«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

vendredi 25 mars 2016

Professor Pyraminx résolu

C'est un grand jour aujourd'hui, j'ai enfin résolu ce maudit casse-tête! J'ai passé des journées complètes à essayer de le résoudre, quelquefois j'étais si près du but, il ne me manquait, par exemple, qu'une pièce du centre pour chaque couleur, ou d'autres fois, il ne me restait que deux coins intérieurs à intervertir, mais l'opération s'est avérée impossible! J'ai essayé des journées entières avec ce maudit problème! J'ai même fait la cartographie complète du mouvement des pièces avec des petits collants de couleurs que j'identifiais, A1, A2, A3, pour la face A, et ainsi de suite, jusqu'à D.

J'étais fier de mon coup car je pouvais voir, avec l'algorithme de mon cru, où les centres bougeaient et combien ça leur prenait pour revenir en ordre (10 coups). Le problème, c'est que l'ordre dans lequel les couleurs se trouvaient sur la pyramide ne correspondait à rien sur ma cartographie: vu la complexité du déplacement des pièces avec mon algorithme, il m'aurait fallu un coup de chance ou une programmation sur ordinateur pour savoir par quelle face commencer et par lesquelles continuer si c'est le cas, pour arriver à une des configurations qui mènent à la résolution de la pyramide.

J'ai résolu le Rubik 4X4X4, le Megaminx de Meffert's (qui se résout avec un mouvement semblable à celui du Rubik 3X3X3 pour la dernière rangée). Mais le Professor Pyraminx me résistait depuis des mois. Avec des casse-têtes aussi complexes, il arrive, dans les manipulations qu'on a en tête, qu'on fasse des erreurs, et tout alors est à recommencer. Au début, je ne notais pas mes mouvements et le déplacement des pièces, ce n'est que dernièrement que j'ai décidé de m'organiser et de le faire: de me tracer des tableaux, de placer des petits collants sur les pièces que je veux étudier, d'établir des conventions de notation, d'ordonner la pyramide, d'identifier les pièces.

Malheureusement avec mon algorithme, comme je l'ai dit, je n'avais aucune chance de le terminer malgré toute ma détermination. Je suis donc allé finalement sur internet pour m'aider. J'ai cherché pendant des heures une solution pour intervertir deux coins intérieurs, mais je n'ai trouvé qu'une façon (trop longue) de les faire flipper sur eux-mêmes...

Le problème résidait dans ma façon de faire la pyramide: je voulais placer les centres en premier, placer les coins intérieurs par pairs, tout en gardant les pointes en ordre (très important sinon tout est à recommencer), ensuite je croyais que je pouvais mouvoir les coins intérieurs par pairs à ma guise tout le tour de la pyramide: cela est vrai pour un certain temps, mais à un moment donné, il en reste quatre à déplacer en même temps, et on se retrouve avec deux qui sont à intervertir, et avec mon algorithme, ça semblait infaisable.

Donc mon problème, c'est que je tenais absolument aux centres, parce que je n'arrivais pas à les replacer sinon quand j'arrivais à la fin et qu'il ne me restait que ça: mon algorithme n'était pas efficace, trop peu de pièces restaient immobiles.

J'ai donc laissé faire les centres complets, j'ai placé en ordre les coins intérieurs que je n'arrivais pas à placer, puis je me suis attaqué aux centres: il semble que c'est la méthode de choix sur internet: tout le monde pratique la même et elle est très simple (4 coups X 3) et très efficace. Mais ce n'était pas facile pour autant, car c'est à soi de trouver les bonnes configurations!

Bref, j'ai réussi avec un peu d'aide de l'internet, surtout YouTube, et sans avoir à apprendre de techniques compliquées.

Le Rubik 4X4X4 a été moins pire, et je l'ai résolu plusieurs fois au début sans problème, puis tout d'un coup, je me suis retrouvé avec le fameux problème de parité! Ce problème n'arrive qu'avec les cubes pairs. Ce cube est donc plus difficile à faire que le 5X5X5, qui se fait comme un 3X3X3, la seule différence, c'est que plus il y a d'étages, plus c'est long.

