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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

lundi 23 septembre 2013

Retour sur Platon

J'ai continué ma lecture du livre VI de la République de Platon, et je suis tombé sur quelques passages qui, par eux seuls, m'ont fait regretter de m'être fixé pour un moment sur l'aspect précédent.

Je suis convaincu que si j'avais aujourd'hui Platon devant moi et que j'essayais de lui faire la morale pour avoir associé la philosophie à «l'amour des jeunes garçons», j'aurais l'air assez vite d'un pou ou d'un nono, mais ce qui me console, et j'en suis convaincu aussi, c'est que je ne serais pas le seul.

Platon est un colosse, un géant, et c'est le père de la philosophie telle que nous la connaissons. Bien sûr, il a peut-être été inspiré par Pythagore, par l'orphisme, ou par d'autres courants religieux ou philosophiques, peu importe, c'est un fondateur, et un fondateur a toujours quelque chose d'un peu sauvage et d'un peu rude, et il se trouve des moments où on ne peut comprendre toute sa profondeur englobante.

Je suis, cette fois, forcé d'admettre que j'ai décidé de ne pas tenir compte, dorénavant, de la polémique sur les jeunes garçons, tout comme j'ai décidé de ne pas tenir compte, dorénavant, du nazisme de Heidegger, et c'est ce qui me semble relever du bon sens, puisque ce sont des aspects qui ne sont pas, effectivement, en lien direct avec la philosophie, mon sujet, notre sujet. C'est tout comme un mathématicien qui trouverait qu'il y a un lien entre «l'amour des chèvres» et les mathématiques: on serait obligé de dire qu'il a dérapé quelque part et on ne tiendrait compte que de ses théories mathématiques, s'il en a, et si elles sont intéressantes.

En effet, on ne peut pas plus balayer du revers de la main toute la philosophie de Heidegger parce qu'il a déjà été nazi que de se débarrasser de toute la philosophie de Platon sous prétexte qu'il associe indûment la philosophie à l'amour des jeunes garçons. À quoi passerons-nous après comme critère de sélection ou de rejet? Si un auteur est catholique, est-ce qu'on le garde? Est-ce qu'on balaie toute son œuvre parce qu'il est catholique? ou communiste? ou musulman? ou encore, sadomasochiste? (Sade) , etc. On voit bien que tout cela n'a aucun sens. Il faut plutôt faire un petit effort et aller au-delà de nos petites polémiques de niaiseux qui regardent trop la télé ou lisent trop les journaux et s'accrochent les pattes dans n'importe quel sujet qu'on a décidé de leur mettre dans la bouche cette journée-là pour les distraire de leur vie plate et imbécile d'hommes modernes.

Problème «érotique» avec Platon

Je suis en train de lire la République de Platon, et puisque j'ai entrepris de tout lire Platon cette année, j'ai lu avant le premier Alcibiade, le second Alcibiade, puis le Banquet, et je dois dire que je suis déçu en quelque sorte. Mais bon, ce doit être dans l'ordre des choses, je suppose, puisque j'ai toujours été déçu en général par «tout» d'une certaine façon.

Lors de ma lecture de la République et du Banquet, je m'efforçais, lorsqu'on faisait allusion à une certaine forme d'amour des jeunes garçons, de «passer par-dessus», autrement dit, je ne tenais pas compte de ces mentions et je ne tenais compte que des aspects philosophiques ou autres. Dans ce cas-là, c'est un peu comme le nazisme de Heidegger: on essaie de ne pas le voir suinter au travers de certains de ses textes philosophiques, et on glisse par-dessus, tout en dénigrant par la suite ceux qui en font mention (parce qu'on veut garder notre Heidegger «pur»).

Aujourd'hui par contre, j'ai décidé que j'en avais assez. J'ai décidé de lire ce qui est écrit tel quel dans le texte que je lis et c'est sans ambiguïté: il s'agit bien, dans la philosophie (selon Platon) d'aimer des jeunes garçons. Je sais qu'il y a un certain débat là-dessus et des études. Mais qu'on arrête de jouer sur les mots et de dire que c'est désintéressé, ou qu'il ne s'agit que d'un bec sur la joue ou autres niaiseries: pour moi, il s'agit de tripotage d'enfants, et je ne comprends pas pourquoi la philosophie est associée à cela.

Dans la note 15 du livre VI (édition de 2002) il est dit: «Le vocabulaire ne laisse aucune ambiguïté, et la nature du philosophe est emportée par un désir érotique qui se porte sur les jeunes garçons.» Je veux bien qu'on parle d'érotisme en philosophie, mais pourquoi les Grecs (de cette époque) sont si fixés sur les enfants? C'est une énigme...

Pourtant, je sais que Platon a eu un fils, que Socrate était marié et en a eu trois, et que l'homosexualité de un ou de l'autre est impossible à prouver selon ce que nous savons d'eux.

Je trouve que c'est dommage d'avoir souillé la philosophie avec cela, mais allez donc savoir pourquoi ils pensaient ce genre de choses...

jeudi 19 septembre 2013

The Dillinger Escape Plan - One Of Us Is The Killer


Nouvel album qui bat tous les records dans mon palmarès. Je n'aime pas ce que le groupe a fait avant, mais cet album-concept est bon d'un bout à l'autre et très original dans ses rythmes et ses contretemps qui peuvent paraître désagréables au début, mais que je suis venu à adorer. Ce morceau est le plus abordable pour les novices dans le genre.