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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mercredi 1 juin 2011

Deux jours à tuer..

En parlant de critique du matérialisme, le film Deux jours à tuer s'y prête bien, mais avec la conclusion, on ne sait plus trop à la fin ce qui reste valable des déclarations du protagoniste Antoine.. Par exemple: «Pourquoi qu'à chaque fois que quelqu'un parle avec un minimum de sincérité, tout le monde le trouve dingue?» ou encore, en parlant à sa femme: «Je me fais chier ici. Une belle baraque, un métier qui rapporte gros, rien qui dépasse... Moi j'appelle ça une vie de con...» et de même: «La vie, la vraie vie, c'est quoi? Le fric? Le confort? C'est pour ça qu'on est sur cette terre? Tout ce que je veux, c'est de me sentir vivant...»

Je ne livrerai pas le punch, bien sûr, mais je me demande si la façon de réagir d'Antoine est vraiment justifiée, car il me semble que personnellement, j'en aurais profité pour faire autre chose.. Mais bon, évidemment, à chacun sa réaction face à un tel événement, mais là, je trouve qu'on pousse un peu trop loin, et je ne comprends pas, vu la révélation de la fin du film à propos de son amour pour sa femme, comment il n'a pas fait pour craquer émotionnellement alors qu'il était délibérément méchant avec elle.. Je ne trouve pas cela plausible.. Et de plus, il lui démontre de cette façon une certaine dureté.. Par conséquent, contrairement à son intention, il crée à la fin, selon moi, plus de tort que de bien.. Mais cette critique n'est peut-être valable que si l'on se situe uniquement dans une perspective de réaction «rationnelle» du protagoniste, hors du film, hors du drame réel et vécu sans aucun recul..

Même si le résultat final laisse perplexe, l'empathie pour le personnage s'avérant difficile, quelques scènes intenses d'action ou de critique m'ont fait rire aux éclats.. Je dois avouer que la présence de la belle Marie-Josée Croze m'a attiré d'abord vers ce film, mais bon, elle n'est pas très valorisée par son rôle passif de femme aimante et blessée.. Dans ces circonstances, vu la conclusion, je crois qu'elle se trouve à être doublement victime.. ce qui est une injustice du film..

Bref, un film ambivalent où l'émotion pure et peut-être la rage sont habituellement les réactions les plus plausibles face à un tel événement, et où comme dans la vraie vie, l'on perd un peu le contrôle sur une situation qui nous dépasse et cause involontairement des dommages..


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