J'ai essayé pendant des mois de résoudre ce problème, ne voulant pas aller voir, comme d'habitude, aucune solution, voulant tout faire par moi-même. Finalement, je me suis résigné, et j'ai été fouiller sur internet. Comble de malheur! Les algorithmes étaient si complexes qu'ils étaient inutilisables!

Mon but était de trouver un algorithme simple que je puis retenir, et si je n'en trouvais pas, eh bien, au diable le cube! je ne me serais jamais mis à faire tous ces algorithmes devant des gens juste pour montrer que j'ai bonne mémoire!

Finalement, j'ai patenté un algorithme simple avec des bouts d'algorithmes longs et compliqués: j'ai tronqué un algorithme pour en faire une série de 2 coups X 4, pour résoudre le problème de parité. Je me retrouvais alors avec un cube un peu mélangé, que je remettais en ordre avec mes coups habituels, puis ça marchait!

Le problème avec la parité, c'est qu'elle est extrêmement récalcitrante: même en mélangeant le cube aléatoirement pour espérer sortir de cette mauvaise combinaison des pièces, elle revient à la fin! C'est très rare qu'elle ne revienne pas! Le problème remonte donc à loin, et c'est pourquoi les algorithmes que j'ai vus étaient si longs et complexes! Heureusement avec ma méthode tronquée, ça met le cube temporairement un peu en désordre, mais ça défait la parité quand je replace le tout! Le désordre que je crée ainsi ne m'ajoute que 2 ou 3 minutes à la résolution du cube.


Megaminx de Meffert's

Professor Pyraminx de Meffert's

Rubik 4X4X4 illustrant le problème de parité

mercredi 23 mars 2016

Capital Korpse



J'ai décidé de faire un petit morceau moi aussi. C'est un démo qui n'est pas terminé et qui ne le sera probablement jamais.

mardi 22 mars 2016

Le Totalitarisme Consentant

On parle des attaques terroristes de Bruxelles à CNN.

Le journaliste de Paris dit: «They will need to find out what went wrong».

What went wrong???

QU'ESPÈRENT-ILS??? Trouver qu'est-ce qui n'a pas marché et ensuite pouvoir arrêter tous les terroristes avant même qu'ils aient le temps de lever le petit doigt?

Ne voyons-nous pas que ça n'a aucun sens?

Que la réaction (normale, idiote et arrogante) des pays concernés ne consiste qu'à rehausser les mesures de contrôle? Cela consiste à ajouter des caméras, fouiller davantage le monde sans motif valable, faire des attaques préventives, augmenter les budgets de sécurité, etc.

Ne voyons-nous pas que la réponse, quasiment systématique des pays occidentaux est arrogante?

What went wrong?

Comme si ce genre de choses n'était pas censé arriver dans nos pays au-dessus de tout soupçon et si bien protégés...

Comme si nous étions invincibles, irréprochables, bref, protégés par un quelconque reste de divinité...

La quête sans fin stupide des pays attaqués pour trouver les causes de «ce qui n'a pas fonctionné» va de concert avec l'époque de «Guerre sans fin» dans laquelle nous sommes entrés depuis quelques années...

Ne voyons-nous pas que «ce qui ne fonctionne pas» c'est notre ARROGANCE?

On veut nous rassurer en nous faisant croire qu'on pourra tout contrôler, qu'on va éliminer le terrorisme des pays occidentaux, juste en augmentant les budgets affectés à la sécurité, pendant que des drones américains tuent des innocents dans des pays étrangers...

Ne voyons-nous pas que c'est ÇA qui ne marche pas?

Le budget de la sécurité est maintenant devenu un puits sans fonds...

Si vous voulez un emploi garanti dans les prochaines années, allez en sécurité, vous serez en sécurité, alors qu'il n'y aura presque plus d'emplois dans aucun autre domaine...

Tout le monde sera affecté à la surveillance de son voisin... et on se dénoncera l'un l'autre...

Ça ressemblera fortement à du déjà-vu...

Voyez-vous, j'ai l'impression que quand une génération passe, la mémoire tombe dans l'oubli, et l'histoire commence à se répéter...

En ce moment, il ne manque qu'une petite flammèche pour faire exploser une Guerre mondiale...

