«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

lundi 25 novembre 2024

Je regarde en moi-même

je regarde en moi-même mais ne trouve ni élan ni sentiment d'une vie sans rêves les jours se poursuivent 

il est illusoire de penser que la possession d'un bien nous rendra heureux et pourtant leur perte nous peine

la solution serait de ne s'attacher à aucun bien mais cela est habituellement impossible 

je m'attache à une femme, à moi-même, mon corps, son corps, mon esprit et le sien, sa personnalité, son rire, son sourire, mes biens, ce que je fais, ce que tu fais, ce que nous avons fait, nos souvenirs, les journées de plage les journées de pluie

l'addiction est une violence faite à soi-même comme l'amour que je ne sens plus

si javais à choisir entre la vie et tout donner logiquement je choisirais de tout donner pour ne pas tout perdre

le moment où on possède une femme est celui où on la perd

Né par hasard dans un monde qui s'en fiche avant d'y mourir sans savoir pourquoi. 

samedi 23 novembre 2024

Autant comme Otan

Les manifestants de Montréal ont raison. Il faut se retirer de l'Otan. Nous n'avons rien à faire dans ce traité de merde. 

Mais il est trop tard maintenant...

mardi 19 novembre 2024

Exister

J'existe pour exister. On dirait qu'il n'y a que ça. Et toutes les idées que je me faisais sur mon avenir...

mardi 22 octobre 2024

Les valeurs américaines

Ce n'est pas parce que t'as de l'argent que tu vaux quelque chose. Les milliardaires du hitech qui se pavanent comme des demi-dieux. Ta liberty et ton freedom hypocrites ne sont qu'un prétexte pour écraser les autres. La honte d'être Américain. Les rois de la malbouffe et du malvivre. La richesse ne ruisselle que vers le haut. Plante ta tente sur le trottoir et oublie ces gens, ils sont fous à lier.

vendredi 11 octobre 2024

À propos de Spinoza

Si tu refuses de goûter aux plaisirs de la vie par peur d'en souffrir, tu n'es pas mon genre.

jeudi 19 septembre 2024

Vendredi 13

J'ai opéré un grand changement dans ma vie depuis que je suis entré à l'urgence le vendredi 13 septembre 2024. Je souffrais depuis 1 semaine et demie de douleurs au dos et à tout le torse. Quand je suis entré, on m'a couché, donné une piqûre de morphine, et on m'a fait faire des examens, rx, scan, prises de sang, urine, etc. En gros, les examens étaient beaux: inflammation dans le sang, inflammation des uretères (canaux qui passent de chaque côté dans le dos), rien de spécial au dos ni ailleurs, c'est tout. J'étais désemparé. On allait me libérer avec un beau pot de morphine, mais on n'avait pas trouvé les causes de la douleur, qui fut tellement extrême que j'en avais déjà perdu 6 livres!

Je savais que le café causait un peu d'inflammation, j'en buvais entre 2 et 4 par jour, j'ai donc arrêté d'un coup d'en boire. J'ai mis le holà sur les pâtes, le sucre, les grosses assiettes, la viande, et je me suis tourné vers les légumes et les fruits, et les plus petites portions.

Je me suis cédulé aussi un rdv au chiro, chose que je n'avais plus depuis au moins 30 ans.

Les 2 premiers jours de ma sortie de l'hôpital, j'ai pris beaucoup de tylenols et de morphine, la douleur n'était plus à son pic, mais quand même bien présente, et je devais faire attention. Lors de mon retour au travail lundi, j'ai dû repartir à l'urgence, mais je n'ai pas pu être admis immédiatement, car il n'y avait pas de lit, et ne pouvant rester assis pendant des heures, je suis reparti me coucher chez moi sur mon tapis de yoga, et j'ai pris des médicaments, espérant que ça passe. Le surlendemain, à mon rdv avec la chiro, je n'avais plus vraiment mal, mais je lui ai expliqué d'où la douleur avait rayonné, et elle m'a craqué 3 fois. Par deux fois, je me suis retenu de pleurer de joie. Elle m'a bien ramanché le dos. Conséquence: je n'ai plus mal nulle part depuis 2 jours, c'est un miracle. J'ai même pu dormir sur le côté ou m'asseoir longtemps ou même prendre de mauvaises postures, et la douleur n'est pas réapparue.

dimanche 14 juillet 2024

La vérité facile ou la doxa

La vérité suppose que nous pouvons savoir. Mais cette supposition est fondée sur quoi, sinon sur la croyance que le monde est «rationnel»? La raison ne peut «savoir» que le monde est infini, mais elle suppose que le monde est infini, qu'il devrait être infini. De la même façon, nous ne pouvons que dire sur nos origines que ceci ou cela devrait être la vérité, mais jamais que c'est la vérité. Il y a toujours un écart possible, un égarement potentiel.

La vérité facile arrive entre l'enfance et 40 ans. Après 40 ans, on commence généralement à douter de tout. À 50, on ne croit plus à rien, voilà. Il n'y a plus rien de sûr, de solide, de stable, de certain. Toute forme de solidité ou de permanence s'est avérée un mirage, une illusion incompréhensible. Tout vient alors à être remis en jeu par défi, et on perd tout, sans grande surprise. Mais le désarroi nous poigne à la gorge, le sol s'écroule sous nos pieds.

Plus nous en apprenons sur l'Univers, plus il paraît étrange, inhabituel. Se pourrait-il qu'il ne soit rien de ce que nous pensons de lui? De même, se peut-il que nous ne soyons rien de ce que nous pensons de nous-mêmes? Que cela ne nous ait encore jamais même effleuré l'esprit?

Se peut-il que nous ne sachions rien de la vérité?

