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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

jeudi 26 août 2010

Laisser-être l'Être no.783

1.La conclusion de Heidegger, vers la fin de sa vie: l'importance du «laisser-être».

2.Je pensais à ça et je revenais là-dessus hier, car on parlait de la cigarette, et à quel point il faut tout le temps qu'on nous fout de la merde dans tout pour nous rendre accros. On ne peut jamais nous laisser vivre en paix et nous offrir la possibilité de fumer des cigarettes de tabac naturel, sans arsenic, et sans les autres produits chimiques toxiques qu'on fout dedans pour créer une addiction aux poisons. À ce sujet, je ne comprends toujours pas pourquoi les gouvernements laissent ces industriels du tabac continuer à opérer, puisque leurs produits sont réellement, et de plus, volontairement toxiques et dangereux pour la santé. Tout le monde le sait aujourd'hui grâce aux enquêtes et aux procès intentés contre ces entreprises criminelles qui empoisonnent carrément les gens en leur foutant des cancers, et pourtant, personne ne fait rien. On devient fous pour la listériose, grâce aux médias stupides, qui a peut-être tué 10 personnes, mais pour la cigarette, qui tue des milliers de personnes par jour, coûte une fortune en santé publique et créée aussi, et constamment, de par notre laxisme, une jeune clientèle «fraîche», on ne fait rien. Justifier l'intoxication par la cigarette en invoquant la liberté de «choix personnel», tout en étant «éclairé» sur sa toxicité, c'est justifier la consommation, par choix «éclairé», de saucisson contaminé à la listériose par choix personnel, ce qui est un non-sens, car les deux rentrent dans la question de la santé publique. C'est cet illogisme de nos gouvernements que je ne comprends pas: deux poids, deux mesures. La cigarette rentre pourtant dans la santé publique, comme la bouffe. Il faut dire qu'en cour, on n'a peut-être pas réussi à prouver qu'un peu de poison en petites quantités chaque jour pouvait tuer suffisamment son homme.

Les drogues dures sont moins toxiques que la cigarette. Ce qui fait leur «illégalité» est le fait qu'elles ne sont pas approuvées par le gouvernement à cause de l'opinion publique défavorable cultivée depuis des décennies sur la fausse croyance de la «dépendance» engendrée par celles-ci, c'est tout. Or, il n'y a aucune dépendance autre que «psychologique» aux drogues dures, ni même à la cigarette au sens strict, mais l'effet de sevrage pour celle-ci est cependant plus fort que pour l'héroïne, par exemple, s'il y en a un, car ce n'est pas toujours le cas.

3.Ainsi, tout repose sur l'«agression». Tout le système, toute notre façon de vivre est fondée là-dessus: l'agression, la sollicitation constante, le pillage, la prédation et la destruction par la «pollution», qu'elle soit sonore, visuelle, environnementale ou culturelle, etc. Déjà Heidegger, avec le Ge-stell, la mise en sûreté de tout comme «fonds», comme stock, de la nature comme de l'homme, et nous le voyons avec les biotechnologies qui visent l'instrumentalisation croissante de l'homme sans autre considération dernière que celle du profit, pensait l'événement fondamental, et probablement dernier, de l'existence humaine. Le «mise en sûreté comme stock», le Ge-stell, l'appropriation-appropriante ou l'entrée dans le cercle de l'«Usure», nous conduit droit à l'inhumain et à l'«immonde», autrement dit, à la perte du monde, comme nous l'éprouvons présentement, mais qui a déjà commencé depuis plus d'un siècle, c'est-à-dire, la disparition graduelle et irréversible des espèces animales et végétales, la destruction de l'environnement et de l'atmosphère, et la réduction de l'homme, comme du reste, à un pur instrument du profit, entres autres, par le statut juridique de la corporation «sans visage», pour qui tous les dommages causés sont toujours des «externalités», ainsi que par la logique concurrentielle et carrément suicidaire du capitalisme selon notre conception actuelle de celui-ci.

Les herbiers débordent d'échantillons de plantes qui ont complètement disparu de la planète depuis déjà presque cent ans ou peut-être plus, et l'hécatombe se poursuit. Les biologistes prédisent que d'ici quelques dizaines d'années, il ne restera plus que quelques espèces, celles sur lesquelles reposent essentiellement notre alimentation, un peu à l'image de l'homogénéisation des modes de vie, qui laissent tranquillement la place au mode de vie «américain» partout sur la planète, faisant disparaître la diversité et les particularismes. Dans ce cas, la plus grande «union» rendue possible par la mondialisation, aura peut-être comme tendance une réduction des conflits armés et des inégalités matérielles, mais elle poussera en même temps à l'uniformité et à la pauvreté extrême en termes de richesse culturelle, des savoir-faire et des divers modes de vie et de pensée.

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