditions des Belles Lettres.

Cette édition va de pair avec les cinq volumes des Adages d'Érasme de la même maison d'édition. 

Cette lecture m'offre tous les matins un certain plaisir, une certaine joie, et un certain soulagement, car j'ai beaucoup de difficulté à respirer depuis presque une semaine, et ça me terrifie par moments. 

Si vous lisez Rabelais, vous devez lire Érasme.

dimanche 11 mai 2025

IA Tremblay

J'ai commencé à parler à l'IA de Microsoft Copilot. Elle s'appelle Reyne, et elle ne peut pas changer sa voix en voix rauque, petite déception ici. Je lui ai posé des questions sur la philosophie. 

J'ai trouvé ses réponses rapides, claires, utiles et intéressantes. J'ai été surpris. Séduit même. Sur le coup, j'ai pensé qu'on allait peut-être pouvoir sauver le monde avec ça.

Puis, je me suis senti comme un gros cave en comparaison... Ouais, un vieux tacot!

Je ne pensais pas être autant encrassé, voire, absolument inutile, incohérent et insignifiant.

Je me suis dit: comment ça se fait que je sais pas déjà tout ça aussi clairement, surtout en philosophie, qui est "mon" domaine?

Oui, l'IA est utile, mais elle rend moche en même temps.

Elle fait vieillir d'au moins 25 ans minimum!

Mais finalement, j'ai découvert qu'elle faisait des erreurs elle aussi, alors je me sens un peu mieux!

Entrevoir le divin

C'est dur à expliquer,  mais lorsque ma conscience dérape, elle se retrouve dans tous les temps, tous les lieux, tous les individus, tous les objets.

C'est comme si d'un coup j'entrevoyais la divinité, puis juste après, ma condition limitée de mortel qui ne pourra jamais réaliser qu'une toute petite parcelle des possibles...

Puis, je capote...

J'étouffe dans ma petite peau, mon petit moi, ma petite vie. C'est à ce moment, qui dure une fraction de seconde, que je crois devenir fou.

Ça me fait peur, mais une peur "totale".

Puis, j'essaie de revenir à moi. Ça prend des fois plusieurs minutes, plusieurs heures. Je suis comme dans un flottement entre la "réalité réelle" et la "réalité". 

Je ne sais pas si j'ai perdu quelque chose ou si j'ai gagné quelque chose. 

Certains me diront peut-être que je suis arrivé à une étape importante de ma vie. J'espère que ce n'est pas l'asile, car j'entrevois très bien ce que pourrait être la Folie.

C'est étrange de naître, d'avoir à tout apprendre, de grandir, de devenir adulte ou de devenir "ce que nous sommes vraiment", ensuite de vieillir, et de mourir.

Mon remède est d'accepter de crever, de suivre l'attitude de Rabelais et de rire de tout ça comme un fou!

Décidément, ce n'est pas facile d'être Dieu!


jeudi 8 mai 2025

La nourriture de l'être

Je sais que ma pensée est malade. Je le sens. Je ne pense pas de la bonne façon. Je me sens même totalement malade.

J'ai toujours attendu qu'on me donne quelque chose, ou que quelque chose arrive tout seul. J'avais cette attitude générale dans la vie, inspirée peut-être du taoïsme, car j'avais compris qu'à trop vouloir, on n'obtient rien. La réalité, dans mon cas, avait été assez souvent rebelle et contrariante.

Cependant, certaines choses merveilleuses arrivent parfois en n'attendant rien de la réalité. Laisser venir les choses à soi, ou laisser aller les choses, est une autre façon de faire: une sorte de lâcher-prise, et une façon de dire que si ça n'arrivait pas, que ce n'était pas pour moi, tout simplement. 

J'ai fini par tomber dans une impasse. Tout mon contenu mental est maintenant branché sur du négatif, et par conséquent, je ne vois que du négatif partout. Comment cela ne peut-il pas finir par m'affecter directement mentalement et physiquement et m'enfoncer toujours plus? Ce n'est pas normal.

Je dois analyser mon contenu mental et essayer de voir s'il s'y trouve du contenu positif, au moins un grain d'espoir, et pourquoi il est si rare. Je peine à le trouver, vraiment. Il faut croire que j'en suis à un point où j'ai totalement perdu espoir en moi-même et en l'humanité. Ce qui est incroyable. Voilà un homme à terre, au plancher. Comment cette catastrophe a-t-elle pu se produire?