Ajoutez encore une crise économique de plus, et c'est l'arrêt cardiaque de l'Occident...

Je suis contre le terrorisme et les intégristes, je suis aussi contre l'arrogance des pays occidentaux.

Je ne crois pas qu'il y ait de solution à l'état actuel des choses.

Par contre, je peux seulement constater et tenter de prévoir où cela va nous mener...

Et ça mène tout droit au Totalitarisme Consentant.

Il ne faut pas se méprendre: il ne s'agit pas des totalitarismes que nous avons déjà connus.

Il s'agit d'un totalitarisme au deuxième degré, supérieur, différent.

Bien entendu, nous ne pouvons avoir un totalitarisme semblable à ceux des années 40, parce que la science a progressé, et que nous n'avons plus de théories raciales, sociales ou économiques aberrantes pour le rendre possible.

Mais nous avons d'AUTRES MOYENS, entre autres:

Le darwinisme social...

Le néo-libéralisme...

La politique obsolète dépassée par les événements et qui patauge dans ses erreurs (plus de sécurité, austérité, etc.)...

La mondialisation qui appauvrit les pauvres et enrichit les riches...

La guerre permanente (contre le terrorisme)... Cette «guerre permanente» est évoquée dans le roman d'Orwell «1984».

La staracadémisation, qui est comme une rigidification de l'art... Le voilà notre contrôle totalitaire sur l'art...

Les multinationales et les scientifiques qui travaillent pour eux pour fausser la science... Contrôle corporatif (totalitaire) sur la science...

La concentration des médias... Contrôle totalitaire sur l'information...

Les brevets sur le vivant... Contrôle totalitaire sur la vie...

Les mesures d'austérité...

Les coupures en recherche fondamentale, et l'évitement de la recherche de solutions permanentes à des problèmes en se concentrant seulement sur les effets et non sur la recherche des causes ...

La recherche du profit à court terme uniquement...

Le chacun pour soi, le manque d'empathie, le manque de solidarité, l'absence d'«attitude raisonnable» ou de savoir-vivre citoyen... La dégradation de l'esprit social ou son absence...

La culture de l'envie mutuelle et du narcissisme avec les médias sociaux...

La dégradation de la santé mondiale, l'obésité, vie trop axée sur l'ordinateur, manque d'activité physique, aliénation, etc.

La dégradation de la santé mentale...

La résurgence de la religion et de la superstition, mais souvent sous d'autres formes (pseudo-scientifiques)...

La lutte contre des choses inévitables, comme la drogue et les travailleurs et travailleuses du sexe, qui criminalise des gens qui ne devraient pas l'être, qui appauvrit, menace la santé publique (mauvaises drogues, conduites à risque), et fait augmenter la population carcérale pour absolument rien. La légalisation (de toutes les drogues) et la décriminalisation s'imposent dans ces domaines.

L'hésitation à adopter le RMG...


1984 est comme un bréviaire pour savoir ce qui s'en vient, ou ce qui est déjà là...

Avec un peu d'analyse, vous n'avez qu'à écouter les médias pour découvrir la Novlangue...
Mais elle se développe aussi quotidiennement sous nos yeux avec la mauvaise éducation (les jeunes ne savent plus écrire), l'appauvrissement du vocabulaire utilisé, de la culture, et la valorisation de l'écriture rapide et tronquée (textos, «l'important, c'est de se comprendre»)...

L'argument de l'écriture toute croche c'est: «Oui, mais l'important c'est qu'on arrive à se comprendre». Et on ne tarde pas à constater quand on retourne à l'université (comme dans mon cas) qu'on est rendu au point où ON NE SE COMPREND PLUS DU TOUT...

PRC Q TCRI TLMNT ML QU J N C PLUS C Q TU VX DIRE...

On se retrouve constamment dans l'interprétation du «vouloir-dire»... Et puis finalement, on écrit pour les autres dans les travaux, parce que personne ne sait écrire et que d'autres ne savent même plus penser et font tout simplement des copiés-collés flagrants d'internet...

Je vous le jure, la situation est actuellement catastrophique dans les universités... Songez-y à deux fois avant d'engager un étudiant finissant, parce que vous pouvez être sûr qu'il ne sait rien faire à part être prétentieux, et qu'il a été dangereusement mal formé grâce aux travaux d'équipe obligatoires où un fait TOUT et les autres foutent RIEN...

