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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

dimanche 13 juin 2010

À propos de Dieu

Je passais devant l'Oratoire Saint-Joseph l'autre jour en marchant et je me disais que c'est ça, cette grande bâtisse, la doctrine, ce qu'il faut croire, ce qu'il fallait croire. Je me disais que ces gens n'ont pas plus de réponse que nous au mystère du tout, de la vie, de l'Univers, que dis-je, des univers...

Je croyais avoir un bon argument jusqu'à ce jour contre l'existence de Dieu : «L'existence de Dieu est réfutée par l'existence des camps de concentration...» Et plusieurs Juifs ont même délaissé la foi après l'Holocauste, ils ne croyaient pas qu'un dieu puisse permettre ces horreurs inimaginables.

En fait, je ne crois plus aujourd'hui que c'est un argument valable. Pourquoi? Parce que qui a dit que Dieu devait être là pour nous protéger contre nous-mêmes, pour nous protéger des malheurs, des atrocités, des chiens sales, et qu'il serait toujours là à tout instant pour porter secours à tout le monde, comme des petits enfants, et pourquoi pas tiens, pour faire apparaître un manteau sur la crotte que la madame s'apprête à effouarrer de son malheureux pied en traversant la rue? C'est complètement ridicule cet argument câlisse.

Si Dieu existe, il n'est pas là pour nous aider. Dieu n'a pas à être à notre service comme un valet, me semble.

Alors que je m'éloignais de l'Oratoire et juste avant que je le perde de vue, j'ai eu la pensée suivante : les religions ne peuvent être que des doctrines de la mort... C'est-à-dire qu'elles sont là pour aider, consoler, accompagner le mourant, ou de façon plus générale, le vivant qui prend conscience de sa mort et qui se retrouve comme tous les êtres humains qui décident de faire face, devant un abîme.

Dieu est insondable. Nous ne connaissons rien de cette force silencieuse. Il ne communique pas avec nous, avec personne, personne ne peut être «choisi» par Dieu...

S'il s'en trouve, c'est un Dieu froid et distant qui ne peut nous venir en aide. C'est un Dieu indifférent à nos bonheurs comme à nos malheurs. Il est impossible de «croire» en Dieu, car celui-ci dépasse toute forme de croyance.

Les athées, une fois de plus, ne peuvent avoir aucun argument contre l'existence de Dieu ou d'Allah, appelez-le comme vous voulez, ça n'a aucune importance, et tant qu'à moi, je dirais qu'il y a plus de chance que ce soit un principe féminin, une Déesse, une «Matrice».

Cette Matrice nous «pond», elle pond notre petit univers local, ou un plus grand : qu'est-ce qu'on peut y faire d'autre? Voilà l'ultime réponse de toute la philosophie et de toute la religion et peut-être même de toute la science lorsqu'elle sera prête un jour à redescendre sur terre : «C'est ainsi.»

Tiens, ça me fait penser au Tao tout ça...

On ne peut pas «prier» le Tao...

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