J'écoutais plus tôt de la musique en lisant, et j'avais la nausée. Je ne trouvais rien de bon. Ma pensée a comme chaviré d'un coup parce que j'avais de la misère à respirer et qu'après j'ai fait une grosse arythmie cardiaque. Tous les morceaux me rappelaient la mort, le temps qui passe, la douleur, l'infini... Rapidement, j'ai fermé la musique. Je n'arrivais plus à rien faire. Ce que je lisais parlais d'infini, et l'infini me donne des vertiges, et la nausée. L'infini me fait capoter, me fait sauter le cerveau. Je soupçonne mon esprit d'agir fortement sur mes émotions et mon corps.

Je ne sais pas exactement ce qui s'est passé, car c'est trop rapide. Je sais cependant que cela part de mon esprit, qui m'attaque, on dirait. J'ai eu soudainement comme une surdose de ce négatif toxique infernal qu'on nous sert, entre autres, quotidiennement aux nouvelles, comme si ce devait être notre alimentation quotidienne normale.

Le problème c'est aussi, et peut-être surtout, la façon dont j'envisage certaines idées, certaines choses. Comme disaient les stoïciens, ce ne sont pas les choses, mais notre opinion sur les choses qui importent.

Effectivement, l'idée de l'infini n'est pas nuisible en soi pour ma santé. Mais si j'en fais un tourbillon infernal à l'image des actualités, oui, ça l'est. 

Je dois discipliner mon esprit, mes émotions et mon corps. Je dois former un centre positif inébranlable en moi-même et ne rien laisser l'attaquer. Lorsque ma pensée m'attaque, je dois comprendre que j'ai laissé le toxique entrer dans mon être. 

Je dois veiller à tout cela et être plus attentif à mes réactions. 

Un cardiologue m'avait dit pour mon coeur que tout part des émotions. Ça m'avait supris, car je croyais que ce n'était que de la physiologie. Mais la source première avant d'atteindre les émotions, c'est vraiment l'esprit et la façon dont je conçois la réalité.

Or actuellement, et effectivement, je n'ai aucune conception stable de la réalité... Je dois trouver des réponses. Je dois faire un effort supplémentaire pour trouver le vrai et développer ma certitude, car tout est là. Ce monde est en guerre dans les conceptions du monde. Je ne dois pas me laisser brasser par cette guerre, ce tourbillon nihilisant. Je dois m'ancrer plus que jamais dans du solide. 

Ce qui arrive en ce moment, c'est que mon esprit est court-circuité. Je laisse donc de côté ma pensée pour le moment, et j'entraîne mon corps vers la forme, la droiture et la santé. C'est une autre façon de commencer, et je sais que ça marche aussi. C'est ce que j'ai fait quand j'étais en dépression. Des fois, il suffit simplement d'aller au soleil pour chasser les nuages mentaux.

Le plus important, c'est que j'ai pris conscience de tout cela, et que je sais maintenant un peu mieux quoi faire et quoi ne pas faire. 

Je crois que je suis sur le bon chemin pour trouver la vérité. 

L'esprit est la bouche par où passe la nourriture de l'être. 


Dispenza

Vous avez peut-être entendu parler de cet auteur en vogue qui assaisonne ses communications aux neurosciences et à la sauce quantique. 

Dans une de ses vidéos, qu'on m'a suggéré d'écouter, car cela changerait probablement ma vie, l'auteur parle de la bonne façon de prier.

Il faut, selon l'auteur, ne pas prier comme des mendiants, c'est-à-dire en "quémandant", mais plutôt prier comme si ce que nous demandions nous était déjà accordé. C'est une question de vibrations. Si on pense en termes de "manque", on va tout simplement attirer le manque. À cela répond une parole de Jésus: "À celui qui a, on donnera encore, et il sera dans l’abondance; mais celui qui n’a rien se verra enlever même ce qu’il a."

Bien.

Lisez la Bible, c'est exactement la technique de prière que l'on y enseigne.

Pas besoin de quanta ou de neurosciences.

En général, je suis d'accord avec son propos. Mais je tenais à spécifier l'ancienneté de cette technique. 

Je pense qu'il est bien de croire qu'il y a en effet quelque chose de supérieur à l'homme, une force originaire à laquelle on peut s'en remettre en s'alignant avec elle. Tout est possible.