Généralement, toutes les «vérités» qui farcissent notre esprit sont des vérités faciles, et plus elles sont faciles, plus elles durent longtemps. Elles appartiennent malheureusement toutes à la doxa.

lundi 8 juillet 2024

Des drôles de journées

Les jours sont bizarres de ces temps-ci. Je réfléchis à beaucoup de choses, comme je peux, quand je peux. Je lis différents livres, donc différentes réflexions me viennent en tête au cours d'une journée, voir d'une heure de la journée. Je m'intéresse à Guyotat, tellement, que je viens de me commander tout ce qu'il me restait à acheter de lui et sur lui. Je l'ai écouté parler dans une vidéo sur YouTube intitulée «Pierre Guyotat, 52 minutes dans la langue», et j'ai été impressionné par le type lorsqu'il parle de sa vie et de son rapport à l'écriture, de même de la façon dont il en parle. Après ça, je me suis dit qu'il fallait que je me remette à écrire. Jusqu'à maintenant, je n'ai pas réussi à percer le mystère Guyotat. Je n'ai pas beaucoup lu, mais c'est parce que je me suis découragé un peu. À première vue, ça a l'air de n'importe quoi, mais je sais que ce sont des oeuvres «savantes». Le pire dans ce genre pourrait être le Finnegans Wake de Joyce, constitué du mélange d'une soixantaine de langues. Joyce disait lui-même que c'était un livre pour les érudits. Il avait planché là-dessus pendant plusieurs décennies, donc il est facile de comprendre que l'oeuvre pourrait ne pas être facile à comprendre, vu la richesse et la profondeur du contenu. Idem pour Guyotat. Je ne méprise pas les choses que je n'arrive pas à comprendre du premier coup. Je me dis que j'ai besoin de plus de travail, et donc je suis patient, je creuse. J'essaie d'acquérir la vue d'ensemble qui me permettra de trouver la clé.

Différentes réflexions me sont venues en tête après avoir vu certains documentaires sur Netflix, dont dernièrement Madoff et Apocalypse à Waco. C'est une grande réflexion en quelque sorte sur la crédulité et les arnaqueurs. J'ai toujours trouvé horrible que Jésus ait été finalement crucifié. Cependant, une nouvelle pensée est surgie dans mon esprit: se peut-il que cela fut la seule solution possible? S'il n'y a pas de Dieu, ces «prophètes» ne sont finalement que des agitateurs qui viennent foutre le bordel dans la société et entraîner une sorte de fanatisme. Se peut-il que sa mise à mort ait été finalement la bonne chose à faire? - Je le crois de plus en plus. Les prophètes seront toujours, dans la mesure du possible, écrasés par le pouvoir en place. Car si le prophète prend trop de pouvoir, il devient dangereux. Et comme on le voit presque toujours, dès qu'un individu d'un groupe «religieux» prend trop de pouvoir, il abuse de son pouvoir, et cela se termine en abus de toute sorte. Tous les gourous y parviennent un jour ou l'autre. Et s'il y a eu des «envoyés», leur message a été très vite déformés par les hommes, au point de virer en son contraire ou presque. Le vide que tout cela laisse dans mon esprit est proprement terrifiant. Si je ne peux croire en rien, ni me fier à personne, et que tout ce que les gens considèrent comme «sacré» n'est finalement que supercherie, manipulation, mensonge, vers qui ou quoi puis-je me tourner? C'est terrible. Je fais table rase de toutes mes croyances ou presque et je me retrouve comme avec un lavage de cerveau à l'envers. C'est pour cela que je me sens bizarre, et que les journées sont aussi bizarres. Tout cela ne se passe qu'entre mes deux oreilles, mais c'est quand même terrible, foudroyant. Par moments, je crois que je suis en train de frôler les frontières de la folie. Le Journal en miettes de Ionesco illustre bien ce qui me passe par la tête. Dans une seconde d'illumination, je n'arrive pas à croire que je suis encore là et que je suis encore moi-même. J'essaie de m'imaginer comment c'est de l'autre côté de la vie, et pour l'instant, je n'ai encore trouvé rien de cohérent. C'est que face à l'infini, rien ne peut tenir debout. Tout homme est vaincu d'avance, et je dirais même, toute forme de vie. Quand même je serais un extra-terrestre éternel voyageant dans son vaisseau intergalactique, quel est le sens de tout cela merde? Impossible d'en trouver un. Le seul réconfort que j'ai eu aujourd'hui m'a été procuré par un petit verre de rhum sur l'heure du midi, avant de retourner travailler. J'en avais besoin. Je le sentais. La bouteille neuve était dans mon frigo depuis quelques jours. Je me suis payé un rhum cher et de qualité, dans l'intention justement de le boire sur le long temps et à petites gorgées. De savourer le plaisir de cette excellence, de ce petit luxe merveilleux. Cela m'a fait du bien à l'esprit, mais a réveillé aussi mon mal de dos. On ne peut pas tout avoir. J'ai senti une certaine fatigue à un moment donné, mais une chance que cela n'est pas allé jusqu'au découragement, car je devais continuer à travailler. Ça a néanmoins eu l'effet attendu: j'ai perdu la sorte de morosité mentale que me tenaillait depuis des jours. Je n'en étais plus capable. Je devais trouver un moyen extérieur de me brasser un peu les neurones, de me stimuler, mais dans un autre sens que le café mettons. Par contre, cet effet de l'alcool ne dure pas. L'expérience n'est pas répétable à volonté, il faut attendre plusieurs jours, voire plusieurs semaines, avant d'en reprendre pour avoir le même effet.

Entleka.

Je poursuis ma quête de la beat generation avec Jack Kerouac et ses complices. Je lis un livre sur le mythe de la contre-culture (Joseph Heath et Andrew Potter), extrêment instructif. J'essaie de faire le tour de Kerouac, car je l'aime beaucoup, je m'identifie même à lui. Je vois des parallèles, et j'en cherche aussi. Je continue même à penser que j'ai été lui dans une autre vie, et que je dois me le rappeler en le lisant, et en lisant les biographies sur lui.

Je sens que mes projets d'écriture vont redémarrer bientôt, et plus j'en apprends sur les écrivains, plus je trouve que je n'ai jamais eu aucune raison sérieuse d'arrêter.

