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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

dimanche 9 octobre 2016

Le manque d'empathie et le «chacun pour soi»: la croissance progresse

S'il y a une chose à laquelle je suis sensible, c'est la méchanceté humaine.

Le mensonge et la malhonnêteté, entre autres, font souvent équipe avec la méchanceté et le manque d'empathie. Aussi, quand vous êtes témoin de la dureté ou de la froideur de quelqu'un, attendez-vous à trouver le fourmillement des vices qui vont avec.

Le «chacun pour soi», l’égoïsme et le manque d'empathie ne sont que des symptômes de la pourriture intérieure: ils indiquent une dégradation morale profonde, difficile à mesurer, et à changer.

On ne peut pas faire grand-chose contre les gens «convaincus» dans leur méchanceté, que «la vie est un combat», qu'il faut être cruel, sans pitié, etc.

Nous n'avons pas encore assez eu des écoeuranteries de tous les Einsatzgruppen du monde entier et de toutes les époques!

Qui ont tué des innocents, pour rien, par plaisir et en riant! En enfermant des villages entiers dans des granges, hommes, femmes et enfants, et en y foutant le feu et en mitraillant au travers, pour être bien sûr que personne ne pourrait s'en échapper vivant!

Après qu'un village était exterminé, on passait au suivant!

Combien de fois dans l'histoire ces événements se répètent-ils?

Numéroter des gens comme des choses, les maltraiter quotidiennement, les torturer, les battre, les humilier et les gazer ou les laisser crever de faim dans des baraques de camp?

Nous avons des indices aujourd'hui que les choses n'ont pas changé d'un iota.

Il suffit de regarder ce qui se passe autour de soi. Concrètement. Le diable est dans les détails.

Par exemple: des Noirs aux États-Unis qui filment deux Blancs au sol, en overdose, et qui rient et s'amusent de tout cela. Personne pour appeler les services d'urgence. Ils s’occupent plutôt de trouver le meilleur angle pour filmer les deux personnes inconscientes pour pouvoir mettre ça sur les réseaux et créer un «buzz».

Visiblement, aucun ne se demande comment il réagirait si c'était, à la place d'un inconnu, un proche qui gisait là, inconscient, peut-être en train de mourir d'une surdose involontaire. S'ils étaient le moindrement capables de se mettre à la place d'autrui, c'est-à-dire de faire preuve d'empathie, ils pourraient se dire: ce pourrait être mon père, mon fils, mon ami, moi, vite! je dois essayer de le sauver!

Mais non. Il semble que l'idéologie égoïste américaine ait fait son travail: le «chacun pour soi» est bien installé.

La fameuse fumisterie utilitariste qu'en étant égoïste, on sert tout le monde. Conneries.

L'autre exemple qui me vient en tête, et qui est plus près de chez nous, c'est l'histoire de Jérémy Gabriel. Les commenteux sur YouTube semblent avoir été unanimes pour condamner Jérémy avec sa poursuite contre Mike Ward. Certains se sont aussi affairés à le ridiculiser davantage, comme l'humoriste trash l'avait déjà fait.

Avec cette poursuite, on s'est mis à sonner l'alarme de la liberté d'expression. Mais je pense qu'on a exagéré un peu. Et de plus, le point n'est pas vraiment là si on regarde l'ensemble.

Vous savez il est où le point? Parce qu'on dirait qu'aucun des commenteux ne le sait... Et que ceux qui le savent, habituellement, n'étant pas «agressifs et méchants», et n'ayant donc pas envie de se battre pour faire valoir leur point, ne s'expriment pas.

Le point, le voilà: mettez-vous à la place de Jérémy Gabriel. Imaginez-vous en train de vous faire écœurer par tout le monde depuis la petite école à cause de votre handicap. Imaginez les efforts quotidiens que vous devez faire pour garder le moral, pour continuer. Imaginez le rejet de la part des autres, à cause de votre handicap, de votre apparence, etc. Imaginez ensuite de continuer à vous faire écoeurer à l'âge adulte, ridiculiser, rabaisser, que tout le monde se mettent sur votre dos, qu'on rit même de vous à la télé, à la radio, dans des spectacles, même sur la rue, parce que c'est rendu la mode de vous basher à cause d'un cave, et ce, tous les jours, gratuitement!...