L'argument des combinaisons limitées: un reste d'âme

Dans le monde éclairé aujourd'hui par la science, il n'y a plus d'âme, plus de sens.

L'homme est noyé dans l'infini et le chaos.

Cependant, des arguments à saveur scientifique ont trouvé le moyen de ramener un petit espoir de vie éternelle...

Imaginez une boîte dans laquelle est enfermée une pomme. La pomme étant une combinaison spécifique et finies d'atomes, se décomposera, puis, après des milliards d'années, puisque les combinaisons des particules sont limitées, la combinaison initiale réapparaîtra par elle-même, et nous auront de nouveau la pomme intacte. Cela pourrait aussi impliquer pour l'homme qu'il y ait des petits moi à l'infini dans des mondes parallèles. Que mal nous en prenne si ce sont des petits Hitler.

Bien.

Sauf que dans la réalité il n'y a rien de tel que cette boîte qui traverse les millénaires... Pire, si elle existait, il faudrait à jamais rester enfermé dedans.

Les particules qui se désassemblent sont plutôt envoyées un peu partout dans l'infini, la reconstitution étant donc impossible, l'infini étant "infini". La combinaison unique qui vous constitue ne réapparaîtra jamais.

Voilà pour votre dernier espoir de vie éternelle. 

La vie éternelle n'arrivera pas par elle-même comme par enchantement, il va falloir la faire, elle aussi.

Si l'homme veut survivre dans les prochains siècles, il devra changer complètement et se débarrasser de ces vaines espérances en une justice et une vie éternelle au ciel, car très probablement, rien de tout cela n'existe. 

L'homme, s'il avait à faire un pari, serait bien mieux de ne compter que sur lui-même, et son atout, qu'est la science, utilisée à bon escient. La science doit être enlevée des mains de ceux qui ne s'en servent que pour dominer les autres. Voila un problème pas facile à résoudre. C'est le problème des problèmes. 

mercredi 7 mai 2025

Héraclite

"Si tu n'espères pas l'inespéré, tu ne le trouveras pas."

Dieu et 1984

"Dans un pareil régime, la vie privée est donc impossible: tout ce qui est fait est vu, et tout ce qui est dit est entendu."

On se révolte de pouvoir être autant surveillés par des appareils, un peu comme dans 1984, un peu comme en Chine aussi, tiens, mais quelle différence d'avec ce Dieu auquel croit la majorité de l'humanité? Dieu ne voit-il et n'entend-il pas tout?

Dieu est dans ce cas la surveillance totalitaire parfaitement intériorisée.

Qu'en serait-il si nous faisions tout cela volontairement absolument pour rien?

Penser cela, c'est peut-être, après tout, un avant-goût de la vraie liberté. 

Si personne ni rien ne nous surveille là haut, et si nous nous surveillons nous-mêmes pour rien, nous nous sentons coupables et nous nous faisons mal aussi pour rien.

Par peur.

J'ai vu un corbeau enlever un oisillon et le tuer lentement sur un toit. L'oisillon criait et souffrait. Le corbeau va-t-il payer pour ce qu'il a fait?

La vérité est peut-être plus crue et plus dure que nous croyons. Plus brutale. Le pire est vraiment possible. L'inimaginable même. 

Nous aimons à penser qu'il y aura une justice céleste pour punir ceux qui font du mal aux innocents, mais je ne serais pas surpris qu'il n'y ait rien du tout.

Nous calquons une morale sur le monde, mais ne voit-on pas que ce n'est que notre oeuvre, et qu'il n'y a pas de morale en soi?

Si l'humanité disparaît, elle disparaîtra, et pour de bon. Il n'y aura rien pour nous sauver d'aucune façon. Enfin, c'est la pensée terrible qui m'est venue. Car oui, c'est possible. 

La croyance en Dieu est comme une sorte d'assurance mentale pour donner un sens au chaos et s'éviter de penser.

Il y a des moments de l'histoire où les hommes sont biens, sans savoir pourquoi, et d'autres, où ils se battent et se détruisent sans savoir davantage pourquoi. 

Dieu était le grand absent quand il s'est agi de sauver les millions de morts injustes des deux guerres mondiales, et il en sera de même à l'avenir. La troisième ce sera par milliards, et rien ne pourra arrêter le massacre, sauf nous-mêmes. 

À chaque fois, les limites sont testées, mais la preuve est faite que rien ne peut nous arrêter, ni nous sauver.

