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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

jeudi 30 mars 2017

Eugen Fink - Le jeu comme symbole du monde

Je ne vous parlerai pas en long et en large du livre de Eugen Fink, «Le jeu comme symbole du monde», même si je l'ai lu au complet, souligné abondamment, et beaucoup apprécié. En fait, c'est un très bon livre, mais bon, voici ce que j'ai à y redire de plus simple, parce que c'est quand même une livre phénoménologique, donc pas facile:

On a beau voir le jeu comme étant une dimension essentielle de la vie, et ce, même chez la plupart des animaux, mais, il ne peut être le symbole du monde, pour la simple raison que voici: les bébés tigres, en jouant, se pratiquent à attaquer pour plus tard. On peut dire qu'ils joueront alors, le temps venu, un jeu avec leurs futures proies, mais les proies peuvent-elles en dire autant?

Ainsi, le félin peut éprouver un certain plaisir à chasser, mais la proie n'éprouvera jamais aucun plaisir à se faire courir après, traquer et tuer.

Et il en est de même pour les hommes qui pensent jouer le jeu de l'évolution, et de façon heureuse, en se trouvant au haut de la chaîne alimentaire, dans leur position de puissants ou de nantis: ils croient à tort que les gens en bas aiment se faire traquer par eux, parce que cela fait partie du jeu de la vie...

Eh bien non: en fait, il y a deux réalités: le jeu, et les individus.

Et les individus ne sont pas un jeu.

De plus, un jeu, ça doit pouvoir se jouer à deux, et si c'est unilatéral, ce n'est donc pas un jeu.

Ça essaie de se faire passer pour un jeu (bien entendu, les joueurs, «les gagnants» veulent que tout soit jeu), mais ça ne l'est pas.

2 commentaires:

  1. La vie c'est de la marde. L'homme doit avoir l'humilité de tuer ses proies pour s'en nourrir, comme le faisaient les aborigènes d'ici. Ça ne les ramènera pas envie, mais ça aura au moins le mérite de faire réfléchir sur le caractère éphémère et transitoire de nos propres vies. Nous sommes nous-mêmes des proies pour des bactéries, des virus et je ne sais trop quoi encore. Nous avons cet insigne privilège d'être les gardiens de la vie. Nous devons mériter cet honneur aux yeux de l'univers connu et inconnu.

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  2. C'est vrai que de la façon dont j'ai ramené ça, ce livre semble un vain jeu d'intellectuel universitaire, mais c'est presque faux: c'est un très bon livre. D'ailleurs, je suis en train de le relire, parallèlement à Homo ludens de Huizinga, très bon aussi.

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