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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

jeudi 23 janvier 2014

Sur la recherche de la vérité..

Hier, dans ma recherche sur le deep reading, je suis tombé sur un site qui en faisait la promotion, entre autres.

On y dit, candidement, que la «recherche de la vérité» devrait être le point d'intérêt principal de l'apprentissage et de l'école en général.

Sur le coup, cela m'a étonné, puis je me suis dit: mais oui! pourquoi pas! Voilà un coup porté à nos usines à produire des experts qu'on appelle communément des «universités».

Cela va à l'encontre de l'impératif de productivité et de la mentalité de non-vie ambiante qui nous fait passer par-dessus les choses et la vie. Et tout ce qui va à l'encontre de cet impératif et de la mentalité qui va avec me sera désormais franchement sympathique.

Le propos n'aurait peut-être pas eu le même effet sur moi si je n'avais entendu dire au préalable Bobby Fischer que la préoccupation de toute sa vie fut au fond la recherche de la vérité, que ce soit aux échecs ou dans la vie en général. C'est un tempérament, une attitude, qui fait que l'on cherche constamment la bonne réponse, que l'on va au bout des choses jusqu'à ce que l'on soit certain qu'on a obtenu une réponse valable.

La recherche de la vérité, c'est quelque chose qui nous dévore, qui nous passionne, quelque chose pour quoi on est prêt à mourir, même si on n'en est pas toujours conscient, parce que c'est plus fort que soi. La recherche de la vérité, c'est l'amour de la vérité. Et c'est une motivation fondamentale dans la vie d'un individu, c'est ma motivation principale, c'est ce qui détermine ma vie depuis toujours.

Tout le monde recherche la vérité: certains avec plus d'ardeur, d'autres moins. Que nous le voulions ou non, nous sommes tous, toujours en «mode vérité». Personne n'aime se faire mentir, même le dernier des menteurs, et personne n'aime se faire illusion. La vérité ne peut faire mal que si on s'illusionne sur soi-même ou qu'on est dans l'erreur. La vérité peut faire mal, mais l'erreur, la tromperie, le mensonge, l'illusion font beaucoup plus mal, car ils sont la vraie cause du mal, la racine du mal, et non la vérité.

En tout cas, voilà, je trouve que c'est un intérêt majeur dans la vie et que nous oublions trop souvent de mettre en avant comme s'il allait de soi. Si nous ne le mettons pas en avant, en valeur, c'est parce que notre quête habituelle de la vérité est «intéressée»: c'est-à-dire qu'elle reste toujours là, mais qu'elle est au service de la non-vie ambiante promue par la Grande Machine Impersonnelle (ou le système).

Pour être «soi-même», notre quête de la vérité doit être «désintéressée», c'est-à-dire au service d'idéaux plus grands que nous, d'idéaux qui nous dépassent, qui dépassent les limites temporelles de notre courte vie, et de nous tous, ensemble, en tant que monde actuel. Si nous manquons d'idéaux, il n'y a qu'à rechercher la vérité avec détermination, ils viendront d'eux-mêmes.

Il n'y a aucune «crise des valeurs» lorsque nous sommes dans le droit chemin.

3 commentaires:

  1. «Pour être «soi-même», notre quête de la vérité doit être «désintéressée», c'est-à-dire au service d'idéaux plus grands que nous, d'idéaux qui nous dépassent, qui dépassent les limites temporelles de notre courte vie, et de nous tous, ensemble, en tant que monde actuel. Si nous manquons d'idéaux, il n'y a qu'à rechercher la vérité avec détermination, ils viendront d'eux-mêmes.»

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  2. Merci La Rouge. Au moins j'ai UNE admiratrice,, :D

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