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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mardi 17 août 2021

Contre la peine de mort

Je sais que j'ai fait beaucoup de va-et-vient sur cette question, que j'ai été parfois en faveur, parfois contre, mais une chose est sûre, je ne me suis jamais senti confortable avec ma décision quand j'étais pour la peine de mort, car je n'aime pas la violence.

Malgré tous les raisonnements, c'est le sentiment qui parle en dernier.

Je ne suis pas un pacifiste à tout crin ni une pâte molle, mais de là à approuver l'exécution d'un être humain, il y a une marge.

Je sais bien l'argument qu'on va me servir: «Et si c'était ta femme ou ton enfant qui s'était fait tuer, tu ne voudrais pas que le coupable le paie aussi de sa vie?»

Tout cela est très personnel, et il est facile de perdre le contrôle et de laisser sa rage prendre le dessus.

La chose qu'on oublie, c'est que l'exécution est un meurtre de plus, et que de toute façon, rien ne peut ramener les victimes.

La chose qu'on oublie aussi, c'est possiblement la peine causée aux membres de la famille du coupable, qui n'ont rien à voir là-dedans. On va me dire: «Et la famille de la victime éprouve de la peine aussi!» Je comprends cela, mais pourquoi faire une famille éplorée de plus? Est-ce que cela va vraiment changer quelque chose?

Je ne suis pas d'emblée contre les guerres ni contre le fait d'avoir à tuer quelqu'un en cas de légitime défense. Par contre, j'avoue qu'il y a des gens qui ne méritent pas de vivre sur cette planète, car ils sont de véritables nuisances à la vie et au bonheur. Je le sais, ceci est le véritable point faible de mon plaidoyer, et semble laisser une porte ouverte, mais non.

Aux yeux de Dieu, l'exécution ne ferait peut-être pas de différence, mais je ne crois pas que Dieu approuverait le meurtre par l'État d'un meurtrier ou d'une meurtrière.

La loi du talion, appliquée littéralement, n'a aucun sens.

Dans une société primitive où l'on n'a pas les moyens d'enfermer les gens en prison, peut-être que oui, mais pas dans la société moderne.

Les criminels violents sont guérissables par la génétique.

Si demain des généticiens arrivaient à guérir un tueur en série dans le couloir de la mort, le laisseriez-vous sortir?

La plupart des gens hésiteraient ou s'y opposeraient violemment, afin que l'exécution ait lieu tout de même, mais moi je demanderais qu'il soit libéré, afin de célébrer ce miracle.

La société est en partie responsable des dysfonctionnements des individus qui la composent. Il a été prouvé dans l'étude de Dunedin que les criminels ont tous quelque chose en commun au niveau des gènes, et que des facteurs socio-économiques causent des dysfonctionnements, comme l'exposition dans l'enfance à la maltraitance, à la violence et à la pauvreté.

Les scientifiques de l'étude de Dunedin devraient être canonisés de leur vivant afin qu'on souligne l'importance cruciale et sacrée de leurs travaux.

Tout ce qui vise à comprendre l'être humain et à promouvoir son avancement est sacré, et dans les années à venir, tout cela nous deviendra plus clair que jamais.

L'apport de cette étude est inestimable afin de comprendre l'être humain et la société dans son ensemble.

En attendant, que ces criminels croupissent en prison à l'écart de la société. Mais si nous avons les moyens de les guérir, il ne faut pas les laisser là par simple vengeance, ou les exécuter, il faut les guérir. 

Et je crois que c'est possible.

Oui.

J'y crois.

Chaque exécution est une défaite.

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