Pour finir, le Traité des premiers principes de Damascius est la vraie religion. Et j'ai arrêté de «parler» au travail, c'est-à-dire que je n'amorçe plus les discussions et que je me limite fortement, afin d'éviter toute «argumentation», qui se termine d'ailleurs toujours mal. Je veux conserver mon travail cette fois-ci, donc je dois apprendre, sagement, à la fermer. D'autant plus que cela me procure encore davantage de réflexions. Vive le silence! Vive la crisse de solitude! Qu'on se mette à parler ou non, on finit dans la solitude: si on parle on finit par s'embrouiller, car il est impossible d'être d'accord sur tous les sujets (et plus souvent encore sur un sujet pourtant d'intérêt commun), et si on ne parle pas, on vit immédiatement la solitude, alors on n'en sort jamais. Aussi bien accepter le silence et la solitude comme inévitables. Je dirais même qu'on devrait arriver à cette conclusion encore plus vite aujourd'hui, puisque tout va aussi plus vite. Je dois de même arrêter de me plaindre, puisque toutes ces choses sont inévitables, et quand même, pas si mauvaises que ça après tout. Ça me permet de me retrouver face au monde et à la nature, et même, face à ma propre vie sur cette terre, et de dialoguer avec ces nouveaux amis peu volubiles.

dimanche 23 juin 2024

On fait la fête!

On fait la fête, on fait la fête, on fait la fête...

Puis un beau jour, c'est fini.

La trentaine bientôt derrière soi, 2 blondes, 4 enfants, pas d'études, pas de métier, pas un sou, problèmes de santé à l'horizon pour avoir trop abusé...

Signé Neal Cassady.

samedi 22 juin 2024

La maladie mentale est la règle

Plus ça va, plus je trouve que les gens sont tous atteints de diverses maladies mentales.

Non, le sort de l'humanité ne s'améliore pas.

On veut nous apprendre quoi manger, comment respirer, comment dormir, etc. Du tatatouinage, c'est tout. Méditer, méditer, méditer, on vient aussi à s'étourdir avec ça.

Il n'y a pas de «développement de la conscience». Rien ne change, du tout. J'ai un autre fou avec moi au travail qui me dit que manger de la viande, c'est pas bon. Et qu'est-ce qu'il fait tout de suite après à l'heure du midi, après avoir essayé de me convaincre qu'il ne faut pas manger de la viande? - Il va manger de la viande pour dîner. C'est ça le début de la folie universelle, ça commence comme ça. De dire aux autres quoi faire, alors qu'on fait le contraire, ou que le reste de l'humanité a toujours fait le contraire, et s'en est tirée, a survécu jusque là, et plus que bien, même trop bien.

J'ai compris pourquoi Kerouac n'aimait pas les hippies: c'est parce qu'il a vu quelque chose qu'ils n'ont pas vu, qu'ils ne pouvaient plus voir, parce que Kerouac était déjà passé par là, spontanément. Quand la façon de vivre «au naturel» devient une mode, c'est intentionné, c'est prémédité, ce n'est plus naturel. Il y a une petite marge de différence, mais qui change tout (en comédie), et ça les hippies ne l'ont pas vu, ne pouvaient pas le voir, tant qu'ils étaient dans la mouvance.

En cela, ce sont des traîtres à la «cause» de Kerouac, qui n'est pas une cause. On vient qu'on ne sait plus comment parler non plus avec les fous, les «stériles» qui n'accouchent jamais que des idées des autres, car tout est toujours compris de travers.

Le mieux est de rien dire, de prendre son trou, et de n'accepter à aucune condition de parler sincèrement avec personne, car c'est perdre son temps, c'est se ruiner pour des hypocrites qui ne veulent qu'imposer leur point de vue sur tout, avoir toujours raison. Les gens veulent se battre, ils sont prêts à se battre pour tout, même pour la moindre niaiserie. C'est la peur qui les dirige. Moi je n'ai peur de rien, sauf de leur idiotie. Dire «oui», acquiescer, montrer qu'on apprécie leur grande sagesse, les flatter, telle est la chose la plus sensée à faire dans un monde d'insensés mentaux: ne jamais être sincère, ne jamais vouloir aider sincèrement quelqu'un, ne jamais montrer son jeu, ni son coeur, dire ce qu'on pense vraiment, car ça va nécessairement contre le courant de la niaiserie universelle, mais dire à celui qui dit qu'on devrait arrêter de manger de la viande, et aussi respirer par le nez en tout temps et non par la bouche: «Ah oui, intéressant! C'est bien! Je savais pas ça. Merci du conseil!» 

De cette façon on peut rentrer chez soi tranquille, la tête en paix. On a laissé les fous dormir, et bien. Ne les dérangeons pas.

Ne refaisons pas l'erreur des philosophes de vouloir changer le monde, pas si philosophes, après tout.

Écrire et penser pour soi, c'est bien assez.

mardi 14 mai 2024

Abolition de l'esclavage

Le salariat remplace l'esclavage. Pourquoi? Pensez-y : il faut nourrir les esclaves, les loger, les habiller, les entretenir, etc. Le salariat permet aux travailleurs de faire tout ça par eux-mêmes, et ainsi, ils se croient libres. Mais la véritable liberté, c'est d'avoir son temps pour soi.

Faire de l'argent

On dirait que personne ne perçoit la violence du travail, et la stupidité qu'il y a à "faire de l'argent". 

Les insensés

Nous sommes athées, nous ne connaissons pas le sens de notre existence, nous sommes des insensés.

samedi 11 mai 2024

Avoir toujours raison

Je suis pris au travail avec un gars qui a «toujours raison», si vous voyez ce que je veux dire...

Il aurait apparemment payé pour passer des tests pour connaître son QI, et il serait selon lui autour de 130. 

C'est bien.

Le problème maintenant, c'est que ces tests lui ont enflé la tête comme c'est pas possible.

Nous avons même dû nous taper une longue séance d'information sur la douance pour mieux comprendre «monsieur», à laquelle il n'assistait pas bien sûr, pour qu'on sache bien qui a le plus gros cerveau dans la place. C'est inacceptable.

Il passe son temps à chialer sur les décisions de la direction, et il s'obstine sur tout. Par contre, il retient souvent la boss quand elle passe près de lui, pour lui confier certains manquements de certains employés, comme pour hypocritement lui faire croire qu'il est de son bord! Mais ça ne le sauvera pas! Il me fait malheureusement beaucoup penser à moi-même dans le temps, j'étais pas mal comme ça, un peu tordu et assez désagréable finalement.

