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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

jeudi 29 septembre 2016

Ce à quoi l'homme croit change, mais ses besoins sentimentaux sont invariables. Si un jour il croit à Dieu, un autre jour il peut croire dur comme fer à Darwin, ou à la Raison, comme chez Hegel. Par contre, s'il prend conscience de ses besoins émotifs, c'est une autre histoire. Ces besoins sont plus que nous le pensons, ou même, le pouvons penser, à la base secrète de toutes nos pensées. Ceci est peut-être bien la preuve que nos pensées sont bien ancrées dans des émotions, et que le cerveau est loin d'être comparable à un ordinateur, comme on aimerait bien nous le faire croire.

Boards of Canada - Reach for the Dead

Album en octobre

Voici un exemple de montage que j'ai fait cette semaine. Il y a quatre couches de samplings, dont les sons de la foule au métro Berri-UQAM qu'on entend bien au début, et des bouts de différents films dont j'ai coupé et inversé des parties. Ce montage servira de base à un morceau. L'album sera dans l'esprit de l'Halloween. Le chien qui jappe et l'horloge sont de deux films différents. Les portes qui grincent, d'un troisième.

Demo samplings

L'homme nouveau, prêt pour devenir une machine

La motivation inconsciente de l'homme nouveau est de devenir une machine. L'interface homme-machine est déjà une réalité, après les infinies transformations chirurgicales qui visent à nous redéfinir physiquement, le redesign psychique au moyen de produits pharmaceutiques ou d'interventions sera la prochaine étape, si ce n'est déjà commencé.

Rappelons le contexte de l'homme «nouveau»:

1. Il ne croit pas en Dieu. En fait, il pense ne croire en rien, mais il croit à la matière, et à bien d'autres choses. C'est juste que ses croyances sont inapparentes, parce qu'elles semblent à tous, et surtout à lui-même, si évidentes.

2. Il ne croit pas à la «forme». La langue, les manières, les façons, les procédés, il s'en fout: l'important c'est d'arriver au but.

3. Il croit que la matière est séparable de la forme, et de plus, qu'elle doit en être séparée, puisqu'elle est inutile. Cette idée de matière sans forme est une réaction inconsciente à l'ancienne domination des prêtres: on se débarrasse des prêtres, on se débarrasse de la «forme».

4. Il croit à la science, presque à la manière d'une religion, mais elle ne peut apporter aucun sens à sa vie, surtout pas depuis la funeste théorie de Darwin.

5. Il croit à l'efficacité, mais il ne sait pas trop dans quel but. Finalement, il ne cherche qu'à se remplir les poches comme tout le monde et consommer des marchandises en pensant y trouver le bonheur.

6. L'empathie pour lui est un suicide: il est viscéralement incapable de se mettre à la place de l'autre, et il n'est pas capable de le faire parce que ça ne lui sert à rien, surtout pas à entrer au Paradis.

7. Il vit dans le moment présent et ne s'occupe que de ce qu'il peut saisir des deux mains. Il n'est pas angoissé par le futur ni la mort, puisqu'il n'est pas capable d'introspection (l'attention de base lui manque), et il a le sentiment que l'Internet le rend immortel.

8. N'étant pas capable de rentrer en lui-même, il est obligé d'aller vers les autres, il est donc grégaire.

9. Il est apolitique, puisqu'il ne comprend rien à la forme.

10. Il croit au corps, au sexe. L'amour est de peu de valeur pour lui, voire, c'est une attrape, ça le ralentit dans la poursuite de ses plaisirs. Les relations sont courtes et peu profondes, et cela passe pour normal de part et d'autre, puisque c'est réciproque. Pour lui, l'engagement équivaut à la mort.

11. Il se plaint parfois d'être «interchangeable», mais il ne croit pas à la vocation, et traite les autres comme si elle n'existait pas. Il croit que l'homme est infiniment malléable, comme une matière sans forme définitive. Tout cela est bien dans l'esprit démocratique, où tous doivent être en principe «égaux», autrement dit «interchangeables» et sans «forme».

12. Il croit que le cerveau est un ordinateur. En fait, depuis des décennies qu'on compare funestement le cerveau à un ordinateur, il a fini par y croire et cela est maintenant une évidence. Je ne sais pas si cela a commencé avec Descartes, mais je sais que la mort de Dieu et l'élévation de la Raison au niveau d'un dieu datent de Hegel. Depuis, nous vivons sous la domination de la Raison comme si elle pouvait tout et expliquait tout, comme si l'homme n'était animé que par des motivations rationnelles ou ne fonctionnait que rationnellement. C'est dans ce contexte qu'on en vient définitivement à croire que le cerveau est un ordinateur, et qu'on veut devenir toujours plus «machine», au moyen d'extensions du corps humain. Nous assistons aujourd'hui à une aliénation de l'homme par la raison (au lieu de la folie).

