Pages

«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

lundi 28 septembre 2015

Au sujet de la dépression

Il y a beaucoup de tentatives de sensibilisation ces dernières années à la dépression.

Mais je doute qu'une simple annonce à la télévision ait un quelconque impact sur les gens en bonne santé.

Tout simplement parce qu'une personne non dépressive n'a pas la même perception du monde qu'une personne dépressive. Ne vous inquiétez pas, je ne vous parlerai pas de médicaments, je suis d'ailleurs contre cette approche.

Il est vrai qu'il est important que les gens qui ne sont pas atteints par ce mal puissent en avoir une certaine compréhension, ne serait-ce que pour le reconnaître s'ils viennent à en souffrir, mais je ne crois pas que la simple connaissance de l'existence du mal chez les autres suffise à le comprendre.

De plus en plus, je crois que la dépression n'en ait pas vraiment une, et que c'est plutôt une étiquette commode, je m'explique: le «dépressif» interprète certains phénomènes d'une façon que la personne non dépressive ne fait pas.

Elle voit dans ces phénomènes quelque chose de négatif, de malheureux, de pénible, etc. La personne non dépressive ne voit pas du tout cela dans les mêmes phénomènes. Par exemple, la croissance économique: les journalistes économiques, les politiciens et les économistes nous parlent constamment de «croissance», et si on est un optimiste dans la vie, on pense toujours aussi en terme de croissance: the sky is the limit, comme on dit.

Cependant, la science économique nous apprend que la «loi des rendements marginaux décroissants du capital» empêche les choses de croître indéfiniment. En effet, les entreprises, après un certain temps, ne peuvent plus croître, et si elles le font, cela leur coûte davantage que ce que ça leur rapporte. Les compagnies deviennent alors stables, ne peuvent plus augmenter leurs profits, mais sont obligées de continuer à investir. Cela va complètement à l'encontre du mindset des optimistes, mais c'est pourtant la réalité, malgré tous les beaux discours qu'on nous sert. La seule façon, à ce moment-là, d'augmenter les profits, c'est de réduire les salaires et de faire en sorte que chaque employé fasse la job de trois. Vous comprendrez alors pourquoi beaucoup de compagnies préfèrent partir à l'étranger. Quelle est la place de l'optimisme ici?

Autre exemple, la mort: la personne dépressive la voit à chaque instant, elle sent le néant qui l'empoigne, elle sent la mort partout, l'abandon, la désolation, l'illusion des gens en bonne santé, l'illusion de l'amour, l'illusion du succès, elle voit partout la ruine, la perte, l'échec, la souffrance, etc.

La personne en bonne santé ne voit rien de tout cela: elle voit la mort comme un voyage au Ciel avec les anges, sans se poser davantage de questions, sans aller plus loin. Autrement dit, là où la personne dépressive achoppe, la personne en bonne santé passe par-dessus, elle glisse sur la mort, comme en surf. Vous me direz que c'est dynamique, que c'est typique des jeunes, et que c'est ce qu'il faut faire.

Mais pourquoi cela est-il «ce qu'il faut faire»?

Je ne comprends pas cette urgence de surfer sur la mort et de la mettre de côté comme si elle n'existait pas ou de ne pas en parler parce que c'est «trop triste».

Les premiers symptômes de «dépression» ne sont peut-être qu'un début de maturité.

Un début de compréhension globale de la vie, parce qu'il faudrait peut-être le dire aux gens qui rient à chaque deux minutes et dont la vie est comme un lit de rose pour hédonistes: ils vivent dans une illusion entretenue par l'aisance occidentale. Ils vivent dans une bulle de savon.

L'environnement extérieur n'est pas amical. En pleine jungle, vous ne pourrez faire comme Tarzan. Si vous quittez la Terre, même dans le meilleur des vaisseaux, il n'y a aucune chance de survie. Je crois même de plus en plus que la vie extraterrestre ne nous aime pas.

Bref, nous ne sommes pas «désirés» dans cet Univers, et nous n'y sommes pas les bienvenus.

Tout ce que nous faisons ne fait que concourir à un grand Esprit Objectif dont nous ne connaissons pas le sens, probablement parce qu'il n'en a pas plus que les babillages d'un bébé. Nos vies, de chacun d'entre nous sans exception, seront pour la plupart oubliées trois générations après notre mort. Autrement dit: il ne restera plus rien de nous, pas même un souvenir, pas même une photo.