La bonne écriture est une forme de RECTITUDE qui pourrait aider les nouvelles générations, mais on préfère le laxisme et écrire mal, parce qu'on valorise l'idiotie, puis on finit par ne plus être capable de s'exprimer adéquatement, et finalement, on se retrouve aphasique et on ne pense plus du tout...

Or, qui ne dit mot consent...

C'est entre autres pour ça que ça s'appelle le Totalitarisme CONSENTANT.

Maintenant, est-ce qu'on s'entend?

vendredi 18 mars 2016

De l'inutilité de faire des enfants

Je ne veux pas péter la bulle de personne...

MAIS

On dirait qu'il y a des couples qui dès qu'ils se forment se donnent pour mission de faire des enfants, comme si ça allait de soi...

En s'«obligeant» ainsi, ils ont peut-être aussi l'arrière-pensée que c'est leur forme d'«immortalité»...

Autrement dit, ils ont le vain espoir, en faisant des enfants, de se rendre «immortels», par leur belle descendance sans fin, qui fera elle aussi la même chose, ad vitam aeternam, pensent-ils avec espoir...

Mais tout cela n'est qu'une PITOYABLE ILLUSION.

En fait, si vous faites des enfants aujourd'hui, avec tous les troubles que cela comporte, pour que d'autres individus, que vous ne connaissez pas et ne connaîtrez jamais pensent à vous (et de quelle façon?) plus tard (par quelle chance!), vous êtes foutrement vaniteux.

Vous êtes le VIDE même.

Et si vous pensez que vous allez produire un génie qui va changer le monde, eh bien, vous avez très peu de chance que cela se produise.

ET SI CELA ARRIVE

On se souviendra de LUI, pas de VOUS.
S'il n'est pas stupidement SACRIFIÉ sur l'autel du VRAI MONDE...

Qui se souvient du père ou de la mère d'Einstein, de Bobby Fischer, de Steve Jobs?

Pas grand-monde, et généralement, on s'en fout pas mal.
Beaucoup aussi se foutent pas mal d'Einstein, de Bobby Fischer ou de Steve Jobs...

Mais soyons réalistes: produisez autant d'enfants que vous voulez, la plupart du temps CELA NE CHANGERA ABSOLUMENT RIEN AU MONDE.

Même si vos enfants finissent juges, PDG, millionnaires, médecins ou même chercheurs, ils n'auront aucun impact significatif sur le monde.

On peut estimer les grands écrivains, les grands artistes, mais lesquels?

Les vedettes de l'un ne sont pas les vedettes de l'autre...
Qui a raison?

Un pensera que Proust s'est immortalisé en écrivant son oeuvre, un autre ne saura même pas qu'il existe et élèvera plutôt Marc Levy au panthéon de la littérature...

Ainsi, les grandes œuvres ne sont réservées qu'à quelques rares têtes, capables de les comprendre et ainsi de les apprécier...

Mais à quoi sert-il de faire l'éloge de Proust à des débiles? C'est comme lancer des perles à des cochons, dira la grosse tête...

Un encense Jimi Hendrix, l'autre Beyoncé, et l'autre encore Chostakovitch... Et personne ne connaît l'artiste de l'autre, et n'en aurait que mépris de toute façon...

Lequel est le meilleur?
Celui qui te fait plaisir!

On ne fait donc pas de «grandes œuvres» pour se rendre «immortels», mais parce que ça nous fait plaisir.

Le plaisir de faire quelque chose doit être sa propre récompense.

On fait un enfant parce qu'on ressent le besoin sincère d'élever un enfant, de l'encourager, de le supporter, de le voir grandir et se développer, et d'être heureux de son bonheur, pas parce que papa ou maman veulent qu'on ait des enfants, ou parce qu'on pense vainement se rendre ainsi «immortels»...

Ça c'est ce que j'appelle proprement GÂCHER DES VIES POUR RIEN.

Retenez-vous donc de faire des enfants malheureux, et achetez-vous un chat ou un chien, que vous allez finir par envoyer de toute façon à la piqûre, parce que nous sommes des cons sociaux au Québec, des esclaves avec des mentalités d'esclaves et de soumis, de peureux, de lâches, d'épais congénitaux.

