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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mardi 28 juin 2011

Un petit survol des blogues de filles..

Je dis un petit survol car oubliez ça de passer en revue tous les blogs de votre secteur, Blogger est tellement mal fait pour ça, c'est vraiment primitif comme système.. Il lui arrive assez souvent de redonner les mêmes blogs en changeant de page, et si on revient en arrière, on perd des blogs qui étaient là avant..

Bon, peu importe, mais je trouve ça frustrant quand même, car on aimerait ça des fois découvrir d'autres blogueurs, mais c'est vraiment un processus assez lourd.. Juste dans la section «Montréal» il y en a 38 000..

Bref, j'ai examiné brièvement les blogs des filles et j'ai trouvé des constantes.. pour les gars, j'imagine que ce doit être les chars pis le sport, mais je sais pas car je m'en fous.. Alors, les constantes pour les filles c'est: la mode, les voyages, la bouffe, les mecs ou se trouver un bon mec, ou le mec.. comme si y avait juste ça dans la vie, fourrer, aimer, pis faire des enfants..

Pour l'intellectualité, on repassera.. on pète pas des scores ici..

Les femmes sont en général trop occupées à se «caser» pour penser à ça..

Elles sont comme en permanence en «mode survie», mais de façon légère et volage et insouciante..

C'est de la comédie..

En réalité, elles ont encore moins de break de leurs hormones que les gars..

Quoi de neuf Doc?..

1. Je lisais Hegel hier, et c'est bien beau l'«automouvement du concept», mais comment, et surtout, pourquoi, celui-ci décide-t-il tout d'un coup de se mettre en branle alors qu'il aurait pu rester confortablement au lit à faire dodo?

2. Le Concept de Hegel et l'Être comme étant «l'entremblement du dieuser» chez Heidegger ne se ressemblent-ils pas? L'Être se met soudainement en branle comme le Concept.. Mais pourquoi?

3. Après une brève lecture de ce qui semble se cacher là-dessous, j'ai parfois l'impression que les philosophes contemporains ne sont que l'ombre des philosophes antérieurs, surtout de l'époque idéaliste.. D'ailleurs, ils me font penser de plus en plus à de misérables bouffons au beau verbe qui étalent fièrement leurs plumes dans les universités comme des paons.. Mais sans plus, car tout a déjà été dit.. Ils ne font que rallonger le récit en rajoutant de la garniture de remplissage comme dans les saucisses.. Et on se fait avoir, et on bouffe comme si c'était pur et frais..

4. En lisant le dernier livre de Servan-Schreiber intitulé Trop Vite!, il m'est venu à l'idée que les «problèmes d'accélération du temps» que l'auteur abordait était loin d'être nouveaux ou récents.. Il m'a semblé, et de plus en plus, être un vieux problème, remontant peut-être même au début de l'humanité, au premier homme..

5. Le phénomène de l'«accélération du temps» n'est pas nouveau.. Et ce qu'on nous propose comme étant la question la plus hot sur la dernière actualité est souvent un problème vieux comme le monde: non, la technologie n'est pas responsable de tous nos maux.. «Nous» sommes le problème, parce que nous sommes collectivement des idiots..

6. Avez-vous déjà été pris au milieu d'une foule en panique? Eh bien, imaginez un pays entier: la folie est la norme..

7. Je lisais déjà hier dans la préface à la Science de la logique de 1812 les récriminations de Hegel contre l'époque qui se limitait selon lui au «besoin immédiat» en oubliant allégrement la «vue théorique pénétrante».. Je suis convaincu qu'on pourrait lire des choses semblables chez Platon.. donc il y a 2500 ans de cela, on parlait probablement déjà du problème qu'on nous fout à la gueule dans chaque journal comme étant la «dernière actualité»..

8. Mon idée est que ces «récriminations» ne sont que de simples excuses qu'on nous resserre à volonté depuis le début des temps comme dans un buffet où tout le monde s'est foutu les doigts.. Ces problèmes n'étant pas nouveaux, il faut plutôt trouver la «motivation» qui se cache derrière ces accusations..

