Pages

«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

dimanche 28 novembre 2010

Statut

Je n'écris pas souvent ces temps-ci. Je n'ai juste rien à dire. Je me sens «ordinaire», c'est tout. Je trouve que je manque de jugement des fois, que je dis de drôles de choses. Ça arrive souvent quand je suis fatigué ou tanné de faire quelque chose, comme en fin de quart: je réponds des conneries spontanément à un employé, et après, je dois faire passer ça pour de l'ironie... Je me trouve vraiment épais par moment.

Je ne sais pas, la langue française m'embrouille l'esprit, je n'aime pas cette langue, surtout qu'on a appris à la parler mal ici au Québec. C'est simple: je parle mieux anglais que français; je veux dire que je parle un meilleur anglais. Je ne suis pas anglomane, mais j'aime m'exprimer clairement et proprement; le joual, c'est sale, ça fait bas, et ça te barre de tous les milieux un tant soit peu élevés. Si tu parles «joual», t'es cuit, sauf si tu t'en va au Deux Pierrots écouter Plume. Personnellement, Plume, Richard Desjardins, Bigras, Tremblay: pas capable...

Or, on devient tellement habitué à sa langue, qu'on en vient à un moment donné à ne plus parler qu'en idiomes, et on finit aussi par ne plus se comprendre...

Je ne défendrai pas la cause du français... Personnellement, je n'en ai rien à foutre que cette langue mal construite, comme les trois quarts des langues sur cette planète, disparaisse.

Il n'y a plus de «langue» de toute façon... Nous ne parlons plus... Nous ne faisons que répéter comme des perroquets des phrases toutes faites comme dans un régime communiste, des idiomes, des ci, des ça, du blabla qu'on entend partout, dans les nouvelles, dans les pubs, etc.

Nous sommes des «cons», voilà tout.

C'est ce que j'avais à dire ce soir.

jeudi 25 novembre 2010

Statut

Comme la plupart des êtres humains placés de façon impromptue sur une scène, je n'ai rien à dire...

J'essaie de m'introspecter, je ne vois rien... Et plus je fais un effort pour voir quelque chose, plus j'y vois absolument rien, prodigieusement rien même...

Quelque chose doit me mettre en branle, je dois sentir quelque chose, ressentir, je dois produire, me produire moi-même... C'est l'«impératif de production», le monkey on my back, ma petite drogue, ma petite addiction...

Pourquoi cette pression à sentir et à ressentir? On s'en crisse-tu après tout?

Je dois trouver un «conflit» intérieur ou un «conflit» dans ma vie? De quel ordre sera-t-il? - Bien entendu, de quel ordre voulez-vous qu'il soit à part «professionnel» ou «amoureux»... Qu'est-ce qu'on fait d'autre à part «travailler» et «baiser»?

Mais malheureusement, je n'ai aucun des deux, alors je devrai me rabattre sur quoi?

Je dois avouer que je mène une vie «banale»... Qui veut d'une vie banale? Personne, en principe.

Oui, je mène une vie banale, une petite vie tranquille à l'ombre de Kant...

Je m'ennuie parfois.

C'est pour ça que j'écris sur un blog...

Tout ça pour finir par dire «je m'ennuie»...

En fait, je m'ennuie depuis très très longtemps (je le tiens là mon conflit!)...

Pourquoi je m'ennuie? - Parce que le monde est parfois tout le temps trop toujours pareil...

Certains disent que la vie commence à 40 ans, mais moi j'ai l'impression qu'elle se termine...

Je sens que je n'ai plus d'attrait sur un paquet de femmes... Mon optométriste commence déjà à me parler de mes futurs problèmes de vision de la quarantaine... Ouais, c'est la fin de la vie...

C'est la fin du party, des nuits blanches, des journées complètes à baiser, de la drogue, des escapades amoureuses sans capote, du je-m'en-foutisme, de la liberté, de la jeunesse, du côté rebelle, de l'imagination, de l'intelligence, du sentiment: je suis transformé en pâte à travailler inerte... Je suis occupé à me préparer en douce un bon gros cancer et à crever misérablement pendant 10 ans avec des tubes...

Voilà.

Bon. Je crois que je vais finir mon café et que je vais paresser aujourd'hui...

mardi 23 novembre 2010

Statut

À quoi ça nous sert d'écouter les nouvelles le matin? - À nous faire dire: on est-tu ben icitte... Après ça, on nous crisse des annonces de chars pis d'assurances, et on consomme, comme fiers de nous-mêmes...

lundi 22 novembre 2010

Statut

On cherche souvent une personne sans problèmes, autrement dit «normale», et c'est une bonne chose, mais disons qu'au bout d'un certain temps, le «long fleuve tranquille» devient ennuyant en sacrament... C'est ce qui m'amène à penser aujourd'hui que seules les personnes qui ont des «problèmes» sont intéressantes, parce qu'elles au moins, elles «vivent» quelque chose, au lieu de passer leur temps à mourir comme une bande de caves...