Pensez-y: qui aura intérêt à garder quoi que ce soit de nous après trois générations? Si c'est le cas, tout sera dans une valise au sous-sol de chez une personne quelconque, et un beau jour, la valise prendra le bord de la poubelle quand il faudra faire de la place. Pensez-y: seriez-vous très chaud à l'idée d'entreposer chez vous tous les souvenirs d'un arrière-grand-parent? Et quand vous serez mort, qui se souciera de ceux-ci? À quoi bon? Toutes ces choses ne sont que fardeau.

Et si vous pensez qu'il suffit d'atteindre à la célébrité pour que le monde se souvienne de vous, détrompez-vous: qui se souvient aujourd'hui des vedettes du petit écran des années 50? Des écrivains à la mode de ces années-là? Des politiciens? Pourtant ces choses ne sont pas très loin de nous.

Bien sûr, si l'on fouille, on peut connaître certaines choses très éloignées, comme les proches de Genghis Khan, etc. Mais les détails sont estompés, même, on pourrait dire que certaines choses sont incertaines, certaines informations semblent légendaires et non véridiques, comment départager ce qui est vrai de ce qui est faux lorsque les événements remontent à si loin?

Ainsi, un beau jour, dans quelques milliers d'années, toute l'histoire de l'humanité se retrouvera entreposée quelque part, et plus personne n'en aura rien à foutre.

Éventuellement, elle sera supprimée, parce qu'elle nous sera aussi utile que des dessins de maternelle.

Il se peut même que lorsque nous serons des voyageurs intergalactiques civilisés et que nous apprenions à découvrir d'autres peuples, nous ayons honte de notre histoire faite que de guerres et de sang, et que nous ayons intérêt à l'éliminer ne serait-ce que pour ne pas faire peur à ces autres peuples.

Tout ce que je viens de dire est hautement hypothétique, mais c'est seulement pour faire comprendre aux gens en bonne santé que personne ne se souviendra de vous, quoi que vous fassiez, en bon comme en mal.

Vous êtes condamnés à la nullité éternelle, comme si vous n'aviez jamais existé.

Est-ce que vous comprenez maintenant comment la «dépression» est logique, rationnelle?

C'est une réponse normale des gens en bonne santé.

Malheureusement, les gens qui n'y comprennent rien et qui veulent faire du surf sur votre cerveau s'arrogent le droit de vous dire que vous êtes «malade». Ils s'arrogent le droit de vous juger, de dire qu'eux seuls sont dans la vérité, et de vous dire que vous devriez prendre des pilules.

Ce qui n'est pas normal, par contre, c'est de constater toute la misère du monde et de se comporter comme si cela n'existait pas.

Nous devons revoir, nous, Occidentaux, notre façon de vivre et notre façon d'être, car nous nous dirigeons vers un mur existentiel.

Ce que nous vivons n'est pas la réalité.

L'internet n'est pas la réalité.

Nos idées ne sont que foutaises.

Le bateau coule, mais tout le monde est occupé à scroller les news sur son IPhone.

Ne voyons-nous pas que nous devenons tous des crétins existentiels?

jeudi 24 septembre 2015

Julian Assinge et sa totopie informatique

Dans son livre «Menace sur nos libertés», Julian Assinge trouve donc ça terrible que les compagnies privées et l'État fouillent dans nos données privées... Pourquoi ne trouve-t-il donc pas ça terrible aussi quand il utilise sa carte de crédit qui donne des informations à la compagnie de crédit qui sait déjà probablement tout de lui? Et l'État? Est-ce qu'il n'en sait pas déjà un bon brin sur nous tous avec les impôts et notre numéro d'assurance social avant d'avoir à aller fouiller dans Facebook ou Twitter?

Vous voyez, il est inévitable que notre information privée finisse entre les mains d'un paquet de monde.

Après tout, on ne peut pas vivre en pleine société comme dans un trou noir et que personne d'autre ne sache rien sur vous. Le capitalisme repose sur la consommation, et le marketing est l'outil-clé pour faire connaître un produit, or, quelle compagnie serait assez folle pour ignorer tout de son client potentiel?

Julian Assinge voudrait que tout le monde utilise des logiciels libres. Mais y a combien de monde qui ne veulent juste pas se casser la tête et utilisent à la place ce que tout le monde utilise, pour ne pas avoir de problèmes de version?