Il aime bien me corriger, même quand je sais qu'il n'a pas raison. Ayant déjà une crise cardiaque à mon actif, et plusieurs emplois scrapés, j'évite de poursuivre alors, car ça dégénérerait en dispute, et ça deviendrait vraiment lourd. Je connais la fin, et je ne veux plus de ça, alors je lui dis «Ah, ben oui, j'avoue que tu as raison», et ça finit là. Après ça j'en sais un peu plus sur quels sujets ne pas aborder, et ça me confirme toujours un peu plus qu'il ne l'a pas l'affaire, mais pas pantoute! 

Les bons rapports, il s'en fout! Il a toujours raison, sur tout, puisque les tests lui ont mis dans la tête qu'il était supérieur à presque tout le monde! Malheureusement, il faut être déjà un peu imbu de soi-même pour croire dur comme fer à ces conneries.

Mais il ne se méfie pas de ma ténacité pour trouver la vérité, il a de vagues soupçons, mais en général il me prend pour un mou du cerveau, un perdu, un mélangé, et il se risque à essayer de me dominer. De mon côté, je ne montre rien, je reste prudent, je fais même l'innocent, et ça me procure une certaine jouissance. Il va rester bête le jour où il verra vraiment à qui il a affaire. Pour l'instant, je sais qu'il est impossible de le corriger, parce qu'il est trop sûr de ce qu'il dit, alors que moi je préfère toujours montrer que je doute de toutes les vérités établies, que je suis en quête perpétuelle, et donc que je suis négociable et tolérant. Qui suis-je pour affirmer une fois pour toutes telle chose sur tel sujet? Il y aura toujours des chercheurs et des spécialistes pour pousser beaucoup plus loin la question, alors que moi, je ne suis qu'un simple travailleur, un dilettante dans tous les domaines, qui a peu de temps libre pour épuiser ces questions.

Donc, j'ai appris à connaître mon spécimen. Il est très rigide, pédant même. Je ne me fie pas à ce qu'il m'affirme: je vérifie presque tous ses dires. Je me suis rendu compte que les choses que je lui avait affirmées spontanément, et sur lesquelles il m'a éffrontément corrigé par la suite, étaient exactes après vérification. Son savoir est inexact, incomplet et scolaire. 

Par exemple, à un moment je lui parlais de la mer... Eh bien, il m'a corrigé en me disant que c'est l'«océan», et non la «mer», et que la mer et l'océan sont bien différents. Or, c'est surtout à l'école qu'on fait cette distinction, comme dans un examen mettons. Dans la vie de tous les jours, on dit qu'«on prend la mer», et non qu'«on prend l'océan»! On parle de «sécurité en mer», non de la «sécurité dans l'océan», et ainsi de suite. La «haute mer», c'est dans l'océan, qui est l'ensemble de l'eau autour du globe, ensuite divisée en zones.

Un autre exemple, je lui parle du «Graal», car je suis en train de lire les légendes arthuriennes, et je lui dis que c'est la coupe dans laquelle Jésus a bu avant de mourir, mais sans plus, car je me fous un peu de l'exactitude ou de la vérité de ce genre d'information, très ouverte à la spéculation, car il est néanmoins parlé d'une coupe dans la Bible, lors de la Cène. Le vase a-t-il été vraiment conservé, Jésus a-t-il vraiment bu dedans, et si oui, ne serait-ce pas plutôt une coupe comme les autres et très banale, et non une coupe richement ornementée comme de celles qu'on prétend être la sainte relique? Il me réplique d'un ton péremptoire que c'est plutôt la coupe dans laquelle le sang de Jésus aurait été recueilli sur la croix... Or, cette information vient de légendes médiévales... La légende générale du Graal elle-même serait une invention de Chrétien de Troyes et daterait des années 1180, il y a eu ensuite Robert de Boron, qui a repris l'histoire, et dans cette version, le Graal est la coupe dans laquelle Jésus a bu, et, élément narratif ajouté, celle qui aurait aussi servi à recueillir son sang lorsqu'il était sur la croix! Néanmoins, selon mon moineau, j'étais dans l'erreur! On voit bien que ça ne sert à rien de s'obstiner là-dessus, surtout si tout cela ne repose que sur des légendes.

J'ai l'impression qu'il est paresseux intellectuellement, et qu'après avoir trouvé une première réponse, il s'arrête brusquemment, très satisfait, en fait une ferme opinion, et ne vas pas plus loin. Son savoir n'est donc pas très profond, ni à jour. Je lui montre de nouvelles choses, mais il n'est pas très intéressé. On dirait que son savoir est figé, dans son petit monde fermé, et c'est supposément cette tendance qu'on devrait retrouver chez les gens soi-disant «supérieurement intelligents», selon les informations générales, sur cette espèce de moineaux.

Étudiant l'animal de près, mon opinion a changé sur les test de QI et la soi-disant «intelligence». Une autre possibilité est que tout ce qu'il nous raconte sur ces tests est faux. Quoi qu'il en soit, je me suis amusé à faire quelques-uns de ces tests, et j'avoue que je me suis lassé rapidement, je trouve ça carrément stupide et trompeur de dire à quelqu'un qu'il est «intelligent» parce qu'il a réussit ces casses-têtes ennuyants. L'«intelligence» réelle dépasse de beaucoup ces tests pour hamsters.

C'est ainsi que bien souvent, à la place d'un «gros cerveau», nous trouvons bien plutôt un «gros ego».

C'est ce que ces tests visent à faire, à nous donner un petit coup de remontant narcissique.

jeudi 9 mai 2024

Liberté

Je me suis toujours senti «embrigadé». J'ai raconté cette histoire ailleurs, mais lorsque je me suis enfui de l'école primaire en 4e année, dans la cour à la récréation, j'ai vécu quelque chose que je pourrais qualifier de «sublime», une sorte de libération que je ne connaîtrai plus jamais par la suite dans ma vie.

Ce sentiment mêlé de défi, de danger et de beauté, a ouvert en moi quelque chose. A ouvert un futur que je m'imaginais, mais ma situation m'en barrait l'accès.

Le souvenir de cette journée d'école buissonnière m'a fait comprendre pourquoi, beaucoup plus tard, je n'étais pas capable de m'adapter à la société: c'est tout simplement parce qu'elle ne m'offrait pas la liberté dont j'avais besoin pour m'épanouir. Et cela a engendré de la tristesse, de la distorsion, du masochisme, de la violence, des frustrations, des compulsions, des addictions.