As-tu des problèmes toi? :D

dimanche 21 novembre 2010

Statut

Les propos qu'on retrouve dans Lucidité Passagère ressemblent beaucoup aux miens en général: on se réveille, on est vieux, ça nous fait chier, on cherche qu'est-ce qui nous allume, on trouve pas, etc.

On marine dans sa sécurité, dans sa névrose, etc., on trouve le monde ennuyant, on est saturé du consumérisme...

Oui, j'ai des choses à changer dans ma vie. Oui, je suis saturé de certaines choses. Oui, je sais que je suis encore capable de changement. Oui, je sens que je suis sur le point de faire un move important dans ma vie. Est-ce que je me sens exister? - Pas vraiment: Houston, on a un prob...

Bon. C'est quoi mes rêves? Qu'est-ce qui m'allume? Qu'est-ce que je veux faire dans la vie à part ramasser mon chèque et stresser sur mes bills? Je peux-tu avoir quelque chose qui me stimule, quelque chose qui me donne envie de me lever le matin et tout donner pour ça?

Suis-je un artiste? Suis-je un philosophe? Ou suis-je tout simplement fini?

jeudi 18 novembre 2010

Statut

La «première qualité» d'un politicien: être capable de mentir d'aplomb... Ce qu'on voit et ce qui est: c'est deux choses complètement différentes.

Quand je regarde tout ça et que je pense que j'y croyais presque, je me dis donc que maudit que j'étais naïf...

Le «pouvoir» est indissociable du «pouvoir de manipuler les autres»: c'est une grosse game comme on dit...

Statut

On passe sa vie à chercher la «femme idéale», puis, un jour, elle est , devant nous, gracieuse, mais c'est une nouvelle maman fraîchement casée, et nous, de notre côté, les vagues de l'amour nous ont brisé la coque au fil des années: on n'a plus envie de toute façon de repartir en bateau pour une longue ride... Alors, on se dit qu'il est juste trop tard d'une manière ou d'une autre, puis on s'écrase en soi comme une grosse carcasse lourde et vieille, et on constate qu'on a bien changé, que le temps avance pour vrai...

mercredi 17 novembre 2010

Statut

Dès lors que l'homme croit en la chance ou en la malchance, il n'est pas très différent de celui qui croit en un dieu quelconque. Or, qui ne croit pas à la chance et à la malchance?

D'une façon ou d'une autre, nous sommes tous des «croyants», que ce soit en la chance, au Destin ou en la Providence. Il aurait été plus utile d'étudier la chance que d'étudier Dieu, puisqu'il est indéniable qu'il y a des individus très «chanceux» et d'autres très «malchanceux», comment expliquer cela? Et comment expliquer que nous croyions à de telles choses?

Statut

Le scandale toujours renouvelé de la réduction des autres êtres humains à de simples «moyens»: c'est tout ce qu'il y a d'intéressant aux nouvelles. L'immoralité est une superstar...

mardi 16 novembre 2010

Statut

Petit ajout à un statut antérieur: «40h/semaine, JUSQU'À 65 ANS, t'as plus de vie: it's simple as that...» :I

Le capitalisme, en effet, exploite l'homme jusqu'à la fin... Un jour on se demandera comment cela était-il possible à une époque si avancée technologiquement et scientifiquement où l'abondance nous saute en pleine face partout...

Des particuliers s'approprient des inventions qui ne leur appartiennent pas en fait, puisque celles-ci reposent sur toutes les inventions antérieures, de sorte que celles-ci, au total, devraient être un bien de la collectivité.

La concentration de la plus grande partie des capitaux entre quelques mains est une injustice flagrante, pourtant, personne ne fait rien, alors que le jeu est truqué: on ne peut faire de l'argent qu'avec de l'argent, et quand on n'en a pas, on reste, la plupart du temps, par la force des choses, presque toujours en bas, ou au milieu, peu importe, on perd sa vie à la gagner...

On peut prétexter que le patron travaille plus que les employés: oui, c'est logique, mais lui, quand il en a assez, il peut déléguer et foutre le camp du lieu de travail, prendre l'avion sur-le-champ et aller se planter les pieds bien au chaud dans le sable quelque part sur une île du Sud... C'est la principale différence, en plus de pouvoir se payer du luxe et des produits et services de bien meilleure qualité que le commun des travailleurs.

