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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

dimanche 5 octobre 2014

Embarré dehors

Si je n'écris pas beaucoup de ces temps-ci, c'est parce que je travaille beaucoup, peut-être même trop.
Mon horaire de travail est éreintant.
Et bien que mon emploi ne soit pas difficile en soi, les employés eux le sont.
J'ai l'impression de marcher sur des œufs constamment, et même si je réussis à calmer le jeu, c'est toujours à recommencer.
Je me sens seul dans mon milieu  de travail. Je me sens harcelé, vulnérable.
Je suis détruit intérieurement par cette tension constante.
Je ne suis pas capable de m'en débarrasser.
Comme tout le monde je veux garder mon emploi, mais je ne sais pas ce qu'on va me sortir comme raisons bidons pour me mettre à la porte.
J'essaie de penser à autre chose.
Avec de la musique, avec des livres, avec des jeux, avec de l'alcool, avec de la porno.
Mais ça ne marche pas longtemps.
Je me dis que je m'inquiète peut-être trop.
Mais je ne me méfierai jamais assez de ces gens-là qui puent l'envie à plein nez.
Mon projet d'écriture est sur la glace, mes projets de musique aussi.
J'essaie juste de survivre, de payer mes bills, je fonctionne comme une machine.
Je ne me sens pas libre.
J'ai l'impression d'être embarré dehors.
J'échange mon temps contre de l'argent, mais cet argent s'en va en grande partie dans la poche des autres.
Si je travaille autant, c'est parce qu'à la sortie de ma maîtrise universitaire, je n'ai que des dettes, et je veux échapper aux huissiers.
Je sais que s'ils ont à davantage m'enfoncer dans la merde, ils vont le faire.
C'est dans leur procédurier, qu'ils suivent comme des robots.
Si je réponds au téléphone, c'est pour faire des ententes de paiement.
Personne ne me fera de cadeau, à moi.
Je vieillis, je suis éduqué, et je ne suis toujours pas certain que je n'aurai pas à retourner aux études pour me recycler, encore une fois, et indéfiniment.
Les temps sont aux coupures budgétaires, la compétition est impitoyable, les coups bas fusent de partout.
Heureux sont les rares élus qui vont pouvoir se placer les pieds: ce seront en même temps les pires trous du cul vainqueurs de la sélection darwinienne: des supersinges.
Je déteste ce monde, cette société et cette vie.
Tout m'agresse: la politique, l'économie, les technologies, les individus, l'époque même avec sa mentalité.
Un bon jour, quand j'en aurai vraiment assez, je ferai mon pack-sac et je foutrai le camp crever quelque part.
Personne ne me retrouvera jamais.
Je léguerai ma bibliothèque à mon chat.

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