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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

jeudi 14 janvier 2016

L'enfer des organisations et de l'informatique

La technologie est de même nature
qu'un camp de concentration
Vous sentez-vous la plupart du temps massifié dès que vous tentez de communiquer avec une organisation quelconque?

Si oui, vous n'êtes pas fou. À tout le moins, pas encore.

Les organisations sont aliénantes par nature. Elles le sont sans même s'en rendre compte, et sans que personne de l'intérieur ne s'en rende compte non plus. Comme la machine administrative des nazis qui emmenait les gens dans les camps: aucun employé ne savait que leur travail combiné conduisait à la mort de millions de personnes: un remplissait des papiers, l'autre conduisait le train, un autre ouvrait les portes du camp: personne ne tuait personne de façon individuelle, mais le processus entier conduisait à la mort.

Avez-vous déjà été pris dans l'enfer des systèmes automatisés téléphoniques qui ne vous donnent pas les bonnes options pour parler au monde que vous voulez rejoindre et qui ne vous permettent pas de choisir le zéro pour parler à une vraie personne vivante et compétente en cas d'urgence? Ne trouvez-vous pas que c'est de la violence gratuite?

Si oui, vous êtes une victime de la technologie.

La technologie est de même nature qu'un camp de concentration: elle se présente comme pouvant vous aider, puis vous fiche, fait de vous son esclave, vous déshumanise, vous vide, et vous tue parce que vous ne servez plus à rien.

L'effet combiné des technologies et des coupures qui suivent à cause du gain de temps et de productivité, ou des coupures et des technologies comme solution aux coupures, produit l'enfer sur terre.

La conséquence de tout cela, c'est que nous avons des millions de solutions informatiques que plus personne n'arrive à suivre et encore moins à comprendre, ni de l'intérieur, ni de l'extérieur.

Ajoutez à ça l'enfer du Big Data, et vous avez une recette explosive de stress structurel et permanent pour envoyer les gens à l’hôpital, et finalement, à la morgue.

Les organisations, elles-mêmes massifiées, où tout le monde est un numéro comme les clients à l'extérieur, doivent être plus grosses pour répondre à la demande, mais en étant plus grosses, elles se formalisent, deviennent lourdes, inefficaces, ce qui entraîne des coupures, du roulement de personnel, et un service absolument pitoyable, parce que les connaissances et les compétences se perdent au gré des départs.

Ensuite, on se retrouve pris dans un cercle vicieux: les employés sont moins compétents, on les paie donc moins, et à cause que ces emplois sont mal payés, on n'attire plus les gens compétents, le roulement est grand, et puis finalement, les compétences disparaissent complètement, parce que plus personne n'en a rien à foutre, et les écoles non plus, comme pour l'enseignement du français.

Redoutez le jour où vous aurez à communiquer avec ces organisations aliénantes.

Elles sont là pour vous rendre fou.

L'informatique qui était censée nous sauver la vie, est là la plupart du temps pour nous contrôler administrativement et nous faire perdre notre temps avec des bugs, des mises à niveau, de l’obsolescence programmée, des réapprentissages de nouveaux logiciels qui font les mêmes affaires, mais soi-disant mieux ou plus efficacement. La vérité de l'informatique dans le capitalisme, est qu'elle n'est pas là pour nous faciliter la vie, elle est là pour que nous devenions son esclave, c'est-à-dire, que nous devenions tous informaticiens. Elle est compliquée parce qu'elle doit servir à faire travailler des gens en haut: nous avons constamment besoin de leur aide.

La conséquence est que nous passons notre temps à apprendre l'informatique au lieu de faire quelque chose avec ces outils.

L'informatique est devenue une fin en soi, comme les études à l'université.

Les intermédiaires (organisations) que la technologie pourrait éliminer deviennent des fins en soi, pour faire travailler les gens, inutilement: les employés savent qu'ils ne servent à rien, et que le temps de l'organisation est compté.

Mais on essaie quand même de maintenir ces organisations, parce que les gens doivent travailler, alors que d'un autre côté, leur élimination nous permettrait de sauver 50% des coûts des produits ou peut-être davantage.

Ces organisations sont comme des fiefs féodaux où chaque grand seigneur se fait vivre sur le dos de milliers de petits employés: c'est ce qu'on appelle le capitalisme.

Le capitalisme, le progrès réel et la technologie ne font pas bon ménage.

Et le communisme est pire encore.

Mais pourrait-on pour une fois avoir «beaucoup mieux» au lieu de toujours «moins pire»?

Saviez-vous qu'aux États-Unis, là où il est censé y avoir le plus de «progrès», c'est là qu'il y a aussi le plus de gens enfermés en prison au monde? Les États-Unis battent même les régimes communistes sur ce point...

Pensez-vous que c'est une drôle de coïncidence, la convergence du progrès et de la coercition?

Sentez-vous la machine totalitaire en marche?

La boucherie anonyme qui a lieu tous les jours?

Peut-on rejeter tous ces monstres et commencer à vivre? à dire oui à la vie?

Peut-on commencer à connaître les autres pour vrai autrement qu'à travers des écrans et à dire oui à l'être humain?

Je crois que les hommes ont passé le plus gros de leur histoire à s'ignorer mutuellement et à se compétitionner dans une boucherie sans fin...