De plus, un étudiant qui travaille pour payer ses études, paie, en se faisant exploiter, les études des connards d'enfants du patron. Les enfants du patron auront des études supérieures sur le dos du jeune qui n'a pas d'argent et qui est obligé de travailler pour payer ses études dans une université ordinaire... C'est ce qu'on appelle de la grande saloperie...

On pourrait demander pourquoi les enfants du patron mériteraient-ils des études supérieures payées par le travail des moins fortunés, l'ont-ils mérité? ont-ils travaillé pour celles-ci? Ben non justement: ils ne méritent rien de plus que les autres, ils ont juste un avantage financier important à cause de leur papa, c'est tout, et c'est injuste, mais la vie est faite comme ça, n'est-ce pas?

lundi 15 novembre 2010

Statut

Lors de mes lectures de cuisine la nuit, je suis tombé sur un beau passage d'un Voyage au bout de la nuit à la p.301 où Ferdinand quitte Molly pour la France: «C'est peut-être ça qu'on cherche à travers la vie, rien que cela, le plus grand chagrin possible pour devenir soi-même avant de mourir.» Les larmes me sont montées aux yeux...

Statut

Kant me réveille ce matin, mon projet tombe à l'eau: «Vouloir résoudre tous les problèmes et apporter des réponses à toutes les questions, ce serait une imprudente fanfaronnade et une immodestie si extravagante que, de manière inévitable, l'on en perdrait aussitôt tout crédit.» CRP, p.462

samedi 13 novembre 2010

Premier membre

Patate Rouge

Statut: en forme de gosses

La noblesse en tête

«Si nous n'avions ancré l'idée de noblesse dans notre tête, bien des choses de notre corps ne nous sembleraient ni si immorales, ni si lascives.»
Lichtenberg, Le miroir de l'âme, p.195

vendredi 12 novembre 2010

Retour sur le Cogito ergo sum

1.Descartes me tanne...

2.Pourquoi dire: je pense, DONC je suis?

3.Pourquoi faut-il déduire l'existence de la pensée, alors que je peux tout simplement dire «je suis»?

4.Et pourquoi faut-il déduire l'existence de la «pensée» précisément, alors que je pourrais tout aussi bien la déduire de n'importe quelle autre action?

5.Je chie, donc je suis. Il faut encore que je sois pour pouvoir chier. Et nous revenons à l'action: si j'agis, je suis effectif, donc je suis «réel», je suis tout court.

6.L'«être» est-il si problématique? Pourquoi faut-il se convaincre qu'on est? Étrange...

7.Cogito ergo sum version améliorée: «J'ai mal aux dents, donc je suis».

8.Kant dit que le cogito ergo sum peut se traduire par «j'existe pensant» ou «je pense, donc j'existe», mais que l'existence ne s'ensuit pas nécessairement du fait d'être pensant, sinon tous les êtres pensants existeraient nécessairement. C'est la majeure qui pose problème: «Tout être pensant existe»: elle dit trop... On va objecter: mais est-il possible qu'il y ait jamais d'«êtres pensants» qui n'«existent» pas à la fois? Cela semble absurde, n'est-ce pas? -Oui, possiblement: donc, dans un sens comme dans l'autre on est cuit: le simple fait d'agir me confère l'existence. Mais, les choses «agissent», existent-elles alors dans le même sens que moi? Problème... Ou alors comme solution: elles n'«agissent» pas proprement, elles «réagissent» tout au plus, elles sont mécaniques... Toute la réalité ne revient donc qu'à moi en dernier ressort: il n'y a donc QUE moi de réel... Autre problème: comment puis-je «être» alors que tout le reste n'«est» pas? Finalement, dois-je admettre enfin que c'est le concept d'«être» qui pose problème? Il est entendu en deux sens ici.

9.Plus généralement: «J'agis, donc j'existe.»

10.Sartre s'amuse en y faisant rentrer le temps: «Je pense, donc j'étais». Je ne peux jamais arriver à une déduction, je ne peux jamais arriver au présent concret, une mince couche de temps sépare toujours l'acte de pensée du jugement «donc, je suis». Le jugement est un acte de réflexion, or une réflexion ne peut être «immédiate».

11.Le «je pense, donc je suis» n'est donc que de la littérature, encore une fois.

12.Il ne sert à rien d'autre qu'à flatter l'homme dans le sens du poil en lui rappelant sa dignité, parmi toutes les autres créatures du Royaume, d'être «pensant». Mais on pourrait demander alors: qu'appelle-t-on penser? Quand on observe les grandes logiques nationales et mondiales, on se rend compte que ça se comporte comme de la mécanique, comme des instincts animaux parfois, est-ce que c'est pensé tout ça? -Non. Ça se fait tout seul: la course à l'arme nucléaire, l'État policier, la destruction de l'environnement, etc.

jeudi 11 novembre 2010

25. Un si fragile vernis d'humanité

Un bon livre que j'ai découvert hier. Plus particulièrement, c'est le sous-titre qui m'a frappé: «Banalité du mal (oui, on connaît avec Arendt), mais banalité du bien (?)».