Assinge dit aussi que la solution à l'espionnage dont tout le monde est victime c'est d'utiliser la cryptographie. Je parie qu'il n'y a pas deux personnes sur cent qui savent c'est quoi ça si on pose la question dans la rue. Et il voudrait qu'on devienne des pros de la cryptographie? Voici de quoi je parle quand je dis que c'est de la «totopie»: c'est très intellectuel, et c'est très idéaliste-utopique, mais c'est extrêmement toto. Tout le paragraphe précédent pourrait se résumer à : Assinge voudrait que tout le monde soit mathématicien-informaticien avant d'utiliser un ordinateur ou un cellulaire.

Moi je peux vous le dire tout de suite: avec une stratégie de même, on va se faire fourrer d'aplomb.

Julian Assinge veut qu'on utilise le logiciel Tor, afin de crypter nos données. Avez-vous une petite idée de la complexité de la chose, comment ça fonctionne, etc.? Autre chose: si le gouvernement veut votre peau et voit que vous utilisez ça, ils ne sauront peut-être pas ce que vous échangez comme information, mais ils vont finir par le savoir en vous tapant sur la gueule. Aussi, s'ils n'ont rien sur vous, mais qu'ils savent que vous utilisez le logiciel, ils vont peut-être croire que vous tramez quelque chose, et vont alors vous scruter davantage.

Donc, au bout du compte, t'es pas plus intelligent que personne quand t'utilises ce logiciel parce que t'as des choses à cacher. Aussi, si on réussit à tout cacher à l'aide de brillants logiciels cryptographiques, ben ça va laisser la voie libre aux personnes qui ont des intentions malveillantes, comme les pédophiles, les terroristes et les trafiquants en tout genre. Mais pour ça, je crois qu'ils ont déjà des moyens, ça peut donc juste les aider davantage.

On pourrait peut-être lâcher toute la technologie et aller vivre dans le bois, mais Assinge le dit: c'est se condamner à l'inefficacité, c'est-à-dire que notre geste n'aura aucun impact sur la société. Autrement dit, on va s'isoler pour rien.

Cela ne sert donc à rien de lancer son cellulaire dans le fleuve et de fendre son ordi à la hache.

On n'a donc pas le choix de rester plantés devant notre ordi et de checker à chaque deux secondes notre ostie de cellulaire pour des niaiseries.

C'est ça qu'il veut Assinge.

Autrement dit, c'est pas l'ordinateur ou le cellulaire le problème, ou l'être humain qui les utilises, le problème c'est ceux qui nous espionnent...

Oui, oui, oui, juste ça...

Vous voyez, c'est cela sa totopie informatique: c'est un effet de mode, parce que c'est donc terrible que Big Brother nous regarde.

Pourquoi ça cause une vague? Parce qu'il n'a pas le choix de se démener comme un diable, parce qu'il a tous les États au cul...

Continue de blablater Assinge...

S'il y avait une game à jouer au niveau de la sécurité des renseignements, elle est déjà perdue.

Toute personne vit dans un État, et tout État possède son service de renseignements secrets.

Qu'est-ce que ça veut dire?

Ça veut dire: continue de faire ton smatte avec ton logiciel Tor, le SCRS sait déjà comment il fonctionne. Si ça se trouve même, c'est eux qui l'ont fait.

Le problème n'est pas de se sortir des moyens techniques avec d'autres moyens techniques, puisque c'est impossible, mais de ne pas devenir un robot quand le reste du monde le devient, même dans le bois.

La technique est en train de devenir une fin, et l'homme, un moyen.

C'est ça le vrai problème aujourd'hui: l'homme ne sert qu'à nourrir la Machine.

L'homme devient technique, mécanique, comme la Machine qu'il sert.

