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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

lundi 20 juin 2011

Mon voyage dans le capitalisme..

On venait de m'appeler pour me dire que mon livre était arrivé chez Varagraphe, dorénavant une filiale de Arachambault.. Alors après deux belles semaines d'attente et de répétage et d'épelage au téléphone de c'est quoi mon nom puisque ce sont bien souvent des anglos qui ne comprennent rien des noms francophones, j'arrivai à ce beau magasin pour prendre mon livre, mais on ne le trouvait pas..

La fille à la caisse cherchait mon livre par mon nom, mais puisqu'on l'avait de toute évidence mal écrit, après tous les problèmes de compréhension que j'avais eu au téléphone avec l'employé incompétent, il était difficile de le trouver..

Finalement, j’aperçus le nom de l'auteur, mais ce n'était pas la bonne édition, et le comble, c'est que mon nom avait été écrit avec un V plutôt qu'un P.. Ça prend-tu des estis de cons du cawliss..

Alors, je re-commande le livre.. Et l'employé en question (j'ai mon idée sur qui c'est) aura réussi à me faire perdre mon temps comme il faut.. C'est avec des cons comme ça qu'on ruine une business.. Mais hé! On s'en fout! C'est de même partout maintenant! Alors on n'a pas le choix d'acheter pareil! Et ils le savent ces salauds!

Ensuite je suis allé au McGill Bookstore pour voir si mon livre n'avait pas une chance d'être là: mais non.. J'ai fouiné dans les livres de maths après la philo, puis, je suis parti à la recherche d'un Naturiste pour acheter de l'huile essentielle d'eucalyptus.. Quand j'en ai finalement trouvé un, j'ai hésité à cause du prix, et surtout à cause que ça disait qu'il fallait éviter d'en consommer.. Je suis donc allé au Jean Coutu: l'huile était moins chère, mais là ça disait carrément que c'était «pour usage externe seulement», alors je suis parti.. L'huile est définitivement de moins bonne qualité que dans le temps, où on pouvait en boire un peu directement dans de l'eau chaude.. Et c'est comme ça pour tout, et partout..

J'ai été au HIV, me disant que je pourrai peut-être trouver un disque.. J'en ai écouté quelques-uns, je ne trouvais rien de bon, je ne trouvais pas non plus les groupes que je cherchais et qui sont pourtant connus.. Les écouteurs des postes d'écoute étaient mal foutus, le son pas bon.. Je commençais à être franchement frustré de ma quête aux biens matériels dans tout ce désastre capitaliste..

En plein centre-ville, sursollicité par les odeurs de friture, de pizza, de café, la crème glacée, les filles en minijupes, les drinks, le flafla, la soif, le brillant, les bruits de moteur, les gros, les imbéciles, les laids, les parfums, les nymphettes encore ados et les pimps noirs, je devenais écœuré, dégoûté au plus profond de moi-même, je ne voyais ni ne trouvais aucun plaisir à consommer des biens matériels.. Pire encore: je trouvais cette quête, cette course au cash et au pouvoir, complètement ridicule, vidante, et absurde..

Amener des idées ordonnées dans cette masse chaotique, c'est s'exposer à être massacré, alors pourquoi continuer à penser au lieu de prendre, prendre, prendre?..

Je ne comprends pas ce monde.. Non, je ne le comprends pas..

Je pourrais même dire que je le déteste, que j'en n'ai rien à foutre finalement..

C'est dans ces moments-là que j'ai vraiment envie de sacrer mon camp dans le bois, loin de la «civilisation»..

Les «civilisés»: ces barbares d'un autre genre..

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