9. C'est comme pour le problème de la baisse de la lecture: est-ce un vrai problème? Si oui, les médias ou l'informatique en sont-ils la cause? La technologie entraîne-t-elle au final, la décadence intellectuelle? C'est ce qu'on aimerait peut-être nous faire croire.. Mais pourquoi donc? - Parce que certains aimeraient probablement avoir toute la technologie pour eux seuls.. C'est un peu comme les belles femmes stigmatisées: ceux ou celles qui les stigmatisent aimeraient avoir celle-ci ou être comme elle.. mais il doivent cacher leur désir véritable devant tout le monde, et plutôt en hypocrites, réprimer et salir.. L'exemple le plus extrême et le plus triste est le «viol collectif» de la femme adultère dans certains pays musulmans: si les agresseurs parviennent à bander devant la victime, c'est qu'il doit y avoir un certain plaisir pervers et hypocrite à faire la chose.. Les accusateurs et dénonciateurs en matière sexuelle sont toujours coupables..

Pour revenir au problème de la lecture: je lisais dans L'âme désarmée de Allan Bloom que déjà vers la fin du 19e siècle on s'inquiétait de la baisse de la lecture.. Et à un point tel qu'on édita en urgence les classiques dans des éditions populaires accessibles à tout le monde..

Et moi qui croyais que le méchant Internet était la cause de la baisse de la lecture!..

10. Encore une fois, on retrouverait probablement chez Platon, ou d'autres auteurs très anciens, ayant écrit sur le pan d'une caverne ou un papyrus perdu dans les ruines, cette même belle question toujours très actuelle du «problème de la baisse de la lecture»..

11. Alors, on peut-tu enfin se calmer le poil du tsou du bras?..

lundi 20 juin 2011

Mon voyage dans le capitalisme..

On venait de m'appeler pour me dire que mon livre était arrivé chez Varagraphe, dorénavant une filiale de Arachambault.. Alors après deux belles semaines d'attente et de répétage et d'épelage au téléphone de c'est quoi mon nom puisque ce sont bien souvent des anglos qui ne comprennent rien des noms francophones, j'arrivai à ce beau magasin pour prendre mon livre, mais on ne le trouvait pas..

La fille à la caisse cherchait mon livre par mon nom, mais puisqu'on l'avait de toute évidence mal écrit, après tous les problèmes de compréhension que j'avais eu au téléphone avec l'employé incompétent, il était difficile de le trouver..

Finalement, j’aperçus le nom de l'auteur, mais ce n'était pas la bonne édition, et le comble, c'est que mon nom avait été écrit avec un V plutôt qu'un P.. Ça prend-tu des estis de cons du cawliss..

Alors, je re-commande le livre.. Et l'employé en question (j'ai mon idée sur qui c'est) aura réussi à me faire perdre mon temps comme il faut.. C'est avec des cons comme ça qu'on ruine une business.. Mais hé! On s'en fout! C'est de même partout maintenant! Alors on n'a pas le choix d'acheter pareil! Et ils le savent ces salauds!

Ensuite je suis allé au McGill Bookstore pour voir si mon livre n'avait pas une chance d'être là: mais non.. J'ai fouiné dans les livres de maths après la philo, puis, je suis parti à la recherche d'un Naturiste pour acheter de l'huile essentielle d'eucalyptus.. Quand j'en ai finalement trouvé un, j'ai hésité à cause du prix, et surtout à cause que ça disait qu'il fallait éviter d'en consommer.. Je suis donc allé au Jean Coutu: l'huile était moins chère, mais là ça disait carrément que c'était «pour usage externe seulement», alors je suis parti.. L'huile est définitivement de moins bonne qualité que dans le temps, où on pouvait en boire un peu directement dans de l'eau chaude.. Et c'est comme ça pour tout, et partout..