Bref, l'auteur dit que notre conception de l'altruisme pose problème. Pourquoi? Parce la conception que nous en avons a été presque uniquement défini par la religion et que celui-ci est placé d'emblée dans une optique de «sacrifice». La conception sacrificielle de l'altruisme serait, selon Michel Terestchenko «si absolue, si hyperbolique, qu'elle conduit à le placer dans une sphère de sainteté inaccessible au plus grand nombre.»

Le «paradigme altruiste» aurait été construit à partir du «paradigme égoïste » dominant notre vision des hommes depuis plus de trois siècles: «la pensée occidentale s'est construite sur l'idée que les hommes, laissés à leurs tendances naturelles, ne visent à rien d'autre qu'à satisfaire aussi rationnellement que possible leurs propres intérêts, à fuir, autant qu'il est en eux, la peine, n'étant soucieux du bien d'autrui que dans la mesure où ils en retirent quelque avantage ou utilité.»

On voit bien en quoi cette conception pose problème et nous rend complètement schizophréniques en ce sens que la conduite altruiste ne devient dans ce cas qu'une exception extraordinaire, alors que nous sommes pourtant témoins ou acteurs de conduites réellement altruistes dans la vie de tous les jours... Ce pourquoi nous trouvons l'expression dans le sous-titre de «banalité du bien».

Au paradigme de l'égoïsme et du don sacrificiel de soi, l'auteur cherche à substituer le paradigme de l'absence à soi et de la présence à soi. «Absence à soi d'une individualité défaillante, inconsistante, prête à succomber à toutes les formes de domination, d'asservissement et de passivité, mais non pas dénuée de tout «sens moral»; présence à soi, au contraire, d'un être doté d'une puissante ossature intellectuelle, spirituelle, morale, comme on voudra, d'un «équilibre intérieur» qui le rend capable de résister à l'oppression, à l'injustice, aux aliénations de l'idéologie dominante, capable de voir l'inacceptable, de discerner le mal comme tel et d'agir en conséquence.»

Ce nouveau paradigme permettrait selon Terestchenko d'expliquer «comment les sentiments de bienveillance et de compassion, des sentiments que la plupart des hommes éprouvent effectivement, sont si peu capables, en certaines circonstances, d'opposer une résistance à des conduites humaines de destructivité - qui, loin d'être le fait de psychopathes, sont le plus souvent le fait d'hommes ordinaires, nullement démunis d'un appareillage éthique susceptible de leur faire comprendre la nature criminelle de leurs actes.»

Nous ne sommes pas obligés ici de penser aux «bourreaux d'Auschwitz», mais plus près de nous, on pourrait penser aux technocrates, «hommes ordinaires» et simples instruments au service de corporations sans visage qui veulent tout réduire à des rapports d'argent, etc. Voyez-vous, le mal, il est là aussi, il n'est pas simplement «derrière» nous. La boucherie continue en quelque sorte, comme toujours, mais d'une autre façon...

mercredi 10 novembre 2010

Insatisfaction perpétuelle

1.Pourquoi ne puis-je jamais faire ma petite affaire et être satisfait de faire que ma petite affaire?

2.Le gars a une grosse job, une bonne job, une job intéressante, enrichissante, il a tout pour être heureux, mais il n'est pas heureux et il ne le sera jamais, car il s'imagine ailleurs... Il s'imagine toujours qu'il sera plus heureux ailleurs, puis finalement non: il n'est jamais plus heureux ailleurs, il est juste heureux nulle part...

2.1.Tu vois ce gars-là? Celui que tu envies depuis tantôt? Il a la grosse bagnole, la grosse cabane, la grosse job, la poule deluxe, eh bien, il n'est pas plus heureux que toi... Pourquoi? Parce qu'il se voit ailleurs comme toi, il se voit mieux... Avec encore plus de pognon, une plus belle bagnole, une plus grosse cabane, une poule qui suce mieux, etc. Il ne vit pas sa vie, tout comme toi, il ne fait juste que passer à côté de sa vie.

3.Comment appelle-t-on cette maladie? L'«absence permanente à soi-même»?

4.Je ne suis jamais dans ce que je fais, je ne suis jamais dans le temps présent, je suis toujours ailleurs, plus loin, plus haut, mieux...

5.What's my fucking problem?