L'homme perd son humanité pour devenir un crisse de cyborg performant son éjaculation à la milliseconde près dans un film de cul.

dimanche 20 septembre 2015

1

Fatigue extrême. Je ne peux plus supporter cette chaleur et cette humidité qui s'étire comme ça en septembre. J'ai hâte que l'automne arrive, j'ai hâte que l'hiver arrive et qu'on gèle un peu. J'ai hâte d'écouter du métal en hiver. J'ai hâte de marcher dans la neige, pendant les tempêtes de neige, en écoutant du métal. J'ai hâte de m'asseoir la nuit dans mon fauteuil avec un bon café et un bon livre et mon chat, tout en écoutant du métal. Je pense souvent à la mort depuis quelques jours. Je lis «La Mort» de Jankélévitch. Ça me fait penser à mon père quand il est mort. Je m'étais promis de lire «La Mort» après la mort de mon père et j'étais parti une nuit de tempête de neige avec le livre à la main sur le Mont-Royal, une longue marche, d'où je partais, je n'ai pas réussi à lire une ligne, car il faisait trop noir sous les lampadaires, mais il était important que j'aie ce livre avec moi, car il me faisait penser à mon père décédé, à la mort, et à moi-même qui me sentais mourir. Une fois sur la montagne, j'ai essayé de faire un vœu, mais c'était tellement trop prémédité que je n'ai pas réussi, tout ce que j'avais à formuler c'était une pensée vide, décevante. Je suis redescendu rapidement. J'ai racheté ce livre dernièrement même si je l'avais déjà, mais plus neuf. Je me suis dit que je le traînerais partout, dans mon sac d'école, dans le métro, que le lirais comme ma bible. Finalement, j'ai tellement de choses à faire et tellement d'autres livres à lire pour mes cours que je n'aurai pas le temps de le continuer tout de suite. Finalement, je ne sais pas si j'aurai un jour le temps de lire ce livre avant de crever. C'est frustrant. Je ne suis pas capable de me débarrasser de mon père à cause de ça. Je vais me retrouver finalement au Ciel, mort, aussi impréparé que lui à crever. Jankélévitch a raison : on meurt toujours tout croche. On n'est jamais prêt à mourir. On ne peut jamais l'être. Il y a toutes sortes d'excuses pour mourir tout croche, la grimace à la bouche, surpris par la Faucheuse, en train de faire n'importe de quoi de pas important. En train de faire des banalités comme on en chie tous les jours.

mercredi 16 septembre 2015

Proposition pour une compétition sportive plus équitable

Je trouve que la compétition sportive ne représente pas bien la société.

Dans un contexte de diversité et de compétitivité accrue, ce sont des équipes qui sont gagnantes, pas une seule et unique personne.

Je crois qu'on devrait repenser le sport et surtout la compétition sportive. Car de la façon dont c'est fait maintenant, ça n'encourage pas la compétition, puisqu'il n'y a toujours que trois médailles pour trois personnes, l'or, l'argent, le bronze. Dans certains cas je crois qu'il y a aussi platine.

De toute façon, ça ne fait toujours que trois ou quatre gagnants sur des milliers de compétiteurs. D'autres, à cause du nombre restreint de gagnants et donc des possibilités de gagner, abandonnent tout simplement la compétition. Dans une société en proie à l'obésité, ce n'est certainement pas une bonne chose.

Je prendrai comme image les X-Men: rien n'empêche qu'il y ait plusieurs «héros» en compétition sportive à la fois.

Par exemple: les centièmes de seconde. N'êtes-vous pas d'accord avec moi que la différence de 1 centième de seconde entre les 10 premiers de la course ne vaut pas qu'on fasse gagnants seulement les 3 premiers?

Selon moi, c'est une injustice, et ça n'encourage pas la collaboration en société.

On devrait établir des catégories d'arrivée au lieu de classer selon les temps de façon à former des groupes de gagnants.

Par exemple, au Marathon de Montréal: on peut faire des catégories d'arrivées et classer dans or les 10 premiers à franchir la ligne, dans argent les 10 seconds, etc. Le premier arrivé dans chaque cohorte sera considéré comme le «leader» dans cette cohorte, mais n'aura aucune mention distinctive, à part la satisfaction personnelle d'avoir été le premier au temps.

Dans la publicité, il est important que les gens ne focalisent pas sur un seul sportif comme s'il était le Sauveur du sport. Les publicitaires devraient utiliser tous les sportifs qui ont gagné en groupe dans une compétition.

Le sport serait ainsi plus équitable, son image serait plus équitable, et la société serait aussi plus équitable, car elle se percevrait différemment, davantage comme elle est ou devrait être en réalité.

dimanche 13 septembre 2015

Devant un écran

Je me souviens
je passais mes nuits seul au café
à lire écrire réfléchir regarder les passants
ça défilait dans ma tête
les idées les feelings les amours possibles les grands rêves de réussite
la célébrité intellectuelle artistique
je passais les heures
les grandes les petites
comme dans un rêve
et ça recommençait le lendemain
l'inspiration venait
revenait disparaissait
je griffonnais mon journal
rencontrait un ami
qui me demandais ce que j'écrivais
des niaiseries que je disais et je serrais mon journal
j'étais en train d'écrire sur lui
j'engageais des discussions avec des filles comme moi
un peu bizarres déplacées
sur la philosophie la littérature
je saisissais l'occasion en épiant leurs lectures
ainsi j'ai rencontré plusieurs femmes
toutes histoires qui se sont mal terminées
puis le café a brûlé
dans ma tête
il a juste changé complètement
l'inspiration n'y était plus
il est devenu vide bas
je ne pouvais plus planer à cet endroit
puis sa porte s'est refermée
ma vie avait changé
j'ai arrêté de griffonner mon journal
pour me retrouver
Devant un écran

Devant un écran

Je me souviens
je passais mes nuits seul au café
à lire écrire réfléchir regarder les passants
ça défilait dans ma tête
les idées les feelings les amours possibles les grands rêves de réussite
la célébrité intellectuelle artistique
je passais les heures
les grandes les petites
comme dans un rêve
et ça recommençait le lendemain
l'inspiration venait
revenait disparaissait
je griffonnais mon journal
rencontrait un ami
qui me demandais ce que j'écrivais
des niaiseries que je disais et je serrais mon journal
j'étais en train d'écrire sur lui
j'engageais des discussions avec des filles comme moi
un peu bizarres déplacées
sur la philosophie la littérature
je saisissais l'occasion en épiant leurs lectures
ainsi j'ai rencontré plusieurs femmes
toutes histoires qui se sont mal terminées
puis le café a brûlé
dans ma tête
il a juste changé complètement
l'inspiration n'y était plus
il est devenu vide bas
je ne pouvais plus planer à cet endroit
puis sa porte s'est refermée
ma vie avait changé
j'ai arrêté de griffonner mon journal
pour me retrouver
Devant un écran

vendredi 11 septembre 2015

Invitation aux soirées socialisme et fromage

Venez déguster de magnifiques fromages et du socialisme à plein nez.
Venez accompagnés de vos sandales, ou nu-pieds.
Dans ces soirées pour tout le peuple, étendez vos pieds conjointement sur des poufs recyclés à partir de compost.
Vivez l'air libre tous ensemble!


Les socialistes de merde

L'autre jour j'étais dans mon cours de gestion, et kessé que je vois pas du coin de l’œil de mon côté droit vers l'arrière? - des pieds...
C'est la dernière place où je croyais voir des pieds.
Moi je me voyais arriver à mes cours en veston cravate, pis ce gars-là lui, yétait assis nu-pieds derrière moi...
Ça m'a écœuré.
J'ai tout de suite compris ce que ça voulait dire.
Le gars avec cheveux longs, barbe, lunettes rondes genre John Lennon, sandales et fringues achetés à rabais et recyclés, eh ben, c'était peut-être un ben bon gars, ce qu'il s'est avéré être justement par la suite quand j'ai fait sa connaissance, mais son accoutrement et son style, et surtout ses PIEDS POILUS d'homme des cavernes exposés généreusement à tout le monde m'ont esthétiquement écœuré.
Si l'équité sociale doit passer par là, j'aime mieux passer par un autre chemin, quitte à ce que soit celui du minarchisme le plus minimaliste, c'est-à-dire zéro État, la jungle, homo homini lupus est, bye bye Hobbes, lévite avec ton Léviathan vers la poubelle.
Il semble que je sois esthétiquement incompatible avec le socialisme, l'esprit de coop ou les communes agricoles.
Les femmes hippies, j'adore, en autant qu'elles sentent pas le patchouli ni la sueur, mais les hommes qui s'en permettent autant me répugnent.
Je n'aime pas les gens socialistes, et je crois que je n'aime pas l'idée socialiste non plus.
En tous cas, je l'aime de moins en moins.
Nous faire croire qu'on va être bon avec tout le monde et qu'on va s'en sortir tous ensemble de façon équitable: c'est juste trop beau pour être vrai. Staline nous attendra toujours dans le détour.
Non, ce que je veux, c'est ÉCRASER le peuple... peut-être écraser ses pieds. Ce n'est qu'en l'écrasant qu'on obtient le meilleur de lui, comme pour les olives.
Le socialisme ne correspond pas à la réalité.
C'est une idéologie avec bonne conscience, mais la vérité c'est que ses promoteurs sont des attardés économiques.
Pour le constater vous n'avez qu'à observer tous les pays qui ont vécus sous le socialisme: l'idée était belle, mais la réalité, pas mal moins.
La vérité est que le socialisme à la granola, a ses limites: il est contenu dans les limites des universités en état de décomposition.
Ses limites c'est que quand on veut que tout le monde soit pareil, y a un problème, y a un piège.
En tout cas, le socialisme reste pour moi irréversiblement associé dans ma tête à des GROS PIEDS D'HOMME POILUS ET PUANTS.
Vive l'esth/éthique!
Votez Paul Audi!