On fait des enfants et on ne sait pas quoi faire avec. On les considère comme des biens, ou des petits trophées, et une fois que notre trip d'enfants est passé, on s'en débarrasse...

Allez faire un tour à la DPJ...
C'est la SPCA des enfants...

Ça fait des enfants TOUT CROCHES, dans une SOCIÉTÉ TOUT CROCHE.

Mais le pire, c'est que même si on ne s'en débarrasse pas, ils finissent tout croches pareil, parce que les parents sont déjà tout croches eux-mêmes...

Les gens doivent se rendre compte, une fois pour toutes, que tout ce qu'il font dans leur vie, absolument TOUT, ne sert ABSOLUMENT À RIEN.

Tout ce que les gens font et qui leur fait croire que ça sert à quelque chose et que c'est donc important ne sert, en réalité, à rien.

Arrêtez de FAIRE et commencez à PENSER.

Peut-être qu'après cela vous allez enfin pouvoir commencer à faire quelque chose qui a du SENS.

Parce que, pour l'instant, tout ce qu'on fait, c'est se faire chier avec l'économie, la croissance, la finance, la création d'emplois, les pertes d'emplois, les investissements...

NOUS VIVONS COMME DES ANIMAUX

Ce mode de pensée fait des politiciens des ROIS qui gouvernent nos vies et remplissent d'un œil malicieux notre MANGEOIRE.

OUI

NOUS SOMMES DES IDIOTS AU QUÉBEC

Nous ne pensons qu'à l'argent, comme les Américains (quelle coïncidence)...

L'argent est notre vie...

Les emplois, la politique...

Pis après, le cancer...

C'est pas ça la vie...

C'est pas ce que j'appelle commencer à vivre...

Nous pensons être près de la réalité avec l'actualité, mais nous ne pouvons en être plus loin: nous vivons dans NOTRE MONDE, peuplé de soupes chunky et de docteurs psychotiques, et il est entièrement construit par les médias, comme un drame quotidien dans LA PLANÈTE DES COUCOUS...

Peut-on commencer à vivre au lieu de tout le temps mourir comme une bande de caves?

jeudi 17 mars 2016

108

Il n'y paraît rien, mais sans le brin d'herbe, il n'y aurait aucune vie possible sur terre.

107

Les femmes et la beauté sont un stimulateur essentiel de la vie.

Si les hommes n'étaient pas sensibles aux femmes et si les femmes n'étaient pas belles, il n'y aurait tout simplement pas de vie: la Terre serait un désert.

106

Plus on vieillit et moins on est libre, et il s'en trouvera pour dire le contraire, à cause de la soi-disant liberté par rapport aux «désirs», mais si les vieux avaient le choix, ils choisiraient évidemment de se «réenchaîner» aux désirs, juste pour pouvoir continuer à bander et à fourrer.

Quand je dis qu'on ne choisit RIEN, il s'agit bien sûr d'une hypothèse philosophique, et en extrapolant beaucoup.

Dans la vie de tous les jours on peut faire bien des choix qui améliorent notre sort et changent bien des choses.

En cela, ce sont les petits choix qui font les grandes différences.

105

La liberté, c'est pouvoir TOUT choisir.

Elle implique aussi de pouvoir voyager dans le temps, dans le passé comme dans le futur.

S'il y a UNE seule chose que je ne peux pas choisir, je ne suis pas libre.

La liberté, c'est aussi de pouvoir choisir de ne pas pouvoir choisir, donc de se faire imposer les choses ou les choix des autres.

Et c'est aussi, paradoxalement, le pouvoir d'avoir de nouveau le pouvoir de tout choisir.

Ainsi, seul Dieu est vraiment libre, mais il est paradoxal.

Les hommes, étant limités par toutes sortes de choses, ne sont jamais libres.

La liberté, c'est de n'avoir aucun frein à sa volonté.

La liberté est intimement en rapport avec la volonté.

Si on arrive à démontrer qu'il y a UNE seule chose dont Dieu n'est pas libre, on aura prouvé que la liberté n'existe absolument pas, pour aucun être dans l'univers.