C'est pour cela que je «fitte» nulle part. Je suis incapable de faire partie d'aucun troupeau humain, car j'aime être là où est le calme, la réflexion, et la contemplation de la beauté du monde.

Je suis bien quand je suis seul dans mes livres et que je fais mes recherches, que je voyage dans mes idées, que je sors toujours un peu plus de l'ignorance, et en cela j'estime que c'est oeuvre publique, oui, c'est une façon d'aider la société, car la meilleure société passe par des individus meilleurs, autrement, on doit se limiter à la plèbe. C'est depuis le début de ma vingtaine que les choses se sont accusées, lorsque j'ai été confronté à la réalité, au fait que je devais travailler dans des boulots minables, ou rester sur l'aide sociale, mais sans le sou, donc incapable de rien faire et extrêmement vulnérable. Je me souviens avoir au moins deux fois mangé de la pizza au restaurant, en sachant pertinemment que je ne pourrais payer. Je promettais alors au propriétaire que j'allais le payer plus tard, à mon «chèque», et je le payais. J'avais toujours un «bill» au dépanneur du coin, à chaque place où j'habitais. Une des fois où j'ai dû déménager à la sauvette, car je n'avais pas l'argent pour payer mon loyer, j'ai laissé un bill d'environ 100$ au dépanneur du coin. J'avais peur que le gars du dépanneur me voit en train de déguerpir, et j'étais gêné, car c'était un bon gars qui m'avait vraiment fait confiance. Au fond, j'ai toujours détesté cette société à sens unique qui me forçait à m'adapter à elle et à faire ces petits boulots juste pour pouvoir survivre. C'était ça, ou rien. Je me devais, pour elle, d'oublier, de faire une croix sur tout ce qui me plaisait, et de me confronter tristement, comme les autres, à la «dure réalité». C'est ça la violence.

J'étais incapble de me soumettre à cela, je suis donc resté sur l'aide sociale, et j'ai végété ma vie à partir de là. Et je continue encore aujourd'hui de végéter, mais en travaillant, dans un boulot qui laisse en jachère mes passions, mais réels intérêts dans la vie, et laissez-moi vous dire que si j'avais le choix, j'aurais de biens meilleures choses à faire,


«Comme de vivre la vraie liberté.»

samedi 27 avril 2024

Sébastien Solstice


Le Catastrocène

Depuis les années 2000, on aime à parler dans les milieux académiques branchés de l'«Anthropocène», cette nouvelle ère dominée par l'homme et les problèmes qu'il cause à la planète, et qui commencerait au milieu du 18e siècle. Cependant, je crois personnellement qu'une nouvelle ère a déjà commencé en l'an 2000 précisément, avec la crainte de la catastrophe que pourrait engendrer le bug de l'an 2000.

Cette nouvelle ère je la baptise, l'ère de la Catastrophe: le «Catastrocène». Cette ère sera celle de la fin catastrophique du capitalisme, sur le point de se produire, au moyen d'un cataclysme nucléaire épouvantable impliquant les grandes puissances pourries (nous aurons donc deux gros cratères, un à l'est et l'autre à l'ouest), et faisant ainsi place nette pour les nouvelles idées, et un nouveau monde, plus humain, plus social, plus juste, et dont la science est orientée vers le réel progrès, les vraies solutions, et non le profit, la gestion des problèmes, la guerre et la destruction.

Selon moi, c'est l'ère après le Catastrocène qui devrait être appelée l'Anthropocène, car comment allons nous appeler cette nouvelle ère plus humaine maintenant que nous avons associé l'homme au mal?

L'appel de la nuit

C'est incroyable comment j'ai été seul toute ma vie. J'étais un beau jeune homme, intelligent, ouvert, curieux, sympathique, rêveur, et je ne rêvais que de pouvoir établir un rapport avec les autres, mais il ne s'est jamais rien passé. J'ai eu de rares amitiés, aucune relation avec toutes les filles que je désirais, je n'avais rien, à part mes rêves, la philosophie, la musique, le café et la nuit. Le café a été très tôt un véritable compagnon. En fait, dès que j'en ai bu, à ma demande, vers peut-être 10 ans, avec de la crème et du sucre, alors que mon père nous emmenaient moi et ma soeur à son bureau d'architectes pour chercher des plans ou du matériel la fin de semaine, j'étais accro au goût. Le moment où je goûtais à mon premier café dans un verre de styrofoam est resté gravé dans ma mémoire. Mon père était inconscient de ce qui venait de se passer en me permettant de goûter à cette boisson, dont j'étais maintenant amoureux.

Lorsque je vivais chez mon père, disons vers la fin des années 80, je partais marcher seul la nuit. Il m'est difficile de dire aujourd'hui quel âge j'avais, car les époques se mêlent dans mes souvenirs. J'avais, je crois, entre 16 et 18 ans. 

Je vivais donc seul avec mon père, depuis le départ de ma soeur chez ma mère quelques années après le divorce en 78, et on pourrait dire que je vivais complètement seul, car la relation n'était pas bonne avec lui, il n'y avait aucun rapport père-fils. Mon père a très tôt voulu me voir comme un genre d'«ami», à cause de sa secte, et ne s'est plus soucié de moi par la suite. Je faisais donc ce que je voulais de mes journées, et surtout, de mes nuits. Pendant qu'il dormait l'été, je me sauvais de mon immeuble de Promenade des Îles, l'appartement sur le coin, le 814. Un endroit magnifique, sur une petite île, reliée de chaque côté par deux petits ponts, et beaucoup de verdure tout alentour, et des endroits mystérieux, encore inhabités, des champs. Il y avait de la vie, des oiseaux, des odeurs de terre, de béton, d'asphalte mouillée, de ciment, de rivière, d'arbres, de chaleur et d'humidité, de mélanges d'herbages.