mercredi 9 septembre 2015

Allez voter pour que ces câlisse-là débarrassent...

J'encourage tout le monde à aller voter pour que les conservateurs débarrassent pour de bon...

Votez pour le parti qui a le plus de chance de gagner.

Votez NPD.


jeudi 3 septembre 2015

Les victoires, comme les défaites

Je me suis dit dernièrement qu'il était aussi important dans la vie de gagner que de perdre...

Pourquoi perdre?

Pour acquérir un peu d'humilité et développer de l'empathie. Quand tu souffres toi-même, tu apprends qu'est-ce que les autres vivent quand ils perdent.

Je n'aime pas ceux qui gagnent toujours, ils ont la vie trop facile. Ce sont les individus les plus mauvais au bout du compte, et ce sont eux les vrais perdants.

Ce principe peut aussi servir à justifier ceux qui gagnent toujours: ils servent à rendre les individus meilleurs en les écrasant. Mais eux ne sont jamais concernés par ça, ils sont au-dessus de la mêlée, ils ont le pouvoir. En réalité, ils ont oublié de se rendre meilleurs eux-mêmes, en refusant de gagner si c'est au détriment d'autrui. Car la défaite peut rendre meilleur, mais elle peut aussi finir par être injuste et ses conséquences disproportionnées.

Le meilleur est donc celui qui pense toujours gagnant/gagnant.

Seul ce principe est véritablement juste.

mercredi 2 septembre 2015

Oui, nous sommes sérialisés

J'ai dernièrement été faire un tour à Laval en bicyclette, l'endroit où j'ai passé mon adolescence et où j'ai parfois réussi à former de merveilleux souvenirs. Cela faisait 30 ans que je n'y étais pas allé. J'essayais de retrouver certains commerces, mais tout avait changé, même les rues, même la population, même l'ambiance. Ce n'était plus le même endroit, tellement qu'à un moment donné j'ai eu la nausée... Je ne pouvais reconnaître les lieux... je n'arrivais pas gérer ce que je voyais avec ce que j'avais dans ma mémoire... C'était pas compliqué: je voyais des choses partout qui n'existaient plus... Ça ressemblait à de la folie... C'est pour ça que j'avais mal au cœur... Tout ça me remontait dans la gorge... Tout ce qui a été, toute ma vie antérieure, il n'y en avait plus de trace, ce n'était désormais que dans ma tête...

Si je le voulais, je pourrais me faire croire que je suis un clone de moi-même, et que mes souvenirs sont de faux souvenirs d'un moi original, et recommencer ma vie à neuf... Je ne suis pas loin d'y arriver... Dans mon cas, il serait une bonne chose que j'arrive à me débarrasser du passé, car ce n'est vraiment, en grande partie, que de la merde.

Quelques choses n'avaient presque pas changé, comme les écoles. Cependant, je n'ai pas reconnu mon cégep, et je me suis senti très mal une fois à l'intérieur, car j'avais tout perdu... Vraiment tout. Je n'ai réussi à reconnaître qu'une seule classe: la classe de mathématique. Le reste, tout est disparu, même les couloirs que je connaissais si bien. Je me suis d'ailleurs perdu comme dans un labyrinthe, j'avais juste hâte de sortir de cette laideur, car oui, le cégep était rendu laid, étroit. J'ai compris pourquoi les couloirs avaient été rapetissés, raccourcis ou simplement supprimés: plein de grandes classes d'ordinateurs ont été aménagées, bouffant d'ailleurs la classe où j'avais mon cours de philosophie. J'étais halluciné.

