Pages

«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

vendredi 26 mars 2010

L'algorithme de la contrariété


Quand le médecin me dit qu'il faut faire ceci ou cela, conduire des tests en double, je dis que je ne veux pas. Quand il lâche prise au bout de dix minutes, je dis que je veux, mais il évite ma réponse et me réfère à un autre spécialiste. J'accepte alors sa nouvelle proposition, mais ça me démange en dedans... J'ai maintenant envie de le rappeler et de lui demander de passer à nouveau ces tests qui sont probablement inutiles. Je vais probablement le faire demain matin. Peut-être qu'il ne me rappellera pas. Après tout, ça lui aura pris presque cinq jours à me rejoindre et quatre appels. Je n'étais pas là aux heures que je lui laissais, et lorsque je rappelais je tombais sur le répondeur de sa secrétaire.

C'est comme ça, l'algorithme de la contrariété, je suis pris avec cette maladie. Quand on me dit oui, je dis non, et puis quand on se ravise et qu'on me dit non, je dis oui. Mais lorsqu'on vient à me connaître on dit non en premier en espérant que je dise oui, mais si je viens à vous connaître moi aussi, je dirai oui en premier pour vous faire croire que je tombe dans votre petit jeu, mais je dirai non à la dernière minute. Par contre, si vous voulez que je dise non et que vous dites oui pour me faire dire non, je vais le sentir et je vais dire oui. Cependant, si je sens que vous feignez l'intention de me faire dire oui et que vous dites oui finalement pour me faire dire oui et ensuite non à la dernière minute, je vais dire oui. Pour finir, si je sens que vous sentez que je sens que vous feignez de feindre l'intention de me faire dire oui et que vous dites non finalement en espérant que je feigne de feindre de dire non et ensuite un autre non à la dernière minute, je devrais dire non, mais je vais dire oui, question de mélanger un peu les cartes.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire