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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

vendredi 30 janvier 2009

Il ne faut ni dissimuler ni gâter la façon réelle dont ces pensées nous sont venues. Les livres les plus profonds et les plus inépuisables auront toujours quelque chose du caractère aphoristique et soudain des Pensées de Pascal.

Je suis en garde contre toute tartuferie scientifique : 1. dans l'exposition, quand elle ne correspond pas à la genèse des pensées; [...] 3. dans les prétentions à l'objectivité, à la froide impersonnalité, lorsque, comme dans tous les jugements de valeur, nous ne parlons au fond que de nous-mêmes et de nos propres expériences intimes. p.21
Il sait ce qui est vrai, ce qu'est Dieu, quel est le but et quel est le chemin... Le philosophe type est ici un dogmaticien absolu; - s'il n'a jamais besoin de scepticisme, c'est pour pouvoir parler dogmatiquement de ce qui est son affaire principale. p.20
Mais cette innocence existe aussi chez les grands philosophes : ils ne se rendent pas compte que c'est d'eux-mêmes qu'ils parlent [...]

Il y a bien plus de langages qu'on ne l'imagine; et l'homme se trahit bien plus souvent qu'il ne le souhaiterait. Tout parle! Mais bien peu savent écouter [...]

« Cela seul est vrai, juste et véritablement humain; quiconque pense autrement est dans l'erreur » - c'est ce qu'on appelle des opinions religieuses et morales. Il est clair qu'ici c'est l'instinct souverain qui parle, et qui est plus fort que l'homme. [...] À vrai dire, il y a beaucoup d'hommes en qui ne domine aucun instinct souverain : ceux-là n'ont point de convictions. La première caractéristique est donc celle-ci : tout système clos, chez un philosophe, prouve qu'en lui règne un instinct souverain, une hiérarchie fixe. C'est ce qu'on appelle une « vérité ». p.19-20
Quelle est l'importance d'une philosophie quelconque dans la vie de l'homme? Ou bien elle exalte le sentiment de la puissance; ou elle sert de moyen pour masquer une existence intolérable. Derrière la pensée consciente, ce sont les instincts qui travaillent. p.19
Ce qui est à l'oeuvre, même chez ces véritables amis de la vérité, les philosophes, c'est une finalité souvent ignorée d'eux-mêmes; ils veulent a priori une certaine vérité [...] p.19
Somme toute, quand il [le philosophe] se bat, il se bat absolument comme un prêtre [...] p.18
Ils [les philosophes] croient : 1. à la connaissance absolue; 2. à la connaissance pour la connaissance; 3. à l'union de la vertu et du bonheur; 4. à la possibilité de connaître les actions humaines. p.18
Quand ils parlent du « bonheur suprême », les êtres las, souffrants, anxieux, rêvent de paix, d'immobilité, de repos, de quelque chose d'analogue à un très profond sommeil. Beaucoup de ce rêve a passé dans la philosophie. p.17
L'inquiétude intérieure que les esprits philosophiques maudissent en eux est peut-être justement l'état d'où découle leur productivité plus grande. p.17
Je me méfie, chez les philosophes, des natures contemplatives, des tempéraments paisibles et satisfaits; il leur manque la force constructive [...] p.17
Il [le savant] révèle plutôt la haute complexité d'une civilisation que sa lassitude. Le savant décadent n'est qu'un piètre savant. Tandis que le philosophe décadent a passé, jusqu'à présent du moins, pour le type même du philosophe. p.17
J'entends par « liberté d'esprit » une chose très bien définie : être cent fois supérieur aux philosophes et autres disciples de la « vérité » [...] je considère tous les philosophes du passé comme de méprisables libertins cachés sous le capuchon de Dame «Vérité». p.16

vendredi 23 janvier 2009

Le savoir ne fait pas le philosophe. p.15

jeudi 22 janvier 2009

La philosophie n'a pas grand-chose de commun avec la vertu. p.15

samedi 10 janvier 2009

Si j'ai jamais songé à mes lecteurs, c'étaient des lecteurs isolés, des individus épars à travers des siècles [...] p.9

vendredi 9 janvier 2009

[...] toute cette parade de la politique, de la vie journalière, de la foire, de l'«époque» ne semble avoir été inventée que pour permettre à tout ce qu'il reste de solitaires et de philosophes, de se dissimuler par-derrière, dans ce qui est leur solitude propre [...] p.9

jeudi 8 janvier 2009

Il faut être capable d'admirations véhémentes et pénétrer avec amour au coeur de bien des choses; faute de quoi, l'on n'est pas bon à faire un philosophe. Les yeux gris et froids ignorent la valeur des choses; les esprits gris et froids ignorent le poids des choses. p.7

samedi 3 janvier 2009

Il faut vouloir vivre les grands problèmes, par le corps et par l'esprit. p.7

"Contributions to Philosophy": Analysis, section 4, From Enowning

What reigns here is going beyond ourselves into what raises us above ourselves. Questioning is becoming free for what is compelling, though sheltered.

[...] the invisible circle which encircles those who in questioning receive the hint of be-ing as a response.

[...] if this questioning is to prepare the beginning of another history, then the enactment of this questioning must be originary (ursprünglich).

History emerges only in the immediate skip of what is "historical" [das Historisch].

The questioning concerning the "meaning" [of being], i.e., in accordance with the elucidation in Being and Time, the question concerning grounding the domain of projecting-open - and then, the question of the truth of be-ing - is and remain my question, and is my one and only question [...]

The task: to restore (die Wiederbringung) beings from within the truth of be-ing.

What is most question-worthy: the "meaning of being".

The one who seeks be-ing, [...], is the poet who "founds" (stiftet) be-ing. The verb "stiften" has also the meaning of "giving", "offering as a gift".

"Contributions to Philosophy": Analysis, section 3

Be-ing is not granting itself, even better: is itself a not-granting, as I think, there can be no distance between being and being.

The grounding of truth as the truth of be-ing [is] (Da-sein). An important phrase to underline.