J'arrive dans le monde, et il y a toutes les choses que je ne choisis pas: le lieu où je nais, ma famille et son statut, mon apparence physique, mes capacités mentales, mon code génétique, mes goûts, ma santé, mon caractère, la société et l'époque dans laquelle je vis, etc., la liste est interminable...

Après ça on viendra se gargariser avec la liberté...

La liberté, telle qu'on l'entend, n'existe que par rapport à un tyran: si l'on n'est pas soumis à un tyran ou un despote, on est libre.

Ainsi, ce que nous entendons normalement avec le mot «liberté» est extrêmement pauvre...

Nous ne savons pas en réalité ce qu'est la liberté, si ce n'est que cela.

Et nous savons encore moins qu'en réalité nous ne sommes absolument pas libres.

Dans la vie, en vérité, nous ne pouvons RIEN choisir.

La liberté est une illusion, un mot, une vapeur chimérique...

vendredi 11 mars 2016

Je me souviens, que j'ai été oublié

Il ne faut jamais que j'oublie que je déteste cette société. Je dois rétablir la vérité dans la tête des gens, parce que je leur ai souvent dit que si j'avais consommé des drogues dures pendant si longtemps, c'était par pur choix personnel, alors que c'est faux.

J'aurais pu avoir une vie bien meilleure, et il ne faut pas avoir peur d'être exigeant là-dessus. À l'époque, j'étais jeune, début vingtaine, et je croyais que la société était justifiée de me laisser pourrir sur l'aide sociale. Je n'étais pas capable de m'en sortir seul, j'étais désespéré, dépressif, incapable de travailler longtemps, en tous cas pas assez pour payer mon logement et mes études de façon continue avec des emplois merdiques.

J'étais pris dans un cul-de-sac et j'aurais voulu mourir et disparaître sur-le-champ. Mais je me suis dit, tant qu'à mourir, je vais me lancer dans le vide, dans le monde sombre du centre-vil, dans la drogue, la prostitution... En fait, je ne me suis pas dit cela, comme si tout cela était réalisable simplement en le voulant, mais je suis tombé dedans presque immédiatement, sans forcer, sans le vouloir véritablement, je me suis laissé couler, puis les ombres sont apparues d'elles-mêmes, et je suis devenu une ombre.

Oui, j'aurais pu avoir une vie bien meilleure, et je peux dire aujourd'hui que ma vie a été gâchée par ce manque de soutien dont j'avais tant besoin. Ceux qui m'objecteront que si je n'étais pas capable de me soutenir moi-même, je n'en valais pas la peine: vous pouvez aller chier. Je n’en ai rien à foutre de votre darwinisme social à la con de fils à papa.

Je me retrouve aujourd'hui avec une santé chancelante, qui m'empêche souvent d'écrire, d'exprimer toute cette rage et cette injustice que j'ai en dedans.

Si j'ai voulu mourir pendant toutes ces années, c'est à la façon des jeunes Amérindiens qui se suicident dans les réserves: ils se sentent pris au piège, sans avenir. Les vieux ne sentent peut-être plus ça, car ils ont peut-être une pierre à la place du cœur, à force de faire des compromis, mais les jeunes, eux, le sentent très bien. C'est comme un sentiment diffus qui leur rentre par tous les pores de la peau et leur empoisonne l'existence.

Cette société, si on peut l'appeler ainsi, par sa froideur, son indifférence, sa cruauté, son formalisme, son conformisme, sa mesquinerie, sa malveillance et son étroitesse d'esprit, me répugne au plus haut point et me donne envie de vomir.

On le voit à chaque fois qu'on ouvre le téléviseur, ce qu'elle aime, et donc ce qu'on doit lui servir, c'est: du sang, du drame, des conflits, du monde qui tombe de haut, pour calmer son envie. Pour calmer son envie, ça lui prend des sacrifices humains, des victimes expiatoires.

Ne croyez pas que les gens ont du cœur parce qu'ils s'éprennent de «bonnes causes»: ils veulent seulement se sentir supérieurs en se comparant à pire qu'eux. Cela leur fait du bien de voir des gens vraiment misérables, qui souffrent et qui sont à terre. Et s'ils le sont à cause d'eux, cela leur fait encore plus de bien.

