Pages

«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

samedi 22 juin 2024

La maladie mentale est la règle

Plus ça va, plus je trouve que les gens sont tous atteints de diverses maladies mentales.

Non, le sort de l'humanité ne s'améliore pas.

On veut nous apprendre quoi manger, comment respirer, comment dormir, etc. Du tatatouinage, c'est tout. Méditer, méditer, méditer, on vient aussi à s'étourdir avec ça.

Il n'y a pas de «développement de la conscience». Rien ne change, du tout. J'ai un autre fou avec moi au travail qui me dit que manger de la viande, c'est pas bon. Et qu'est-ce qu'il fait tout de suite après à l'heure du midi, après avoir essayé de me convaincre qu'il ne faut pas manger de la viande? - Il va manger de la viande pour dîner. C'est ça le début de la folie universelle, ça commence comme ça. De dire aux autres quoi faire, alors qu'on fait le contraire, ou que le reste de l'humanité a toujours fait le contraire, et s'en est tirée, a survécu jusque là, et plus que bien, même trop bien.

J'ai compris pourquoi Kerouac n'aimait pas les hippies: c'est parce qu'il a vu quelque chose qu'ils n'ont pas vu, qu'ils ne pouvaient plus voir, parce que Kerouac était déjà passé par là, spontanément. Quand la façon de vivre «au naturel» devient une mode, c'est intentionné, c'est prémédité, ce n'est plus naturel. Il y a une petite marge de différence, mais qui change tout (en comédie), et ça les hippies ne l'ont pas vu, ne pouvaient pas le voir, tant qu'ils étaient dans la mouvance.

En cela, ce sont des traîtres à la «cause» de Kerouac, qui n'est pas une cause. On vient qu'on ne sait plus comment parler non plus avec les fous, les «stériles» qui n'accouchent jamais que des idées des autres, car tout est toujours compris de travers.

Le mieux est de rien dire, de prendre son trou, et de n'accepter à aucune condition de parler sincèrement avec personne, car c'est perdre son temps, c'est se ruiner pour des hypocrites qui ne veulent qu'imposer leur point de vue sur tout, avoir toujours raison. Les gens veulent se battre, ils sont prêts à se battre pour tout, même pour la moindre niaiserie. C'est la peur qui les dirige. Moi je n'ai peur de rien, sauf de leur idiotie. Dire «oui», acquiescer, montrer qu'on apprécie leur grande sagesse, les flatter, telle est la chose la plus sensée à faire dans un monde d'insensés mentaux: ne jamais être sincère, ne jamais vouloir aider sincèrement quelqu'un, ne jamais montrer son jeu, ni son coeur, dire ce qu'on pense vraiment, car ça va nécessairement contre le courant de la niaiserie universelle, mais dire à celui qui dit qu'on devrait arrêter de manger de la viande, et aussi respirer par le nez en tout temps et non par la bouche: «Ah oui, intéressant! C'est bien! Je savais pas ça. Merci du conseil!» 

De cette façon on peut rentrer chez soi tranquille, la tête en paix. On a laissé les fous dormir, et bien. Ne les dérangeons pas.

Ne refaisons pas l'erreur des philosophes de vouloir changer le monde, pas si philosophes, après tout.

Écrire et penser pour soi, c'est bien assez.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire