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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

dimanche 27 juin 2010

Liberté négative et liberté positive

La liberté négative est facile à déterminer : c'est être libre de, d'une contrainte quelconque, etc. La liberté positive par contre, être libre pour, est plus difficile à établir. Il est aussi dangereux de vouloir lui donner une forme définitive, car elle est à la base de tous les totalitarismes, monistes par définition.

Il est intéressant de voir qu'en politique, lorsqu'il est question de justifier en profondeur, d'aller aux fondements des idées qui ont une application pratique dans la réalité, il nous faut recourir à la philosophie, à la métaphysique et en dernier ressort, possiblement, à la religion. Le libéralisme cependant, essaie de se libérer des justifications de cette dernière et utilisera plutôt les thèses scientifiques de Newton pour établir les fondements de ses idées politiques, je pense ici pour commencer, à Hobbes. En ce qui concerne la mécanique quantique, je doute fort qu'elle puisse aujourd'hui avoir une application politique, et l'on voit bien que ce genre de procédure est circonscrit à une époque où le niveau de la science est encore relativement simple et accessible.

J'écrivais ce billet ce matin surtout pour me rappeler de lire dorénavant Heidegger dans une perspective politique, cad une perspective d'application pratique possible de ses idées «abstraites». Je pense en particulier à «De l'essence de la liberté humaine», que j'ai déjà lu, mais dans une perspective uniquement philosophique, cad en restant au niveau des idées seulement et en ne pensant jamais aux conséquences de ses idées ou fondements politiques possibles dans la société, dans la réalité. Lorsqu'on entreprend la tâche de faire des recherches poussées, difficiles et abstraites pour définir la liberté, l'on n'est jamais loin de la politique. Si l'on creuse dans les fondations, c'est pour obtenir un résultat quelconque quelque part. À coup sûr, ce sont potentiellement des recherches explosives, mais pour quand? -personne ne peut le dire. Comme disait Heidegger, un poème peut faire son bout de chemin pendant deux ou trois cents ans en passant presque inaperçu, et ensuite libérer son effet sur la pensée, une époque tout entière.

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