J'ai été au HIV, me disant que je pourrai peut-être trouver un disque.. J'en ai écouté quelques-uns, je ne trouvais rien de bon, je ne trouvais pas non plus les groupes que je cherchais et qui sont pourtant connus.. Les écouteurs des postes d'écoute étaient mal foutus, le son pas bon.. Je commençais à être franchement frustré de ma quête aux biens matériels dans tout ce désastre capitaliste..

En plein centre-ville, sursollicité par les odeurs de friture, de pizza, de café, la crème glacée, les filles en minijupes, les drinks, le flafla, la soif, le brillant, les bruits de moteur, les gros, les imbéciles, les laids, les parfums, les nymphettes encore ados et les pimps noirs, je devenais écœuré, dégoûté au plus profond de moi-même, je ne voyais ni ne trouvais aucun plaisir à consommer des biens matériels.. Pire encore: je trouvais cette quête, cette course au cash et au pouvoir, complètement ridicule, vidante, et absurde..

Amener des idées ordonnées dans cette masse chaotique, c'est s'exposer à être massacré, alors pourquoi continuer à penser au lieu de prendre, prendre, prendre?..

Je ne comprends pas ce monde.. Non, je ne le comprends pas..

Je pourrais même dire que je le déteste, que j'en n'ai rien à foutre finalement..

C'est dans ces moments-là que j'ai vraiment envie de sacrer mon camp dans le bois, loin de la «civilisation»..

Les «civilisés»: ces barbares d'un autre genre..

La grande prison mentale de notre nouveau monde disciplinaire..

De quoi parler ce matin?.. Bonne question.. Évidemment, on est en quête de sujets.. Ça fait des années que j'utilise le même procédé: je n'ai rien à dire au départ, alors je tricote autour de cela et je finis par pondre quelque chose de potable..

Je m'en sors toujours par un tour de passe-passe quelconque.. Mais pas cette fois-ci.. Non..

Peut-être que mon café une fois prêt je pourrai commencer à écrire.. Qui sait? Mais pourquoi boire du café pour pouvoir écrire? Et mieux encore: pourquoi se forcer à écrire tout court? Par ennui? Parce que j'ai quelque chose à dire? Parce que je devrais avoir quelque chose à dire?

Ben non justement, je n'ai rien de plus à dire que les autres parce que je suis juste une personne ordinaire..

Ma vie est «ordinaire».. Quoi dire de différent et de palpitant d'une vie ordinaire?

Mon proprio m'énerve lorsqu'il passe son temps à trimmer son gazon, mais bon, qui n'a pas un proprio obsédé par sa pelouse?

Reste que c'est quand même drôle à raconter.. Cela dépend de la façon de le faire, du «style»..

On peut raconter n'importe quoi si on le fait avec style, c'est-à-dire avec son style..

Par exemple, lorsque le philosophe Zizek fait une longue réflexion sur les cuvettes.. On reste étonné, mais on se dit: si un philosophe peut faire un long discours sur les bols de toilette et s'en sortir, il peut parler de n'importe quoi, et cela, c'est une bonne chose.. Personnellement, je n'aime pas m'imposer de barrières par peur d'offenser mon public, ou les 3 ou 4 tarés qui m'écoutent ou me lisent..

Si j'ai une chose à dire aujourd'hui, c'est peut-être celle-là: que je crois aimer Rousseau.. Non, pas le comédien, mais le philosophe Jean-Jacques Rousseau!..

Pourquoi? Parce que je me souviens avoir feuilleté les Confessions il y a très longtemps, vers 14 ans je crois, et que j'avais aimé cela, ne connaissant rien alors des philosophes ni de la philosophie.. J'avais trouvé le livre dans un bazar, où je m'essayais quelques fois à chiper quelques trucs sans valeur à la grosse madame surmaquillée et borderline..