Cela leur fait du bien d'aider un miséreux, un malade grave, un handicapé grave, parce que cela leur permet de se racheter pour leur propre mesquinerie innée, mais on ne les verra jamais aider un génie en difficulté.

On a demandé en entrevue à Bobby Fischer pourquoi il y avait tant de bons joueurs d'échecs russes comparativement aux joueurs américains, car Bobby était le premier Américain, à l'époque, à remporter le Championnat du monde, les Russes dominaient complètement le jeu. Bobby a répondu: «Les joueurs d'échecs russes sont financés par l'État pour se développer, c'est pourquoi il y a tant de bons joueurs russes. Nous avons ici aux États-Unis autant de bons joueurs et même de très grands talents, mais puisque personne ne les aide à se développer, ils se découragent et disparaissent tout simplement (they just fade out)».

C'est la preuve la plus flagrante que les différences de mentalité font des différences concrètes chez les individus et sur leurs possibilités de réussite.

D'un côté, on finance les talents, de l'autre, non seulement on ne les finance pas, mais on leur met toutes sortes de bâtons dans les roues par envie et après on s'étonne de voir des vies parties en fumée. Après tout, diront certains salauds, s'il était si brillant, s'il était vraiment un génie, pourquoi ne s'en est-il pas sorti lui-même? Voici la question idiote, mais typique, qui revient tout le temps, comme la tache de merde dans le fond de culotte du petit-bourgeois.

Un génie ou une personne brillante, talentueuse, ne sait pas tout et n'est pas capable de tout. La plupart du temps, c'est une personne qui n'aime qu'une chose, mais vraiment à fond, et elle n'est pas nécessairement capable de bien faire autre chose que ce qu'elle aime. Seules les petites têtes pensent que si quelqu'un excelle dans un domaine, il excelle dans tout, mais c'est absolument faux. Je dirais même que c'est le contraire qui est la vérité: l'amour exclusif d'une chose fait négliger au génie tout le reste.

Des personnes pourtant très brillantes ont de la difficulté à faire ce que les gens ordinaires font tous les jours facilement: se lever tôt, se laver, bien s'habiller, se faire à manger, aller travailler, faire du small talk, se discipliner, dormir quand c'est le temps et bien, et savoir en tout temps quel jour de la semaine on est. Si ça se trouve, l'homme brillant a un handicap aussi grand qu'un vrai handicapé. Il est très fort dans une chose, car c'est tout ce qu'il aime, mais il est très faible sur tout le reste: les choses qui font la vie normale, et qui permettent aussi de réussir dans la vie.

Mais notre croyance c'est que ces gens sont capables de tout... et on les laisse pourrir dans un coin... et on s'étonne après des suicides... avec un cynisme écœurant. S'ils ne sont pas encore rendus à la dernière extrémité, on essaie de les sauver pour pouvoir les martyriser davantage, et nos psys et nos médecins de la masse font leur besogne: on leur donne des pilules pour le coco. On les gèle, on les rend vedges, et après on leur dit qu'ils sont vedges, et on rit d'eux parce qu'ils sont vedges et perdus dans la vie, comme des loques humaines.

Il ne faut jamais que j'oublie...

Oui, je me souviens, que j'ai été oublié...

Par cette belle province du Québec...

Que personne ne s'étonne alors que je n'en ai rien à foutre du Québec, ni d'être Québécois.

Si je le pouvais, je mettrais tous les pays à terre, ces entités mensongères, comme des murs, finalement, qui tuent notre liberté.

*

Lorsque Bobby Fischer, ce véritable héros national, reçut une lettre du fisc lui réclamant des millions en impôt impayé, il crachat dans l'enveloppe et renvoya la lettre au gouvernement américain. On ne sait pas exactement pourquoi, mais il détestait les États-Unis.

En même temps, il pouvait bien les détester, car n'ayant jamais reçu aucune aide d'eux, il ne leur devait RIEN.

Nixon a essayé de le récupérer pour en faire un héros national officiel, mais il n'y réussit pas...