Tout était rendu laid à Laval, massif, minable, aliéné, mort. Je pourrais peut-être dire la même chose de Montréal, ou de d'autres villes dans le monde si je pouvais y revenir 30 ans en arrière.

À ma grande surprise, la seule chose qui a tenu le coup depuis toutes ces années, c'est ma pâtisserie préférée sur le boulevard Samson. Quand je suis entré, j'étais complètement fou de voir les mêmes pâtisseries que je mangeais quand j'avais même pas 15 ans. J'ai acheté plein de pâtisseries, et leur goût était le même qu'il y a 30 ans: j'ai capoté. C'est à ce moment que j'ai réalisé une chose: lorsque la pâtisserie va fermer, si elle n'est pas reprise par la famille, ce qui est très probable, le secret des recettes, le savoir-faire, tout sera perdu... Personnellement, je suis un amateur de mille-feuille, et je n'ai jamais goûté d'aussi bon mille-feuille que là, ils sont uniques, et la moitié du prix qu'ailleurs. Même à Montréal on ne trouve pas des pâtisseries aussi bonnes. À Montréal nous avons par contre beaucoup de faiseux d'argent, de franchises, de grosses boîtes industrielles... Le talent n'est plus là, la vocation n'est plus là, l'art n'est plus là, et surtout, l'amour n'est plus du tout là... Même les boîtes qui se vantent d'être artisanales sentent l'industriel...

Je me suis dit que sans nous en apercevoir, c'est peut-être ça qui se produisait aussi au niveau des individus: nous devenons tous pareils, sérialisés, nous ne vivons plus une vie unique, nous la vivons dans des moules, depuis la naissance et jusqu'à la mort.

Et le problème, c'est comme pour cette pâtisserie unique qui va éventuellement disparaître: ce qui fait la différence chez les individus, on ne le verra plus, on ne le connaîtra plus, on ne saura même pas que cela a déjà existé.

Et là on sera vraiment ALIÉNÉS...

Non, on ne saura même pas que cela a déjà existé, on ne saura rien de tout cela, car tout sera pareil, partout, pour l'éternité, car tout sera MORT À JAMAIS, PERDU, DÉTRUIT, OUBLIÉ, BOUSILLÉ.

Centré sur l'argent, et non sur l'amour.

Ça sent partout à plein nez la volonté de faire du cash rapidement...

C'est ça notre valeur à tous aujourd'hui: faire de l'argent. Et c'est pour cela que nous vivons dans ce genre de monde laid, étroit et aliénant.

On pensera qu'on aura tout vu, tout connu, qu'on détiendra la Vérité, mais en réalité, plus personne ne saura rien sur rien, et c'est à ce moment qu'on sera définitivement morts, bouffés par les machines...

Qu'on sera d'authentiques crétins finis au service d'hyperordinateurs, pour peser sur le piton on/off, faire des copier-coller de bullshit prise sur le Net...

C'est pas pour rien que mon blog est centré sur la merde...

L'être humain me donne envie de vomir...

The Fear Ratio - The Quick And The Dead


J'écoute cet album de ces temps-ci, et j'adore ce morceau tout particulièrement. Ce n'est pas le dernier album du groupe, mais celui-ci est meilleur je trouve, et surtout, reader friendly.


Je lis cette semaine:


La grosse barouette

Je sais que je n'écris pas beaucoup de ces temps-ci. La raison, c'est que je suis extrêmement fatigué. Parce que je me remets d'une crise cardiaque et que je prends des médicaments qui font qu'un légume a plus d'idées que moi. Il faut dire que cette année j'ai pris la grosse barouette, en effet, depuis décembre passé que je me bats avec les problèmes de santé. La cause? - j'ai vécu beaucoup de harcèlement au travail pendant peut-être 2 ans, je ne sais plus, mais assez longtemps pour quasiment me tuer. Tout ça est relié. J'ai voulu faire mon dur en me disant que j'étais capable de tout supporter, puis, tout a claqué. Ça a commencé avec les énormes problèmes de dos, j'ai eu un caillot dans la jambe par-dessus ça, puis après le cœur s'est bloqué. J'ai essayé de me battre seul contre une armée de personnes malveillantes. Je pensais sincèrement que le syndicat pouvait m'aider. J'ai tout essayé pour faire valoir mes droits. J'ai même consulté des avocats, appelé aux normes du travail, etc. Rien à faire: si t'es syndiqué, c'est le syndicat qui doit te défendre. Le problème, c'est que le syndicat ne fait rien: alors tu sèches. J'ai entendu d'autres cas semblables dans les hôpitaux lorsque je faisais ma physiothérapie: le syndicat ne faisait rien pour défendre l'employé. J'ai compris que ces syndicats devaient être corrompus. J'ai aussi compris que les patrons ont tous les pouvoirs, et qu'ils se tiennent entre eux. Il n'y a rien à faire contre ces gens quand t'es juste un petit employé. Ils se sont même permis de me faire des représailles après que j'ai porté une plainte contre eux: je n'ai rien pu faire, même si la loi dit explicitement que c'est illégal.