Ce n'est que plus tard que je me suis essayé à lire l'Émile de Rousseau, mais j'ai abandonné, le livre étant trop gros pour moi à l'époque.. Je trouvais ce livre bon aussi, mais quand même, ce n'est que lorsque j'en appris un peu plus sur le philosophe qu'il tomba dans mon estime.. En effet, il donnait des leçons sur la façon d'éduquer son enfant, mais lui-même avait renié les siens.. Je trouvais que cela était une profonde incohérence, mais bon, cela me faisait trop penser à mon père à cheval sur les beaux principes et qui finalement passait son temps à courir après l'argent et les belles femmes, et à travailler son image en se louant des voitures de luxe.. Tout dans le paraître, il est encore comme ça aujourd'hui.. Il n'a pas changé d'un iota même s'il est atteint d'un cancer qui l'emportera probablement bientôt.. Mais bon, pourquoi une personne changerait à la dernière minute alors que toute sa vie repose sur des conneries? Afin de ne pas perdre la face, elle doit assumer jusqu'au bout et continuer à jouer sa comédie, même si elle a compris, au fond..

Mais ça, pour moi, c'est encore plus digne du plus profond mépris.. Parce que la personne s'entête à ne pas vouloir reconnaître son erreur.. Par orgueil peut-être, comment savoir?

Bon.. Je suis rendu là parce que je disais que je croyais aimer Rousseau.. Pourquoi donc? Parce que je crois que nous sommes semblables par un certain côté.. En effet, je lis dans les Confessions: «J'aime à m'occuper à faire des riens, à commencer cent choses et n'en achever aucune, à aller et venir comme la tête me chante, à muser enfin toute la journée sans ordre et sans suite..»

Le philosophe Christophe Lamoure fait remarquer la disparition de notre vocabulaire du verbe «muser», qui veut dire «perdre son temps».. Selon Lamoure, cela en dit long sur le caractère sérieux et industrieux de notre époque.. Moi j'ajouterais de même: sur le caractère «disciplinaire» de notre société à notre époque.. En effet, qu'y a-t-il aujourd'hui de plus grave, voire de plus criminel que «perdre son temps»? Le temps n'est-il pas la chose la plus précieuse du monde? Et pourtant, nous idiots, nous ne profitons de rien en courant dans tous les sens comme des poules sans tête.. C'est quoi notre problème?

L'instauration de l'équation temps=argent a peut-être été la plus funeste de toutes..

Nous n'avons plus le droit de flâner dans l'existence, il faut travailler sans relâche, puisque «l'oisiveté est la mère de tous les vices», la prison n'est jamais loin si nous nous laissons le moindrement aller aux marges.. Et voilà la ruse des riches pour faire travailler les pauvres diables comme moi, mais les riches ne sont-ils pas les plus oisifs de tous?

Quel riche va s'atteler à une machine pour faire du travail manuel huit heures, douze heures, seize heures par jour? Ça prend quelqu'un qui n'a pas le choix et qu'on force pour faire ce genre de tâche en lui bloquant les issues.. Et voilà, vous l'avez votre réponse.. Alors, on s'en fout de l'«oisiveté», elle est loin d'être nuisible, et je dirais même qu'elle est plutôt profitable dans la mesure où elle nous permet d'explorer plus attentivement les choses, de lâcher les rênes à notre esprit et à notre imagination, elle permet de nous découvrir nous-mêmes au lieu d'être toujours au service d'un autre, et cela, dans notre nouveau «monde disciplinaire», qui est comme une grande prison mentale, merci Foucault, c'est peut-être le plus grand luxe qu'on puisse se permettre..

Quittez votre machine et lisez donc ce livre en marchant..





dimanche 19 juin 2011

Ma dose de rayonnement quotidien..

«Bonjour mon psy,

Chaque matin, je dois allumer mon ordi à la hâte.. C'est la première chose habituellement que je fais, et ensuite le café.. C'est comme une habitude restée de mon ancien ordinateur qui prenait super longtemps avant que l'Internet soit prêt.. Mais puisque je suis conscient de tout cela, je puis reconnaître que c'est plutôt par addiction que par habitude que je fais tout cela.. J'ai sans doute besoin de ma dose de rayonnement quotidien sans le savoir..

