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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mercredi 29 mars 2017

Il faut sauver Neo...

Vous connaissez probablement ce problème avec lequel nos professeurs de morale aimaient nous embêter, et auquel ils n'apportaient jamais eux-mêmes de réponse... Encore plus troublant.

Eh bien, à cette époque, et pendant longtemps, j'ai cru moi aussi qu'il n'y avait pas de réponse, mais je me trompais...

Admettons que dans le trou, il y a des représentants de toutes les catégories de la société: une bonne mère de famille, un criminel, un grand scientifique, un grand artiste, etc.

Le dilemme, le voici: on ne peut sauver qu'une seule personne, les autres vont donc périr. Quels critères choisir pour faire notre choix? Embêtant non? On voit déjà que ça prend d'autres critères pour justifier les critères qui permettent de faire un choix, ad infinitum...

Alors, je m'imaginais que le scientifique était Einstein, et qu'il serait absurde de sauver un criminel avant le grand Einstein, et puisque la science était ce qui permettait à l'humanité de faire directement des progrès, il fallait (dans mon esprit) sauver le scientifique avant toutes les autres personnes...

Le problème, c'est que ce choix semble immoral. En effet, pourquoi privilégier cet individu sur tous les autres? Le seul moyen acceptable semble de faire un tirage au sort, mais ce choix aussi semble immoral, puisque l'on risque de sauver le criminel...

Imaginez: on sauverait le criminel avant Einstein, cela n'a aucun sens!

Et pourtant, c'est la réponse que je donnerais aujourd'hui.

En effet: la science semble suivre un parcours nécessaire, les découvertes se font les unes à la suite des autres, un peu par tâtonnements, un peu par chance, un peu par travail, mais elles finissent toujours pas avoir lieu, et ce, peu importe les acteurs. Les grandes découvertes scientifiques dépendent peu des découvreurs eux-mêmes: elles seront aussi bien faites par d'autres. Il suffit pour s'en convaincre d'étudier un peu l'histoire des découvertes: il arrive souvent que plusieurs individus les font presque en même temps.

Dans la vie réelle, il n'y a aucun Neo pour venir sauver le monde...

Ce Neo, c'est encore une sorte de dérivé de Jésus... qui est lui-même un dérivé de Noé, etc.

La réponse s'impose alors d'elle-même: on s'en fout d'Einstein... Et bref, on se fout aussi de tout le monde en général... Peu importe...

Tout le monde vaut tout le monde d'une certaine façon.

Une vie, c'est une vie.

Et un scientifique n'est pas mieux qu'un autre, même si c'est le plus grand.

Faisons un tirage au sort!

2 commentaires:

  1. Au moins le criminel enfantera peut-être cent enfants dont trois Einstein...

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  2. Je suis indifférent au choix, comme au résultat du choix. Par contre, si ç'avait été ma femme au fond du trou, j'aurais demandé que ce soit elle qu'on sorte!

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