6.Je ne suis pas «une chose»... Ni un personnage de film où tout le monde a toujours l'air heureux juste dans ce qu'ils font. Eh bien, oui, peut-être que je ne suis ni une chose ni un personnage de film, mais je suis un «fucking animal» à la place. Suis-je mieux foutu?

7.Je cours non-stop comme un crisse de fou pour rien...

8.Platon disait: «le désir n'a pas de fin»...

9.Quoi faire? Arrêter de «vouloir»? Est-ce possible? Est-ce une bonne chose? Rester à la même place implique-t-il de stagner? Ai-je peur de stagner? Pourquoi ai-je peur de stagner? Parce que j'ai peur de vieillir? Vieillir, est-ce stagner? Stagner, est-ce vieillir?

10.Ai-je peur de me perdre moi-même à un point tel où je me perds effectivement moi-même à force de courir après un illusoire mieux?

11.Suis-je fou?

mardi 9 novembre 2010

Dialogues de sourds

Dialogues de sourds de Marc Angenot ou pourquoi personne ne se comprend jamais et que les arguments, malgré toutes les fleurs rhétoriques, ne réussissent jamais à convaincre définitivement la partie adverse.


Cioran disait déjà quelque chose comme: «Si les rapports sont si difficiles entre les hommes, c'est parce qu'ils n'ont pas été créés pour avoir des "rapports", mais pour se casser la gueule». :D

Le choc des mounes

Quand je regarde ce monde dans son ensemble avec toutes ses «attractions», je me dis qu'il est fait pour les jeunes. Pas au sens où il est spécifiquement fait pour eux, mais au sens où ce sont eux les grands consommateurs puisqu'ils s'emballent temporairement pour un paquet de choses et gaspillent tout. Ils font la fortune des «épiciers» du capitalisme, incluant les Cradle of Filth et les Marilyn Manson, des musiciens nuls et sans talent, sauf pour déchiqueter des poulets sur scène. Comme d'habitude, il suffit de mettre quelques belles filles «débauchées» dans les vidéos, et ça marche.

C'est normal, quand t'es jeune, t'es en émoi devant la beauté de ton propre corps, tu veux baiser, t'es comme perpétuellement en amour avec le monde et avec toi-même. Toutes les portes semblent ouvertes, l'avenir te sourit, rien ne semble impossible, l'énergie est là, tu as la rage au corps, comme une force divine, tu es en mission sur terre pour sauver l'humanité tels un Bruce Willis ou un Neo. Quand t'es angoissé, eh bien, c'est toute l'angoisse du monde que tu portes sur tes épaules, et tu cries alors ton angoisse existentielle avec tous les Slipknot de ce monde ou bien les perpétuels masochistes immatures Nine Inch Nails.

Bref, quand on arrive à 40 ans, avec une couple de claques sur la gueule bien placées et quelques bills lancinants, on réfléchit à tout ça et c'est tout un monde qui s'écroule: tout cela n'était au fond qu'une vision puérile des choses.

En termes de musique, je me disais qu'il me restait au moins Young Gods, mais non: j'écoute les paroles et ça n'a aucun sens. Que peut-on faire avec des paroles qui n'ont aucun sens à part rêver à n'importe quoi? Je ne suis plus le genre à m'envoler comme ça aussi facilement, je sais ce qu'est la vie, enfin, j'ai vu comment c'est emmerdant dans la réalité. Mais les artistes ont un «marché» à respecter, alors, il faut aller du côté des illusions...

Tout ça me fait remettre en question l'art en général, puisque qu'est-ce que la poésie, sinon l'art de faire jouer les mots sur n'importe quoi ou presque? Les jeunes s'y reconnaissent, ils voient tout là-dedans, bref, ils s'y voient, ils s'y mirent dans leur miroir de Narcisse, comme d'autres dans l'astrologie. Qu'est-ce que l'art sinon un trip d'amour de soi-même? On ne fait rien de concret avec de la musique ou de la poésie, et surtout pas de la politique et encore moins une révolution!

Il vous faudra bien un jour sortir de votre rêve: on ne règle aucun problème d'urbanisme en grattant une guitare... Me semble que c'est clair. Que ceux qui voient plus que du «grattage de guitare» dans du «grattage de guitare» aillent voir un psy ou se réincarnent en jeune de 20 ans.

Bref, quand on est jeunes, on baise et on baise, et l'amour «romantique» est donc important, comme dans les films et les romans après tout; quelques poupons en sortent par accident parfois, et puis l'humanité se multiplie pour produire d'autres consommateurs de mp3, etc.

TOUT VA TRÈS BIEN.

Le mythe du «génie»

Le mythe du «génie» fait qu'il y a peut-être dix fois moins de génie qu'il devrait y en avoir...

