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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

lundi 3 février 2014

Il y a ceux qui doutent, et il y a ceux pour qui la vie est simple comme bonjour..

J'ai encore mal aux mollets de l'entraînement de samedi.. c'est comme si j'avais mangé une volée..

Je parlais avec une bibliothécaire plus tôt et je lui disais qu'on est obligé de croire beaucoup de choses aujourd'hui, peut-être même plus qu'au Moyen Âge, où il suffisait de croire que Dieu avait créé le monde, et tout était réglé. Par exemple: les omégas-3 (antioxydants) ont un effet sur le cancer. Je suis obligé de croire que c'est le cas ou que ce n'est pas le cas, selon les opinions des experts, puisque je ne peux comprendre comment tout cela fonctionne par moi-même qu'en ayant des bases en chimie, en biologie, en études scientifiques, etc. Je DOUTE que les omégas-3 aient un quelconque effet sur le cancer, et puis, nous ne savons même pas ce qu'est le cancer, mais TOUT le monde croit que ces omégas-3 ont un effet bénéfique pour la prévention du cancer parce que les experts le disent. Les omégas-3 aident à lutter contre les radicaux libres.. Est-ce vrai? Mais qu'est-ce qu'un radical libre? Qu'est-ce qu'un antioxydant? Comment ça fonctionne tout ça? Les radicaux libres sont-ils vraiment la cause des cancers? Vous voyez, cela n'est qu'une seule et toute petite question parmi des millions d'autres, par exemple, si j'ai le cancer, quelle en peut être la cause? Est-ce que le cellulaire cause le cancer du cerveau? Est-ce que l'aspartame est nocif et peut causer le cancer du pancréas? Est-ce que les radiations et les champs magnétiques ambiants causés par les télécommunications ont un effet sur la capacité à pouvoir se concentrer? Peuvent-ils être la cause d'un déficit d'attention? Est-ce que les médicaments qui luttent contre le «mauvais cholestérol» sont vraiment utiles? Est-ce que les OGM sont la cause d'une usure plus rapide des organes internes? Pour cette dernière interrogation, des études prouvent que oui, et d'autres que non: qui croire? Dans une autre veine: augmenter la durée des peines peut-il faire baisser le taux de criminalité, comme les conservateurs aiment à le dire? Est-ce qu'il est plus risqué de prendre l'auto que de prendre l'avion, et de combien de fois? Est-ce que le PIB est un indicateur efficace de la productivité d'un pays? Si nous légalisons les drogues, cela va-t-il faire augmenter le nombre de consommateurs? Etc.

Le questionnement et le doute sont infinis pour qui veut avoir la réponse à toutes ces choses dont tout le monde parle à tort et à travers aujourd'hui et sur lesquelles nous avons tous notre petite OPINION. Pour moi ces «croyances» sont l'équivalent des croyances chinoises dans des substances comme la poudre de patte de tigre pour combattre l'impuissance ou favoriser la fertilité. Le fait d'y croire a plus d'effet que la chose même, et surtout, fait VENDRE.

Or, la bibliothécaire à qui je disais tout cela m'a répondu: «Mais SI je veux comprendre comment fonctionnent les omégas-3 dans leur prévention du cancer, je peux aller chercher l'information dans des bases, etc.».. Pas FORT.. Il y a un gros SI ici que la plupart des gens ne franchiront jamais comme première étape de compréhension..

Voyez-vous la différence ici entre quelqu'un qui doute et quelqu'un pour qui la vie est simple? Cette bibliothécaire n'a jamais douté un instant de la validité de l'affirmation sur l'effet préventif contre le cancer des omégas-3: pour elle, c'est un FAIT ÉTABLI, il n'y a donc après cela, effectivement, qu'à aller chercher l'information là où elle est storée. C'est SIMPLE non? Eh bien, c'est ça la vie d'une personne qui ne se pose pas de questions et qui manque d'imagination.

En général, les gens sont très «scientistes»: ils croient beaucoup en la science, et ils croient qu'elle peut régler tous nos problèmes, mais ils ne savent souvent que très peu de choses en science, sinon, rien du tout: ils sont obligés de faire CONFIANCE aux EXPERTS.

Nous pouvons dire fièrement que nous savons beaucoup plus de choses qu'au Moyen Âge, ou même, comparativement à il y a 50 ou 100 ans, mais si l'on se met à étudier ces «connaissances supplémentaires» on se rend bien vite compte que ce ne sont que de l'infatuation et du blabla d'idées reçues ou de légendes urbaines. Il y a différentes profondeurs du connaître, du savoir et de la compréhension, et c'est ce que nous omettons souvent de différencier. La plupart des connaissances que nous avons, à titre individuel, sont de «surface», sauf pour le domaine dans lequel nous sommes experts, si nous le sommes, et si nous sommes de «bons» experts. Pour le reste nous devons nous fier, en grande partie, à d'autres.

La connaissance «profonde» sur un sujet est rare, et critique: cela veut dire qu'elle est ambivalente, qu'elle doute, qu'elle est en mouvement, qu'elle bouge, bref, qu'elle est vivante.

Pour une personne qui ne doute pas, la vie est tellement plus SIMPLE, mais c'est le lot de la personne dans la moyenne.. Par exemple, si le médecin te dit que tu fais du cholestérol et que tu dois prendre des médicaments contre le cholestérol, eh bien, tu ne te poses pas de questions, puisque la SCIENCE l'a dit: tu PRENDS tes médicaments contre le cholestérol. Si tu ne doutes pas, il n'y a aucun effort particulier à faire: tu n'as qu'à suivre le FLOT, suivre ce que les experts te disent de faire sans te questionner sur les motivations financières derrière leurs conseils et leurs soi-disant grandes études scientifiques définitives.

Etc., etc. Si j'ai un conseil d'expert à donner, c'est: DOUTONS DAVANTAGE et COMPLIQUONS la vie à ces salauds qui nous veulent du bien. Mais, évidemment, nous ne sommes pas tous faits sur le même gabarit, et mon conseil est un peu inutile..

Bon, allez, bonne nuit..

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