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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

lundi 2 mai 2016

Fermeture des bibliothèques publiques: bonne nouvelle!

J'ai entendu dernièrement qu'il y avait une grosse vague de fermetures de bibliothèques publiques...

Sur le coup, je me suis dit: «Ah non! Encore un coup sur la culture!» Puis, je me suis repris rapidement, et je me suis plutôt dit: «Bonne affaire! Qu'ils crissent donc dehors tous ces parasites de la Ville!»

La mission des bibliothèques publiques n'est pas tant que ça reliée à la culture, et c'est une fausse idée de le croire. Personnellement, je ne crois pas à l'argument que les gens qui ont moins d'argent auront moins accès à la culture s'il n'y a pas de bibliothèques publiques. Je déteste que les ignorants qui travaillent à la Ville veuillent prendre ainsi la culture en otage. La preuve qu'on n'a pas besoin de ces gens, c'est que j'ai toujours été pauvre et que j'ai toujours eu le plus grand accès à la culture et à la littérature. Comment est-ce possible? -Quand j'ai de l'argent, c'est ça que je m'achète en premier. C'est aussi simple que ça. Je suis prêt à me priver de manger pour acheter un livre, moi.

Je n'ai jamais eu beaucoup d'argent, et pourtant, j'ai sept bibliothèques pleines à craquer de bons livres usagés, comme neufs. Je n'ai donc pas besoin des bibliothèques publiques, même que je ne trouverais pas les livres qui m'intéressent dans ces endroits de merde, juste bons à nous fournir la plupart du temps de la littérature industrielle.

Il ne m'intéresse plus de jouer les chevaliers vertueux de la culture du peuple, qu'ils aillent au diable avec leur soi-disant «culture»! Qu'est-ce qu'ils y connaissent de toute façon? Quel amour ont-ils vraiment de la vraie culture?

Mon travail dans des milieux cultivés m'a souvent permis de constater que les gens peuvent sembler connaître la culture, mais ne pas être cultivés pour autant.

C'est une chose de connaître Céline, et une autre de le lire, ou ce qui est beaucoup plus difficile encore, de le comprendre.

On peut donc connaître beaucoup de la culture, mais ne pas être cultivé, et en parler à tort et à travers, comme la plupart le font toujours d'ailleurs sans être corrigés, puisque ceux qui les écoutent ne sont pas plus cultivés qu'eux.

Ce que ces gens aiment de la culture, c'est le vernis de culture, l'air que ça donne, question de se mettre un beau foulard dans le cou et de faire une moue dédaigneuse, snobinarde, et de paraître ainsi au sommet de l'intellectualité.

Les gens jouent avec la culture, ils jouent à être cultivés. Pourquoi cela? -Parce que pour pénétrer dans la culture, ça demande un grand effort... Tellement grand, qu'on peut en parler en terme d'années de travail. Et comme la loi du moindre effort n'a jamais changé depuis le début de l'humanité, il est donc beaucoup plus facile de jouer à être cultivé, en s'ornant des belles parures de la culture.

Comme toujours, à 99% du temps, les gens visent à l'effet avant la vérité.

Les gens n'en ont rien à faire de la vérité, ils veulent du pouvoir! La vérité c'est pour les naïfs et ceux qui manquent d'ambition dans la vie...

Ce n'est pas en lisant des bouts d'un auteur ou des résumés qu'on le connaît. On s'entend que pour lire et comprendre cinquante briques de 500 pages, ça ne prend pas un mois: c'est physiquement et mentalement impossible. C'est pourquoi le travail de la culture ne se fait pas d'un coup: c'est un travail long et ardu: c'est le travail d'une vie.

Si vous saviez quel genre de tête ont nos docteurs d'aujourd'hui en philosophie! Ils «abattent» des livres, mais lisent des petits bouts de ci, de ça... Ce qu'on a au bout du compte: une soupe minestrone, insipide par-dessus le marché. Ils paraissent très pénétrants au dilettante, mais pour le fils légitime de la philosophie, ils sont superficiels, en plus d'être bâtards.

«Si la vie du philosophe n'est pas étonnante, ce n'est pas un philosophe», comme je l'ai déjà dit sur mon autre blog.

Nos philosophes de serre chaude des universités ne valent donc pas grand-chose.