Apparemment que le rayonnement de l'écran induit des perturbations dans les connexions neuronales du cerveau après seulement 1h d'utilisation.. Imaginez ceux qui écoutent la télé plusieurs heures par jour.. Pire encore: imaginez ceux qui travaillent 8h par jour devant un écran.. C'est sûr qu'à un moment donné, la tête n'est plus toute là: les synapses sont full en train de frire..

Anyways, j'ai rien à dire aujourd'hui, alors ma présence sur ce médium inutile qu'est l'Internet ne sera pas longue.. Je n'ai plus rien à dire depuis quelque temps, plus envie d'écrire, il va falloir que j'en reparle un moment donné, de cette perte de libido littéraire, ou plutôt, «internetienne»..

Allez, au revoir..»

lundi 13 juin 2011

Réflexion suite à une lecture..

Nous sommes à peu près des singes.. Peut-être, en plus drôle.. Au moins depuis que je sais que les «vrais» singes rient eux aussi par politesse!..

samedi 11 juin 2011

21. La voix en tant qu'obstacle à la communication..

Je sais que cela peut inutilement paraître paradoxal, mais c'est ce que j'ai découvert hier soir alors que je faisais du «pillow talking» avec ma blonde..

Nous discutions de choses importantes et je devais pouvoir expliquer ce que je ressentais, mon état intérieur, etc., or, j'en étais complètement incapable dès l'instant où j'enlevais mes bouchons (j'en porte tout le temps pour dormir) pour mieux entendre ma voix..

Ce que je ressentais alors que je les enlevais: une sorte de rétroaction se manifestait immédiatement, de sorte que je devenais concentré sur ma voix, sur son ton, son effet, et non plus sur ce que j'avais vraiment à dire, sur ce que je ressentais..

On aurait dit alors que la discussion tombait au niveau des propos banals et quotidiens sans aucun sens véritable, au pire, une sorte de bavardage formalisé, «acceptable», mais qui aboutit toujours à un cul-de-sac.. C'est pour cela aussi, entre autres, que je crois que les paroles des gens à la «belle voix» sont le plus souvent absolument vides de sens..

Dès que je pouvais ravoir une «distance» par rapport à ma voix, je pouvais redevenir moi-même et m'exprimer beaucoup mieux.. Étrange.. Comme si l'identité que me confère ma voix était une «fausse identité», ou une identité interférant avec mon identité véritable qui se cache constamment, qui est difficile à découvrir, à faire parler.. Comme si celle-ci se terrait quelque part en moi, derrière les mauvais souvenirs d'un moi en morceaux..

C'est aussi la raison pour laquelle je n'ai jamais vraiment eu l'impression de pouvoir communiquer quelque chose d'important, de «valable», par la parole, la discussion..

Toute une série de facteurs nous empêche de «réellement» communiquer, alors que nous jacassons à profusion et sommes inondés par les flots de paroles..

La bouche parle mais ne «parle» pas: elle construit un beau monologue où elle s'admire elle-même en train de parler.. Elle dit ce qu'il «faut dire», ce qu'il «y a à dire», selon les circonstances.. Elle le contexte présent, la surface, mais rarement ce qu'il y a en dessous.. Elle se perd dans la «forme» et en oublie complètement le contenu, et c'est plus fort qu'elle: la voix «extérieure» assourdit la voix «intérieure»..

C'est presque sa mission que de «rien dire», que d'occulter le «vrai»..

La voix en tant qu'«arme de superficialité» pour protéger l'intérieur ou le soi..

La voix en tant qu'«anesthésie» du social, de l'individu, des émotions réelles..

Parler pour s'éloigner de soi-même le plus possible, pour se tromper sur son compte et tromper les autres..

La voix du «On»? -Non. En tout cas, pas seulement ça.. ce serait trop facile de penser cela «à la Heidegger» et de s'en débarrasser sous un pseudo-jargon de formules théoriques..

vendredi 10 juin 2011

22. À propos de l'écriture..

1. «Les étudiants en littérature, lorsqu'ils arrivent pour écrire, produisent presque toujours de la merde.. »

C'est ce que je me suis dit tantôt en explorant le dernier roman d'un autre échappé des ateliers de création littéraire..