Il y a beaucoup de travail derrière le génie, on l'oublie facilement, on aime mieux croire à un «don», quelque chose de magique qui vient tout seul. Beaucoup se découragent parce qu'ils l'ont pas tout de suite, etc. Le génie n'est peut-être après tout que de l'entêtement ou de l'obsession...

lundi 8 novembre 2010

Sur une pensée d'Oscar Wilde

La pensée suivante d'Oscar Wilde m'a toujours agacé: «Ce qui est vite fait est bien fait».

J'ai toujours été plus ou moins d'accord avec cette pensée, sauf que lorsque je réfléchissais à tout ce qui aujourd'hui est vite fait et mal fait par le même, j'avais des dissonances cognitives disons...

Alors, tantôt, à l'arrêt de bus, j'ai reformulé sa pensée: «Ce qui est fait sans hésiter est bien fait».

La dimension du «sans hésitation» n'implique pas la rapidité, mais seulement la spontanéité, ce qui vient alléger mes dissonances, puisque l'on peut jouer avec la «spontanéité», tandis qu'on ne le peut pas avec la notion d'«en un cours laps de temps». «Un cours laps de temps», c'est mesuré, c'est quantitatif, la «spontanéité», non. :D

On pourrait aussi jouer sur la «rapidité» en tant que notion relative. C'est toujours par rapport à autre chose que l'on est plus ou moins rapide, DONC, ce que nous croyons parfois être très lent, peut au fond être extrêmement rapide. De même, la Camaro de Gino est très rapide, mais par rapport à la vitesse de la lumière, elle est extrêmement lente, etc.

Essayez de ne pas rire de la danse gothique



En tout cas, moi je ne ris pas! :D La danse gothique, c'est du sérieux! Fouillez un peu et vous allez trouver des centaines de vidéos de jeunes qui dansent dans leur chambre avec masque de peinture et lunettes de soudeur le tout sur le rythme de Einsenfunk avec parfois des centaines de milliers de visionnements! On ne sait pas par contre si les gens regardent le vidéo pour les bonnes raisons... Ça doit être le revers de médaille de la popularité j'imagine.

Depuis ce vidéo et toutes les autres, j'hésite à faire de la musique industrielle, moi qui m'en réclamais tant auparavant. Je constate que la grosse business en a fait un gâchis total, comme d'ailleurs tout ce qu'elle touche.

N'essayez pas de comprendre ces jeunes, ils se prennent juste beaucoup trop au sérieux et ne se rendent pas compte qu'ils sont ridicules; ils sont dans leur monde de bougage de bras et de masques de peinture. C'est normal que la génération Z - 1 soit un peu perturbée... La X (la mienne) l'était déjà pas mal assez! Nous on avait les Misfits avec le toupette de 3 mètres de long, d'autres musiciens sans talent qu'on croie voués à la banqueroute, mais qui font toujours fureur chez les jeunes!

C'est une énigme de la nature. J'imagine que c'est comme attraper la varicelle, la scarlatine, la rougeole, bref, toute les cochonneries de jeunes: ça doit nous préparer pour la vie en général...

Mais la logique est là, la continuité est la même: on joue aux tautos avec le plus grand sérieux et après on devient politicien avec le plus grand sérieux. Finalement, la danse gothique est une pratique à se prendre au sérieux en faisant n'importe quoi comme le reste, c'est tout.

dimanche 7 novembre 2010

Sur le mot «subir»

1.À part la dimension de «passivité», car lorsqu'on «subit» quelque chose, on est passif au lieu d'être actif, il me semble que dans le mot «subir» on trouve le mot «souffrance».

2.On ne peut pas, par exemple, subir une augmentation, subir un orgasme, ou encore, subir une victoire. Ça se dit mal disons.

3.Un autre mot, donc, qui relève de la poésie et qui ne dit pas ce qu'il devrait dire...

4.Il ne dit pas ce qu'il devrait dire, ce qui est: lorsqu'on est passif, on souffre aussi....

4.Le bonheur est essentiellement dans l'action, dans l'agent...

5.Et qui est l'«agent»? N'est-ce pas Dieu? ou encore l'homme, la femme étant un principe malin?

6.Pourtant, au Paradis originel, c'est Adam qui est passif et Eve qui est l'agent... Elle devrait donc être exempte de souffrance... Mais ce n'est pas ce qui se produit, la logique est inversée, car désormais celle qui a «agi» enfantera dans la souffrance!

7.Il y a quelque chose qui ne marche pas là-dedans! Cela viendrait peut-être confirmer en partie d'autres récits plus anciens qui disent plutôt que ce serait Adam qui aurait «agi» au lieu d'Eve, et qu'il aurait fait passer ça sur le dos de sa femme! L'homme était donc un salaud, dès le départ!