Et c'est pourquoi je n'ai rien contre non plus la fermeture des départements de philosophie des universités: le Japon a raison de le faire, comme ça on va pouvoir arrêter de jouer la comédie de la culture.

Et je le répète aussi: «Ce qui est fait sans amour n'a aucune valeur.»

Or, je n'ai jamais connu aucun de ces trous de cul de la Ville qui aimait véritablement son emploi. Ce qu'ils aiment par-dessus tout c'est manigancer, comploter, parler dans le dos des autres, paresser quand personne ne peut les dénoncer parce qu'ils sont les chouchous du supérieur, être de mauvaise foi, offrir un mauvais service sous prétexte d'être syndiqués, faire travailler les autres (c'est-à-dire ceux qui ne sont pas les chouchous du supérieur), etc.

Je peux vous dire, par expérience, que ce genre d'employés ne reculera devant aucune bassesse pour assurer sa sécurité d'emploi. Ce sont de solides parasites indécrustables, rompus à toutes les tactiques d'intimidation et de harcèlement, et sans aucune conscience du bien public ni d'intérêt réel pour celui-ci.

Je suis donc d'accord pour qu'on ferme toutes les bibliothèques publiques physiques, et qu'on les transfert sur le Web pour qu'elles deviennent entièrement virtuelles, sans aucun livre physique. Tous les employés pourraient ainsi être mis à pied, sauf quelques techniciens informatiques. On s'éviterait ainsi d'avoir à construire de nouvelles bibliothèques publiques coûteuses et inutiles, et on pourrait détruire et brûler les bibliothèques existantes, puis répandre quelques gouttes d'eau bénite sur la terre raclée, et ériger des Mecdo à la place, question d'ajouter une claque à l'insulte.

Les gens ne savent pas ce qu'il en coûte vraiment d'être cultivé, ça ne les intéresse pas et ça ne les intéressera jamais.

Sauf quelques têtes folles et suicidaires qui ont décidé de se lancer à la poursuite de la vérité...

Voyez-vous, la culture, ce n'est pas principalement un bien physique, ce n'est pas dans les bibliothèques qu'elle se trouve, c'est une attitude, c'est une façon de vivre, c'est une façon d'être qui manque à la plupart aujourd'hui.

J'appellerais cette façon d'être: une ténacité naturelle à toute épreuve dans la poursuite de la vérité.

Comme un pirate obsédé par son trésor perdu!

Autrement dit, oui, ces gens ont ce que nous pouvons appeler communément une «crisse de tête de cochon»!

Mais c'est pour une bonne cause.

2 commentaires:

  1. Ce que je déteste de la bibliothèque publique ce sont ses employés souvent austères, nonchalants et désintéressés par le public. Par contre, si je parle de ma ville, Trois-Rivières, je constate que l'achat des livres de la bibliothèque publique a été l'oeuvre d'un groupe d'authentiques bibliophiles. Je trouve souvent tout ce que je cherche. J'étais souvent déçu par la bibliothèque de l'UQTR. Je pense même que notre bibliothèque publique possède plus de livres de qualité que celles de Québec et Montréal où je devais me rabattre sur les bibliothèques de l'Université McGill et de l'Université de Montréal pour satisfaire ma passion. Un jour ou l'autre, fort heureusement, tout sera plus ou moins numérisé et accessible gratuitement où que l'on soit dans le monde. Il reste encore beaucoup de pain sur la planche... Pour ce qui est des livres usagés, c'est ce que je consomme de préférence. Les nouveautés me laissent souvent froid.

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  2. J'adore me promener dans une bibliothèque universitaire sans fin.

    C'est vrai que la plupart du temps les employés des bibliothèques publiques n'ont pas l'air d'aimer leur travail, et je peux te confirmer aussi qu'ils n'ont pas juste l'air, ils ont aussi la chanson.

    Ces gens ne sont pas à leur place. Leur véritable place serait dans une usine de fabrication de clous.

    J'achète la plupart du temps que des livres usagés, car j'arrive à tout trouver ce que je veux, au fil du temps, bien entendu. Mais quand je n'arrive résolument pas à trouver ce que je veux, c'est-à-dire après quelques mois ou années, et que j'y pense encore, et que j'en ai marre, je l'achète neuf dans une librairie, même si c'est cher: j'économise.

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