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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mercredi 17 février 2016

La corruption: un phénomène mondial

Un seul homme dans cette foule
résiste à la médiocrité nazie
Vous n'avez aucun inconfort à savoir qu'on épie vos courriels, votre cellulaire, qu'on vous surveille partout sur caméra? Vous n'avez rien à vous reprocher? Vous n'avez donc aucun souci?

Vous avez peut-être raison, mais cela dépend de qui vous observe et avec quelles intentions.

Quand vous apprenez que les plus grosses compagnies crossent tout le monde avec les abris fiscaux, sans que les politiciens lèvent même le petit doigt, vous avez raison de vous inquiéter de quel genre de personnes vous surveille: ce ne sont ni des gens honnêtes, ni équitables.

Si vous êtes comme moi, vous croyez qu'il n'existe pas un seul politicien sur cette planète qui ne soit pas corrompu, ou en passe de le devenir.


Ici au Québec, ce trou perdu dans le monde, nous sommes concentrés sur la corruption locale, mais ce que nous ne considérons pas, c'est que s'il y a tant de corruption à petite échelle, c'est qu'il y'en a, à plus forte raison, à plus grande échelle.

À plus grande échelle, la corruption est la loi invincible.

On peut avoir des amis honnêtes parmi les gens du monde ordinaire, mais quand il s'agit d'un politicien de grand chemin, il serait mal avisé d'être franc-jeu parmi des requins.

Pourquoi est-ce ainsi? Y a-t-il moyen que les choses changent un jour?

En je ne sais combien de centaines d'années en politique, nous avons eu un seul Gandhi...

Et encore, je ne sais pas si tout était impeccable avec lui... Il reste que c'est un modèle qu'on aimerait suivre, mais qui a, malheureusement, complètement disparu.

Gandhi était véritablement ascétique, mais aujourd'hui la loi est au tout le monde se bourre la face, au propre et au figuré... Et quand la loi c'est de se bourrer la face, on ne pense qu'à soi, on est égoïste...

Pourtant, c'est pas la bouffe qui manque...

Ça doit donc être pour une autre raison que nous n'avons plus de modèles, plus d'exemples à suivre.

Quand nos modèles sont des dirigeants de compagnies qui s'en mettent plein les poches, et nous savons souvent, par-dessus le marché, de quelle façon ils y parviennent, même s'ils sont des génies, même s'ils font des gros dons caritatifs, ce ne sont pas des exemples pour faire des têtes éthiques en société.

Ça prend des gens avec plus de vision, et ça, nous n'en avons plus.

Tout étant orienté sur la plus courte vue, nous nous appauvrissons à tous les niveaux, nous sombrons graduellement dans l'inhumanité.

Ça commence par la culture, puis ça finit par le sang.

Un monde, pour se construire, et être valable, doit être pensé dans le long terme.

C'est pourquoi la hache mise dans les humanités pour répondre aux besoins pressants de l'industrie fut le début de la fin, et que la science nous entraîne donc, malgré nous, dans la barbarisation technophile.

Nous avons besoin de gens capables de penser, hautement critiques, et en même temps, reliés fortement à une tradition: les humanités.

En ce moment, nous n'avons ni l'un ni l'autre, mais nous avons plutôt des robots individualistes, des exécutants atomisés, mais paradoxalement, soi-disant «hypersocialisés» (facebookisés), qui vivent comme s'ils étaient le centre du monde par manque de repères.

Comme si tout ce qui avait été pensé et fait avant eux n'avait aucune valeur.

Nous vivons dans une culture de bébés gâtés, de superficialité, de staracadémisation, de m'as-tu-vu.

Notre ego est le monde.

C'est pourquoi nous n'avons plus de monde.

Tout le monde veut sa part du cadavre du monde...

Mais personne ne réalise ce qui est en train de se passer.

C'est ça la fin du monde.

Les fausses idoles sont nos dieux. Les fausses priorités sont notre perte. Et ce n'est pas nouveau dans l'histoire, nous n'avons donc rien inventé à ce chapitre.

Si ceux qui sont en haut sont corrompus, en bas c'est pareil, et bien malin qui pourra découvrir quel phénomène est la cause de l'autre.

Quand je vois dans une compagnie des employés médisants, comploteurs, mesquins, je sais que la direction est composée de gens semblables.

Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, et vice versa, c'est aussi une loi cosmique.

Rares sont les gens intègres qui ne finissent pas par céder à la pression ambiante de la médiocrité.

Ceux qui résistent, étant isolés, sans amis assez courageux pour les soutenir, sont souvent écrasés, ignorés, mis aux poubelles de l'Histoire, parce qu'on sait bien que ceux qui la font ont aussi souvent les mains sales, des intérêts à faire passer avant la vérité.

Un individu ordinaire sait qu'il est inutile d'essayer d'être plus catholique que le pape dans une société de malpropres, sauf s'il est prêt à mourir pour l'intégrité.

Mais, habitués au confort comme nous le sommes, tout ce que nous avons aujourd'hui, c'est des pantouflards frileux mangeurs de whippets...

L'individu intègre ne peut passer un pacte avec le social et rester intègre...

Les petits amis vont toujours passer avant l'intégrité...

Où sont nos héros?

Où sont nos hommes et femmes faits tout d'une pièce?

Où sont ceux qui croient encore à la valeur des choses qui ne s'achètent pas?

Où sont ceux qui ont des idées et qui resteront toujours purs et incorruptibles?

Toute l'histoire le prouve: la vérité est une affaire qui se passe seul, en tête-à-tête avec soi.

2 commentaires:

  1. J'ai vu un type ce matin qui aidait une vieille à traverser la rue. Il avait l'air un peu étrange. Il bafouillait n'importe quoi. Pas très éduqué. Pas très propre. Et probablement malodorant. Pourtant, il faisait le bien. Bien sûr, ses chances d'être un jour représentant du peuple sont à peu près nulles. Mais ne représente-t-il pas, à sa manière, le peu d'espoir qu'il est encore possible de nourrir envers l'humanité?

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  2. Il faut regarder l'ensemble, un seul bon comportement ne dit rien. J'ai eu un prof qui nous parlait d'éthique et de transparence dans son cours toute la session, et qui, arrivé le temps de remettre les notes, n'a pas voulu nous donner son barème, a été insultant, a rabaissé des étudiants, n'a même pas voulu détailler non plus les résultats aux différentes épreuves... Il donnait ses notes comme il voulait, selon les ragots aussi: si ton équipe de téteux te bitchent, il baisse ta note...

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