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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mardi 15 novembre 2011

4. New York: on fout un dossier aux indignés et les affaires continuent..

Évidemment, tout cela devait bien finir un jour par l'expulsion.. et on prétexte les beaux règlements municipaux pour dompter tout le monde (on sait maintenant à quoi servent vraiment ces règlements: la répression de toute forme de contestation).. Mais à la fin tout va finir par s'écrouler quand même.. L'Amérique est en rage.. Le fossé entre les riches et les pauvres (de plus en plus, la classe moyenne) s'agrandit.. Les inégalités sont criantes.. L'injustice règne.. Le capitalisme est un échec patent.. Mais la partie ne sera pas facile.. Peut-être même sera-t-elle perdue.. Les contestataires se font marginaliser de plus en plus par l'ordre, ils se font «ficher», intimider, enfermer en prison, toujours écrasés davantage, d'abord financièrement, mais ensuite socialement, et privés des bons emplois, et parfois mêmes aussi des pires emplois à cause d'un dossier criminel qui les exclus du système.. C'est la façon «chien sale» qu'ont ces gouvernements d'exclure toujours davantage de la partie ceux qui ont été acculés au mur et qui n'ont plus rien, ou ceux qui n'avaient déjà presque rien au départ et dont le sort ne tient qu'à un fil bien mince.. lorsque le fil se rompt, il ne reste que la «criminalité» comme mode de vie alternatif pour survivre.. Ce qui a pour conséquence que ces personnes ne sont pour ainsi dire jamais réinsérées dans le système et constituent une marge permanente et tenace finissant par développer sa propre culture et sa propre façon de fonctionner..



Le public est tout simplement «volé», en toute légalité..
Les indignés pourront toujours se rabattre sur le film Inside Job (en prison?).. Et après le ménage, nous aurons, pourquoi pas? - les indignés de Wall Street.. Ces bandits à cravate accros à l'argent, parce que tout d'abord accros aux putes et à la coke.. Oui: ce sont ces gens qui dirigent le monde et la Maison-Blanche.. Comme s'est exclamé un des participants au film, It's a Wall Street government! Effectivement, nous retrouvons dans le gouvernement d'Obama les mêmes joueurs qui ont été impliqués dans le krach boursier de 2008.. Donc, rien n'a fondamentalement changé, malgré les quelques admonestations d'Obama envers les cupides (greedy) de Wall Street!

La technique d'Obama est la même que celle de tous les gouvernements précédents: on blâme publiquement tels ou tels joueurs, on dit qu'on va faire quelque chose, mais les processus sont si longs et complexes que le public s'y perd pendant ce temps en croyant que quelque chose est vraiment fait, et au bout d'un mois ou deux, tout est oublié et rien n'est fait.. c'est d'ailleurs ce qui est en train de se produire ici même au Québec avec le dossier de la corruption de la construction..

On voit bien que dans tout ça la presse ne sert absolument à rien, tout juste à divertir.. tant que les gens dorment au gaz.. Ça prend aussi de l'éducation pour comprendre certaines choses plus complexes, mais on réduit ou retarde de plus en plus l'accès à l'éducation supérieure en augmentant les frais de scolarité.. par la suite, les gens sont privés de leur «voix».. la voix de la contestation.. puisqu'ils sont incapables de suivre les enjeux..

Priver à la racine les gens de leur voix, c'est vraiment la forme idéale de répression..

On se contente de donner avec condescendance et mépris quelques miettes de pain et des jeux plutôt que les outils qui permettraient d'avoir, entre autres, une prise réelle sur la classe des nantis qui décident, en fin de compte, de l'ordonnancement du monde confortablement installés dans leurs fauteuils moelleux en mâchonnant un bon cigare..

La voilà notre «cage d'acier» (Weber)..

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