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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

vendredi 27 août 2021

La prison pour les riches

Les grosses fortunes devraient être déclarées illégales et leurs propriétaires jetés en prison.

La concurrence pour le gain monétaire est totalement mauvaise pour la société et le monde en son entier. Nous nous trouvons en ce moment face à plusieurs menaces différentes, dont la plus visible est la menace écologique.

Si l'État est capable de briser des trusts au nom de la concurrence, il est capable de briser la concurrence pour le gain monétaire, qui est autant une injustice que les monopoles.

Quand l'accumulation de l'argent dépasse de loin les besoins naturels, et même les besoins non-nécessaires mais tout de moins «justifiés», comme par exemple l'accumulation de livres pour faire de la recherche, elle ne sert qu'à amasser du pouvoir sur les autres individus de la société et faire des classes de maîtres et de serviteurs qui vivent vraiment séparées les unes des autres et sont opposées de façon irréconciliable dans leurs intérêts, car il ne s'agit ici depuis toujours que de faire travailler ceux qui n'ont pas d'argent pour ceux qui ont de l'argent, et que les premiers se résignent à leur sort, à leur subordination, à leur misère, qui une fois bien implantée, se perpétue d'elle-même, et les puissants le savent. Les différents types de capitaux étudiés par Bourdieu sont reliés, et le capital économique d'un individu facilite souvent grandement l'accès à tous les autres types de capitaux dans la société, même si le riche n'en profite pas toujours, comme d'aller étudier à l'Université Harvard par exemple, qui donne de très grands avantages à chaque diplômé, même si ce sont les derniers des connards.

Le problème avec le communisme est que ceux qui sont au pouvoir accaparent toutes les richesses, alors que les citoyens sont pauvres et sont tous des serviteurs de l'État corrompu. C'est le même principe que le système capitaliste, sauf que le pouvoir se retrouve tout à la même place: dans l'État, qui a le pouvoir légal, le pouvoir exécutif, et le pouvoir de la fortune, accentué par le fait que les gens en face de lui sont pauvres et définitivement sans pouvoir. Les procès bidon sous le pouvoir communiste, ainsi que sous le pouvoir nazi, sont l'image parfaite de ce qu'est l'État dans ces systèmes. Telle justice, tel État. Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut. Comme les employés dans une entreprise qui prennent toujours un peu la ressemblance du patron. Dans le système capitaliste nous avons aussi cette parodie de justice, mais de façon fragmentée et individuelle. Dans notre système, il est clair et évident que les riches sont toujours avantagés dans un procès s'ils sont défendeurs, et encore davantage s'ils sont les plaignants. Le pouvoir est donc toujours en faveur des riches dans notre justice actuelle, ce qui est une injustice au cœur même du système. Autrement dit, notre système de justice est un système d'injustice et de prolifération de l'injustice, et ceci paradoxalement fait l'affaire des magistrats, de la police, des services de sécurité et des services correctionnels, car ça leur donne du boulot, mais ça ne fait pas l'affaire des gens ordinaires, au contraire, car c'est aussi les fonds publics qui paient pour tous ces nouveaux problèmes, qui causent aussi de la violence et des pertes de vies humaines.

Or, les scientifiques sont en train de découvrir qu'une bonne partie des injustices est créée par les conditions socio-économiques défavorables elles-mêmes (parfois en association avec les facteurs génétiques qui y réagissent). C'est une des raisons majeures de la lutte pour l'égalité dans tous les secteurs de la société, et pas seulement entre hommes et femmes «ordinaires». Cette lutte entre les sexes est une lutte à l'intérieur même d'une injustice plus profonde. La femme qui accède à un poste de haute direction et qui devient riche peut bien être saluée, mais ne représente pas globalement un progrès et n'est finalement que la perpétuation de l'injustice profonde du système sous une autre forme. C'est pourquoi on peut considérer cette lutte pour l'égalité entre les sexes comme une diversion d'une lutte beaucoup plus importante. Si l'on remplace le tyran homme d'une ville par un tyran femme, qu'est-ce qu'on a changé? On se retrouve dans le même rapport de domination et de soumission. Comme si les femmes arabes enlevaient leur voile et forçaient les hommes arabes à porter le voile à leur place, il y aurait vengeance, mais pas plus de justice.