2. Je ne devrais pas critiquer autant, mais bon, je ne suis pas satisfait du niveau de certains romans québécois qui ne sont toujours que de la grosse caricature et de la mise en situation de personnages «uniques» comme des figurines Star Wars.. Je me dis toujours que je devrais écrire, que j'arriverais probablement à écrire mieux, à écrire à ma façon, mais non, je n'écrirai probablement jamais, car je n'en ai pas la force ni la patience..

3. En réponse à ceux qui aiment dénigrer les textes personnels sur les blogues, et qui, à l'inverse, écrivent, eux, des textes impersonnels à saveur romanesque ou humoristique, voici ma réponse: vos textes, c'est de la foutaise, une pure perte de temps, et je n'en ai rien à cirer non plus.. Si mes textes vont tomber aux oubliettes, ils n'avaient pas pour but, tout d'abord, d'aller plus loin.. Mais contrairement aux vôtres, ils auront eu au moins le mérite d'être authentiques.. comme ces témoignages du passé que l'on lit avidement et prennent soudain une valeur narrative fascinante même s'il ne s'agissait au départ que de la description d'une banale canne de soupe aux pois..

Le but de l'écriture n'est pas d'épater le monde ou de réussir à en retirer de l'argent, mais de laisser un témoignage.. une matière à réflexion.. une oeuvre qu'il fait plaisir de lire et relire même si le contenu n'en est pas nécessairement agréable..

À quoi sert-il d'écrire ou de dire quoi que ce soit si on ne peut jamais être «soi-même»?

Être «soi-même» est peut-être une des choses les plus difficiles, même bardés de droits comme nous le sommes aujourd'hui, mais c'est à ça justement que sert l'anonymat des blogues, et vous ne savez pas en profiter ou soit vous en êtes incapables, puisque vous ne vous estimez pas assez vous-mêmes..

Vous ne croyez pas que votre vie quotidienne ait assez d'importance pour la partager avec un lectorat.. Pourtant, si vous prenez le journal d'Andy Warhol vous allez y trouver à profusion des épisodes extrêmement banals genre celui où il essaie de nourrir des pigeons avec son vieux pain sec et dont ces derniers ne veulent pas, il se met alors à les détester.. Mais hé! On s'en fout!? Ben non justement.. Pourquoi? Parce que c'est Andy Warhol? Eh bien, voilà le problème..

L'important n'est pas de «qui» ça vient, puisque si c'est franchement con et banal, ça restera franchement con et banal peu importe qui l'a écrit.. Et je trouve le journal de Warhol d'une platitude et d'un ennui mortels..

Inversement, si un pur inconnu écrit quelque chose de «valable» tout en restant personnel, eh bien, a priori, pour beaucoup de gens, ça n'a aucune valeur et c'est sans intérêt..

Ce qu'attendent ces gens, c'est la «confirmation» de l'auteur.. Mais ceux-là pour nous, au final, on n'en a rien à foutre justement..

Mouette Machine - The Album


Mon nouveau groupe et prochain album, c'est officiel! :D

jeudi 9 juin 2011

À propos des hommes..

En tant que mouette, je leur fais gentiment caca dessus.. Sprout!! :D

dimanche 5 juin 2011

Un petit ajout à un mot empreint de naïveté d'Einstein..

«Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire.»    Albert Einstein
Et mon ajout à ce beau mot naïf d'un grand savant: «..et ceux qui feront quelque chose se feront enfermer ou casser la gueule, il n'y a qu'à voir pour les Sommets..»

vendredi 3 juin 2011

Citation mystère no.1

Qui est selon vous l'auteur du texte suivant?