Je décidais donc de partir seul explorer la nuit, après que mon père se fut couché. Il était peut-être autour de minuit. Il n'y avait plus personne nulle part, tout était désert. Cela faisait drôle d'être encore debout à cette heure et de prendre l'ascenseur seul sous la lumière aveuglante des néons. Tout les bruits dans l'immeuble étaient uniques, parce que causés par moi seul. L'air dans les couloirs sentait la chaleur de l'été, mélangée au béton, un unique mélange de froid et de chaud. J'avais l'impression que j'allais découvrir des secrets dont personne, par inconscience, ne se souciait. J'emportais mon appareil à voyager dans le temps et les dimensions, mon walkman imperméable jaune, et parfois un livre. Je me souviens d'une fois en particulier où j'avais emporté «L'être et le néant» de Sartre. Je n'arrivais pas à déchiffrer ce livre, mais ses concepts d'«être-en-soi» et d'«être-pour-soi» me fascinaient, j'essayais de les comprendre. Déjà j'y découvrais la «phénoménologie», et bien sûr, cette science mystérieuse et profonde, c'est ce que je voulais maîtriser: je voulais devenir, oui, phénoménologue.

Je me dirigeais bien sûr vers la droite, vers le Parc du Tremblay, vers l'école St-Maxime, vers Montréal au loin. Et la nuit commençait... Vers le début de la marche, j'écoutais toute sorte de musique électronique, et parfois, au retour, j'écoutais de la musique classique à la radio. C'est surtout la musique classique qui m'a marqué, Chopin probablement. Ce sont les concerts que j'aimais, et les envolées au piano. Tout cela m'emmenait au loin, dans un autre monde. J'étais fasciné par les rues désertes, les parcs déserts, je pouvais marcher où je voulais, aller où je voulais, j'étais absolument libre. Je me recueillais dans tout cela, parfois je m'asseoyais quelque part pour lire un peu, en essayant de me pénétrer de certains passages de mon livre, de certaines paroles. Je m'imaginais en Europe, à Montréal, quelque part aux États-Unis, brillant scientifique, inspiré par Max Planck, probablement physicien nucléaire, ou encore, professeur d'université en philosophie spécialisé en métaphysique, j'étais dans tous les mondes à la fois.

Je partais de longues heures en marche, j'allais jusqu'au pont qui relie Chomedey à Montréal en longeant la rue Cartier, en passant par la piste cyclable derrière l'école Saint-Maxime. La fin de mon parcours était un grand et beau parc à Montréal, qu'on pouvait trouver en tournant à gauche sur le boulevard Gouin. Le signe du moment où je devais m'en retourner, c'était le début du chant d'un oiseau, à l'aurore, un oiseau dont je ne sais le nom. Cet oiseau ne chante qu'à l'aurore, seul, et se tait dès qu'il commence à faire un peu clair.

J'arrivais chez moi les jambes endolories, mais émerveillé, les oreilles pleines de musique, la tête pleine d'idées, gorgé de rêve et d'espoir. Je me couchais rapidement, mon père dormait encore et ne s'était rendu compte de rien.

J'ai entendu cet oiseau chanter à ma fenêtre ce matin vers 4-5 heures, et ces souvenirs enfouis me sont revenus plus clairement, je n'arrivais plus alors à me rendormir, voilà pourquoi j'écris ce matin, au lieu d'être dans mon lit comme je devrais.

mardi 23 avril 2024

Beauté

Je suis, en tout, à la recherche de la beauté. La beauté me rend heureux. Beauté architecturale, beauté philosophique, beauté physique, beauté musicale, beauté de l'univers, etc., la beauté est partout.

Si je peux mourir dans la beauté, je serai mort heureux, car la beauté, c'est l'espoir. 

mercredi 17 avril 2024

Polemos

Aujourd'hui, je ne sais pourquoi, et ce doit être dicté par la forme que prend le système économique pour faire de nous tous de bons petits soldats travaillants athées, nous avons tous la volonté «lâche» d'être tous pareils... Nous n'avons plus le courage de nous battre pour nos différences, de les affirmer, et ce n'est pas très difficile, puisque nous ne croyons plus en rien, et par conséquent, nous tendons à vouloir tout aplanir par peur du combat. Nous pensons que la guerre est ennemie du commerce, mais cela, ce n'est que pour les petits commerçants. La grosse business sait quoi faire avec le troupeau.

La lutte, le polemos, et donc la violence, comme le pensait Héraclite, est l'essence de la réalité.

Le tout est fondé sur des rapports de force. Je suis enclin à penser la «volonté de puissance» avec Nietzsche.

Il ne sert à rien de cacher cette volonté de puissance, elle est là, et dirige tout.

Elle est ouverte dans les milieux criminels, mais plus cachée dans la société, plus hypocrite, parce que tempérée par la morale, les principes, parfois les croyances religieuses, mais néanmoins, elle est identique dans les deux cas. C'est le même phénomène, mais sous des angles différents.

Quand nous perdons au jeu, nous essayons de triompher par d'autres moyens, comme la morale, par exemple.

Il ne faut pas céder à cette tendance de se voir tous comme des «égaux», parce nous ne le sommes pas. Ceux qui croient cela ne sont pas dans la vérité. Et la vérité, comme nous la voyons présentement ressortir, ce sont les guerres. C'est là que nous voyons les différences irréductibles, et la volonté de pouvoir sur ces différences, pour les éliminer.

Par conséquent, les gens doivent se battre pour leurs différences, et leur identité.

Le commerce, la justice, l'État, la politique, sont la guerre par d'autres moyens.

mercredi 10 avril 2024

Le meurtre n'a jamais été une chose «anodine». Il a toujours été puni, au possible, dans tous les milieux. Pourquoi alors fallait-il que Moïse érige l'interdiction de tuer en «commandement» sur une Table? Voilà un exemple d'abus et de manipulation. Que les règles tacites et évidentes deviennent écrites et contrôlées par quelques-uns. La religion a toujours été une auxiliaire du pouvoir, et finalement, de l'État, car elle est elle-même à la base un abus de pouvoir.

La seule réalité est que nous devons nous battre toute notre vie contre le mensonge, la manipulation et l'ignorance. Et nous tombons tous à divers degrés dans l'un de ces maux. Le péché originel qui a permis à toutes les religions d'exister est que l'homme a voulu «savoir», et il est arrivé le contraire. Il n'a fait qu'obéir depuis.