13. Nous croyons vivre dans la science, mais nous n'avons jamais autant nagé en pleine mythologie.

14. L'utopie et l'idéologie sont si fortes et consensuelles grâce aux télécommunications que nous croyons en être entièrement exemptes.

mardi 20 septembre 2016

L'histoire se termine

L'histoire se termine un jour... À l'adolescence, toutes les possibilités s'offrent à nous: le monde semble infini. Dans la vingtaine, on se croit éternel et invincible. Dans la trentaine, on se prend pour un dieu vivant. Dans la quarantaine, les douleurs physiques et morales, les revers et les remords ou les regrets commencent à apparaître: c'est le début du doute... du grincement de dents...

Quand la vérité nous tombe enfin sur la tête, soudain on se retrouve face à un mur: la réalité n'est pas ce qu'on pensait: tout n'était que mirage, illusion...

La sensation de se sentir soudain «fini» n'est pas plaisante. N'est pas non plus très enivrante l'impression que les possibilités sont épuisées... que plus rien ne changera vraiment désormais, que l'«aventure» est terminée.

La pensée de la mort, dans la quarantaine, devient de moins en moins une «pensée» et toujours plus un fait, une évidence, que dis-je? une certitude.

Dans la quarantaine, on peut enfin calculer le nombre d'années qu'il nous reste à vivre. Dix, quinze, vingt? on le sait dorénavant: c'est pas long.

Les chances de mourir dans la cinquantaine ou la soixantaine sont énormes, multipliées par X.

Et de toute façon, qu'est-ce que vivre dans la soixantaine? qui est prêt à être vieillard?

Oubliez les jeunes femmes. Oubliez la séduction. Oubliez la beauté. Oubliez l'acuité d'esprit.

Vous bougez de moins en moins, au propre et au figuré; vous commencez de ressembler à une statue, puis, à votre futur corps inanimé, immobile comme une roche: votre cadavre, qui vous va si bien.

On peut rire de tout cela et feindre de s'en foutre, but who really cares?

Nos fanfaronnades devant la mort ne changeront jamais rien au fait que chaque fois qu'un être meurt, que ce soit un être humain ou un animal, c'est une tragédie.

Le jour où on découvrira comment rendre la mort évitable, ces esprits stoïques ou moqueurs devant la mort nous paraîtront stupides et vains.

Il n'y a aucune philosophie à tirer de la mort, pourquoi continuons-nous de mourir?

Nos bravades ridicules n'ont aucune raison d'être devant ce qui n'est qu'un échec scientifique.

En regard du progrès actuel, la mort n'est plus une tragédie «naturelle», mais est dorénavant une tragédie scientifique...

Car il n'y a rien de «naturel» en l'homme. Le naturel n'est que le «ce qui va de soi», or, qui a dit que tout allait de soi? que tout ce qui est ou tout ce qui nous arrive était «normal»?

Le normal, le naturel, et le «ce qui va de soi» ne sont que les vacances de la pensée.

Dans les cellules des êtres vivants, il y a une horloge: qui a dit que c'était «naturel»?

Même dans les cellules souches, il y a une horloge, mais il y a certains êtres vivants qui n'ont pas d'horloge dans leurs cellules, et celles-ci se régénèrent constamment...

Il y a certains animaux dont on ignore l'âge...

Mais l'homme continue de mourir et cela devrait être «normal»?

Oui, dans notre cas, on peut bien dire avec les existentialistes que «la vie est absurde».

Inutilement absurde...

lundi 19 septembre 2016

Chaque époque a besoin de ses sorcières.

mardi 13 septembre 2016

Le réchauffement climatique, on s'en fout!

Je viens d'apprendre que non seulement le réchauffement climatique va aller en s'intensifiant, mais qu'il ne sera pas non plus stoppé. Pourquoi donc? -Parce que maintenant que les glaces fondent dans l'Arctique, il y a de nouveaux gisements de pétrole à exploiter... L'exploitation de cette nouvelle source de pétrole entraînera plus de réchauffement, ce qui fera fondre encore plus de glace, nous permettant de découvrir encore plus de sources, et ainsi de suite: c'est un cercle vicieux.

C'est ainsi que nous allons, sans pouvoir rien y faire, vers notre suicide planétaire.