Les compagnies ont essayé de le récupérer avec des millions pour faire de la publicité et endosser leurs produits, mais il les envoya tous promener... Après tout, elles n'étaient pas là quand il mijotait dans la merde...

La seule chose dans laquelle Bobby Fischer excellait, c'était le jeu d'échecs...

Mais pour le reste, c'était le kid de Brooklyn, qui faisait des push-ups dans sa petite chambre louée, et qui vivait la nuit, comme un type bizarre, pour ne se concentrer que sur l'étude des échecs...

Combien de héros comme lui ont disparu par découragement?

mardi 1 mars 2016

Smack my bitch up

Grisou miaulait pour jouer en faisant l'espiègle et gambadait, sautillait sur les draps du lit de Geneviève qui venait de se réveiller. Il poussait des cris un peu étouffés et devenait le dos rond comme si un chat étranger se trouvait devant lui, prêt à l'attaque, il défilait de côté sur la pointe des orteils, les oreilles vers l'arrière. Sa queue se gonflait, son poil se retroussait, elle riait toujours beaucoup lorsqu'elle assistait à ce petit spectacle matinal du chaton.

Geneviève s'en sortait depuis peu, elle suivait des cours, réorganisait sa vie, qui lui tendait la main et lui donnait une seconde chance; elle pourrait peut-être bientôt revoir sa fille, qu'elle n'avait pratiquement pas connue. La drogue avait tout emporté, tel un ouragan. Bien sûr, la transition était difficile, elle avait besoin d'un peu de temps pour tout arrêter, sinon, elle n'aurait presque pas d'argent. Elle se disait que c'était ses dernières doses, puis, qu'elle pourrait se joindre au programme de méthadone, ce qui lui éviterait de continuer à faire des clients, qui lui répugnait de plus en plus.

On sonne à la porte: le client qu'elle attendait. Le vendeur le suit de près, elle achète sa dose. Depuis peu, elle préférait faire son hit juste avant d'avoir une relation avec un client: cela lui évitait de penser à ce qu'elle faisait, et de sentir une queue qu'elle ne désirait pas entrer douloureusement en elle. Grisou étant trop excité par la présence d'un étranger, et la chambre ne possédant pas de porte mais que deux rideaux de séparation, elle devait le mettre temporairement dans la garde-robe, le temps de faire la passe.

Un autre entrepreneur de la construction en manque de cul, comme elle en voit tant dans Hochelaga. Les mains carrées et veineuses, il appuie légèrement sur la tête de Geneviève qui le suce sans capote. Elle enlève son haut pour lui montrer ses seins et l'exciter davantage. Sa queue est bien dure, le désir montant, et elle se prépare à enlever le reste, car l'entrepreneur paraît pressé de la fourrer. Elle retrousse sa minijupe et lui exhibe son cul, et en collant sa poitrine presque à plat sur le sleeping bag rouge qui lui servait de lit, ses lèvres s'entrouvrent pour laisser paraître la peau rosée et délicate de sa chatte.

Prêt à la monter sur-le-champ, elle met un condom dans sa bouche et le déroule sur son gland, se met en position et prend sa seringue déjà prête sur la petite table et fait son hit alors qu'il entre en elle sauvagement. La dose est si forte, qu'elle tombe inconsciente sur le coup. L'entrepreneur n'en tient pas compte, puisque ceux qui se piquent à l'héroïne ont toujours l'air de dormir après un hit. Son pubis claque toujours plus fort contre ses fesses, et il empoigne rudement ses hanches qu'il ramène vers lui, pour entrer de toute sa longueur en elle. Même si elle est inconsciente et qu'elle a de la difficulté à respirer, puisque sa bouche s'enfonce dans le sleeping bag, son corps frêle lui permet, grâce à la poigne de l'entrepreneur, de rester à quatre pattes et de continuer à subir les assauts renouvelés.

Les derniers coups viennent, puis il jouit bruyamment: c'est terminé. Il laisse tomber le corps inerte, enlève le condom qu'il flush dans la toilette, et claque la porte, après avoir repris son argent laissé sur la table. Grisou ronronne dans la garde-robe pour se rassurer. Les minutes passent, puis les heures et les jours, la chaleur est suffocante, la vie des gens normaux continue.

(Originalement publié le 6 août 2009)