Nous sommes toujours en lutte contre ceux qui veulent nous faire «obéir» en nous «endormant». Par conséquent, nous devons toujours lutter contre ces abuseurs, ces parasites, et lutter contre cette endormissement et cette mollesse. Il faut être dur avec soi-même, et lutter aussi contre soi-même, surtout et en premier lieu, car tout tend, naturellement, vers la déconfiture, vers la perte et l'échec, et nous ne pouvons que retarder son avènement. C'est notre seule victoire en tant qu'individu. Cependant, arriver à retarder la fin, pourrait permettre à l'humanité grâce à de nouvelles solutions et possibilités, de finir par l'emporter sur les forces d'anéantissement.

Toutes les religions sont fausses et basées sur le mensonge et la manipulation, sans exception. Jésus est l'équivalent de Raël, sauf que le premier a réussi son coup.

Toutes les religions sont des sectes et sont basées sur une faiblesse du cerveau: la «propension à croire», elle-même fondée sur notre ignorance, et le terrain a été bien préparé depuis très longtemps par toutes les religions antérieures, et maintenant, la science prend le relais. Elle apprend à obéir aux «faits». Il suffit que quelqu'un se mette à nous parler avec une blouse blanche et nous devenons, par conditionnement, de beaux «petits chatons».

L'éducation scientifique est une éducation à l'obéissance à l'«Objectivité». Elle forme un espace dans le cerveau pour la soumission. C'est pourquoi elle se prête si bien à l'association avec le complexe militaire, et finalement, à la destruction du monde.

Je me rends compte que je suis encore profondément blessé par les idées de la secte dans laquelle j'ai grandi à cause de mon père.

J'ai réécouté un documentaire sur la secte hier, et j'ai découvert que j'avais glissé sur certains aspects la première fois, comme si mon cerveau ne voulait pas voir l'évidence de la manipulation et de l'impact que toutes ces idées toxiques ont eu sur moi, et à quel point elles se sont enracinées en moi profondément, puisque j'y ai été exposé très jeune, et qui plus est, que mon père, en tant que figure d'autorité, en était imbibé. Comment ne pouvais-je pas tomber dans le piège? C'est terrible. Toutes ces idées ont déterminé la vie de mon père, puis toute ma vie, ainsi que ma façon de voir le monde, jusqu'à aujourd'hui même.

Elles ont façonné ma façon d'être ainsi que toute ma personnalité. Elles ont déterminé le cours de mon existence, et continuent de le faire.

Finalement, j'aurai été abusé toute ma vie. Je n'ai jamais réussi à sortir de cette manipulation et de ce mensonge.

dimanche 31 mars 2024

Je me suis remis tranquillement à la relecture de mes textes dans mes deux gros volumes spirales, et j'en ai trouvé des très bons. Je ne sais pas pourquoi j'attends de faire quelque chose avec tout ça. J'attends que quelqu'un vienne cogner à ma porte pour m'offrir un contrat. Cela n'arrivera pas. Je ne sais pas pourquoi j'ai cru à cela si longtemps et que je continue d'y penser secrètement, c'est pure stupidité.

Je me dis en secret que ce sera une perte pour l'humanité si je ne suis pas édité et que c'est donc de valeur, mais hé! on n'en a rien à foutre de moi! Au pire, je suis un imbécile de plus! Retourne travailler dans tes jobs de merde!

Et c'est ça qui se passe. Et rien n'avance. Et je me fais chier. Et j'en veux à tout le monde. Ça ne mène à rien. Je suis seul dans cette entreprise qui s'appelle «ma vie» et je dois vraiment me démerder seul. Personne ne viendra jamais m'aider, impossible. Je suis malade : c'est mon problème. Il n'y a aucune excuse possible. Tout ce que j'ai, c'est une pancarte «va chier» dans la face. Merci le monde. Alors on va oublier l'idée de faire quoi que ce soit «pour l'humanité», ok? C'est pas du tout le point ici, ni aujourd'hui, ni dans cette société ou ce monde, peu importe. Le point, c'est d'écrire ce qui me sort automatiquement du cerveau comme une envie d'éjaculer, et de le faire pour moi, et pour rien, c'est-à-dire pour aucune gloire d'aucune sorte, c'est tout. Je le fais pour mon propre soulagement, parce que ça me fait plaisir.

Sans malice, oui, ça me coûte. Trop bon, jusqu'à l'idiotie, et surtout, très innocent. Je n'ai jamais vraiment cru à mon importance, j'étais trop timide pour ça. C'est beaucoup moins pire aujourd'hui, mais je garde quand même un fond très candide et nonchalant, je dirais presque suicidaire pour le monde actuel de requins sans pitié.

Je veux bien respecter tous les petits morpions que je croise tous les jours, puisque nous sommes dans une démocratie, et leur faire croire qu'ils sont tous très importants et qu'ils ont tous droit à l'égalité, mais je crois que ça commence à faire. Je ne suis pas né pour être dans la masse et fraterniser avec elle en buvant une bière. C'est bien évident qu'elle ne peut avoir de sympathie pour moi, alors pourquoi devrais-je en avoir pour elle et m'effacer pour accepter d'être enfin idiot? C'est pur suicide. Il faudrait que je fasse totalement abstraction de moi-même pour qu'elle m'accepte. À quoi bon vivre alors? Je perds mon temps à vouloir me faire accepter des autres ou à vouloir qu'ils me reconnaissent, cela n'arrivera jamais, un point c'est tout.

Je dois suivre mon chemin et ne tenir compte de rien ni de personne.

J'ai eu un petit accroc avec une chauffeuse de bus. Comme je ne prends plus l'autobus très souvent, j'ai dû m'acheter des tickets sur l'appli. Ce que je ne savais pas, c'est que l'appli ne gardait plus les infos de carte de crédit quand on achetait des nouveaux billets. Et mes courses étant plus longues que prévu, j'avais donc besoin d'un nouveau billet. Alors j'arrive à l'arrêt de bus, celui-ci s'en vient. J'ouvre mon cell pour acheter un ticket, et je ne vois rien à cause du soleil, je laisse donc passer les gens, puis je me dis que je vais l'acheter sur l'appli une fois à l'intérieur du bus. Mais quand je reviens à mon cell, je vois que l'appli n'a rien enregistré et que je dois rentrer à nouveau toutes les infos de carte de crédit, etc., ce qui était un peu difficile avec des sacs dans les mains et le bus en mouvement. J'ai donc demandé à la dame si elle voulait me laissait passer pour un arrêt (j'avais en réalité deux arrêts à faire), et elle me répond, évidemment, un «non» ferme.