«Aucun homme d'affaires ne calculerait son bénéfice net sans tenir compte d'abord de la dépréciation des bâtiments de son usine, du vieillissement de ses machines et de la diminution de ses stocks de matières premières. Pourquoi donc, alors, les gouvernements des pays de l'Ouest continuent-ils à porter aux nues le produit national brut? N'est-il pas temps de prêter attention à l'épuisement des ressources, à la détérioration de l'environnement, aux frais sociaux dus à la surpopulation, à l'amoncellement des déchets? Bref, ne devrions-nous pas remplacer notre foi au produit national brut par un indice beaucoup plus révélateur, une nouvelle statistique que l'on pourrait appeler le profit social net? Les gouvernements ne devraient-ils pas eux aussi contester avec plus de vigueur le mythe selon lequel la concurrence et la liberté de choix protègent inévitablement l'intérêt du consommateur?»

Prix à gagner: un marque-page grandeur nature.. :D

Neotenik - Bivulvae (demo)



Une petite pratique avec mon nouveau joujou..

C'est pas encore au poil, mais bon, on s'en fout, c'est un début.. On va essayer de faire sonner ça comme dans une huitre..

Allez les femmes, enlevez vous soutiens-george maintenant!! :DDDD

mercredi 1 juin 2011

Pensées positives du jour..

1. C'est absolument hallucinant le nombre de pubs de chars dans les médias et après on se demandera pourquoi on a un problème de pollution..

2. Les déclarations des politiciens ressemblent, à s'y méprendre, à celles des joueurs de hockey, et on aime ça..

3. Dire avec les utilitaristes que ce qui est important c'est le «bonheur», c'est comme dire que ce qui est important c'est le «beau».. Or, les conceptions du bonheur varient autant d'un individu à l'autre que les conceptions du beau, alors c'est juste n'importe quoi.. 

Deux jours à tuer..

En parlant de critique du matérialisme, le film Deux jours à tuer s'y prête bien, mais avec la conclusion, on ne sait plus trop à la fin ce qui reste valable des déclarations du protagoniste Antoine.. Par exemple: «Pourquoi qu'à chaque fois que quelqu'un parle avec un minimum de sincérité, tout le monde le trouve dingue?» ou encore, en parlant à sa femme: «Je me fais chier ici. Une belle baraque, un métier qui rapporte gros, rien qui dépasse... Moi j'appelle ça une vie de con...» et de même: «La vie, la vraie vie, c'est quoi? Le fric? Le confort? C'est pour ça qu'on est sur cette terre? Tout ce que je veux, c'est de me sentir vivant...»

Je ne livrerai pas le punch, bien sûr, mais je me demande si la façon de réagir d'Antoine est vraiment justifiée, car il me semble que personnellement, j'en aurais profité pour faire autre chose.. Mais bon, évidemment, à chacun sa réaction face à un tel événement, mais là, je trouve qu'on pousse un peu trop loin, et je ne comprends pas, vu la révélation de la fin du film à propos de son amour pour sa femme, comment il n'a pas fait pour craquer émotionnellement alors qu'il était délibérément méchant avec elle.. Je ne trouve pas cela plausible.. Et de plus, il lui démontre de cette façon une certaine dureté.. Par conséquent, contrairement à son intention, il crée à la fin, selon moi, plus de tort que de bien.. Mais cette critique n'est peut-être valable que si l'on se situe uniquement dans une perspective de réaction «rationnelle» du protagoniste, hors du film, hors du drame réel et vécu sans aucun recul..

Même si le résultat final laisse perplexe, l'empathie pour le personnage s'avérant difficile, quelques scènes intenses d'action ou de critique m'ont fait rire aux éclats.. Je dois avouer que la présence de la belle Marie-Josée Croze m'a attiré d'abord vers ce film, mais bon, elle n'est pas très valorisée par son rôle passif de femme aimante et blessée.. Dans ces circonstances, vu la conclusion, je crois qu'elle se trouve à être doublement victime.. ce qui est une injustice du film..

Bref, un film ambivalent où l'émotion pure et peut-être la rage sont habituellement les réactions les plus plausibles face à un tel événement, et où comme dans la vraie vie, l'on perd un peu le contrôle sur une situation qui nous dépasse et cause involontairement des dommages..