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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mercredi 9 juin 2010

Le succès garanti des fraudeurs

Je viens de lire un article sur Madoff, un des plus grands fraudeurs des États-Unis. Dans cet article, des prisonniers rapportent les propos de leur nouveau pensionnaire qui a été condamné à rien de moins que 150 ans de prison, une sentence qu'il ne pourra pas faire «sur une fesse», comme celle qu'a eue ici notre Lacroix.

Le cher Madoff déclare, outrageusement, que les victimes de la gigantesque fraude n'ont eu que ce qu'elles méritaient... Déclaration hautement choquante, en effet. On s'attendrait à ce qu'il se fasse cracher dessus et battre par les autres prisonniers, mais il ne faut pas oublier que l'on a affaire ici à un très grand manipulateur, sinon le roi de la manipulation.

Alors, qu'est-ce qui viendra amortir la déclaration outrageuse de ce fraudeur et nous empêchera de le tabasser? -La suite de la déclaration : «Les victimes méritaient leur sort, puisque c'était des personnes riches et avares qui voulaient toujours davantage d'argent...» Madoff retourne habilement l'accusation contre ses victimes, un peu comme un violeur qui accuse la femme qu'il a agressée d'avoir porté une tenue «provocante».

Conséquence de cette astuce : Madoff est perçu comme un héros des pauvres par tous les autres prisonniers, et il a même des groupes de fans en dehors des murs...

Comme s'il n'était pas possible qu'il ait été lui-même le plus avare de tous!

Grâce à cette déclaration-choc et l'influence de ce fraudeur qui veut mesquinement emporter tout le monde avec lui dans la merde, on peut maintenant s'attendre à une recrudescence des fraudes en tout genre, puisque ceux qui veulent voler gros ont maintenant un argument «de taille» pour commettre leurs méfaits, et c'est : «Tu as de l'argent, donc tu es avare et mesquin, et c'est pour ça que je te vole.»

Cet argent, par contre, le fraudeur se garde bien de la redonner de l'autre main aux pauvres... Celui-ci ne vient toujours alimenter, en vérité, que son goût effréné du luxe, de l'avarice et du pouvoir sur les autres. C'est un monstre à qui l'on doit tout, et qui ne peut jamais être satisfait.

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