À ma grande surprise, et malgré tous les discours et les études scientifiques, les politiciens ne sont pas près de faire quelque chose. Actuellement, la tendance irait plutôt en sens contraire: les pays sont en concurrence pour s'approprier les nouvelles ressources de pétrole, et le Groenland est pris d'assaut par les compagnies pétrolières qui veulent toutes y faire du forage. La raison principale de cette course, vous l'aurez deviné, est le besoin de capitaux: plusieurs centaines de milliards.

Or je me demande à partir de quand la recherche sans fin de «capitaux» peut-elle porter gravement atteinte à la qualité de vie des gens, ainsi que de la nature, et être stoppée. Il semble qu'il n'y ait pas de limite naturelle pour l'homme capitaliste, et que toute ressource doive être exploitée jusqu'à sa fin, ou son extinction, sans considération des victimes, parce que l'argent prime sur tout.

On retrouve dans ce problème la même logique suicidaire que celle de l'escalade nucléaire: «Si nous ne développons pas l'arme, nos ennemis vont le faire, eux; il faut donc développer cette arme si terrifiante qu'elle en est absurde, inutilisable, et même, en trouver de toujours plus puissantes». Cette folle escalade meurtrière de la surpuissance ne peut avoir de fin, en principe. On nous dit qu'il y a des progrès internationaux en matière de désarmement, et c'est très bien, mais peut-on empêcher un seul rapace capitaliste de détruire la planète? -Il semble que non.

Une variante de la logique en cours: «Si nous ne le faisons pas, ils vont le faire». Or la question ne devrait pas être là, nous devrions plutôt nous demander: «Si nous étions les seuls à pouvoir le faire, le ferions-nous quand même?». Cette façon de formuler le problème nous ramène à la question du choix éthique, qui est évacuée dans l'autre formulation. Cela devient plus clair avec cet exemple: «Si nous ne le volons pas, ils vont le voler». -Est-ce que cela fait du vol quelque chose de correct parce que tout le monde le fait? -Pas plus.

Voyez-vous, une mauvaise action ne devient pas subitement bonne parce que tous la font.

Notre comportement global, en tant que civilisation, n'est pas meilleur que celui des hommes des cavernes, il est seulement beaucoup plus dévastateur.

Personne ne s'empêchera de rouler en auto même si demain nous sommes obligés, chacun, de porter une bonbonne d'oxygène. En effet, pourquoi m'empêcherais-je de rouler en auto si le voisin le fait? si la ville entière le fait? si le monde entier le fait?

C'est ainsi qu'à la fin, la responsabilité de la fin du monde sera rejetée sur les «autres», c'est-à-dire, sur personne.

Personne ne sera responsable, comme personne n'est actuellement et individuellement responsable.

Malgré tous les livres, tous les discours, toutes les manifestations, toutes les études scientifiques, nous ne pourrons arrêter la catastrophe, parce que nous pouvons tout transformer, mais nous sommes incapables de nous changer nous-mêmes...

C'est ainsi que la fin du monde sera inévitable, que dis-je? elle est déjà en marche et ne peut être arrêtée.

La Terre est en train de mourir, et l'homme, ce petit pou à sa surface, crèvera lui aussi de son sort d'idiot et ce sera bien mérité.

Si l'esprit ne contrôle plus le corps, le corps périt.

L'esprit ce sont les gouvernements, la science, l'éthique, la philosophie, pas la dictature des capitaux.

dimanche 11 septembre 2016

Mon retour de voyage en pays de Facebook

Je me suis laissé égarer pendant quelque temps en pays de Facebook, mais voilà, maintenant, je suis de retour.

Pourquoi j'ai quitté? -Parce que je trouve ça ennuyant à mort, et que je n'ai pas la patience d'attendre les likes ou les commentaires quelconques de gens qui sont occupés comme moi à se vendre eux-mêmes pour avoir un peu d'attention, du fond de leur solitude évidente.

Aussi, je n'aime pas vraiment l'idée de m'étaler sur Internet, avec mes photos, ma vie, mes goûts, ce que je suis en train de faire. Je trouve que c'est de l'aliénation mentale pure et simple. Je trouve que l'exposition constante à tous ces contenus médiatiques est violente et s'apparente à une forme d'agression ou de viol de la conscience.

La jeune génération, entre autres, cherche peut-être son identité à travers ces médias sociaux, mais tout ce qu'elle pourra trouver au bout du compte, c'est du vide.

