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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mardi 24 avril 2018

Réflexions sur le bonheur (bien-être)

Le bonheur ne peut venir que par la comparaison avec un état différent.

Je marchais au travail l'autre matin, et un ciel magnifique s'ouvrait devant moi sur la rue, la lumière chaude enveloppant les arbres, de couleur rosée, dorée, bleutée. J'avais une vision de bonheur. Je me voyais à jamais marcher dans cette beauté, j'imaginais des demeures luxueuses, des appartements luxueux, des situations luxueuses, comme à l'étranger dans un pays exotique, chaud, où l'air sent toujours bon.

MAIS...

Si cet état perdure tel quel... cela devient de la routine, des choses que je ne perçois plus, et tout tombe dans l'ennui, et finalement, la magie disparaît, et le «bonheur» avec...

Le blessé travaille fort pour sa réadaptation. Pourquoi? - Parce qu'il se voit comme avant, c'est-à-dire qu'il progresse vers son état antérieur, ou quelque chose de semblable, où il pourra vivre normalement à nouveau. Cet état temporaire, est comme une poursuite du bonheur. POURTANT, avant sa blessure, il n'était pas «dans le bonheur»... Ce n'est que maintenant qu'il voit cet état comme un état favorable à atteindre... Il le voit comme un état favorable à atteindre, un état de «bien-être», à cause de la comparaison avec son état antérieur.

C'est le même principe dans les relations amoureuses. Si je réalise mon fantasme de façon définitive, disons que je rencontre la femme physiquement parfaite pour moi, eh bien, il est facile de prévoir que cette perfection ne me satisfera plus du tout dans quelques mois. En fait, je ne percevrai même plus cette «perfection» à cause du manque de comparaison.

C'est pourquoi les personnes qui semblent dans des situations de bonheur permanent, ne sont plus du tout capables d'en jouir.

Celui qui conduit sa Ferrari depuis des années n'a plus de plaisir à la conduire, comme il n'a plus de plaisir à coucher avec les plus beaux mannequins...

C'est justice en quelque sorte...

Et c'est pourquoi le bonheur est si évanescent, puisque s'il dure trop longtemps, il se change en son contraire. Au contraire, si un malheur dure assez longtemps, on s'y habitue et on y trouve un certain bonheur. Ce bonheur une fois atteint, sa durée de vie est encore une fois limitée, et s'il persiste, il se changera à nouveau en mal-être.

Il est presque impossible d'échapper à cet état d'oscillation perpétuelle.

Le non-mouvement nous pousse au mouvement, le mouvement au non-mouvement.

Lorsqu'on travaille fort et qu'on est très fatigué, on s'imagine aisément en repos perpétuel, étendu dans des divans chaud et moelleux, écoutant de bonnes émissions de télé et baignant dans des effluves de poulets rôtis une bière à la main, etc., mais il est facile d'imaginer qu'on se lassera éventuellement de cet état, et qu'on voudra travailler fort et être fatigué à nouveau.

Comme il fait du bien de dormir «un bon coup», il ne fait plus du tout du bien de dormir deux jours de temps... On vient à avoir mal à la tête, au cou, au dos, aux côtes, aux jambes: le corps a besoin de bouger.

Même chose pour l'esprit. Même chose pour les émotions.

Le corps, l'esprit et les émotions ont besoin de bouger pour sentir les différences d'état, et c'est ce qui produit le «bien-être».

Le «bonheur» est utopique. Par contre le «bien-être» est une notion plus claire et on peut facilement travailler pour son bien-être, y arriver, et y demeurer plus ou moins facilement.

L'avantage de penser en terme de «bien-être» plutôt que de «bonheur», est que l'«état d'indifférence», c'est-à-dire où il n'y a ni grand plaisir ni grand déplaisir, peut être vu comme un état de bien-être relatif, tandis que si on le pense en terme de «bonheur», on peut facilement penser que l'on n'est pas heureux, et pourtant, dans l'état d'indifférence on est si loin du mal-être...

À cause de cette notion funeste du «bonheur», qui est une conception trop élevée du bien-être, les gens se croient beaucoup plus malheureux qu'ils ne le sont en réalité.

mardi 10 avril 2018

Les potins de la Génération 6/49

Après la Génération X, théoriquement, il ne devrait y avoir plus rien. Malheureusement, ce ne fut pas le cas, et on a continué de façon absurde à faire des enfants sans espoir.

C'est ainsi que sont nées, pour bien différencier tous les nouveaux bébés absurdes et sans espoir, les Générations Y et Z.  La Génération Y est aujourd'hui dans sa trentaine, et s'amuse beaucoup à potiner avec les cellulaires, tandis que la Génération Z s'amuse aussi beaucoup à potiner avec les cellulaires, mais en plus, et voilà sa particularité, elle ne fait qu'une mentalement grâce à un potinage intensif, elle est très conformiste, ET SURTOUT, elle veut devenir RICHE SANS TRAVAILLER.

C'est cette génération que je rebaptise aujourd'hui, de façon si appropriée, la «Génération 6/49».

C'est la génération la plus haïssable, la plus conformiste, la plus fausse et la plus «YOU OWE ME» que je connaisse. Si vous pensez faire travailler un dividu de cette génération, c'est que vous n'y comprenez rien. Parce que le dividu s'active fortement, vous pensez qu'il travaille, mais il n'en est nullement : tout est apparence avec les dividus de la Génération 6/49, parce que les médias leur ont appris que tout est apparence. Vous avez donc affaire à un simulacre de travail de la part d'un simulacre d'individu (ce qui s'appelle un «dividu»).

Leur esprit est un potin réel. C'est-à-dire qu'il marche comme un potin, zézaie comme un potin, et sent comme un potin : c'est donc un POTIN. Le mot «potin» est proche du mot «cul», parce que potin est proche de popotin. Les dividus de cette génération sont donc des CULS: ils consomment du cul, agissent comme des culs et sont assis sur leur cul.

Voilà ce que j'avais à dire sur cette génération du gros lot, qui n'achète pas de billet de loterie, parce que ça coûte trop cher: leurs parents ont, après tout, un bill de cellulaire à payer.

mercredi 4 avril 2018

Les pacifistes ne pensent qu'à eux et leur petit confort personnel

Ça coûte cher de faire la guerre, mais au fil du temps, ça coûte infiniment plus cher d'être pacifistes.

En fait, dans la guerre, il y a une probabilité de vie ou de mort, mais dans le pacifisme, c'est la mort à petit feu assurée.

Il est impossible de gagner gratuitement et sans effort avec les idiots de ce monde : il faut se battre.

Les plus minables

Le pacifisme est le signe le plus sûr de la minabilité la plus totale.

Ce monde est plus que mûr pour une guerre sale et sans merci.

