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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mercredi 24 juin 2009

La croisière s'amuse

Petit inconfort ce matin, à cause de l'excès de porto d'hier soir. Mange un peu, me remets rapidement, café. Pas le temps de lire aujourd'hui, trop de travail. Le proprio vient faire des réparations sur le bain et le lavabo, peux pas me laver, mon corps est une zone sinistrée, surtout mes beaux cheveux gras, arrangés en boule de billard pour l'occasion.

Réfléchis en parallèle sur la critique. Je suis plutôt gai dans la vie de tous les jours, sauf au réveil où je suis grognon jusqu'à ce que j'aie mangé. Je ne m'acharne pas sur quelqu'un si je crois qu'il a tort. À moins que cela ait des conséquences directes sur ma vie, je me suis fixé pour principe de ne pas perdre mon temps à me battre avec les conneries des autres (je voulais dire les «imbéciles», mais c'est un peu fort). Des tarés (je cède finalement), on n'en manque pas, alors si je commence à m'arrêter, j'ai pas fini. Que faire avec quelqu'un qui comprend tout de travers mes propos? Ainsi ma devise : «Les chiens aboient, la caravane passe», est pleine de bon sens. Désolé, mais je dis ce que je veux. Vous trouvez ça trivial? -tant mieux, je ne tiens pas particulièrement à être original. C'est souvent quand on veut l'être qu'on l'est le moins.

J'ai de grands amis, de grands ennemis, des gens qui me détestent royalement. Pourquoi? C'est pas clair pourquoi, mais ça semble viscéral. On aimerait m'éliminer de la carte à cause de mes opinions. Que mes ennemis se le tiennent pour dit : j'aime la bagarre et je suis infiniment cruel. Par contre, je suis souvent comme le lion et je regarde passer ma proie d'un oeil insouciant. La plupart du temps j'en ai rien à foutre, et je n'ai pas le droit d'en avoir quelque chose à foutre parce que mon temps est très limité. Le culte de l'intellectualité, on peut s'en passer. Je n'ai rien à prouver. Les critiques positives, j'adore. Les critiques négatives : que ça soit bref, cohérent et précis. Autrement, vous avez du temps à perdre. Contrairement à d'autres, je ne passe pas mon temps sur le Net à critiquer le travail des autres; je m'occupe à créer, à faire quelque chose par moi-même. Quand on n'a rien de bon à apporter, on passe son temps à essayer de détruire le travail des autres en se croyant intelligent.

Mon but en écrivant est de tout dire. Ce blog, c'est mon journal personnel actuel. J'ai un autre blog pour mes journaux passés. Je m'impose le moins de limites possible, sinon, à quoi ça sert d'écrire? Je ne peux pas plaire à tout le monde, et mon désir le plus cher est de réussir à écrire quelque chose de personnel.

Je veux que ça soit moi dans mes écrits, et pas un auteur quelconque (philosophe, romancier, etc.) ou un professeur ou autre. J'ai toujours cherché à développer mon style, ma pensée propre. Vous regardez par la fenêtre et vous ne voyez que des choses banales, la banalité même d'une journée habituelle et banalement banale. Moi je dis que c'est votre regard sur le monde qui est banal. La conversion phénoménologique du regard est toujours utile.

Ma démarche est une véritable lutte pour la réplication de mon monde au moyen de l'écriture avant que celui-ci ne disparaisse à tout jamais. Elle représente une affirmation brute et totale de moi-même. À cette fin, je dois être au plus près des choses et de mon existence propre. Il y a la réplication de ce qui est, mais il y a aussi la création, le façonnement de ce monde au fur et à mesure.

Contre la tendance au nivellement de la personnalité, je cherche à faire exploser la mienne, à la faire croître au maximum. Je veux échapper à la tristesse, à la tragédie de ce monde somnolent soumis principalement à l'impératif économique et oubliant, contraignant, étouffant les individualités qui font toute la richesse de la vie. J'effectue ma propre percée vers la joie affirmative du soi infini au coeur du plus particulier.

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