Voyez-vous la méchanceté? Voyez-vous qu'il y a quelque chose qui ne marche pas? qui ne tourne pas rond dans le ciboulot des gens? Quelque chose qui ne fonctionne plus dans leur cœur?

Ce jeune homme a un handicap. Essayez de comprendre c'est quoi un handicap et toute la stigmatisation et les souffrances qui viennent avec, et peut-être cesserez-vous alors de rire gratuitement de ces gens parce qu'un humoriste à court d'inspiration essaie de faire du millage sur leur dos.

On se fout de savoir si Jérémy Gabriel est un bon artiste, s'il chante bien, etc. Le point c'est la dignité humaine, le respect et la capacité à se mettre à la place d'autrui. Et si ç’avait été votre enfant, vous auriez voulu, comme sa mère, qu'il gagne son procès.

Mais on préfère suivre les «méchants», parce qu'on a peur d'eux. Parce qu'ils ont de la «gueule» et qu'ils semblent forts. Parce qu'ils sont nombreux aussi, à force d'attirer les suiveurs, les couillons, qui espèrent aussi faire un peu de millage sur le dos de quelqu'un de moins chanceux... qui espèrent, eux aussi, lâchement, avoir leur part du gâteau, de l'attention, leur part du marché des esprits «critiques», etc.

Il n'y a pas juste le cœur qui manque aujourd'hui, il y a aussi, et surtout, le doute...

La question que tout le monde devrait se poser, tout le temps, c'est: se pourrait-il que je me trompe?

Que tout le monde se trompe?

Que tout le monde, tout d'un coup, et je ne sais pour quelle raison, soit lâche?

Que tout le monde, sans cause apparente, manque de cœur?

De courage?

C'est arrivé en Allemagne. Ça s'est produit avant. Et ça pourrait aussi se reproduire n'importe quand et n'importe où aujourd'hui, même au Québec.

Résistez à la meute des chiens, plutôt que de devenir chien vous-même.

3 commentaires:

  1. C'est tout de même inquiétant de constater que de plus en plus de gens autour de nous manquent réellement d'empathie. Les egos sont tellement gonflés à bloc que rien de bon ne saurait en sortir. L'utopie collective la plus rudimentaire s'imposera naturellement. Parce que l'homme est tout de même un animal grégaire sous ce vernis de faux individualisme. Ce n'est pas l'individualisme qui est le plus à craindre, mais la dissolution de l'âme dans ce grand chaos de fatuité fondée sur les plus bas instincts de la meute.

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  2. Les ego sont en effet gonflés à bloc. On ne sait pas trop pour l'instant si c'est une bonne chose ou une mauvaise, mais le mieux je crois ce serait un juste milieu. L'attitude générale chez les nouvelles générations est ce que j’appellerais de l'«ignorance effrontée», sûre d'elle-même, cuirassée.

    Ils ne se rendent pas compte, les jeunes de ces nouvelles générations d'ignorants, à quel point cela demande du temps et de l'effort pour se bâtir une vraie culture. Ils préfèrent la facilité, c'est-à-dire perdre leur temps à se regarder le nombril entre eux et à se féliciter sur les réseaux sociaux. Ils ont peu d'intérêt pour ce qui ne concerne pas directement leur petit moi et ce qui ne peut leur apporter une récompense immédiate.

    Ils pensent pouvoir tout apprendre facilement sur les médias sociaux et ils pensent en effet tout connaître, puisqu'ils sont «connectés» en permanence, mais la réalité, c'est qu'ils ne sont même plus capables de se concentrer pour lire une page d'un texte juste un peu plus difficile que la merde qu'ils sont habitués d'ingérer.

    Ces jeunes cons arrogants sont maintenant en position d'autorité à différents endroits dans la société, et bien sûr, ils ont zéro temps à accorder à aucun sujet autre qu'eux-mêmes, tous imbus qu'ils sont de leur «dynamisme». J'ai de gros doutes sur ce vers quoi on s'en va, mais je suis certain que ça aura une allure de selfies.

    Le futur est un selfie. Le selfie est notre salut. La vérité est selfie. Nous sommes les Selfies, une nouvelle race, la race supérieure!

    Heil Selfie!

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