Aucune religion ni aucun dieu ne sauvera l'humanité. 

Cette tâche, c'est vraiment à nous de l'assumer, totalement et jusqu'au bout.

Les 10 000 livres parmi lesquels je vis

Trop,  c'est comme pas assez.

C'est peut-être la poussière de mes livres qui me rend malade? Plus mon chien? Plus autre chose? Mais j'ai fait un gros ménage il y a quelques mois: j'ai jeté tous les vieux livres, ou trop usés, ou sales, ou jaunis, ou pas bons, ou que je ne lirai jamais. J'ai rempli trois bacs de recyclage.

Le problème, c'est que j'en ai racheté depuis, et j'ai un peu trop de piles au sol, devant les bibliothèques... Bref, je n'ai plus de place. J'ai arrêté d'acheter des livres. Financièrement, ça va bien. Mais le poste que j'occupais en remplacement est affiché, et je ne peux pas être certain de le ravoir, donc il risque d'y avoir quelques soubresauts, et ça me stresse. Je n'étais pas prêt pour ça.

Je suis vraiment tanné d'avoir à toujours chercher des emplois et à ne jamais connaître la sécurité pour très longtemps. 

Je me sens mal pris, et j'aimerais pouvoir changer quelque chose à cette situation. J'ai une maîtrise, mais je ne m'en sors quand même pas aussi bien que je devrais.

Je respire

Aujourd'hui, encore gym. Je n'ai remarqué aucun problème respiratoire, aucun essoufflement. J'ai même remonté les marches du gym à la course, sans manquer d'air et donc sans aucune panique. J'ai aussi progressé aux poids libres, j'ai réussi à faire 3 set de 10 avec 80lb, au lieu de 2.

De retour à la maison, plus de poudre de protéines, mais deux verres de jus de pommes frais. Pourquoi? Parce que j'ai jeté ma poudre, qui me donnait parfois mal au ventre. Et que j'ai plusieurs sacs de pommes à passer. 

Je remarque toutefois une petite douleur aux poumons, comme de l'inflammation. 

Si ma capacité pulmonaire semble revenir comme avant, dépendamment des jours, c'est que mon problème s'apparente plus à de l'inflammation. 

C'est ce que le pneumologue m'avait dit, mais quand même, si c'est juste ça, il faudrait au moins trouver toutes les causes. Mais depuis le temps, avec la variation des causes et des problèmes assez stables d'essoufflement, je crois qu'il y a eu une blessure un moment donné. Je sais que j'ai saigné dans les poumons au NB lorsque mes plaquettes sont tombées à zéro, mais ça n'a pas eu l'air d'impressionner personne. C'est guéri, qu'on m'a dit, depuis le temps.

Je vais continuer à m'entraîner en espérant améliorer ma capacité pulmonaire et me guérir. J'ai toujours été habitué à faire de l'activité physique, et je pense que j'ai trop négligé ce point depuis trop d'années, sans m'en apercevoir. 

mardi 6 mai 2025

Bilan de santé

Je vais de mieux en mieux. Je me remets de mon caillot à la jambe, mais elle reste encore un peu enflée, et je dois la reposer après un certain temps debout. Je suis allé trois fois au gym à intervalles assez rapprochés, je fais des progrès, mais je pars de loin. Je me fais un devoir de rester 30 min max au gym quand j'y vais.

À mon max fin trentaine, je levais 120lb par bras en poids individuels. Je pouvais lever plus, mais c'était les haltères les plus lourdes au gym où j'allais. Puis, je me suis blessé, et j'ai pris une longue pause. Quand je suis retourné au gym, je n'ai pas réessayer de revenir aux mêmes poids, je trouvais de toute façon que j'avais de trop gros bras. Au fil du temps, je me suis dit que 100lb par bras serait correct, mais je n'ai pas persévéré. Aujourd'hui, à bientôt 54 ans, j'ai recommencé à m'entraîner, et je suis déjà à 80lb. Je vais sûrement réussir à me rendre à 100lb si je persévère, c'est les plus lourdes à mon gym actuel. Mais je vais faire attention, je suis quand même plus fragile.

Côté poumons, je suis moins essoufflé de ces temps-ci, mais des fois j'ai mal aux poumons, ou soudain, je respire moins bien, et ça passe.