Est-ce que vous comprenez à quel point ma défense a représenté de procédures, de rencontres, de visites, de papiers à remplir, d'appels, de stress, d'angoisse? C'est inimaginable. Ça tue carrément. Ça devient un emploi à plein temps. Vous pouvez comprendre maintenant pourquoi je suis tombé malade. La cerise sur le gâteau ça a été quand les assurances ne voulaient pas me payer et n'arrêtaient pas de m’écœurer avec des tonnes de paperasses à remplir. Mes comptes étaient à zéro: c'est là que j'ai craqué. On m'a emporté sur une civière à l'hôpital: c'était GAME OVER.

J'ai donné ma démission avant d'avoir à retourner au travail. Je tenais absolument à ne pas revoir la face de ces gens-là, pour leur propre sécurité. J'aurais pu snapper en les voyant, devenir extrêmement malade mental. Je n'avais pas envie de finir ma vie derrière les barreaux sur un coup de rage meurtrière. J'ai une blonde et un chat à m'occuper, et j'ai à m'occuper de moi aussi, j'ai des projets, des ambitions, d'ailleurs je retourne aux études en septembre et je me cherche un nouvel emploi qui saura davantage me satisfaire et faire travailler mes neurones. C'était temps que je parte de cet endroit, mais étant tenace comme je suis, je suis resté presque jusqu'à ce que j'en crève de stress. Finalement, je suis quand même content que tout se soit terminé comme ça: je m'emmerdais royalement dans cet emploi, mais je n'arrivais pas à le quitter. De plus, j'ai appris tellement de choses durant ces mois et ces années de bataille.

J'ai appris qu'il ne faut pas trop compter sur le monde.

J'ai appris que les gens sont cons et cheap: ils tueraient pour avoir une augmentation de 25 sous ou un sourire du boss.

J'ai appris que je parlais trop, surtout avec mes ennemis.

J'ai compris que les gens sont jaloux de moi et qu'on va continuer à me faire la guerre sur tous les plans, dans tous les milieux.

J'ai compris que les gens sont salauds et corrompus, et que les véritables bonnes intentions sont rares.

J'ai appris que les gens fonctionnent en groupes, pensent en groupes, mangent en groupes, mais je ne suis pas du groupe même si je suis présent: car ce que je suis parle plus fort que ce que je dis: ils sentent l'ennemi, les brebis sentent le loup dans la bergerie.

J'ai compris que j'avais du talent, BEAUCOUP de talent. En tous cas, plus que la moyenne des gens, et souvent, malheureusement, alors que je suis entouré de minables et d'envieux compulsifs.

J'ai compris que je devais monter dans la hiérarchie en étudiant pour ça et en cherchant des postes de responsabilités. Si je vise plus bas que ça, je vais me faire promener dans la grosse barouette encore une fois, peut-être la dernière.

J'ai compris que je dois absolument faire quelque chose que j'aime, sinon je dois m'en aller sans regret. Donc, l'argent n'est pas important: je dois d'abord être confortable dans mon milieu de travail. Ma santé ne me permet plus de me battre inutilement avec des cons ligués contre moi.

De toute façon, j'ai assez perdu de temps comme ça.

Je commence une nouvelle vie à partir de maintenant.

Davantage tournée vers la spiritualité et l'épanouissement de ma personne.

J'ai compris que j'ai été malade assez longtemps.

Je dois reprendre toutes mes forces, mettre un paquet de choses de côté, et changer ma vie de bord.

C'est nécessaire, si je veux continuer à vivre.