8.Par la suite, les choses se gâtent dans la Bible, mais dans le Coran, c'est le contraire qui se produit, Allah pardonne à Adam, qui semble-t-il est l'«agent». Il n'y a donc pas de «péché originel» dans le Coran, ce qui est une bonne chose, disons, puisque la vie sur terre commence sur un bon pied. :D

9.Après tout, si on y pense bien, il semble plus logique dans ce contexte de pardonner s'il y a eu «faute», car ces premiers humains ne savent pas vraiment ce qu'ils font, étant dans la ouate au Paradis et n'ayant rien connu d'autre encore, etc.

N'espérez pas vous débarrasser des livres

Un bon petit livre de Jean-Claude Carrière et Umberto Eco qui redonne espoir à ceux qui craignent que le livre soit remplacé un jour par les banals livres électroniques. :D

samedi 6 novembre 2010

Confusion entre l'Un et l'Infini: la grande erreur et la cause du nihilisme

1.On se demande souvent avec raison si ce monde possède un sens. Or, malheureusement, on n’en trouve aucun... À moins d'ouvrir un «grand livre» et de proclamer les réponses qui y sont contenues comme la vérité absolue, mais ce n'est pas du tout mon genre d'aimer ne pas trop me poser de questions. Au contraire, je trouve qu'on ne pose jamais assez de questions!

2.Donc, ce qu'on peut percevoir à première vue lorsqu'on porte son regard vers le Grand Tout, c'est que le monde est absurde, que la vie est absurde, qu'il n'y a pas de sens à tout ça, etc., et tout cela, avec raison.

3.Effectivement, TOUT est absurde, pris ensemble... Je m'explique: si je croise un violoniste dans le métro, celui du métro Mont-Royal portant un béret joue d'ailleurs très bien, j'écoute sa mélodie et c'est très beau. Si je multiplie les violonistes dans le couloir du métro, ça commence à être bruyant, puis, si j'allonge le couloir à l'infini et que je les multiplie les violonistes à l'infini, ça devient carrément une cacophonie...

4.Bien sûr, les violonistes peuvent s'accorder en groupes et jouer à l'unisson, cependant, cela s'avère impossible: les groupes sont multipliés à l'«infini»... Cela veut dire que l'on ne peut s'accorder avec TOUS les autres groupes, jamais, il y aura donc forcément une cacophonie qui sera produite si tous les groupes jouent «en même temps».

5.Pour être plus précis, les groupes ne peuvent jouer «en même temps», c'est une impossibilité spatio-temporelle. Il y a aura donc toujours que de la cacophonie si on examine un «ensemble» suffisamment grand.

6.Cependant, si on revient à des musiciens uniques, on entend de belles mélodies... qui ont un «sens».

7.Ainsi, le sens est à chercher dans le «local», pas dans le «tout» ni dans l'«ensemble» qui sont nécessairement absurdes.

8.Cette erreur commune tient au fait que nous pensons le Tout en terme d'«Un», alors qu'il faudrait plutôt le penser en terme d'«Infini», ce qui nous aiderait à comprendre pourquoi, nécessairement,  il ne peut y avoir de sens lorsqu'on regarde dans cette direction seulement.

9.L'«universel» est nécessairement absurde, ainsi que tous les processus universalisants. Ces processus ne sont pas absurdes «en eux-mêmes» d'abord, mais dans leur intention. Ce qui finit par les rendre, au bout du compte, complètement absurdes puisqu'ils sont orientés dans la fausse perspective de l'«Un». Or l'Un, tout comme l'universel, est impossible.

10.Vous pourriez m'objecter que 2+2 font 4 ici comme ailleurs. Donc, qu'il y a un universel, donc que nous sommes fondés à penser quelque chose comme l'Un. Cependant, π + π font combien?

Qu'est-ce que «vouloir»?

1.Le verbe «vouloir» est un verbe primitif semi-poétique qu'il vaudrait mieux bannir parce qu'il exprime mal les choses.

2.Comment enseigner à un androïde ce qu'est «vouloir»? Mission impossible: la poésie ne rentre juste pas dans les machines...

3.Premièrement, que veux-je dire lorsque je dis que je «veux» faire quelque chose? Ne serait-il pas plus clair de dire: «je vais faire ceci ou cela, à condition que rien ne s'y oppose ou que les circonstances s'y prêtent, etc.»

4.Après tout, le verbe «vouloir» ne serait seulement que cela, c'est-à-dire l'«annonce» d'une action.

5.Donc, si l'androïde annonce qu'il «va faire» ceci ou cela, il faut traduire et comprendre qu'il «veut faire» ceci ou cela.

