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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

lundi 10 avril 2017

L'argent comme ALIÉNATION

J'étais à la banque, et en attendant dans la ligne j'observais la caissière affairée avec un client d'entreprise et faisant défiler des billets dans sa compteuse, et j'ai vu à ce moment-là les billets comme des SIGNES...

Des signes de produits à acheter.

Des SIGNES DE PRODUITS X.

Oui, je travaille, nous travaillons pour des SIGNES...

Je travaille, nous travaillons, et on nous donne des signes en échange.

Aucun rapport entre le travail que nous faisons, ET le signe qu'on nous donne.

L'argent comme tel ne vaut RIEN, il n'est qu'un SIGNE QUI RENVOIE À AUTRE CHOSE, À DES PRODUITS X.

Ainsi quand j'achète un produit, j'échange des SIGNES et non du TRAVAIL contre un produit.

Parce que je peux avoir des SIGNES sans avoir travaillé pour ceux-ci, il n'y a donc pas nécessairement de travail associé aux SIGNES.

C'est pourquoi aussi PLUS de TRAVAIL n'équivaut pas à PLUS de SIGNES.

Le SIGNE est SÉPARÉ du TRAVAIL: il fonctionne tout SEUL.

Ce que nous avons pour notre travail n'équivaut plus à de la RÉALITÉ.

Dans un autre monde, plus ancien, je peux encore me donner à moi-même mon produit en le faisant de mes mains, mais plus dans le nôtre, parce que tous les moyens pour pouvoir le faire encore nous ont été enlevés... et remplacés par le SIGNE.

Je dois aujourd'hui nécessairement passer par le MONOPOLE, la DICTATURE du SIGNE pour me donner mes produits.

C'est la PREMIÈRE ALIÉNATION, et la plus grave, avant l'aliénation du travail.

Toute AUTONOMIE est ainsi tuée dans l’œuf.

De quoi l'homme a-t-il besoin essentiellement? Se loger, se nourrir, se vêtir: mais il ne peut plus faire aucune de ces choses lui-même aujourd'hui: il ne peut faire pousser sa nourriture, il ne peut construire sa maison, il ne peut se vêtir sans avoir à passer par les SIGNES, autrement dit, par le CAPITALISME et les CAPITALISTES, autrement dit, ceux qui s'amusent à tout CONVERTIR et à tout faire DISPARAÎTRE en SIGNES, ceux qui s'amusent aussi à jouer avec les SIGNES et à les garder tous pour EUX.

Après avoir détruit la NATURE.

Après avoir détruit la SOCIÉTÉ.

APRÈS AVOIR SACCAGÉ LE MONDE ENTIER.

2 commentaires:

  1. Anatoli Rybakov racontait cette anecdote dans son roman Les enfants de l'Arbat à propos des massacres du temps de Staline. Il racontait que les membres du Parti étaient facilement liquidés de même que les citoyens obéissants. Il y en a qui survécurent en déchirant toutes leurs cartes d'identité pour se fondre aux tribus nomades de Mongolie. Ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres de résistance à l'absurdité. Cette idée apparaît aussi dans 1984 d'Orwell. Les lumpen-prolétaires, ceux qui ne sont pas membres du Parti et écoutent de la musique stupide, ne sont pas contraints aux mêmes exigences. Les membres du Parti sont bien plus instrumentalisés et susceptibles de disparaître... La morale de l'histoire? Il ne faut pas participer aux partys de quelque Parti que ce soit. Se tenir à l'écart des vendettas. Vivre une vie à peu près normale avec des gens simples qui ne se font pas tant fourrer que les partisans et les fanatiques de tous horizons.

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  2. Pas trop croire en quoi que ce soit finalement. Je suis bon là-dedans. :)

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