J'étais exaspéré, et je la trouvais vraiment imbécile, mais je suis resté calme.

Elle voulait me descendre sur le coin d'une rue en me disant que je n'avais qu'à être prêt la prochaine fois, et elle voulait vraiment que je descende, parce qu'elle disait que puisque je n'ai qu'un arrêt à faire, j'essaierais de ne pas payer... Je lui ai dit que j'allais payer, mais elle ne voulait rien savoir, elle m'a forcé à descendre, et lorsque je me suis aperçu que je n'étais même pas à un arrêt et que je devais remarcher jusqu'à l'arrêt, qui était assez loin, j'ai cogné dans la porte avant qu'elle ne parte, je suis entré de nouveau et je lui ai dit que je n'étais pas à un arrêt, et j'ai réessayé de la convaincre de me laisser payer, mais elle m'a rétorqué qu'elle ne bougerait pas de là et que je faisais attendre tout le monde, alors je suis ressorti et je l'ai traité, une fois à l'extérieur, et avant que la porte ne se referme, de «crisse de vache». J'imagine qu'elle m'a bien entendu.

J'ai donc remarché jusqu'à l'arrêt et je me suis dépêché d'acheter un ticket et j'ai pris un autre bus. J'étais vraiment fâché, mais je restais quand même calme. Puis j'ai pensé, une fois le gros de la frustration passée, qu'elle ferait peut-être une plainte contre moi, ou que j'ai peut-être sûremernt été filmé, bref, je commençais à paranoïer sur ce que je lui avait dit. Mais je me suis dit en même temps qu'elle le méritait et que j'avais fait ce que je devais faire...

Puis, je me suis demandé qu'est-ce que j'avais d'lair. Puis je me suis dit que j'aurais peut-être pas dû. Que j'aurais peut-être dû continuer à être gentil et calme, et tout simplement quitter le bus sans rien dire comme elle me le demandait, et que j'aurais dû même peut-être m'excuser. J'ai pensé qu'elle se serait peut-être senti mal la nuit en se couchant et en repensant à sa journée de tavail d'avoir agit mesquinement comme elle l'a fait. 

Mais j'ai pensé: mais non, cela n'arrive plus aujourd'hui. Les bonnes personnes se font tout simplement écraser.

Il ne faut pas compter sur la bonne volonté des autres, car eux aussi comptent sur la bonne volonté des autres, et surtout, ta bonne volonté, pour avoir tout cuit dans le bec!

Cela fait 30 ans que j'attends qu'il se passe quelque chose, une certaine évolution, un fait positif, mais rien ne se passe. Je comprends pourquoi aujourd'hui.

Je n'ai aucun rapport avec les gens ordinaires avec ma volonté de tout connaître. Je suis comme un extra-terrestre, je parle même une autre langue que la plupart des gens, et mes idées courantes sont tout simplement du vent pour eux.

Quand je regarde toutes les personnes laides et difformes et probablement imbéciles ou très fermées qu'il y a dans l'autobus, je me dis que c'est impossible que ces personnes veuillent la vie éternelle, ou pire encore, qu'on veuille la leur donner!

Plutôt la guerre nucléaire qu'une laideur sans fin!

Pendant des années, j'ai eu des idées, qui, je m'en rends compte aujourd'hui, n'ont aucune chance de se réaliser de mon vivant. Comme les idées d'immortalité, de guérison de toutes les maladies, d'abondance pour tous, d'automatisation et de fin du travail. Je peux dire aujourd'hui que c'est pleinement utopique, et que j'ai le temps de mourir plusieurs fois avant que ça n'arrive. Il ne faut pas compter sur la bonne volonté des autres, ni sur les scientifiques, pour la plupart occupés à remplir les poches des riches, ni sur la venue des extra-terrestres qui nous sauveront tous, ni sur la descente de Dieu sur terre, ça n'arrivera pas. Beaucoup de choses peuvent, et devront peut-être arriver avant tout cela, comme une attaque nucléaire, une catastrophe écologique, une famine mondiale, etc.

Oui, j'ai passé mon temps à chercher la vérité, mais c'est probablement peine perdue. Je crois que je devrais chercher plutôt ma vérité.

dimanche 11 février 2024

Si ça ne vaut pas un éclat de rire, ça ne vaut pas grand-chose.

jeudi 8 février 2024

J'ai oublié que le but de tout ça, de tous ces livres que j'accumule pesamment et que je lis, c'est de rire, et non de devenir plus sérieux. Si ça ne peut pas au moins me faire rire, ça ne vaut pas grand-chose. Donc rions de tout! Si ça ne vaut pas un rire, ça ne vaut rien.

Einstein était rieur, moqueur; essayons de trouver l'esprit en toutes choses, et moi je dirais, le côté paradoxal, et pourquoi pas, le côté cynique, mais pas méchant.

Oui, il faut faire un certain effort pour voir le positif, car si je me laisse aller aux nouvelles, aux livres de philosophie, à la politique, et même, à l'air ambiant, tout est négatif et je suis tiré vers le bas, vers la tristesse, la violence, l'idiotie, la maladie, la mort. Tout aujourd'hui nous tire vers ça par défaut.

L'intelligence c'est de voir le «petit plus».

J'ai néanmoins l'impression de nager dans une sorte de vide, il faut que je fasse quelque chose pour ça.

J'ai l'impression aussi que je n'accorde pas assez d'attention et surtout, d'importance à ce que je fais.

Le problème part de moi, vraiment. Je dois me changer. Je dois changer ma vision de la vie, et surtout, être actif pour la changer, et non pas seulement faire un travail mental.

samedi 20 janvier 2024

Les possibles sont réels. L'humanité comprend les individus qui sont nés, mais tout autant, ceux qui ne sont pas nés. Les êtres qui ne sont pas nés sont aussi réels que ceux qui sont nés. Ils sont réels en tant que non-êtres.