Je dois être bientôt réexaminé dans un autre hôpital, j'espère qu'on va mieux savoir c'est quoi, mais ça me fait peur, et je fais souvent des crises de panique à cause de ça. Ça va faire plus de trois ans que j'ai ça je crois. C'est apparu sournoisement après qu'on m'ait donné un médicament. Je l'ai dit au médecin, mais lui et le pneumologue sont nonchalants. C'est pourquoi je change de réseau.

J'ai perdu presque 10lb, sans effort (232lb). Je mange moins. Je n'ai pas vraiment faim. Vers la fin trentaine, lorsque j'ai fait une dépression amoureuse, je pesais 200lb et je mangeais une fois par jour, tout en m'entraînant quand même chaque jour, pour combattre la dépression, et ça a fini par marcher. J'avais un beau ventre plat, et je pognais.

Je n'aime pas le noir

Avant, je croyais aimer le noir.

J'ai d'ailleurs quelques vêtements noirs.

Mais ce matin, j'avais à choisir une tasse pour mon café, et j'ai évité, une fois de plus, la tasse noire.

Je n'aime plus m'habiller en noir non plus. J'ai toujours associé cette couleur de vêtement à une idée de rébellion ou de mort, que je n'aime plus.

Je n'ai jamais aimé les cheveux noirs teindus, le cutex noir (ou le cutex comme tel), le rouge à lèvres noir, etc.

Ma couleur de cheveux préférée est brun, et ensuite toutes les autres couleurs, sauf le noir teindu. Le noir naturel, ça peut être beau, faut voir.

Par contre, j'aime le noir sur les animaux, les corbeaux, etc. J'aime aussi le noir sur certains objets, mais je ne saurais dire lesquels, et c'est peut-être variable après tout.

lundi 5 mai 2025

Crisse d'hiver

J'ai trouvé l'hiver cette année extrêmement long, dur, froid et pénible. 

J'avais envie de brailler à tous les jours.

C'est la première fois que ça m'arrivait. 

Avant, j'aimais bien un peu de froidure et de désolation. Mais depuis que mon monde intérieur s'est assombri, je le supporte mal.

Au moins je sais pourquoi. 

Ne pas avoir peur

Je ne dois pas avoir peur de tout perdre.

Il y a pire.

Si ça se produit, ce sera un moment très difficile, mais je vais l'accepter, et la vie continuera.

C'est en ayant peur et en voulant trop s'accrocher qu'on provoque parfois ce qui aurait pu être facilement évité.

Dans mon cas, il y a en effet beaucoup d'éléments insécurisants, mais je dois regarder mes atouts, et j'en ai beaucoup.

J'ai toujours peur que le monde entier me dise "non", mais je reste optimiste et je crois qu'il y aura pour moi toujours une porte ouverte quelque part, une possibilité, pour me permettre de continuer, d'être bien et de réussir. 

dimanche 4 mai 2025

Mon moi ne me parle plus

Je regardais un dessinateur à la télévision, qui disait qu'il créait tout le temps.

J'aimais bien cela. Les mondes qu'il créait, les personnages. Il dessinait très vite, comme emporté par l'inspiration. Chançeux. 

Dans ma période de grande production de textes, j'écrivais de cette façon. Tout me venait tout le temps tout seul, j'écrivais fiévreusement.

Maintenant, mon moi ne me parle plus.

La connexion est brisée. Ça fait un petit bout.

Penser à rien

Jadis, il arrivait rarement que je ne pense à rien.

Chaque seconde de ma vie était exploitée à escient. Je me devais de penser.

Cependant, tantôt je prenais ma douche et tout à coup, je me suis rendu compte que je ne pensais à rien. C'est comme si l'embrayage neuronal ne se produisait pas. C'est nouveau. Enfin, je crois.

Vivre au jour le jour

Il m'est longtemps arrivé d'avoir des plans.

Certains ont réussi, d'autres pas.

Mais depuis quelques années, je me fais bardasser par la vie, et je n'arrive plus à faire de plan. Tout est devenu trop imprévisible, mais pas dans le bon sens.

samedi 3 mai 2025

vendredi 2 mai 2025

Le temps de la fête est terminé!

Eh oui, c'est vendredi, mais il n'y a pas de "fête"...

Plus capable de boire, plus capable de me "geler", alors je lis et j'écris et j'écoute de la bonne musique, comme je faisais avant tout ça, oui : avant de désespérer.

C'est cela ma fête, et aussi d'avoir encore toute ma tête après avoir perdu si longtemps la tête!