Peut-on sortir du règne animal et du darwinisme une fois pour toutes?

Nous ne sommes pas des animaux, nous sommes des dieux qui s'ignorent.

Toute la mission des religions est de nous faire croire que nous n'en sommes pas, c'est pourquoi elle fait si bon ménage avec les puissances anti-vie de ce monde.

Le darwinisme, au fond, fait l'affaire des religieux et de tous ceux qui nous oppressent.

LE RÉEL EST TOXIQUE PARCE QUE NOUS SOMMES TOXIQUES.

5 commentaires:

  1. Excellent -
    Bravo pour les religions , il ne nous reste qu ' à nous avouer que nous sommes effectivement des dieux , sans vanité , si nous ne l ' avons déjà fait - d ' ailleurs tout est dieux - m^me les animaux sont aussi des dieux , m^me les cailloux , mais eux le savent - simplement -
    Les systèmes ne sont pas asservissants " en-soi " , ce sont des personnes bien réelles qui s ' en servent à fins d ' asservir d ' autres personnes -
    Des personnes bien réelles - Toutes ne sont pas inconscientes - Certaines asservissent certainement les autres tout à fait consciemment -
    En début de chaîne ( les dirigeants du Reich ) comme en fin de chaîne ( ceux qui poussaient ces malheureux dans les fours ou les abattaient misérablement dans des fosses géantes ) ceux qui faisaient cela savaient très bien ce qu ' ils faisaient -
    M^me les systèmes politiques ne sont bien souvent pas mauvais " en soi " , mais l ' usage d ' asservissement qui en est fait par certains -
    M^me le communisme ( vouloir reconnaître le caractère solidaire de la vie ) ou m^me le capitalisme ( vouloir capitaliser un petit pécule en vue des coups durs de la vie ) ne sont mauvais , mais l ' usage détourné qui en est fait afin d ' asservir , consciemment d ' autres humains -
    M^me la technologie et l ' informatique - ( merveille de nous échanger ces petits messages ! ) -
    Dans ces cas comme dans ceux précédemment cités , la complexité technique autorise ceux qui en ont les compétences à mener à bien leurs noirs desseins -
    Le " pouvoir " en est le meilleur exemple -
    Les dérives vers l ' asservissement surviennent vite quand on abandonne tous pouvoirs à des " dirigeants " " élus " " démocratiquement " -
    Chez les amérindiens du Brésil , le chef n ' était pas celui qui avait le pouvoir mais celui à qui ont confiait la RESPONSABILITÉ du bien-être de TOUS et de TOUTES -
    Ce n ' est pas la m^me chose -

    Qui veut quoi ?

    En tous cas , merci pour tes textes , toujours très intéressants , merci -

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  2. j'aime bien cette conception du chef chez les Amérindiens

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    1. Oui , il en va de m^me des artistes , écrivains ,ou illuminés mystiques , philosophiques , ou autres - Ils n ' ont aucuns droits et ne doivent avoir aucuns pouvoirs sur les autres -
      Les authentiques pratiquants de ces activités proposent seulement ce qu ' ils vivent aux autres en souhaitant que puissent s ' établir des liens , des consensus , des fêtes - et en accueillant avec toute la reconnaissance immense , toutes les vies qui ne sont pas les leurs -
      Il n ' y a pas d ' hommes , de femmes , extraordinaires - pas plus qu ' il n ' y a de femmes ou d ' hommes ordinaires -
      " I ' m just an ordinary man " , chantaient les Beatles -
      sans honte , sans vanité , avec fierté , joie , et rires -
      Amicalement à toi , Charles de Sète , alias, Monde Indien -

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    2. Les zéros ne s'additionnent pas, ne se multiplient pas et finalement ne comptent pour rien. Une personne debout vaut dix millions d'agenouillés. Ils finiront même par obéir à cette personne debout, par habitude. Communisme ou capitalisme, tout ce qui compte ce sont ceux qui agissent.

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    3. Tu as raison , ce qui compte sont ceux qui agissent / encore que ceux qui rêvent soient importants aussi -
      Pourtant tous les êtres n ' agissent pas de la m^me manière -
      Certains agissent individuellement , d ' autres collectivement -
      Ceux qui le font individuellement ne le font pas forcément en asservissant les autres - tels les rapaces ( qui vivent en couples isolés ) ou les ours qui vivent individuellement sans faire chier personne -
      Quand on vit collectivement , c ' est un peu plus compliqué -
      Parfois ça se passe très bien , comme chez les choucas qui vivent en couples mais aussi en sociétés -
      Parfois ça se passe de manière + violente comme chez la plupart des mammifères qui vivent sous la domination de mâles et femelles dominants-dominantes -
      Quoiqu ' il en soit , la vie en société est particulière : elle nécessite de trouver des consensus , ce qui n ' est pourtant pas si compliqué , pour peu qu ' on le veuille - ce qui n ' est pas le cas chez les mammifères qui ont besoin de mâles et femelles dominants-tes .
      Quand tout se passe bien , les zéros peuvent s ' additionner pour le + grand plaisir de tous ( Plus on est de fous , plus on rit ! ) , simple système de langage décimal basé sur l ' invention du zéro , et de la dizaine , de la centaine , du millier , de la dizaine de milles , de la centaine de milles , .... etc -
      amicalement ,

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