Accomplir des choses seulement pour le gain monétaire, donc pour l'accumulation du pouvoir sur les autres individus de la société, voir des pays entiers, ne devrait être permis à personne. Ceci devrait être une règle fondamentale. Tout ce qu'accomplissent les individus de la société devrait être fait toujours par vocation et jamais pour l'argent, de façon à ce qu'ils en retirent une récompense immédiate, au lieu d'un salaire proportionnel au degré d'aliénation. Si les individus font ce qui ne correspond pas à leur vocation intérieure, ils ne seront punis que par l'ennui. On s'entend que si la vocation de quelqu'un était d'«accumuler de l'argent sans fin» afin de «dominer tout le monde» et de «faire la fête sur le dos de tout le monde et aux dépens de tout le monde» comme le font nos riches actuels, on s'entendrait pour dire que cette personne a un problème mental de type sociopathique, car on voit mal en quoi l'accumulation de billets verts pourrait être une vocation «saine» pour l'humanité. Le seul motif derrière cette accumulation de billets ne peut être que l'accumulation du pouvoir contre les autres. Ces riches consacrent leur vie entière au malheur des autres, afin de pouvoir profiter seuls de leur petit bien-être et d'acquérir des droits de privilégiés. Et ils ont le culot de s'ériger en modèles à suivre, fiers et prospères, alors qu'ils ne sont en réalité un exemple pour personne et une honte.

Les biens de luxe devraient être prêtés pour une période déterminée à n'importe quel citoyen. Alors la fille qui monte dans la Ferrari d'un type ne pourra plus être avec lui seulement pour sa Ferrari (et son pognon). Le type en question devra être beaucoup plus intéressant que tous les biens de luxe qu'il a empruntés, et cela il ne pourrait l'être que s'il développait sa véritable vocation, et la fille ne perdrait plus son temps à chercher un type que pour son argent, chose qui nous le savons, ne conduit qu'à des désordres et au malheur, car le riche a conscience la plupart du temps qu'il n'est pas aimé pour lui-même, ce qui produit de la souffrance chez lui.

Si la «vocation» d'un riche c'est de faire des sandwichs qui lui coûtent moins cher, pour les revendre plus cher, ce qui est au cœur de tout le système capitaliste, il rognera sur la qualité, la quantité, la durabilité, la sécurité, et l'hygiène. Presque tous les produits que nous achetons et consommons aujourd'hui sont affectés à tous ces niveaux, et s'il n'y avait pas des lois pour nous protéger dans certains cas, ce serait encore pire.

Tous les citoyens devraient non seulement lutter pour une égalité réelle entre hommes et femmes, mais une égalité entre tous les citoyens sans exception de façon à éliminer les classes économiques. L'accumulation d'avantages, de pouvoir, de biens et d'argent devrait être considérée comme un délit criminel. 

L'être humain est beaucoup plus valorisé quand on l'estime pour lui-même que pour son argent. Pourquoi donc se bat-on encore pour faire plus d'argent au lieu de développer ses talents et sa richesse intérieure? C'est parce que le jeu tout entier qui s'appelle «capitalisme» est fondé sur l'argent, et que la majorité y sera toujours perdante.

Le noyau de la vraie richesse est composé de la santé, de l'amour, du sexe, de l'estime de soi-même. La preuve en est que si le riche n'a ni la santé ni l'amour véritable, sa richesse ne lui sert plus de rien, et il est prêt à la dilapider pour le sexe, qui est normalement la culmination physique de la passion pour une autre personne. Tous les châteaux, les diamants et les jets privés du monde ne remplaceront jamais la santé ni la personne aimée passionnément. Tous ces vieux riches qui se promènent seuls dans leur bagnole de luxe et qui cherchent encore l'amour n'ont pas investi leur argent et leur temps à la bonne place. Ils se servent de leurs biens comme d'appâts, car ils se savent au fond des nullités. Ils ont choisi la voie facile, et n'attirent à eux que le menu fretin des femmes qui ne pense comme eux, qu'à l'argent.

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