Que faire dans cette vie absurde? - Mode d'emploi

Il est préférable de répondre à l'absurde par l'absurde. La vie n'a pas de sens. Nous sommes à la poursuite du beau, sans en être véritablement conscients, mais nous sommes toujours à la recherche du beau en tout, absolument tout, jusqu'à la beauté de notre étron que nous chions dans notre belle cuvette. Impossible d'en sortir. Notre cerveau est branché de cette façon. Pourquoi? Ce pourquoi est beau aussi. Il montre que nous nous questionnons, et il est beau de se questionner, il est beau de pouvoir se questionner. Pourquoi est-il beau d'être conscient? C'est-à-dire d'être «là», en train de savoir ce qu'on fait? Enfin, nous croyons savoir ce qu'on fait, mais le sait-on vraiment? - Je ne crois pas. Le sourire gratuit d'une jolie fille a le pouvoir d'inverser tous les signes de la vie d'un homme. Pourquoi? Comment? La beauté. Le sourire. Le regard souriant. Tout à coup l'avenir s'ouvre. De belles choses à l'horizon. Un océan de bonheur. Des couleurs fascinantes, des formes, des gestes. Un sourire pourtant mille fois vu, mais toujours nouveau, unique, toujours neuf, jeune, immortel, un éclair de joie infinie, paradisiaque. La beauté qui est le salut de tout. Mon salut. La vie est un combat non pour le pouvoir, mais la beauté. La beauté n'a pas de sens. C'est ce qui fait sa beauté. Le sens est interne, senti, vécu, actualisé. Pourquoi se questionne-t-on sur le sens de la vie lorsque le sourire gratuit d'une jolie fille est notre salut? - Parce que se questionner est beau. On ne sort pas du cercle. L'être humain se questionne. Que faire dans cette vie absurde. Je ne sais pas. Je me sens de plus en plus déconnecté, «inapproprié». Est-ce une réponse? Probablement. Si la beauté peut être une réponse. Je dirais que la vie a un sens lorsqu'on regarde les autres s'efforcer de croire qu'elle a un sens. Malheureusement, elle n'en a pas. Pourtant, tout est si beau. Nous sommes si déconnectés de notre corps pornographique, du corps pornographique des autres, de nos émotions pornographiques, des émotions pornographiques des autres. Englués dans notre moi pornographique, nous nous comprenons comme des ordinateurs pornographiques, des sortes de robots pornographiques, et nous avons raison. Nous avons soif de lumière bleue. Nous avons soif de force, d'expansion darwinienne, d'objectivation, d'aliénation de nous-mêmes. Nous mangeons des nutriments, nous analysons des grilles, nous quantifions des qualités, nous maximisons, croissons, performons. Il n'est plus question de moi, toi, nous, eux, mais de croissance. La croissance est de circonstance. À quelle fin? - À fin de faire exploser la planète. Pourquoi? - Parce que l'homme ne sait pas tout à fait ce qu'il fait, ni pourquoi, ni comment s'en sortir. Bref, il n'a aucune solution à son anéantissement programmé, et ne veut pas voir qu'il n'a pas de solution. Les femmes sont belles. La vie a un sens. Et pourtant elle n'en a pas. Mon corps et mon esprit sont utilisés par les autres à des fins que je n'approuve pas. Pourtant, je me force à croire que j'agis correctement. Pourquoi? - Parce que je dois manger moi aussi. L'État, la police, la société, les compagnies sont toutes des entités qui m'aliènent irrémédiablement. J'essaie d'en sortir, mais personne ne peut vraiment échapper au courant massif qui emporte tout. Je me sens pris dans cette vague puissante de merde qui me tue. Je ne peux y faire grand-chose. Je produis du capital, j'en dépense, je m'aliène comme tout le monde, et c'est normal. Comme c'est normal de voir les gens à travers des grilles et de les discarter comme de purs objets. Je pense à la mort et au suicide tous les jours, et c'est normal, comme une seconde nature. Nous sommes tous objectivés et quantifiés de l'autre côté des médias sociaux et de l'internet en général, et nous ne pouvons rien y faire. C'est vu comme presque normal, un mal nécessaire. C'est pour notre bien. Pour que le capital nous connaisse mieux. Pour le progrès, la croissance. Dans quel but, à quelle fin? - À fin de notre anéantissement, de nous, et de la nature, et du globe. À la fin, la beauté qui donne sens à tout se détruit elle-même. Pourquoi? - Parce qu'elle ne sait pas qu'elle se cherche en tout, et que c'est tout ce qu'elle cherche. La destruction est belle, le champignon est beau. La beauté cherche la beauté. Pourquoi? - Parce que ça lui fait du bien en dedans. Elle se sent bien quand elle voit de belles choses. Elle approuve, elle légitime, elle se rend à ce qui est beau, elle donne. Elle est prête à tout donner pour la plus grande beauté, même son feu. L'esthétique et l'art sont ce qui passe pour être le plus superficiel, et pourtant sont le plus essentiel. Nous ne pouvons nous l'avouer. Nous refusons ce fait en nous. Nous nous durcissons éthiquement contre cette vérité inéthique. Nous nous montrons brutaux, froids, objectivants, autoritaires. Nous avons peur de la beauté. La beauté gratuite. La nourriture est belle, bonne, manger est beau, mais ce ne sont que des nutriments calculés. L'être humain n'est qu'un consommateur égoïste, un amas de gènes en quête de pouvoir, de possessions, d'immortalité si possible. Il veut qu'on se souvienne de lui. Dans quel but, à quelle fin? - À fin qu'on se souvienne de sa vie absurde dans un monde absurde. Nous répétons machinalement des gestes, des attitudes, des émotions et des pensées obsolètes. Et nous le sentons parfois confusément, mais persistons quand même, parce que nous ne voyons pas d'autre solution, car en effet, à l'heure actuelle, il n'y a pas d'autre solution qui consiste à être autre chose qu'un foutu robot emporté par le flot des robots foutus sur la courbe fatale de la croissance foutaise. L'humanité n'est pas menacée de disparition. Elle est en fait disparue depuis si longtemps que nous ne pouvons que jouer pitoyablement à être humains avec les bribes de souvenirs que nous en avons, et c'est ainsi, nous ne réussirons toujours seulement qu'à être des robots imparfaits et pas propres, de pauvres simulacres impuissants de nous-mêmes et de tout le reste. Et c'est ici qu'il faut être le plus bassement artiste. C'est ainsi que le plus élevé est rabaissé au plus bas, le plus bas au plus haut, et tout devient parodie. Oui c'est ainsi. Vous savez maintenant comment employer votre vie absurde. Ça fonctionne.