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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mardi 15 novembre 2011

5. La vocation de bourreau..

Où sont passés les bourreaux? Où sont passées toute cette cruauté, cette lâcheté, cette laideur? Se peut-il que nous soyons «meilleurs» à ce point, et que tous ces vices aient disparu? Je ne peux le croire.. Anciennement, il y avait bien des gens qui (de père en fils?) étaient destinés à devenir bourreaux.. Qu'arrive-t-il alors de leur «vocation»?

C'est la question que je me suis posé lorsque je suis tombé sur la section des tortures destinées aux «vierges catholiques» dans le Traité des instruments de martyre (1904) de Gallonio, prêtre de l'Oratoire..

Il y est dit que «c'était aller contre la Loi que de faire mourir de mort violente une vierge (selon Suétone, La vie des douze Césars, Tibère, chap.61) à moins qu'elle n'ait été déflorée par ses exécuteurs ou quelque autre. Je vais citer les paroles mêmes de l'historien: Étant donné que, d'après les coutumes établies, il était défendu que les vierges fussent étranglées, elles étaient d'abord violées par le bourreau et ensuite exécutées

Pensant au fait que les débouchés pour les personnes dont la vocation est d'être «bourreau» sont plutôt rares aujourd'hui, je me suis dit que ces personnes devaient satisfaire leur «impulsion» à agir dans un certain but étant vu comme «bien» pour eux, d'une façon ou d'une autre.. et c'est alors que nous retrouvons: le tueur en série..

Cependant, il faut préciser, selon une note de bas de page au livre de Suétone, que l'auteur, semblait-il, exagérait selon son habitude, car apparemment, le cas ne se serait produit qu'avec la «fille de Séjan».. Il ne s'agirait alors que d'une généralisation, dont notre prêtre, Gallonio, aurait tiré profit pour empirer le cas des païens..

Je trouvais les théories de Bataille intéressantes
au début, mais je crois aujourd'hui que c'est
une autre belle fumisterie de nos philosophes..
Bien entendu, on peut se questionner sur la plausibilité d'avoir une «vocation» pour faire souffrir et tuer d'autres personnes.. en exceptant les théories fumeuses de Bataille dans L'Érotisme.. Si la Nature produit elle-même ces aberrations, on peut en effet se demander pourquoi, et quel est le sens de tout cela.. (y a-t-il même un «sens»?) La plupart des gens seront complètement affligés et horrifiés à la vue d'un acte de torture quelconque, que ce soit sur un humain ou un animal.. Cependant, il y a d'autres types de personnes qui n'en ressentiront rien, voire même, éprouveront plutôt du plaisir à faire souffrir autrui.. Ce type de personne, évidemment, n'est pas capable d'éprouver d'empathie, et c'est là qu'est le problème.. On ne peut dire ou déterminer qu'il y a un «gène du bourreau», mais il y a cependant des prédispositions fortes allant dans le sens d'une insensibilité envers la douleur ou le mal causé à autrui..

Plus l'insensibilité ou la soumission à l'autorité sont cultivées et promues, plus il y a de bourreaux potentiels dans une société.. qu'ils soient «occasionnels» (la plupart) ou «professionnels».. À mon avis, les «occasionnels» ne ressentent rien en accomplissant leurs actes funestes.. ils peuvent donc très bien s'en passer, et nous parlons donc ici de n'importe quel citoyen ordinaire (voir par exemple l'expérience de Milgram) .. Tandis que les «professionnels», eux, sont sujets à un renforcement positif de leur comportement, puisqu'ils en ressentent du plaisir.. ce qui est une grave perversion conduisant au sadisme..

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