6.S'il «veut» une femme, on a un problème...

7.Si on continue et qu'on décompose la «volonté» de cette façon, on se rendra compte que ce mot est souvent utilisé à tort et à travers: non, il n'y a pas de «volonté» dans les choses. Alors, oublions ça Le monde comme volonté, etc. de Schopenhauer, ainsi que La volonté de puissance de Nietzsche.

8.Que dis-je d'autre lorsque je dis: «je veux un biscuit», sinon «je vais prendre ou manger un biscuit à condition que rien ne s'y oppose ou que les circonstances s'y prêtent, etc.» ?

9.Il n'y a rien de mystérieux dans la «volonté», et non, elle ne bouge pas toute seule.

10.Les philosophes construisent l'Univers sur des mots semi-poétiques.

Comment être malheureux et misérable en 7 étapes faciles!

1.Être fataliste, pessimiste et entêté en toute occasion.

2.Douter de ses capacités, se miner intérieurement, devenir crispé et crispant.

3.Voir les autres comme foncièrement méchants et manipulateurs, alors qu'ils ne sont qu'idiots et brouillons et ne peuvent jamais prévoir les conséquences réelles de leurs gestes.

4.Oublier que le temps «qui détruit tout» détruit aussi implacablement le négatif.

5.Voir le travail comme une «loi de l'Univers», alors qu'il n'est qu'une fixation inexplicable.

6.Croire tout ce que les médias nous disent et nous montrent.

7.Que vivre et penser en circuit fermé c'est s'«isoler» du monde, alors que ce n'est que s'éloigner de la merde.

vendredi 5 novembre 2010

The Young Gods - C'est quoi c'est ça?



Ben oui, on dirait un anus. Ça doit être ça :D C'est probablement en l'honneur d'une soirée mémorable...

jeudi 4 novembre 2010

Grill cheese

Reformulation du Cogito ergo sum de Descartes : Je pense à un GRILL CHEESE, donc je suis du fromage...

Il n'y a aucun lien entre la «pensée» et l'«être», pourquoi donc conclure de la pensée à l'être?

Les animaux sont, les plantes sont, les pierres sont, tout cela est et ne «pense» pourtant pas. Doit-on en conclure qu'ils ne «sont» pas en plus, ou qu'ils ne sont «rien»?

mercredi 3 novembre 2010

Ma déprime et le sexe: fuck l'amour!

Il y a quelques années de cela, j'ai fait une dépression. C'était dû à une peine d'amour, et je n'y pouvais rien, c'est-à-dire que je n'avais pas le contrôle sur ce qui m'arrivait. J'étais vraiment terrassé: plus d'énergie, plus de moral, etc.

Je suis donc allé voir le médecin.

Je suis tombé sur un de ces médecins d'hôpital psychiatrique qu'on voit dans les films, qui veulent vous droguer et vous garder là à vie comme sujet d'expérimentation: j'ai senti la soupe chaude.

J'ai refusé le traitement, j'ai refusé de prendre des pilules, je lui ai dit que je m'en sortirais par moi-même.

Il m'a confié, pessimiste, que ça ne passerait pas et que je devrai revenir le voir, et que mon état serait alors probablement pire.

Je n'ai pas bronché, je ne me suis pas laissé apeurer.

Je lui ai dit ce que j'allais faire bien calé dans ma chaise: j'allais m'entraîner tous les jours, aller au bronzage deux fois par semaine, et surtout, SORTIR ET RENCONTRER DES POULES ET BAISER!!!

Et effectivement, après 2 mois, ma dépression a disparu comme par magie...

Fuck le doc! Fuck les pilules! Vive la  liberté! Vive le sexe!

Terry Fox: bilan

Terry Fox a traversé le Canada au complet à la course et cela n'a PAS guéri son cancer...

ALORS, oubliez donc les oméga-3 ainsi que la course, gang de couch potatos. :D

lundi 1 novembre 2010

On nous ment en pleine face et on gobe tout

Dans l'enquête balistique de l'assassinat du président Kennedy, la commission Warren fait état de trois points d'entrée à angles différents dans le corps de la victime, et pour expliquer cela, elle invente la théorie de la «balle magique» puisqu'elle avait admis au départ comme une vérité incontestable qu'il n'y avait qu'un seul tireur... Il est pourtant évident d'après la balistique qu'il y avait au moins trois tireurs, mais pourquoi invente-t-on des théories farfelues et compliquées pour des choses qui pourraient s'expliquer simplement? C'est parce qu'on nous ment en pleine face et qu'on gobe tout dès le moment où c'est dit par des gens en habits, avec un sourire.