Il est difficile d'exprimer ce qui se déroule là sous nos yeux en ce moment, parce que c'est très complexe, que ce n'est pas toujours tout noir ou tout blanc, et que nous manquons évidemment de recul, comme devant tous les phénomènes nouveaux. Mais disons sommairement que le fait d'être constamment extérieur à soi, dans un contenu médiatique étranger ou dans une image de soi construite par soi pour les autres, comme une surface, est la raison de l'«aliénation».

Mais il y a quelque chose de nouveau dans cette forme d'aliénation, et voyons premièrement la définition de ce terme: «l'aliénation est un trouble mental instable dans lequel un individu se retrouve psychiquement et psychologiquement séparé du monde extérieur». Dans le cas qui nous occupe, nous ne pouvons alors dire qu'il y a aliénation au sens traditionnel du terme chez les individus, puisqu'ils n'ont jamais été autant dans l'«extérieur». Cependant, si je suis constamment extérieur à moi-même, ce pourrait être une forme d'aliénation «inversée».

Cette «aliénation inversée» ou «aliénation du soi» expliquerait pourquoi pratiquement toute la jeune génération, exposée fortement à ces médias, serait TDAH: elle n'est plus capable de calme et de réflexion, et encore moins de recueillement, puisque pour faire cela, il faut rentrer en soi. Quand notre moi fait constamment du «outdooring», ce qui est la mode en ce moment pour les cours arrière de maison, notre maison devient l'extérieur. Le problème c'est qu'habituellement, seuls les animaux font ça.

Voilà pour mon expérience sociale.

Pour finir (mais c'est loin d'être fini), je propose un changement de nom pour la jeune génération, qui veut tout faire, tout avoir et tout être tout de suite: au lieu de l'appeler la «Génération Facebook», pour son inconstance et son insignifiance, je propose de l'appeler la «Génération Perruche», pour le fait qu'elle ne vit que dans un écran, un miroir.

Les médias sociaux sont un phénomène de métropole où «qui tu es» est plus important que «ce que tu fais». Ce sont nos nouveaux titres de noblesse qui reviennent. Or, quand on sort de la ville, ce paradis artificiel, on se fout de «qui tu es», on veut plutôt savoir «ce que tu fais», et si tu passes ton temps à alimenter des contenus médiatiques sur un écran pour essayer de devenir «quelqu'un», qu'est-ce que tu fais concrètement? -Ainsi tu n'es «rien». Tu es du vide. Prétendre être «quelqu'un» virtuellement est facile, le devenir dans la réalité est beaucoup plus difficile.

mardi 6 septembre 2016

C'est quoi le capitalisme? -On fait de l'argent avec ta maladie au lieu de la guérir...

samedi 3 septembre 2016

Un signe que la maladie mentale est devenue la norme: on doit faire du ménage tous les jours.
Les doctorants sont des têtes particulières: lorsqu'on leur demande dans leur domaine, par exemple, en littérature, s'ils connaissent tel ou tel auteur connu, ils répondent que «non», ou «oui, j'ai entendu parler de cet auteur, mais je ne l'ai pas encore lu, ou encore «non, je ne connais pas la littérature autrichienne» (si on parle de Thomas Bernhard...). Ils connaissent beaucoup sur un seul sujet pointu, mais semble-t-il, au fil des questions, rien de tout le reste. Ceci dénote un manque de curiosité fondamentale, soit par nature, soit encouragé. Ce n'est pas ce genre de têtes que nous devons avoir ou former, car à notre époque de foisonnement exponentiel du savoir, nous avons besoin de «vision», et pour cela ça prend des esprits curieux de tout, des vrais curieux qui veulent tout connaître, des possédés par la soif du savoir et qui en souffrent, autrement dit, des gens un peu «fous», et non de paisibles ruminants, de lourds «abatteurs d'ouvrage».

Le salut est dans le papillonnement.
On fait tous les rôles dans la vie: on passe du bambin à l'enfant, puis de l'adolescent à l'adulte, et enfin au vieillard. On passe du bien portant au malade ou à l'handicapé, on passe de célibataire à marié, puis veuf, si on part en dernier.

L'idée de ne faire qu'un seul métier toute sa vie ne correspond pas à la vie.

vendredi 2 septembre 2016

Les gens n'ont pas conscience de la discrimination et de l'injustice tant qu'ils ne l'ont pas vécu personnellement.

Je crois qu'il n'y a pas moins de volonté de pénaliser certaines classes de gens que par le passé.

L'injustice et la cruauté humaine ne font que prendre des formes différentes, mais restent en tout temps égales.