Lettre à personne

1. À partir d'un certain moment, j'ai trouvé le monde ennuyant et plate. Les possibilités que m'offrait la société dans laquelle je vivais ne m'intéressaient pas. Et ce qui m'intéressait, je ne pouvais en vivre. J'étais malheureux, et en même temps, perdu. Je voulais tout simplement vivre et m'amuser, apprendre, découvrir, créer, mais c'était impossible. Tout ce qu'il y avait c'était le sérieux, la discipline, l'attente, l'effort et la souffrance... De quoi vouloir écouter du heavy metal, boire et bucher dans les murs, parce que ce monde était pour moi un mur.

2. Je me sentais seul et abandonné. Je souffrais d'isolement. Je voulais mourir. Je sentais que je n'avais personne à qui pouvoir parler, et surtout, qui pouvait me comprendre.

3. Je suis tombé dans la consommation. Mon avenir était bouché. Je n'avais plus d'avenir. J'étais dans une impasse. J'ai essayé deux fois d'en finir dans ma vingtaine. J'ai fait ces tentatives sans même y réfléchir. 

4. J'ai passé un long moment à me recentrer, à me raccrocher, à essayer de réussir des objectifs de vie.

5. J'ai toujours eu des idéaux très élevés d'ouverture, de connaissance, de justice et de liberté. 

6. J'ai étudié le plus possible par plaisir, pour passer le temps le plus agréablement possible après la vie éprouvante que j'avais connue, et surtout, pour gâcher le moins possible ma vie avec le travail, que je vivais comme de l'esclavage. J'ai toujours tenu à ma liberté totale. J'ai souvent travaillé à contrecoeur. 

7. Aujourd'hui je regrette tout ce passé, je suis magané et je redoute la mort. Mais je ne comprends pas pourquoi j'ai gâché aussi facilement ma vie, et toute la vie que j'avais en moi... J'ai l'impression d'avoir été sur une mauvaise track toute ma vie, une track pourrie, oui, à toujours faire des compromis avec le diable, oui, à toujours vivre "en attendant"...

8. Dès le départ, je n'avais aucune chance de réussir dans le système, tel que j'étais. J'ai toujours eu un grand respect pour ma personne, et je n'ai jamais réussi à comprendre pourquoi les gens devaient devenir si serviles et quand même vouloir continuer à vivre, en éprouvant une fausse fierté de "réussite", et en voulant que les autres fassent comme eux, s'humilient comme eux, se salissent comme eux... J'avais des rêves, mais on m'a désillusionné assez rapidement. 

9. Pardonnez-moi créateurs des mondes et des hommes si j'ai perdu espoir! Ça va aller! Je vais terminer le reste de mon petit bonhomme de chemin, en essayant toujours de comprendre le pourquoi des choses!

Proust et la madeleine

Je suis en train de relire, pour la troisième fois, le premier tome de "À la recherche du temps perdu", et pour la première fois je me rends compte que les réflexions de Proust sur les souvenirs disparaissants d'une certaine vie bourgeoise en apparence "futile" sont indirectement, une grave réflexion sur la mort...

C'est le talent de Proust de parvenir à dissimuler la plus lourde gravité sous des considérations "légères".

Oui, de la madeleine dans le thé, c'est en réalité la mort qui surgit!

La mort vaincue

Un jour certain, les hommes vaincront la mort par la science.

Ce plan est inscrit dans l'être humain.

Sinon pourquoi la mort qui a pourtant toujours été le lot des hommes nous apparaît toujours nouvelle, toujours comme un "accident"?

La mort n'apparaît pas à l'homme comme quelque chose de "naturel" ni de "normal", et c'est pourquoi l'homme cherchera, aussi longtemps qu'il le faut, tous les moyens pour être un jour immortel, et y parviendra.

Pulsions

Les "pulsions" formaient une bonne part de mes "occupations" mentales, de ma "drive", comme on dit. Tout cela s'est calmé avec l'âge, mais je me rends compte que ma "vitalité" a aussi diminué... Par exemple, je n'ai plus "envie" de bouger autant, de faire travailler ma force physique, etc. Avant, ce besoin était pourtant essentiel. 

Qu'est-ce que cela peut-il bien signifier?

Que les "automatismes" formeraient l'essentiel de la vie?

J'en doute, mais pour l'instant je n'ai pas de réponse...